TheGoldfish a écrit :
Personnellement, j'aime écouter ses musiques pour l'ambiance qu'elles degagnent, l'air etc., mais pas tellement pour les paroles
But why not both ? quand tu vas au cinéma, tu choisis entre ouvrir les yeux OU enlever tes boules quies, ou tu réussis à combiner ?
Bon, je rebondie là parce que y a plein de truc qui me hérissent dans ce topic.
pourquoi tous les gays écoute mylene Farmer ?
Sérieusement, déjà tu commences fort. Ton cliché est un gros cliché bien foireux, tu en as conscience, alors pourquoi tu le propage ?
Neeg a écrit :Moi rien que son nom, ça m'énerve
Non mais tu place le débat très haut déjà.
Fais attention à la forme, s'il te plait. Ca évitera beaucoup de face palm.
Sur le fond : tu te demande pourquoi une grande partie de son public fidèle est LGBT, et pourquoi une proportion de LGBT a de la sympathie pour elle.
La réponse est assez simple : elle a explosé avec des paroles LGBT friendly + des clips ambigus sexuellement + une musique récupérant des sons électro-house (un genre musical né dans les clubs gays, c'est utile de le rappeler) et a balancé tout ce sous texte communautaire dans toutes les radios/télé à une époque ou l'accès à la culture LGBT était vachement plus compliquée pour le LGBT provincial/non outé. Imagine une époque avant internet, une époque où il y a 6 chaines de TV seulement, une époque ou tu ne peux pas voir les séries en DVD/streaming mais seulement quand elles passent sur les chaines nationales, une époque ou les pornos se trouvent sur des cassettes VHS ...
Donc mine de rien, la partie des LGBT qui ne vit pas dans la communauté est un peu avide de tout produit culturel qui lui donne l'impression de ne pas être seul au monde. Dont la fermière.
Le deuxième point avec elle, c'est qu'elle a adopté un personnage de "femme hétéro auquel un homme gay peut s'identifier". Comme Cher, comme Elisabeth Taylor, comme Judi Garland, comme Bette Davis... La diva désespérée mais extravagante, enchaînant les amants peu recommandables, alcoolique et/ou droguée, sans famille et surtout sans enfants, seule, incomprise mais fabuleuse et adulée... elle surf là dessus. Et dans un contexte où la vie gay est peu représentée, les garçons gays ont tendance à se raccrocher aux représentations de femmes hétéro ayant une vie proche de la leur et pouvant être une sorte de modèle positif.
TheGoldfish a écrit :marfield a écrit :c'est normal qu'elle soit populaire dans les milieux lgbt. Mais de là à dire que "tous les gays" écoutent, non.
Je me demande surtout pour la plupart de ceux qui l'écoutent sont gays… D'accord qu'elle soit engagée et que ça plaise aux homosexuels, mais pourquoi ça leur plaît plus à eux qu'aux hétérosexuels, alors que ce n'est que de la musique, au fond ?
Personnellement, j'aime écouter ses musiques pour l'ambiance qu'elles degagnet, l'air etc., mais pas tellement pour les paroles
Plusieurs choses vont pas dans ce paragraphe...
La musique n'est pas "que de la musique", comme si on pouvait distinguer la forme et le fond. Tout est signifiant dans la musique - comme dans beaucoup d'autres arts - et la forme vient tenir un discours au même titre que les paroles. L'univers Farmer est LGBT friendly, et ça va de son allure à ses clips en passant par ses textes et ses choix d'ambiances sonores.
Après, tu peux très bien écouter la chevauchée des Walkyries sans être un grand fan d'équitation, mais placé le distinguo entre parole et sonorités n'a pas de sens.
Puis bon, quand tu vois qu'elle a vendu certains de ses disques à 1 800 000 exemplaire, tu en conclus que dans le lot, elle a aussi du en vendre une très grande partie aux hétéros.
A l'époque de ses grands succès, la plupart de ceux qui l'écoutaient, ça allait de ta tante à ta boulangère.
Le truc c'est qu'au moment où elle a commencé à virer hasbeen, le public gay, lui, est resté fidèle parce que ce qui avait été une chanteuse populaire comme une autre pour les hétéro était pour eux quelque chose qui avait été important, qui les avaient fait se sentir moins seul à un moment où ils en avaient besoin. Et ont continué à acheter ses disques quand un public hétéro plus volatile avait lâché l'affaire.