Ça a commencé (enfin je crois) avec Platon et Aristote qui distinguaient une âme appétitive, une âme courageuse et une âme intellectuelle (pour faire dans le caricatural, vu qu'on n'est pas en cours de philo ici). Ça s'est prolongé dans l'histoire de la philosophie par toute une série de divisions entre les diverses "facultés" de l'âme (entendement, raison, volonté, imagination, désir...). Aujourd'hui (mais tout l'hindouisme tourne autour de ça, en fait, donc ce n'est pas nouveau), on a l'idée que l'âme est divisée entre un principe masculin et un principe féminin. C'est une idée discutable, débattable, aussi, je vous la soumets. À partir de cet article très court (j'ai volontairement choisi un texte de vulgarisation) qui contient des présupposés que je vous laisse le soin de mettre à jour, j'ai eu envie de lancer un débat.
Je vous pose plusieurs questions :
1) Êtes-vous d'accord avec les définitions du "principe féminin" et du "principe masculin" que propose l'article ? (Sachant qu'il semble faire la distinction entre l'équilibrage en nous de ces "principes" - qui forme je suppose une partie de notre identité de genre - et notre identité de sexe.)
2) Pensez-vous que chacun de nous a une "âme" qui est fonction de ces deux principes ? ou pensez-vous qu'on peut faire l'économie de ces catégories pour penser notre "âme" ? (Et quelle est la différence ici entre "âme" et "identité" ?)
3) En supposant qu'on accepte cette distinction, pensez-vous qu'il est vrai, comme le suggère l'article, qu'une personne ne puisse avoir une "vie pleinement épanouie" qu'en acceptant de combiner ces deux principes ? (versus en rejetant l'un pour adopter l'autre ?)
4) Et justement. Pensez-vous que rejeter l'un, c'est adopter l'autre, dans les mêmes proportions ? Par exemple, si je suis masculin-e à 43 %, ça voudra dire que je suis féminin-e à 57 % ? Ou est-ce qu'on peut imaginer qu'on puisse intégrer les deux de manière additive, en imaginant que le coefficient de féminité et le coefficient de masculinité ne sont pas complémentaires au sein du pourcentage mais additionnels, et qu'on peut donc les superposer et non les soustraire l'un à l'autre ? ça voudra dire alors que je peux être féminin-e à 100 % et aussi masculin-e à 100 %, autrement dit, que le masculin et le féminin ne sont ni exclusifs ni contradictoires.
5) Que pensez-vous de la manière dont l'article présente le couple comme une recherche d'équilibre entre personnes ayant des "dominantes" différentes, sur le mode binaire féminin/masculin ? Est-ce que ce n'est pas encore une manière déguisée (et porteuse de lourds présupposés politiques reconduisant une forme de domination) d'émettre une injonction à la structure hétérocentrée obligatoire y compris au sein des couples homo, en comprenant le couple comme une association de deux personnes représentant nécessairement, l'une, un principe masculin, et l'autre, un principe féminin ? est-ce que l'article n'entraîne pas du coup en conséquence une vision réductrice de l'homosexualité dans la mesure où il ne permet de la comprendre qu'en référence à une norme hétéro ?
6) Au sujet de la bisexualité, qui n'est pas mentionnée dans ce texte, pensez-vous qu'elle pourrait être définie non comme on la définit d'habitude (aimer des hommes et des femmes) mais comme une façon d'aimer dans un partenaire qu'il soit à la fois masculin et féminin à de forts degrés (que ce soit selon la vision exclusive - 43% de l'un => 57% de l'autre - ou que ce soit selon la vision "additionnelle" qui conçoit le masculin et le féminin en nous comme deux valeurs distinctes et indépendantes - 43% de l'un => ne détermine pas la quantité de l'autre principe ? Ou est-ce que ça vous paraît carrément louf comme idée et qu'il est temps que j'aille dormir ?
Voilà, c'est mon nouveau débat, après l'homme lesbien

Argumentez et numérotez les réponses en fonction des questions, please, ça permettra d'organiser un peu tout ça. Vous pouvez choisir de ne répondre qu'à certains points ou à un seul point, aussi.
Je sais, je ne peux pas rester tranquille chez moi sans me poser de questions et je suis pénible

Bon, vous avez 4 h.