Tout d'abord, +1 à Nomade et +1 à Gina
La souffrance chez les plantes. Ce n'est pas parce qu'on n'observe pas directement une réaction au stress qu'on leur inflige, qu'elles ne souffrent pas pour autant. Dépourvues d'un système nerveux, elles sont tout de même douées de la capacité de souffrance. Tenter de la comparer avec la souffrance animale, cela relève à de "l'animalo/anthropocentrisme". Tenter une explication de la non souffrance dans le fait qu’elles sont dépourvues d'un système nerveux, tout en qualifiant de ridicule le fait même d'y penser, c'est méconnaître la biologie végétale et ses rouages teinté d'une condescendance déplacée et naïve...
D’ailleurs le stress n’a pas pour seul média l’influx nerveux. Dans le monde végétal, le média est chimique, et les vecteurs sont des hormones, des protéines, des enzymes etc…
Le débat revient alors à poser la question, qu’est ce que la souffrance ? Et les végétal/riens qui opposent l’argument de la souffrance animale pour justifier leur mode de vie, ou pour chercher à culpabiliser leurs opposants ne sont pas totalement objectifs dans leur approche.
A titre personnel, je considère que les plantes souffrent.
Par exemple, elles se mettent à fructifier abondamment en cas de sécheresse, elles se mettent à "lignifier" (certaines variétés) en cas de sécheresse également. On parle alors de stress hydrique.
Pour certaines plantes subtropicales, au moins celle que je connais, quand on les effleure, l’ensemble de leurs tiges feuillées perdent de leur rigidité au niveau du point d’attache sur la tige centrale et la plante en entier se rétracte sous l'effet de la gravité, comme si elle était devenue morte. Les feuilles se replient également sur elles-mêmes au niveau de leur nervure centrale. La réaction se produit en moins de 2 secondes, je vous conseille de vous prêter à cette expérience, c'est absolument fascinant !
Contre des agressions bactériologiques ou virales, certaines plantes émettent des phytoalexines capables d’inhiber la croissance d’un large spectre de bactéries. On parle alors de stress phytosanitaire.
On constate également d’autres types de stress qui induisent des résistances chez le végétal agressé microbiologiquement. Il se met alors à produire des protéines (protéines PR), des enzymes hydrolytiques etc…
On observe également des « chocs respiratoires » chez les plantes agressées etc etc… la liste est longue et loin d’être exhaustive.
Les gênes, de ces aptitudes à déclencher ce genre de résistances, sont très bien identifiés et font partie de la panoplie des industriels fabricants d’OGM.
Donc oui, les plantes souffrent.
Mais il est futile de se servir de ce fait pour reprocher quoique ce soit aux végétar/liens. J’ai plutôt tendance à considérer que le fait d’être végétal/riens relève plus d’une conviction personnelle qu’une réelle prise de position objective sur les tenants et aboutissants de l’industrie agro-alimentaire. Je me permets tout de même une petite vacherie à leur endroit

Et puis Nomade a très bien illustré d’autres effets induits, notamment sur le paysage contemporain. J’ajouterais dans sa liste le paysage de montagne qui serait tout autre sans la transhumance et les pâturages.
Mais il est juste aussi de noter que sans l’intervention des éleveurs, des races animales, et notamment bovines et caprines auraient complètement disparu de la surface de la Terre.
Personnellement, je ne saurais que trop vous conseiller de manger un bon steack Charolais ou de Salers dont l’animal a été élevé en plein air et/ou en altitude dans des champs à perte de vue. Et on reparlera ensemble du mal être animal dans l’élevage. Il en va de même pour les volailles dites de parcours. Je pense, une prise de conscience a été engagée depuis plus d’une quinzaine d’années, et l’on peut voir les premiers effets positifs dans le monde de l’élevage.
Ensuite au niveau alimentaire, sommes-nous plus carnassiers qu’herbivores ? Sommes-nous plus omnivores que végétariens ? J’avais lu quelque part que l’appendice verniculaire est un vestige de notre passé herbivore. Il aurait fonctionné à la manière d’un rumen, premier organe constitutif de l’appareil digestif des ruminants où siège la fermentation des végétaux. Aujourd’hui, cet appendice ne remplit plus cette fonction, à part peut-être celle de constituer un réservoir microbien qui fonctionnerait à la manière d’un levain en venant ensemencer régulièrement notre flore intestinale.
Par ailleurs, l’organisation et la conformation de notre dentition indique que nous sommes à même de manger de la viande, mais nous disposons également de molaires et de prémolaires pour broyer des aliments plus résistants, plus fibreux. Difficile de conclure dans un sens ou dans un autre.
J’ai plutôt tendance à considérer qu’il faut manger ce que l’on a envie de manger en prenant garde aux conséquences de nos actes. Que ce soit au niveau de l'environnement, des animaux eux-mêmes, et de notre santé pour sûr.