Je me permets de vous faire part de mon témoignage, en espérant de tout coeur votre aide et votre expérience.
Mon souci concerne l'une de mes anciennes formatrices pour qui j'éprouve de profonds sentiments depuis plusieurs années, et avec qui je suis actuellement en contact.
A l'époque, elle était alors ma formatrice référente. De nature extrêmement douce, attentive et bienveillante, elle avait rapidement inspiré en moi un sentiment qui s'est profondément ancré dans mon être à une époque où j'étais encore en couple avec mon compagnon. Au fil de ma formation, ma relation avec cette formatrice s'est affinée. Elle reconnaissait volontiers durant nos entretiens personnels avoir rapidement senti que le contact passait bien entre elle et moi. De fil en aiguille, il nous est occasionnellement arrivées de sortir ensemble pour déjeuner entre deux cours, ce qui devait naturellement rester discret au sein même de l'établissement. D'un point de vue éthique, il était bien evidemment hors de question qu'une formatrice entretienne des liens plus étroits avec l'un(e) de ses élèves.
Le temps a fini par s'écouler après la fin de la formation. J'étais restée pendant quelques temps encore en contact avec ma formatrice. Mais ayant chacune été prise par ses activités respectives, nous avions fini par nous perdre de vue pendant environ huit ans. Autant d'années passées à la regretter, mais je n'avais plus aucun moyen de la joindre. Pour lui dire quoi ?...
Le hasard a fait que nous nous sommes retrouvées l'année dernière. Le fait de la revoir a bien évidemment ravivé mes sentiments pour elle. Nos retrouvailles au cours d'un déjeuner on été marquées par un long moment passé dans les bras l'une de l'autre, et de longs regards échangés à table, main dans la main. Regards qui m'ont, sur le moment, semblé relever d'un sentimentalisme très marqué à son niveau.
Le fait est que nous avons très peu d'occasions de nous trouver en contact, et donc de nous voir. Il nous arrive de déjeuner ensemble environ une fois tous les trois mois. C'est peu, car je constate bien que son boulot la monopolise de façon insensée. Elle semble ne vivre que par et pour son travail. Nos conversations nous ont toutefois permis de réapprendre à nous connaître. Il nous est facile de parler de son boulot, de ses loisirs, de sa maman sujette à des problèmes de santé. Mais je constate en revanche un taboo complet du côté de sa vie affective. En un an, à aucun moment nous n'avons été amenées à aborder le sujet. J'ignore totalement si elle est en couple, si elle est mariée ou même si elle a des enfants. De mon côté je lui ai assez rapidement fait part de mon célibat, ce qu'elle a d'ailleurs accueilli d'un magnifique sourire dont elle est si coutumière.
J'ai beaucoup de mal à m'expliquer ce silence concernant sa vie personnelle, sachant que je n'ai jamais été confrontée à ce problème auprès de mon entourage, quel qu'il soit. Des collègues de boulot que je connais pourtant depuis bien moins longtemps n'ont jamais hésité à me faire part de leur état matrimonial, je connais même jusqu'aux prénoms de leurs enfants... Mais ma douce formatrice demeure un mystère. Tout au plus a-t-elle de temps à autres glissé un "on" dans la conversation. Pourtant lorsqu'elle part en vacances ou lorsqu'elle évoque ses sorties loisirs, elle ne parle jamais qu'en son nom ce qui a le mérite de semer davantage encore la confusion. De manière générale elle est si occupée de part et d'autres qu'il semble de toute façon n'y avoir aucune place pour quelqu'un dans sa vie.
Loin de moi l'idée de lui reprocher cette discrétion, je veille d'ailleurs à la respecter sans jamais me montrer intrusive en quoi que soit. Mais cette situation me perturbe car j'ai le sentiment qu'elle bloque sur certains sujets en m'en tenant soigneusement à l'écart, de façon volontaire ou non. La revoir m'a conforté dans l'idée de lui déclarer enfin mes sentiments, mais je n'ai aucune idée du contexte dans lequel je m'aventure. Il est évident que si je la savais heureuse en couple, je ne me risquerais certainement pas à mettre les pieds dans le plat en lui avouant mon amour...
Avez-vous déjà été confrontées à une situation similaire ? Peut-être y'a-t-il quelque chose qui m'a échappé
