Notre vie d'homo ,habitants de la campagne: gaie ou triste ?

[agri-égay]

Suite à nos discussions, j'ouvre un topic pour temoigner de notre vie, comme homos, habitants à la campagne.
Je suis un homo refoulé, qui a espéré longtemps, avoir la vie de tout le monde à la campagne, avec une femme et des enfants.
C'est idiot d"avoir perdu mon temps ainsi; les filles qui m'auraient plu ne m'ont jamais considéré que comme un banal copain et inversement, les filles amoureuses de moi ne m'ont jamais attiré. La dernière femme qui c'est interessée à moi, m'a avoué avoir un fils de 17 ans. M'admettant enfin homosexuel, j'ai trouvé la situation particulièrement ambigue et dangereuse et cela m'a aidé à trancher. Je suis gay et rien d'autre.
Ceci dit, je suis célibataire, je vis seul depuis le décés de ma mère et personne ne m'imagine gay dans le village. Pour tout le monde, je suis un célibataire endurci, qu'il faudrait inscrire à l'emmission de M6, dont ils sont trés friants les lundi soir d'été.

Donc pour moi: plutot triste ma vie à la campagne. Ai-je raison de penser, que si j'avais habité en ville, j'aurais assumé mon homosexualité depuis longtemps et j'aurais une vie affective bien meilleure. Je me fais peut-être des illusions ?

Ce Topic, n'est pas fait pour parler de moi, mais de vous.
C'est déja tabou de dire que l'on est homo, mais c'est encore plus tabou de dire qu'il n'y a personne à la maison, même le week-end et je voulais temoigner la dessus.
Mais témoignez aussi , si vous le souhaitez de situations rurales bien plus heureuses.

Les filles sont les bienvenues, dans ce topic.

[floridjan]

Lorsque j'étais petit, je n'aimai pas la grande ville, en particulier Paris : trop gris, trop grand, trop de monde, trop bruyant. J'adorai les vacances que je passais dans la maison de famille, en Corrèze, dans un hameau retiré de toutes civilisations. Mes cousins vivaient pas très loin. La vie à la campagne ressemblait à celle que décrit la comtesse de Ségur dans ses romans : des promenades, des jeux aux grand air, des veillées sympathiques sous les étoiles...
Les choses ont changé à l'adolescence. Mes cousins avaient des scooters, pas moi. Ils se sont mis à bourlinguer de villages en villages, à sympathiser avec les autres jeunes du coin, à avoir des petites copines et des petits copains, tandis que je restai en arrière dans mon hameau retiré, solitaire et me sentant différent des autres jeunes du coin, parce que j'avais peur des scooters et que j'étais pas attiré par les filles... La campagne, c'est devenu de longues promenades solitaires, avec les chiens des environs, ou des visites aux vieux du village. Je m'y suis senti de moins en moins bien. Jamais aucun autre endroit que celui là ne m'a fait sentir à quel point je n'étais pas comme les autres.
Vivre à Paris a été une renaissance : je m'y sens comme un poisson dans l'eau, sans pour autant traîner dans le marais 7j/7.
J'ai cessé d'aller à la campagne pendant les vacances.
Un jour, mon père a annoncé son intention de vendre la maison de famille. Cela m'a fait un choc. Cette maison me semblait la chose la plus stable et inamovible de la famille. Et puis j'ai finis par donner mon accord parce que si elle fut la grande joie de mon enfance, elle fut le tourment de mon adolescence et de mes premières années de jeune adulte. Donc bye bye la Corrèze. Merci pour tout ce que tu m'as apporté, mais là t'es devenue un boulet, je continue ma route sans toi.

[agri-égay]

oui Floflo, mais quel rapport avec ton homosexualité decouverte tardivement . Il est vrai, que la mobylette, c'est un symbole d'independance virile, pour un pré-ado de la campagne.

[floridjan]

Le rapport c'est que j'étais pas épanouis, super coincé vis à vis de la sexualité, et que je ne me sentais pas comme les autres.

Et Floflo, c'est lui

[Lolo]

Bon, j'y vais de mon p'tit témoignage.

J'habite en Loire Atlantique (c'est pas un secret c'est affiché sur mon profil...), à environ 35km de Nantes, la plus proche grande ville. Cela fait un tout petit plus d'un an maintenant que je me suis accepté et ai entamé ma nouvelle vie.

Au début, c'était plutôt triste, car je détestais plus que tout la solitude (et en plus j'étais au chômage sans droits). L'essentiel de ma vie sociale se passait à Nantes, où j'ai retrouvé une activité rémunérée.

Depuis, j'ai appris (c'est tout récent) à tolérer, voir apprécier par moment, être tout seul, m'occuper de moi-même, de ma maison, faire des projets personnels. Après une première expérience sérieuse avec un mec, je suis devenu plus patient quant à la recherche de l'âme frère.

Il est un peu tôt pour dire si ma vie rurale est gay gaie ou triste par rapport à ma localité car en théorie, personne n'est au courant. Il doit bien y avoir des doutes chez mes voisins immédiats, qui épient tout ce qui entre et sort de chez moi. Donc du point de vue relationnel rural, pas encore d'opinion, si ce n'est l'idée forgée qu'il n'y aura pas de réaction. Zphyr passera probablement par ici nous témoigner un message positif sur ce sujet
Avec le temps, j'ai tout de même trouvé des amis / potes / sex-friends à quelques minutes de chez moi, en pleine campagne. Je sais donc que des couples gay heureux, vivant de manière tout à fait transparente, ça existe en zone rurale. Je ne doute donc pas un seul instant que ça viendra, pour moi aussi.

[Levitz]

Comme toi, j'ai souvent eu l'impression que si j'avais vécu à la ville, c'est-à-dire la grande, j'aurais franchi le pas plus vite, que les occasions se seraient présentées, etc. Mais je sais aussi qu'on trouvera des gays qui vient une immense solitude en plein coeur de Paris.

ça va faire dix ans que je vis à la campagne, dans différents villages de régions différentes. La première fois, je ne m'y suis pas senti bien. C'était un village sans doute comme le tien, très agricole. Plusieurs années et villages plus tard, d'acceptation de moi-même, je suis bien en campagne, et mal en ville (je ne sais plus trop ce que dit la chanson). Il y a une différence : mon village n'est pas spécialement "agricole". Mes voisins connaissent ma vie. Sans la crier sur les toits, je ne me cache pas car je n'envie pas leur vie. Je ne sais pas à quel point ça se sait. Les employées de mairie qui sont en même temps postières savent, donc ça doit s'être propagé, du courrier arrive ici pour lui aussi. J'ai eu des élèves qui habitent dans la même rue : je pense qu'ils ne savent pas. En tout cas j'en parle normalement et on me demande de ses nouvelles.

J'ai eu un moment de doute en me disant que je ne trouverais jamais personne dans un tel contexte (la vraie ville est à 45 minutes). Et puis, internet a fait le reste. Je dois retravailler en ville maintenant et j'avoue que j'en souffre un peu (je sais, ça paraît con mais c'est comme ça, voir un feu rouge est une forme d'échec pour moi, je ne sais pas d'où ça vient mais ça va jusque là).

Donc moi, ce serait l'inverse de toi : triste ma vie à la ville. Et régénératrice, révélatrice, rassurante ma vie à la campagne

[nanou3869]

slt je comprend ta solitude ca me fai penser a mon histoireje sais ce ke c d etre gay dans un milieu hostile ( etant ds une famille musulman) et surtout de l incomprehension des autres de plus je viens de la campagne un ptit village de 400 hab au fin fond de l isere mais j ai qd meme trouver l amour et ca fai un an je vais te mentir en disant ke j ai beaucoup galerer et je me suis decourager plus d une fois mais j' ai utiliser ts les occasion pour reussir mon objectif ( internet je me suis deplacer) je suis tomber sur des gens bien et d autres ki craignait genre psychopathe mais crois moi ca vaut le coup

Ce que je pe te conseiller ce ke m a dis une amie c bouge toi ouvre toi au monde bien sur c pa une formule miracle ke je te donne mais plutôt un moyen de faire connaissanca avec plein de gens

J ai rencontre ben sur internet sur gayvox on a parle pdt des heures de ts et de rien on c apeler plus je me suis deplacer jusk a lyon ca fai une trote de chez on a bu un verre on arriver pas a ce quitter des yx et depuis c l amour fout et fin juillet on a feter nos un an

maintenant je vis entre mon village et lyon et on pense pdre un endroi entre mon village et lyon dc apres de années de solitude je pe te le dire k on a rien sans dc recherche va chasser ou je sais koi je suis sur ke t kelk un de bien avec des kalité il te mank juste la personne ki vivra avec toi ce ke je pe te dire je souhaite du fond du coeur quelqu'un ki comblera ta solitude et avec ki tu te sentira bien en un mot courage

bisou et prds soin de toi

[Régal Délice]

OFF-Topic :

Après un été à bosser comme un âne et à ne voir que la ville, et à passer mon temps entre la gare, le boulot, le supermarché et mon lit, la campagne, nom d'une pipe, j'en rêve ! Ah, une verte prairie ! Une botte de foin ! Un arbre ! Courir tout nu dans les champs en fleurs sous l'oeil placide des gnous ! Faire la sieste dans les bois entouré de lapins et de daims et de putois comme dans les dessins animés de Walt Disney ! Jouer du pipeau pour attirer les rossignols, les hiboux, les buses, les cormorans, les poules d'eau, les choucas, les autruches, les ptérodactyles, les colibris, les dindons et tous ces autres jolis oiseaux de nos campagnes ! Manger des fraises des bois à même l'arbre ! Se faire attaquer et dévorer par les mouches, les moustiques, les guêpes, les taons, les crapauds, les écrevisses, les aoûtats, les sangsues, les scorpions, les orties, les ronciers ! Ah ! Ca c'est la vie ! C'était l'intervention hyper-utile d'un pur citadin qui a vraiment besoin de vacances...

[Norma]

OFF-Topic :

[quote="De Luxe"] Jouer du pipeau pour attirer les rossignols, les hiboux, les buses, (...) Manger des fraises des bois à même l'arbre ! Se faire attaquer et dévorer par (...) les sangsues,(...) ! Ah ! Ca c'est la vie ![/quote] - en ville, tu peux aussi attirer les buses. Et c'est pas du pipeau ! - en ville, tu peux manger les fraises des bois à même le litron de sirop teisser. Autrement classe. - en ville, tu peux également te faire dévorer par des sangsues. Le tout, c'est de concilier les métaphores. Edit : vous pensez que nanou il a eu une promo sur son clavier, genre pour 100 "k" utilisé un "k" offert ?

[zphyr]

Alors pour moi qui suis né à Paris et qui y suis resté jusqu'à 35 ans, la campagne, ça a été la libération tant attendue.
Je m'y suis hélas marié, j'y ai fait mes enfants, puis après le divorce et ma révélation, j'y ai rencontré mon compagnon. Depuis, nous vivons ouvertement, je viens d'inscrire Eric comme "conjoint du père" à l'école primaire pour les personnes à prévenir en cas d'urgence. Tout le monde nous connait, personne ne nous a jamais rien dit : ceux que ça défrise, le font dans notre dos. J'ai même été élu par plus de 50% des voix aux élections municipales.
Evidement, comme l'a remarqué agrigay la Nièvre a été tellement dépeuplée qu'une bonne partie de sa population sont d'anciens parisiens ou des résidents secondaires, ce qui a dû ouvrir les esprits, mais cette campagne-là, je la trouve bien plus tolérante que pas mal de villes de province.