Séisme, Tsunami, Japon en catastrophe
Re: Séisme, Tsunami, Japon en catastrophe
@Specimen : merci pour lien vers le site des affaires étrangères. Je le mets dans mes favoris et reste à l'écoute des news.
En ce qui concerne mon voyage, je pensais rester un peu à Tokyo au mois d'août pour visiter et profiter de la ville.
Ensuite mon université se trouve à Osaka alors je resterai là bas jusque fin décembre.
Je sais qu'Osaka n'a (quasi) pas du tout été touchée par la catastrophe naturel. Le problème c'est bien le nucléaire et les problèmes qu'il engendrerait. La contamination a commencé, ce qui signifie aussi augmentation du coup de la vie sur l'île. Les dangers sont bien existants et persisteront c'est sûr. Mais mon séjour nippon est-il complètement remis en question ?
A vrai dire, ce voyage au Japon est tellement un rêve que je suis peut être un peu inconsciente. La plupart des gens me disent d'annuler complètement. Personnellement je préfère attendre voir l'évolution de la situation avant de prendre une décision.
Mon soucis c'est que la situation n'a pas beaucoup changée ces deux dernières semaines, et au final je ne sais pas quand on en saura plus...
En ce qui concerne mon voyage, je pensais rester un peu à Tokyo au mois d'août pour visiter et profiter de la ville.
Ensuite mon université se trouve à Osaka alors je resterai là bas jusque fin décembre.
Je sais qu'Osaka n'a (quasi) pas du tout été touchée par la catastrophe naturel. Le problème c'est bien le nucléaire et les problèmes qu'il engendrerait. La contamination a commencé, ce qui signifie aussi augmentation du coup de la vie sur l'île. Les dangers sont bien existants et persisteront c'est sûr. Mais mon séjour nippon est-il complètement remis en question ?
A vrai dire, ce voyage au Japon est tellement un rêve que je suis peut être un peu inconsciente. La plupart des gens me disent d'annuler complètement. Personnellement je préfère attendre voir l'évolution de la situation avant de prendre une décision.
Mon soucis c'est que la situation n'a pas beaucoup changée ces deux dernières semaines, et au final je ne sais pas quand on en saura plus...
Re: Séisme, Tsunami, Japon en catastrophe
Vas y !
les médias non japonais exagèrent beaucoup la réalité du danger. Comme ils ne s'adressent pas aux japonais, ils n'ont pas une information potentiellement critique à donner, donc ils se permettent de broder autour, ils sont confus, ce qui crée un climat anxiogène. La réalité est que les années 60/70 suite aux essais nucléaires en altitude et le nuage de Tchernobyl ont été bien plus dangereux, et la clé est de prendre de bonnes mesures sanitaires genre interdiction de culture dans certaines zones, ou interdictions momentanés de vente de certains type de produits. Et apparemment le gouvernement japonais prend ces précautions; après on peut discuter de leur ampleur.
Je te conseille de ne pas que lire le site des affaires étrangères et celui de l'ambassade de france : http://ambafrance-jp.org. L'ambassade a été trés critiqué au Japon et parmis les expat car il a été le premier à appeler à partir de la zone de Tokyo et/ou partir du Japon. Résultat cela à obligé les autres ambassade à proposer à leurs citoyens un rapatriement équivalent à ce que faisait la france et les sociétés internationales à faire rentrer les expats et les écoles à rapatrier leurs étudiants. Et ceux qui restent considèrent que l'étranger exagere les risques et ne veulent plus entendre parler des "fuyards".
Voici qql blog d'expat qui t'aideront a avoir une vision plus claire des choses sur place :
Expat francais qui republie des articles, le commentent, parle de la réaction des expat francais et de l'embassade, critique envers l'embassade et aussi les média japonais :
http://downtowntokyo.canalblog.com
Site d'actu sur le japon, avec a lire les réactions d'expat dans les commentaires qql fois : http://japon.aujourdhuilemonde.com/
Blog d'expat américain, trés critique envers les médias non jap : http://www.japanprobe.com
Expat francaise :
http://www.suppaiku.com/
Journal jap :
http://mdn.mainichi.jp/
http://english.kyodonews.jp/
les médias non japonais exagèrent beaucoup la réalité du danger. Comme ils ne s'adressent pas aux japonais, ils n'ont pas une information potentiellement critique à donner, donc ils se permettent de broder autour, ils sont confus, ce qui crée un climat anxiogène. La réalité est que les années 60/70 suite aux essais nucléaires en altitude et le nuage de Tchernobyl ont été bien plus dangereux, et la clé est de prendre de bonnes mesures sanitaires genre interdiction de culture dans certaines zones, ou interdictions momentanés de vente de certains type de produits. Et apparemment le gouvernement japonais prend ces précautions; après on peut discuter de leur ampleur.
Je te conseille de ne pas que lire le site des affaires étrangères et celui de l'ambassade de france : http://ambafrance-jp.org. L'ambassade a été trés critiqué au Japon et parmis les expat car il a été le premier à appeler à partir de la zone de Tokyo et/ou partir du Japon. Résultat cela à obligé les autres ambassade à proposer à leurs citoyens un rapatriement équivalent à ce que faisait la france et les sociétés internationales à faire rentrer les expats et les écoles à rapatrier leurs étudiants. Et ceux qui restent considèrent que l'étranger exagere les risques et ne veulent plus entendre parler des "fuyards".
Voici qql blog d'expat qui t'aideront a avoir une vision plus claire des choses sur place :
Expat francais qui republie des articles, le commentent, parle de la réaction des expat francais et de l'embassade, critique envers l'embassade et aussi les média japonais :
http://downtowntokyo.canalblog.com
Site d'actu sur le japon, avec a lire les réactions d'expat dans les commentaires qql fois : http://japon.aujourdhuilemonde.com/
Blog d'expat américain, trés critique envers les médias non jap : http://www.japanprobe.com
Expat francaise :
http://www.suppaiku.com/
Journal jap :
http://mdn.mainichi.jp/
http://english.kyodonews.jp/
Re: Séisme, Tsunami, Japon en catastrophe
Merci cher aesoper pour toutes ces informations 
J'avais bien recherché des témoignages d'expat en ce moment au Japon mais n'avait pas trouvé grand chose de probant à part des "c'était mon 1er séisme" et des "Tokyo est vide".
Celui Suppaiku.com est vraiment très riche.
Tout ça me motive encore plus de partir au Japon. Ma mère veut cependant que j'attende avant de prendre mes billets ou avant d'organiser quoi que ce soit de concret.
Globalement, j'ai le sentiment que les médias étrangers en font des tonnes et exagèrent les faits (français, et surtout américains) mais que les japonais restent peut être un peu trop calmes. Le peuple japonais lui même a le sentiment que le gouvernement leur cache des choses pour ne pas céder à la panique. Face à ces deux points de vue radicalement opposé, il est difficile d'avoir un avis clair et précis.
Et en ce qui concerne les prochains séismes. Après une énorme catastrophe comme celle-là, il est souvent dis que d'autres séismes sont attendus. C'est déjà le cas. Plusieurs centaines de tremblements de terre d'intensité plus ou moins importantes ont été ressentis depuis le grand séisme du 11 mars. Certains parlent même de la possibilité d'éruption de volcan.
Dis moi es-tu déjà aller au Japon ? Tu sembles t'y connaitre pas mal.
J'avais bien recherché des témoignages d'expat en ce moment au Japon mais n'avait pas trouvé grand chose de probant à part des "c'était mon 1er séisme" et des "Tokyo est vide".
Celui Suppaiku.com est vraiment très riche.
Tout ça me motive encore plus de partir au Japon. Ma mère veut cependant que j'attende avant de prendre mes billets ou avant d'organiser quoi que ce soit de concret.
Globalement, j'ai le sentiment que les médias étrangers en font des tonnes et exagèrent les faits (français, et surtout américains) mais que les japonais restent peut être un peu trop calmes. Le peuple japonais lui même a le sentiment que le gouvernement leur cache des choses pour ne pas céder à la panique. Face à ces deux points de vue radicalement opposé, il est difficile d'avoir un avis clair et précis.
Et en ce qui concerne les prochains séismes. Après une énorme catastrophe comme celle-là, il est souvent dis que d'autres séismes sont attendus. C'est déjà le cas. Plusieurs centaines de tremblements de terre d'intensité plus ou moins importantes ont été ressentis depuis le grand séisme du 11 mars. Certains parlent même de la possibilité d'éruption de volcan.
Dis moi es-tu déjà aller au Japon ? Tu sembles t'y connaitre pas mal.
Re: Séisme, Tsunami, Japon en catastrophe
Dont acte : contrairement à toi, je n'ai pas qu'une approche technicienne du nucléaire.Ca fait partie de l'ensemble de la question du choix du nucléaire, c'est un fait.
Je prends les choses avec un certain pragmatisme, en essayant de voir tous les aspects du problème. Outre le problème de l'absence de ressource chez nous, je me pose aussi le problème sur un plan éthique qui t'échappe complètement : le sort des futurs générations qui devront pendant des milliers d'années gérer nos déchets m'importe. Je refuse le discours égoïste disant : eh oui, c'est comme ça et tant pis pour les autres des pro-nucléaires. Autrement dit, après nous, les déchets radioactifs, tant mieux pour nous qui en avons profité et tant pis pour vous mais on ne vous a pas laissé le choix : vae victis.
Quant à la Finlande, je réitère ici mon scepticisme : de retards en avanie, sans oublier les importants surcoûts, ça ne semble vraiment pas au point. Nous ferions mieux d'investir vraiment dans la sobriété et la recherche sur les énergies vraiment propres, autrement dit dans l'avenir.
Non, c'est au contraire parce que le nucléaire est un choix économique essentiel : dès que l'on envisage le problème dans sa globalité, ça saute aux yeux. A condition d'envisager le nucléaire pour ce qu'il est : un produit de la société dans laquelle nous vivons, au même titre que la bagnole ou les OGM. Et comme pour les OGM, une grande opacité est de rigueur (les accidents graves de Saint-Laurent-des-eaux) quand ce n'est pas le mensonge pur et simple (il suffit de reprendre ce que disaient les autorités sur Three miles island et Tchernobyl : il y a un dossier qui en parle dans Le point, et c'est presque digne de Bush sur l'Irak).Mais se fendre d'une sortie là-dessus dans un paragraphe sur l'opportunité économique que le nucléaire présente témoigne au mieux d'une certaine confusion dans l'approche qui est faite du problème.
Enfin, quand je vois que nous avons déjà deux catastrophes majeures, et de nombreux accidents, en quoi, un demi-siècle de nucléaire ? Je me dis que nous n'avons peut-être pas fait le bon choix, mais comme l'information sur le nucléaire, préalable à tout débat, est un secret d'Etat en France, je réitère et j'accentue mon scepticisme.
Je penche plutôt pour la seule alternative sérieuse.
Re: Séisme, Tsunami, Japon en catastrophe
Commence à ré-informer ta famille, à lui montrer les témoignages de français vivant bien la bas, à parler du sérieux des autorités japonaises. Par exemple greenpeace est allé faire des mesures la bas car ils pensaient que le gouv jap pouvait mentir mais d'aprés le NYT les résultats sont corroborés pas de mensonge. T'as tout un travail à faire car les journalistes ont été désastreux sur le coup, quand je pense qu'ils ont fuit Tokyo alors que ce sont pour certains de journalistes de guerre habitué à affronter des dangers de plusieurs ordre de magnitude plus élevés, contrairement aux média nippon qui ont été précis et sans pathos.Yuna_chan a écrit :Merci cher aesoper pour toutes ces informations
Tout ça me motive encore plus de partir au Japon. Ma mère veut cependant que j'attende avant de prendre mes billets ou avant d'organiser quoi que ce soit de concret.
Globalement, j'ai le sentiment que les médias étrangers en font des tonnes et exagèrent les faits (français, et surtout américains) mais que les japonais restent peut être un peu trop calmes. Le peuple japonais lui même a le sentiment que le gouvernement leur cache des choses pour ne pas céder à la panique. Face à ces deux points de vue radicalement opposé, il est difficile d'avoir un avis clair et précis.
Et en ce qui concerne les prochains séismes. Après une énorme catastrophe comme celle-là, il est souvent dis que d'autres séismes sont attendus. C'est déjà le cas. Plusieurs centaines de tremblements de terre d'intensité plus ou moins importantes ont été ressentis depuis le grand séisme du 11 mars. Certains parlent même de la possibilité d'éruption de volcan.
Dis moi es-tu déjà aller au Japon ? Tu sembles t'y connaitre pas mal.
D'un autre coté les jap sont trop passif, car ils sont habitué à etre totalement pris en main par leurs institutions toutes puissantes et leurs armés de technocrates; et n'ont pas dans leur éducation un grand sens critique. Mais apparemment le gouvernement s'y prend correctement, sauf pour la taille de la zone ou il faudrait plutôt suivre les conseils de l'ambassade US.
Si tu y vas des séismes tu en ressentira forcement, faut t'y préparer, lire un peu les consignes, il y a aussi des service de SMS sensé annoncé les séismes qql secondes avant que tu les ressentes (rappelle toi les cours de SVT sur les vitesses des différentes ondes).
Pour le risque radioactif ambiant il est trés limité comme tu peux le voir sur ces graphes, c'est plus du coté nourriture qu'il faut etre vigilant mais je pense encore que le gouv s'y prend correctement.
Nan jamais allé, mais je suis depuis plusieurs années les news et blog d'expat sur le sujet, j'ai toujours été fasciné par ce pays depuis le collègue ou on l'a étudié en cours de géo.
Re: Séisme, Tsunami, Japon en catastrophe
Je vois que le nucléaire est le mode de production d'énergie qui entraine le moins de mort par Watt produit. Je pense que le seul moyen de faire baisser par 2 la consommation d'électricité comme le veulent les gens de niggawatt est d'augmenter trés fortement le prix, chose autrement improbable politiquement. Je vois pas vraiment d'autre alternative pour le moment. Le problème des déchets étant sensé se régler avec le temps et l'amélioration des techniques, sur que les no mans land créé par ces accidents sont des problèmes, mais dans le futur le but est de construire des centrales dont le mode dégradé arrete la réaction de fission.Manchette a écrit :Dont acte : contrairement à toi, je n'ai pas qu'une approche technicienne du nucléaire.Ca fait partie de l'ensemble de la question du choix du nucléaire, c'est un fait.
Je prends les choses avec un certain pragmatisme, en essayant de voir tous les aspects du problème. Outre le problème de l'absence de ressource chez nous, je me pose aussi le problème sur un plan éthique qui t'échappe complètement : le sort des futurs générations qui devront pendant des milliers d'années gérer nos déchets m'importe. Je refuse le discours égoïste disant : eh oui, c'est comme ça et tant pis pour les autres des pro-nucléaires. Autrement dit, après nous, les déchets radioactifs, tant mieux pour nous qui en avons profité et tant pis pour vous mais on ne vous a pas laissé le choix : vae victis.
Quant à la Finlande, je réitère ici mon scepticisme : de retards en avanie, sans oublier les importants surcoûts, ça ne semble vraiment pas au point. Nous ferions mieux d'investir vraiment dans la sobriété et la recherche sur les énergies vraiment propres, autrement dit dans l'avenir.
Non, c'est au contraire parce que le nucléaire est un choix économique essentiel : dès que l'on envisage le problème dans sa globalité, ça saute aux yeux. A condition d'envisager le nucléaire pour ce qu'il est : un produit de la société dans laquelle nous vivons, au même titre que la bagnole ou les OGM. Et comme pour les OGM, une grande opacité est de rigueur (les accidents graves de Saint-Laurent-des-eaux) quand ce n'est pas le mensonge pur et simple (il suffit de reprendre ce que disaient les autorités sur Three miles island et Tchernobyl : il y a un dossier qui en parle dans Le point, et c'est presque digne de Bush sur l'Irak).Mais se fendre d'une sortie là-dessus dans un paragraphe sur l'opportunité économique que le nucléaire présente témoigne au mieux d'une certaine confusion dans l'approche qui est faite du problème.
Enfin, quand je vois que nous avons déjà deux catastrophes majeures, et de nombreux accidents, en quoi, un demi-siècle de nucléaire ? Je me dis que nous n'avons peut-être pas fait le bon choix, mais comme l'information sur le nucléaire, préalable à tout débat, est un secret d'Etat en France, je réitère et j'accentue mon scepticisme.
Je penche plutôt pour la seule alternative sérieuse.
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Crown Prinz
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Re: Séisme, Tsunami, Japon en catastrophe
Et bien soit. J'exige d'avoir un discours technique précis sur le nucléaire ainsi que sur les problématiques économiques qui lui sont connexes, mais c'est que j'ai sans doute une approche technicienne nez-dans-le-guidon, tronquée et incomplète.
Je me refuse à laisser dire des énormités du style "vu que le minerai est indispensable à la marche des centrales, qu'il ne coûte que 5 % du prix final de l'électricité à l'heure actuelle ne change rien à la criticité de ses coûts d'approvisionnements", mais c'est sans doute qu'une énorme partie des enjeux m'échappent.
Je m'indigne du fait que dans un développement élaboré sur un point précis de la problématique, à savoir la question de l'indépendance énergétique effective sachant qu'on ne possède pas la ressource naturelle, on ramène comme un cheveux sur la soupe le problème de la gestion des déchets sous prétexte que "ça fait partie du problème", comme ça, en plein débat sur la question du coût d'approvisionnement du combustible, mais c'est sans nul doute que je ne vois pas plus loin que le bout de mon nez.
Nous pouvons nous mettre à développer maintenant sur la crédibilité des solutions de stockage des déchets (sujet sur lequel je doute que ta contre-expertise de géologue soit très valide, mais passons), car c'est effectivement une partie importante des questionnements soulevés par cette filière. Mais prétendre que si je m'étonne qu'on balance ces développements en plein milieu de ceux propres aux coûts d'approvisionnements et à leurs effets sur la robustesse du prix final du produit (là où ça n'a donc à peu près strictement rien à voir, donc), c'est que je n'ai qu'une approche tronquée, insensible, partiale et partielle, c'est bieeeeen facile, hein. Dans le genre petite classe maternelle de rhétorique, chapitre insinuations ad hominem, ça ne vole pas très haut.
Accessoirement je partage totalement ton avis sur l'opportunité de choix à la place des générations futures, et je suis très nettement plus favorable au choix d'un enfouissement sub-surface des déchets, qui permettrait un confinement moindre mais tout un programme de sortie desdits déchets une fois que des filières performantes auront vu le jour, qui permettront leur transmutation en déchets à vie courte lors d'irradiations dans des réacteurs prévus à cet effet (et là quand on aura des déchets qui sont radioactifs 300 ans, on aura une filière débarassée de l'un de ses désavantages majeurs).
Le choix d'enfouissement en couches profondes et irréversible ne me plait guère. Cela dit en cas de conflit armé sur le sol il assure un confinement nettement meilleur que le sub-surface réversible...
Je me refuse à laisser dire des énormités du style "vu que le minerai est indispensable à la marche des centrales, qu'il ne coûte que 5 % du prix final de l'électricité à l'heure actuelle ne change rien à la criticité de ses coûts d'approvisionnements", mais c'est sans doute qu'une énorme partie des enjeux m'échappent.
Je m'indigne du fait que dans un développement élaboré sur un point précis de la problématique, à savoir la question de l'indépendance énergétique effective sachant qu'on ne possède pas la ressource naturelle, on ramène comme un cheveux sur la soupe le problème de la gestion des déchets sous prétexte que "ça fait partie du problème", comme ça, en plein débat sur la question du coût d'approvisionnement du combustible, mais c'est sans nul doute que je ne vois pas plus loin que le bout de mon nez.
Nous pouvons nous mettre à développer maintenant sur la crédibilité des solutions de stockage des déchets (sujet sur lequel je doute que ta contre-expertise de géologue soit très valide, mais passons), car c'est effectivement une partie importante des questionnements soulevés par cette filière. Mais prétendre que si je m'étonne qu'on balance ces développements en plein milieu de ceux propres aux coûts d'approvisionnements et à leurs effets sur la robustesse du prix final du produit (là où ça n'a donc à peu près strictement rien à voir, donc), c'est que je n'ai qu'une approche tronquée, insensible, partiale et partielle, c'est bieeeeen facile, hein. Dans le genre petite classe maternelle de rhétorique, chapitre insinuations ad hominem, ça ne vole pas très haut.
Accessoirement je partage totalement ton avis sur l'opportunité de choix à la place des générations futures, et je suis très nettement plus favorable au choix d'un enfouissement sub-surface des déchets, qui permettrait un confinement moindre mais tout un programme de sortie desdits déchets une fois que des filières performantes auront vu le jour, qui permettront leur transmutation en déchets à vie courte lors d'irradiations dans des réacteurs prévus à cet effet (et là quand on aura des déchets qui sont radioactifs 300 ans, on aura une filière débarassée de l'un de ses désavantages majeurs).
Le choix d'enfouissement en couches profondes et irréversible ne me plait guère. Cela dit en cas de conflit armé sur le sol il assure un confinement nettement meilleur que le sub-surface réversible...
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Moooooog
Re: Séisme, Tsunami, Japon en catastrophe
L'intégralité de l'article : Tokyo nationalise le nucléaire, Areva hâte la privatisation...Mariane2.fr a écrit :L’information, aurait pu -aurait du ?- faire l’effet d’une bombe. Révélée par la Tribune, ce lundi, le conseil de surveillance d’Areva, leader mondial de l'énergie nucléaire, a approuvé la privatisation du groupe et son entrée en bourse.
[...]
Chargé d'études associé au CIRED (Centre International de Recherche sur l'Environnement et le Développement) et consultant en évaluation des politiques publiques, sur son blog, Thierry Le Pesant estime que « l’une des premières leçons que l’on peut tirer de la catastrophe de Fukushima est que la dérégulation du secteur de l’énergie n’est pas sans effets sur la sécurité de l’exploitation du nucléaire civil pour la production d’électricité. Ainsi, chaque jour apporte son lot de révélations sur TEPCO l’exploitant de la centrale de Fukushima : fraudes à répétitions (plus de 200 rapports d’inspection falsifiés dans les années 80-90, ce qui avait conduit au départ de toute la direction en 2002 et la fermeture de Fukushima pendant un an), Fukushima et ses six réacteurs nucléaires plus assurés depuis août 2010 ; manquements dans la sécurité du site en 2011 (rapports de contrôle maquillés : TEPCO avait assuré aux autorités, avant la catastrophe, avoir vérifié une trentaine de pièces, alors que c’était faux) ».
Et de citer l’exemple d’EDF « passé d’une culture du zéro risque à une culture du résultat » et son corollaire, la montée en puissance du concept de « gestion du risque ».
« Ainsi, des investissements de sécurité avaient été reportés dans le temps par l’ancien président d’EDF Pierre Gadonneix car jugés pas très rentables, Henri Proglio se voyant contraint de les faire en catastrophe à coût élevé à son arrivée. Pour citer un autre exemple, le directeur de la central de Penly a reçu un blâme pour avoir pris sur lui d’arrêter un réacteur pour réparer une fuite sur une valve du circuit primaire au détriment de la production. Au-delà de l’anecdote, le problème posé est structurel. Non, décidément, nucléaire et privatisation ne sont pas conciliables » conclut Thierry Le Pesant.
Re: Séisme, Tsunami, Japon en catastrophe
@aesoper > Greenpeace pourtant recommande d'étendre la zone d'évacuation actuelle de 10km supplémentaires par rapport à ses propres mesures effectuées sur le terrain. L'AIEA également.
@ Mooog > C'est clair, c'est la mort du petit cheval si l'on devait privatiser l'énergie nucléaire civile... Cf ce qui se passe pour le train en Grande Bretagne après la privatisation. On passe d'une logique de service, de sécurité, à une logique de rendement.
@ Manchette > Tu fais glisser le débat. D'une critique pas forcément légitime sur la dépendance énergétique, tu te focalises maintenant sur les déchets. Quand on veut se débarrasser d'un chien, on dit qu'il a la rage...
Tout d'abord, le réacteur nucléaire spontané naturel d'Oklo est très riche d'enseignement.
Les techniques actuelles de stockage des déchets nucléaires en zone géologique stable s'en inspirent très largement. Dans une configuration topographique/géologique très particulière, on sait aujourd'hui que des réactions nucléaires de fissions auto-entretenues se sont déroulées sur une période de plusieurs centaines de milliers d'années il y a plus de 2 milliards d'années dans une mine d'uranium.
Les prélèvements géologiques ont montré que les produits non volatils issus de ces réactions de fission n'ont bougé que de quelques centimètres en 2 milliards d'années !!! alors même que l'eau s'écoulait au sein de ces réacteurs nucléaires, et que les composés issus de la fission n'étaient pas du tout inerte chimiquement !!!
Bon ce point est à relativiser. Car même si "naturellement", certaines configurations géologiques particulières sont capables de retenir les radio-nucléotides, l'eau qui s'est écoulée au travers de ces réacteurs nucléaires était belle et bien irradiée, et a pu polluer/contaminer des sous-sols et/ou des nappes phréatiques situées en aval ou plus en profondeur, avec pollution durable de l'environnement. Quid également des composés volatils ? et de l'impact que cela pu avoir sur une zone à la superficie bien plus large que celle des réacteurs.
Ce que l'on retient de cette situation unique/exceptionnelle ? L'ennemi numéro un du stockage en profondeur des déchets, c'est l'eau, et surtout l'eau riche en oxygène. L'ennemi numéro 2, c'est une rupture de la zone de stockage à l'occasion d'un tremblement de terre par exemple.
Les bases. Il n'est pas utile d'être un fin géologue pour d'abord affirmer sans complexe qu'il n'y a pas plus stable géologiquement (vis à vis des séismes) qu'un bassin sédimentaire. Il n'y a pas plus étanche vis à vis de l'eau qu'une zone géologique contenant dans ses couches des filons d'argile. Ce sont ces 2 caractéristiques que les entreprises recherchent aujourd'hui pour choisir leur site d'enfouissement.
Ce qui pose problème réellement, c'est "l'inertage" des déchets et sa capacité à rester intègre pendant plusieurs milliers d'années dans le cas où l'on ne trouverait pas de technique de décontamination à moyen/long terme.
Ce qui pose problème réellement, c'est la capacité de la zone géologique à rester réellement étanche vis à vis de l'environnement immédiat. Vis à vis des séismes, pas de soucis. Mais vis à vis des couches d'argile ? Elles peuvent par exemple être soumises à une intense lixiviation à la suite d'inondations ou de déluges climatiques style effet cévenol.
Ce qui pose problème réellement, c'est la durabilité (résistance à l'effritement, à la désagrégation dans le temps) des structures de confinement des fûts de déchets radioactifs. Par exemple, je suis personnellement incompétent pour dire si des dalles béton sont capables de rester intègres pendant plusieurs milliers d'années.
Ce que cela sous-entend ? C'est qu'il faudra tôt ou tard (mais c'est de l'ordre du millier d'années) déplacer les zones de stockage (si des failles d'intégrité géologique apparaissent), c'est qu'il faudra tôt ou tard (toujours de l'ordre du millier d'années) refaire les structures béton, c'est qu'il faudra tôt ou tard (en termes de milliers d'années) refaire l'inertage des déchets nucléaires. Bref, un scenario qui nous maintient dans le doute perpétuel vis à vis de ces techniques de stockage.
Sur des périodes courtes (centaines d'années) c'est valable, c'est fiable, mais quand on change d'ordre de grandeur, cela devient incertain...
@ Mooog > C'est clair, c'est la mort du petit cheval si l'on devait privatiser l'énergie nucléaire civile... Cf ce qui se passe pour le train en Grande Bretagne après la privatisation. On passe d'une logique de service, de sécurité, à une logique de rendement.
@ Manchette > Tu fais glisser le débat. D'une critique pas forcément légitime sur la dépendance énergétique, tu te focalises maintenant sur les déchets. Quand on veut se débarrasser d'un chien, on dit qu'il a la rage...
Tout d'abord, le réacteur nucléaire spontané naturel d'Oklo est très riche d'enseignement.
Les techniques actuelles de stockage des déchets nucléaires en zone géologique stable s'en inspirent très largement. Dans une configuration topographique/géologique très particulière, on sait aujourd'hui que des réactions nucléaires de fissions auto-entretenues se sont déroulées sur une période de plusieurs centaines de milliers d'années il y a plus de 2 milliards d'années dans une mine d'uranium.
Les prélèvements géologiques ont montré que les produits non volatils issus de ces réactions de fission n'ont bougé que de quelques centimètres en 2 milliards d'années !!! alors même que l'eau s'écoulait au sein de ces réacteurs nucléaires, et que les composés issus de la fission n'étaient pas du tout inerte chimiquement !!!
Bon ce point est à relativiser. Car même si "naturellement", certaines configurations géologiques particulières sont capables de retenir les radio-nucléotides, l'eau qui s'est écoulée au travers de ces réacteurs nucléaires était belle et bien irradiée, et a pu polluer/contaminer des sous-sols et/ou des nappes phréatiques situées en aval ou plus en profondeur, avec pollution durable de l'environnement. Quid également des composés volatils ? et de l'impact que cela pu avoir sur une zone à la superficie bien plus large que celle des réacteurs.
Ce que l'on retient de cette situation unique/exceptionnelle ? L'ennemi numéro un du stockage en profondeur des déchets, c'est l'eau, et surtout l'eau riche en oxygène. L'ennemi numéro 2, c'est une rupture de la zone de stockage à l'occasion d'un tremblement de terre par exemple.
Les bases. Il n'est pas utile d'être un fin géologue pour d'abord affirmer sans complexe qu'il n'y a pas plus stable géologiquement (vis à vis des séismes) qu'un bassin sédimentaire. Il n'y a pas plus étanche vis à vis de l'eau qu'une zone géologique contenant dans ses couches des filons d'argile. Ce sont ces 2 caractéristiques que les entreprises recherchent aujourd'hui pour choisir leur site d'enfouissement.
Ce qui pose problème réellement, c'est "l'inertage" des déchets et sa capacité à rester intègre pendant plusieurs milliers d'années dans le cas où l'on ne trouverait pas de technique de décontamination à moyen/long terme.
Ce qui pose problème réellement, c'est la capacité de la zone géologique à rester réellement étanche vis à vis de l'environnement immédiat. Vis à vis des séismes, pas de soucis. Mais vis à vis des couches d'argile ? Elles peuvent par exemple être soumises à une intense lixiviation à la suite d'inondations ou de déluges climatiques style effet cévenol.
Ce qui pose problème réellement, c'est la durabilité (résistance à l'effritement, à la désagrégation dans le temps) des structures de confinement des fûts de déchets radioactifs. Par exemple, je suis personnellement incompétent pour dire si des dalles béton sont capables de rester intègres pendant plusieurs milliers d'années.
Ce que cela sous-entend ? C'est qu'il faudra tôt ou tard (mais c'est de l'ordre du millier d'années) déplacer les zones de stockage (si des failles d'intégrité géologique apparaissent), c'est qu'il faudra tôt ou tard (toujours de l'ordre du millier d'années) refaire les structures béton, c'est qu'il faudra tôt ou tard (en termes de milliers d'années) refaire l'inertage des déchets nucléaires. Bref, un scenario qui nous maintient dans le doute perpétuel vis à vis de ces techniques de stockage.
Sur des périodes courtes (centaines d'années) c'est valable, c'est fiable, mais quand on change d'ordre de grandeur, cela devient incertain...
Dernière modification par spécimen le jeu. mars 31, 2011 11:46 am, modifié 2 fois.
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Moooooog
Re: Séisme, Tsunami, Japon en catastrophe
O_Ospécimen a écrit :@ Mooog > C'est clair, c'est la mort du petit cheval si l'on devait privatiser l'énergie nucléaire civile... Cf ce qui se passe pour le train en Grande Bretagne après la privatisation. On passe d'une logique de service, de sécurité, à une logique de rendement.
La question n'est pas d'un "si", la privatisation est une réalité déjà bien en place. Nous venons juste d'assister à l'achèvement de cette tendance par la fuite en avant d'Areva suite aux récents événements de Fukushima.
La comparaison avec la privatisation du train en Grande Bretagne n'a de sens que dans la logique qu'elle amène mais elle s'arrête là. Un accident nucléaire n'a absolument rien de comparable avec une panne de train ou un service de moindre qualité. On en a l'illustration aujourd'hui et pour des dizaines d'années.