Roxas a écrit :Je ne pensais pas un jour prendre part à une telle discussion, mais après tout pourquoi pas
En lisant ton message, je n'ai pas pu m'empêcher de ne pas être tout à fait d'accord avec toi. Ca vaut ce que ça vaut, mais voici mon opinion sur la question en tant qu'homme.
Tu soulignes bien, en parlant d'une amie, que :
construire la famille dont elle rêve et avoir un bébé alors qu'elle adorerait être maman.
Tu dis également toi-même que tu as toujours voulu des enfants, et si je m'en réfère à mon propre entourage, c'est le cas d'une majorité de filles.
Du coup, j'ai plutôt l'impression que lorsque ta gynéco s'étonne d'apprendre que tu n'as pas d'enfant, ce n'est pas parce qu'elle considère la femme comme investie d'une mission reproductrice, mais tout simplement parce que pour elle c'est impensable de ne pas vouloir d'enfants. Elle fait ensuite une simple généralisation de son cas (ce qui n'est pas très malin, mais bon on fonctionne tous un peu comme ça, l'égocentrisme et tout et tout

).
Je comprends tout à fait que cela puisse t'irriter, mais personnellement j'ai plutôt l'impression qu'elle fait preuve d'un étonnemment sincère, quelque chose du genre "mais je comprends pas, moi j'ai toujours rêvé mômes, alors pourquoi pas elle ?". Même si bien entendu elle se trompe totalement sur ce point.
Bref, il me semblait plutôt qu'avoir des enfants était le résultat d'une volonté sincère chez les femmes, plutôt qu'une chose pour laquelle la société les conditionnerait.
Après c'est sûr qu'on ne ressent pas les choses de la même façon en n'étant pas soi-même une femme. Qu'en penses-tu ?
je n'ai pas précisé aussi qu'elle m'avait dit à l'annonce du fait que j'étais fille unique "mais que c'est triste". Bon. Mes parents n'ont eu que moi, je ne m'en porte pas plus mal à l'heure actuelle même si petite j'aurais bien voulu avoir quelqu'un d'autre pour jour. Mais telle que je me connais, on se serait frité et j'aurais voulu le/la dominer
Je reviens sur deux phrases dans ton post qui me posent souci.
La première c'est que tu cites l'exemple de mon amie qui désire avoir des enfants et être mariée. Je n'aurais peut être pas dû la prendre comme exemple parce que chez elle ça tourne un peu à l'obsession et on a l'impression qu'elle ne saurait être accomplie sans ça du coup elle focalise un peu toute sa vie sur son célibat et sur sa vie qui lui semble ratée à l'heure actuelle...
J'allais dire que c'est un autre débat mais en fait pas vraiment. Le fait est qu'elle réussit fort bien dans son boulot, qu'elle a un niveau de vie confortable, des amis, une famille, qu'elle pourrait s'épanouir tranquillement en attendant de rencontrer un garçon chouette avec qui construire un truc mais que tout ce qu'elle possède déjà ne compte pas à ses yeux, elle se rend malade parce qu'autour d'elle, toutes ses amies du même âge sont casées et ont des enfants ou bien en ont le projet.
Elle me dit qu'elle n'est pas normale, qu'il doit y avoir quelque chose qui cloche chez elle et que c'est pour ça qu'aucune de ses relations ne dure et qu'elle ne sera jamais mère parce qu'elle n'est pas assez bien pour trouver un mec qui lui fera des enfants.
Ma pote ne rêve pas d'avoir des enfants, elle rêve d'être normale. C'est quand même le signe qu'être normale ça passe forcément par avoir un mari et des enfants. Pour elle. Pour beaucoup de monde.
Moi aussi, je veux des enfants, je ne vais pas expliciter le pourquoi de ce désir mais, il est présent et depuis des années. Mais, je ne focalise pas ma vie là dessus. Ca n'est pas LE but de ma vie même si c'est quelque chose qui me tient à coeur. Je ne me sens pas anormale ou incomplète ou moins bien que les autres femmes qui elles ont des bébés parce que moi (pour l'instant) je n'en ai pas.
Je refuse que mon désir d'enfants me classe dans la catégorie de la femme qui cherche à s'accomplir et à être une vraie femme telle qu'on l'attend.
Bref, il me semblait plutôt qu'avoir des enfants était le résultat d'une volonté sincère chez les femmes, plutôt qu'une chose pour laquelle la société les conditionnerait.
C'est à la fois extrêmement simple et en même temps hyper compliqué de te répondre ... Je ne suis pas d'accord avec toi mais je ne suis pas forcément assez calée pour argumenter avec des éléments concrets et qui feraient "sérieux".
J'ai lu un bouquin d'Elisabeth Badinter que je conseille à tout le monde et qui s'appelle "L'amour en plus". Ca démystifie totalement l'instinct maternel et ce de manière très simple et très abordable.
Lire ce bouquin pour moi ça n'était pas "prêcher une convaincue" puisque je le répète (c'est pour ceux au fond qui n'ont pas écouté) je veux des enfants. Donc, même si l'auteur démontre que l'instinct maternel est totalement construit et qu'elle met en avant énormément de faits totalement cohérents et bien trouvés, moi, ça ne m'empêche pas de continuer de vouloir des enfants.
Je disais que c'était à la fois simple et complexe de répondre à ta phrase parce que je ne sais pas t'expliquer pourquoi je veux des enfants. C'est quelque chose qui est en moi depuis toujours, peut être parce que comme je le disais, j'ai appris à lire, toute seule dans les bouquins de ma mère 'J'attends un enfant' et 'J'élève un enfant'. Je me suis peut être conditionnée toute seule.
En tout cas c'est pas familial car ma mère m'a toujours dit qu'elle m'avait désiré et aimée mais qu'être mère n'avait pas été le but ultime de sa vie (comme être grand mère, ouf, la pression s'envole

) donc même si on aime beaucoup les gosses chez moi, en avoir c'est pas l'accomplissement ultime.
Je ne sais pas pourquoi ce désir est si ancien et si profondément ancré en moi. Ce que je sais c'est qu'il ne l'est pas chez toutes et qu'en général, pour y avoir assisté, une fille qui dit qu'elle ne veut pas d'enfant est regardée de travers et que si l'âge de la fille le permet, s'ensuit inévitablement le "tu changeras d'avis avec le temps!"
Comme si c'était incontournable de vouloir des enfants. Non. Je suis désolée non. Et ne pas en vouloir n'est pas non plus signe qu'on ne les aime pas. Je connais des femmes qui adorent les enfants mais qui n'en veulent pas. Ca ne les empêche pas d'être des tantes, des marraines, des éducatrices formidables. Mais elles n'ont pas ce besoin qu'on dit pourtant viscéral.
Durant les siècles passés et jusqu'à assez récemment, les femmes de classe supérieures mettaient au monde des enfants qu'elles mettaient ensuite en nourrice à l'autre bout du pays. Qu'elles ne revoyaient parfois jamais car le taux de mortalité était énorme. Et quand elles les revoyaient, elles ne s'en occupaient pas plus elles-mêmes. Les nourrices, préceptrices/teurs et autres pédagogues étaient dévolus à l'éducation du marmot.
Dans les familles de moindres revenus, l'enfant vivait au sein de la famille, mais, il n'était pas considéré comme une personne à part entière avant un âge assez avancé qui ferait hurler les pédiatres et autre pédopsychologues actuels. Les enfants étaient des animaux voués à grandir et à devenir utiles. On ne les désirait pas par amour ou désir de les éduquer. On devait simplement procréer pour assurer la pérennité de la lignée, de l'entreprise familiale, de la ferme etc...
Le 'désir d'enfant' n'avait de naturel chez la femme que ce qu'a l'Homme comme envie de prospérer et ne pas voir son bien disparaître.
On assure que la femme 'veut des enfants' que c'est inné chez elle parce qu'il faut bien expliquer pourquoi elle seule est en mesure de porter le bébé... C'est tellement plus simple de faire coïncider anatomie et psychologie.
On ne peut pas généraliser. Je suis désireuse de devenir maman un jour et je ne sais pas vraiment expliquer ce désir. Mais je ne veux absolument pas l'attribuer à l'instinct et à la nature. Parce que ça serait stigmatiser et rejeter toutes les femmes qui elles ne ressentent pas cette volonté ...
Floridjan, je n'avais pas pensé les choses de cette manière, mais, je trouve ton post intéressant et plein de bon sens
Tsar : je viens de voir ton post ... Je suis presque rassurée de savoir (avec l'exemple de Floridjan) que les hommes aussi sont sommés de contribuer à la pérennité de la race humaine ... Cela dit, sans vouloir atténuer votre propos les garçons (là n'est pas du tout mon intention), j'ai quand même l'impression que la pression est bien plus lourde sur les épaules des femmes, même si j'imagine volontiers qu'être un homme et s'entendre renier cet état de fait parce qu'on "n'est pas encore père", ça doit faire grincer des dents...