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HIV, Sida et contamination

Par fredouille, le

Avant d’aborder le cœur du problème, les pratiques contaminantes et non contaminantes, je vais faire un petit topo sur ce que c’est réellement, l’état de la recherche de traitements, leur lourdeur, et ce qui se passe dans l’organisme après avoir décrit l’ennemi.

Celui par qui le scandale arrive : le VIH

Le VIH (virus de l'immunodéficience humaine) est un virus à ARN qui a été identifié au début des années 80 mais qui sévissait au minimum depuis le début des années 70.

L’identification fut très longue car elle allait contre les théories biologiques de l’époque, d’autre part, la durée de l’incubation était, elle aussi, une nouveauté.

La cible de ce virus sont les globules blancs qu’il va infecter, épuiser à des fins de reproduction. Au final, l’organisme infecté se retrouve sans globules blancs et ne peut plus lutter contre les infections de toutes sortes, une grippe peut devenir mortelle.

De plus, récemment, on s’est rendu compte que ce même virus allait nicher dans les cellules nerveuses et les cellules adipeuses.

On a depuis découvert plusieurs autres virus fonctionnant comme cela, il semblerait même que le patrimoine génétique de chaque espèce en abrite les reliquats d’un certain nombre. De plus on connaît le même type de maladie chez le chat (FIV) ou le singe (SIV)

D’autre part, ce virus est très fragile… à l’air libre, à la lumière, en milieu sec. Il n’est pas transmissible de manière « facile ».

L’évolution

La maladie suit trois stades, son évolution est lente pour une maladie infectieuse

1- La primo infection. C’est lorsque le virus entre dans l’organisme. Il y a prolifération virale, le virus va se nicher dans les cellules cibles. A ce stade il peut y avoir une petite fièvre, rien de méchant.

2- La latence ou l’incubation. La personne est porteuse du virus mais est asymptomatique : elle est « bien portante ». Elle n’a aucune raison de s’inquiéter de quoi que ce soit, son statut est séropositif par contre. Elle est infectante, le SIDA est un mal sournois. Ce stade est très variable, la durée moyenne est autour de 10 ans, cela peut être parfois plus (beaucoup plus) ou moins (le nombre de globules blancs tués s’équilibre avec le nombre de virus tué, c’est le statu quo)

3- La phase de virulence ou le stade SIDA (syndrome acquis d’immuno déficience) proprement dit. Le virus entre dans une phase de virulence, la charge virale (nombre de copies du virus dans le sang) augmente grandement, les globules blancs se mettent à chuter. On arrive aujourd’hui à juguler pendant un temps cette phase grâce aux trithérapies, mais elle conduit à plus ou moins longue échéance à la mort.

Les vecteurs de contamination

Ce sont les fluides organiques : sang, sperme (ou secrétions génitales), salive.

Dans le lot, la salive n’est que théoriquement contaminante, la charge virale est quasi nulle et on ne connaît aucune contamination qui est eu lieu au moyen de la salive. Le sang est le plus contaminant, un échange de sang (seringue, rapports sexuels…) est contaminant à plus de 90% (en biologie le risque zéro n’existe pas, le risque 100% non plus).

Au milieu se situe les secrétions génitales que ce soit féminines ou masculines, qui ont un potentiel de contamination qui est loin d’entre négligeable et qui, dans les faits, appelle protection sur laquelle on va revenir.

Les soins

Ils sont de 2 types à l’heure actuelle

- Le traitement post exposition : C’est une trithérapie lourde d’une durée de un mois qui débute dans les 24h après l’exposition au virus. A partir du moment ou cette exposition n’a pas eu lieu par voie sanguine. Le traitement est bourré d’effets secondaires, il épuise, mais est efficace à 90%. Il n’y a pas de séroconversion. Il est à prendre à l’hôpital dont on dépend.

- Les trithérapies : Ce sont l’association d’au moins 3 différents médicaments qui vont combattre à divers niveaux la stratégie d’infection et de virulence du VIH. C’est un traitement lourd et à vie en dehors des vacances thérapeutiques, lorsque le stade de virulence s’est déclaré. Les effets secondaires sont nombreux et difficiles à gérer tant au mental qu’au physique : dystrophies adipeuses, perte d’appetit, nausées, vomissement, perte de poids…

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Dans un futur plus ou moins lointain un vaccin devrait faire son apparition, mais devant la très grande variabilité du virus, celui ci est très difficile à mettre au point.

D’autre part, l’apparition d’un vaccin ne permettra pas au personnes déjà contaminées de « redevenir » saines. L’existence de réservoirs à virus dans l’organisme interdit cette possibilité.

Enfin, si aujourd’hui on soigne, mais a quel prix, le SIDA, on ne le guérit pas ! Attention, ce n’est pas du tout la même chose, et le traitement n’est pas celui d’une grippe, il s’apparente plutôt a une chimio.

Les conduites à risque

Ce ont celles qui mettent en jeu, sans protection, le sang ou les secrétions. M’adressant à des homos, on va se cantonner aux rapports homos, mais chez les hétéros, ça fonctionne aussi. Le but est de mettre une barrière aux voies de propagation du virus. A ce titre, la capote percée moins contaminante que ne rien avoir est un mythe.

Meme si toutes ces théories ne sont pas encore acceptées par tout le monde, en voici une liste non exhaustive à but informatif :

Chez la femme :

Le cunnilingus

L’utilisation de divers jouets sexuels

Lors de l’utilisation de différents objets, le passage des secrétions d’un partenaire à l’autre peut entraîner transmission, les parois du vagin sont fragiles et perméables. Il est nécessaire d’utiliser un préservatif et de le changer

Le cunnilingus :

La aussi un risque existe, il est présent lorsque des lésions existent dans la bouche (aphte, saignements, lésions de la langue…). De plus en cas de brossage de dents, le risque est accru, car il y a possibilité de création de plaies superficielles, c’est la raison pour laquelle il est déconseillé de se brosser les dents immédiatement avant ou après un tel acte.

Il n’existe aucune statistique fiable sur le risque de contamination

La parade est l’utilisation de la digue dentaire.

Chez l’homme

La fellation :

Même remarque que chez la femme, en cas de lésion un risque existe. Ici ce sont à la fois l’émission de sperme que le liquide de lubrification qui peuvent être contaminants.

Le risque est la aussi minime mais il est bel et bien présent.

De la même manière que plus haut, aucune statistique n’existe sur ce mode de transmission.

La parade : le préservatif non lubrifié

La sodomie

La paroi intestinale est fragile et très vascularisée. Elle est d’autre part très souvent lésée ou irritée au niveau de l’anus ou de l’ampoule rectale (micro lésions), De plus ces lésions sont, elles aussi, très souvent indolores.

C’est la raison pour laquelle ce mode de transmission est très contaminant, il arrive en deuxième position après l’échange de sang.

La parade : préservatif et gel lubrifiant à base d’eau et virocide (tous les gels intimes sont virocides)

Lorsque est utilisé un corps gras, cela rend poreux le préservatif.

Cet article a été écrit en collaboration avec Tribiout