J'ai 16 ans. Elle en a 33.
Et c'est sans compter sur toutes les autre, toutes ces femmes, croisées, connues, rêvées... Toutes ces inconnues au détour d'une rue, toutes ces amies de famille, toutes ces professeurs. Toutes ces femmes. Non pas ces filles, non pas ces jeunes, non pas ces demoiselles. Ces femmes. Ce femmes inévitablement regardées, désirées, aimées.
Je refuse fermement le terme de gerontophile, je n'aime pas les viellards, j'admire les femmes mûres, et viens de découvrir le terme de matrolagnie, sur lequel je reviendrais plus tard.
Pourquoi soudain je ressent le presque besoin de les écrire, de les dire, de les raconter?
Parce que j'ai été ingénue, et pas assez maline; et ça me pèse.
Pour qu'on me rassure, on me console. Oui... que certaines me disent que je ne suis ni malade ni seule.
Non. Pour qu'on me passe un savon, on me gronde, il doit bien y avoir des mères: imaginez vos filles et vos amies... et grondez-moi.
Ou peut-être, seulement, pour l'écrire, le dire, le sortir et exterioriser.
Parce que ça me pèse: non la chose en soit, mais le regard, le regard d'une famille fâchée et choquée.
L'été dernier je suis tombée amoureuse d'un homme qui me le rendait bien. Les problèmes: il avait été l'un des plus grands amours de ma mère (mère morte il y a 14 ans, à mes 2 ans). Il avait 30 ans de plus que moi, je ne suis qu'une ado mais j'étais consciente à 100 pour 100 de notre étrange relation. Sans me poser trop de questions je ne connaisssait pas encore totalement mon homosexualité. Aujourd'hui cet homme est mon ami et mon seul regret c'est qu'il ne soit pas femme: elle serait l'amante parfaite.
Rien ne me choque dans nos années d'écart. RIEN.
Ma famille l'a appris par un des 300 mails que nous nous écrivions, un mail traînant où il ne le fallait pas. Alors même que déjà lui et moi nous étions "séparés". En effet, j'avais eu le temps, entre temps, d'experimenter avec une femme, et de me rendre compte que mon rejet envers le sexe masculin (rejet que, je tiens à préciser pour son honneur, cet homme a toujours respecté), était une criante homosexualité.
The soucis? Cette femme, 48 ans, meilleure amie de ma mère, amie de famille, ma "tante" en quelque sorte.
Elle fut, ce même été (j'habitais Paris et été en vacances "chez moi" à Mexico... drôle d'été!), mon Eraste. En tout cas, c'est ce que je ressentit. Pas d'enamourage: son désir de "chair fraîche" et amitié inconditionelle à mon égard, devant ma curiosité sensuelle et mon admiration profonde. Un Eraste et son Eromène, presque une initiation. Ma première femme...
Ne me dites pas que j'ai commis un acte manqué, mais cette relation fut à son tour découverte, par un mail que j'envoyais à une amie, cet été, pour lui narrer la fin de cette relation qui pour moi devenait obscesionelle et pour elle, genante.
Voilà mes deux grandes histoire: l'une d'amour et l'autre d'apprentiage obscesionel. Vu leur deux relations avec ma mère, on peut s'attendre à que l'histoire finisse là, et que plus que matrolagnie, il s'agisse d'obscecive recherche de la mère perdue.
Hélas oui, et hélas non.
Non car le tout continue, et cet homme de 44 ans me presente une femme de 33 il y a quelques mois, que j'admire jusqu'au désir. Cette femme et moi nous nous retrouvons nues face à face, et moi (comme les deux relations précédantes) je m'intimide, je laisse faire, j'observe et je caresse. Nous sommes sensuelles mais, comme avant, nous n'en venons pas au sexe: tout en elle (comme chez les deux autres) me fige, me fascine et je ne sais plus quoi faire. Ils me respectent. Elle à peur de mon âge, de ce nom de pedophile et de la peine de prison qui pourrait aller avec.
Non car je continue à désirer toute femme mûre qui croise mon chemin. Non car si bien j'ai toujours dit à mes amis "j'idôlatre ma belle prof de français de 3ème, la 60aine, mais si elle m'ouvrait ses bras je n'irais pas m'y blottir", je sais, moi, que j'irais, je courrais et je me noyerais dans sa tendresse, son experience, sa sagesse.
Non car j'explose de désir chaque fois que je vois ma prof d'italien. Non car mes rêves sensuels voir érotiques me présentent des femmes, des femmes mûres, des femmes qui savent...
Par contre oui, oui parce que dans la simple homosexualité je me sens toujours à la recherche d'une mère, je me sens Oedipe qui cherche sa mère, je me sens bébé cherchant l'intimité de son sein.
Oui, parce que le nom même de cette paraphilie à pour éthymologie la mère, la mater...
Oui, parce qu'en Leur sein je cherche proteccion, amour et tendresse. Bien plus que sexe, comme les experiences mêmes le montrent.
Oui, parce que je cherche un Eraste, parce que je veux être instruite et bercée, et aimée, mais non de cet amour qu'on les amoureux, mais de cet amour maternel, saphique et sensuel.
Suis-je donc si folle, que desormais je ne peux croiser l'oeil de ma famille sans me dire "ils m'en veulent, ils savent, ils me craignent, ils me jugent".
Pourtant je suis relativement équilibrée, j'aime voir de jeune filles, mais alors je veux me poser en protectrice, en chevalier et en mère. Je suis d'ailleurs presque certaine qu'atteinte ma quarentaine je voudrais, à mon tour, être Eraste, et à mon tour je voudrais des ados dans mes bras.
Pourtant, je cherche, je veux, ajourd'hui, un amour simple, un amour amoureux d'amoureuse, avec une fille d'à peu près mon âge, belle, inteligente, gentille. Un amour niais, quoi.
Mais sans renoncer à ma paraphilie, ma perversion, ma douce folie.
Suis-je si folle, est-ce si mal?
En tout cas.... je m'excuse du pavé. J'ai écris pour ne pas mourir dans la tristesse du regard familial...
J'ai écris pour qu'on me rassure, on me console... Pour qu'on me passe un savon, on me gronde...
