J'ai découvert ce forum il y a quelques jours et je suis agréablement surpris par son activité qui n'est pas basée, comme la plupart des forums gays, sur la découverte du nouveau mec à poil sur le net. L'envie m'a donc pris d'exposer mon cas ici

J'ai un parcours assez compliqué et pour comprendre mon cas actuel, il me semble indispensable de le décrire. Et ça va me faire du bien aussi je crois. Courage à ceux qui souhaite le lire

Je vais essayer de le synthétiser au mieux, en mettant en avant l'important de chaque relation.
Août 2004. J'ai 17 ans, je suis timide et introverti, mal dans ma peau. Je rencontre un garçon par le biais d'une amie. J'apprends qu'il est homo. Je fais tout pour l'approcher discrètement et finis par décrocher un rendez-vous après des mois de discussions passionnantes en ligne. La rencontre se passe super bien, je suis sur un petit nuage. C'est le premier garçon que je rencontre qui me plaît vraiment beaucoup. En rentrant, je lui écris que j'aimerais beaucoup le revoir et lui m'avoue, en retour, qu'il vient de se mettre en couple avec un mec qui lui tourne autour depuis des années. Cependant, il ajoute qu'il est tout à fait ouvert à devenir mon ami, à me revoir. Evidemment, je ne suis pas ravi de la nouvelle, mais je me contente de l'idée provisoire de pouvoir le voir amicalement. Quelques rencontres se suivent. On se découvre, on passe de supers moments. Et un soir, après quelques verres, on finit par rentrer chez lui… Des heures de câlins, de bisous, de mots gentils. Tout ce qui caractérise une nuit magique, surtout quand c'est avec un homme que l'on convoite depuis longtemps. Le lendemain, je me rend compte que je suis amoureux, je découvre ce sentiment surpuissant qui dicte mes pensées et je ne sais pas quoi en faire, car le garçon en question est toujours en couple et, je cite, "veut le rester pour voir ce que ça peut donner". Par contre, il est d'accord de continuer à me fréquenter, même intimement, parce que je lui plais et parce qu'il m'aime bien… Je ne résiste donc pas à ses propositions, on continue à se voir, on passe des soirées magiques… Un beau jour, il m'écrit et me dit: "Salut. Je viens d'apprendre que mon copain me trompe. Je l'ai quitté". Evidemment, dans ma grande naïveté de l'époque, l'espoir m'envahit en me disant qu'enfin, on pourrait être ensemble. Et là il ajoute "Et je n'ai pas envie de me remettre en couple pour le moment, je suis trop blessé. Mais on peut continuer à se voir". Là je sens un peu le foutage de gueule (je suis amoureux, mais quand même

Tout ça pour dire que je découvre l'amour d'une façon un peu rude, vu que le sentiment n'a même pas le temps de s'épanouir qu'il est déjà brisé. Je découvre aussi comment une relation homosexuelle peut se dérouler autant de mon côté, que du côté des autres (deux mecs en couple qui se trompent parmi après 2 semaines de relation, c'est cool comme première image). Bref.
Nous sommes en novembre 2004 (vous inquiétez pas je ne vais pas passer autant de temps sur tous les mois jusqu'à aujourd'hui ^^)
Janvier 2005, je rencontre un garçon sur caramail. Contrairement aux nombreux mois qu'il m'a fallu avec le premier garçon avant d'envisager une rencontre, là, nous nous sommes rencontré le soir même. Super rencontre, on finit même (après 4 heures de discussion en live) dans sa voiture à s'embrasser. Il m'annonce vite qu'il ne veut pas s'engager car il part dans un mois en Belgique refaire sa vie. Cela me convient bien, car j'étais encore un peu dans mon ancienne "relation". On vit un mois génial, je découvre avec lui le sexe à proprement parlé, il est gentil, attentionné et m'apprend beaucoup. Après un mois, il s'en va, on se quitte sur une note super positive.
Quelques mois passent.
Août 2005. Je rencontre sur internet un mec spécial. Il m'intrigue. Ce n'est pas le genre de mec sur qui je me serais retourné, mais j'aimerais le rencontrer. Rencontre il y a. Je suis sous le charme, il a l'air super, posé, jovial, intéressant. On se met donc rapidement en couple et je développe des sentiments très forts envers lui. Mais au fil des semaines, je me rend compte qu'il est vraiment très spécial. C'est un garçon très mal dans sa peau qui vit constamment dans le drame. Il a même des tendances suicidaires et s'en sert contre moi, pour me faire réagir. La relation se dégrade donc rapidement, mais je l'aime, je me laisse faire. Il me manipule et, après 1 mois et demi de relation, me quitte, en me prétextant des raisons insensées. Deux jours après, il revient sur sa décision et veut me retrouver. Puis 1 semaine après, me quitte à nouveau, pour me reprendre quelques jours plus tard… Vous avez compris le schéma… Je suis quelqu'un d'entier, quand j'aime quelqu'un, c'est vraiment à fond, de tout mon cœur.
Après 4 ou 5 ruptures, nous sommes en mars 2006. Je décide, après la violence psychologique que j'ai enduré des mois durant, de couper les ponts (alors qu'il veut, une fois encore, me récupérer).
Dès lors, je vis pas mal d'expériences relationnelles. Mais elles sont toutes avortées, parce que les garçons que je rencontre finissent presque à chaque fois (sans prétention aucune) par tomber amoureux de moi… Mais ce n'est pas mon cas. Je me construis même, malgré moi, une réputation de briseur de cœur. Mon parcours estudiantin se précise, je commence aussi le conservatoire et prends un peu confiance en moi. Je précise aussi que je ne pratique pas le plan cul. J'adore le sexe, je pourrais passer des journées entières au lit avec l'homme que j'aime, j'ai une libido très développée, mais je ne peux pas coucher avec un mec en prenant rendez-vous sur internet ou sur une app, c'est inconcevable pour moi. J'ai besoin d'une connexion qui va au delà du physique pour avoir envie de quelqu'un et être excité.
Bref.
Janvier 2008, je sors dans une boîte gay de Lausanne (en Suisse). Et contre toute attente, j'y fais une rencontre extraordinaire. Un mec extrêmement beau, brun, yeux bleu clair, qui a l'air intelligent et intéressant. J'arrive à l'approcher et on finit la soirée sur le quai à attendre son train. On s'échange nos numéros et on prévoit un rendez-vous. Coup de cœur (oui encore ^^), je suis un peu bousculé par les sentiments forts que j'éprouve pour lui. Pendant le premier rendez-vous, lui me dit: "Fais gaffe, je suis un mec qui s'attache vite, mais je me détache aussi très vite". Il est plein d'assurance, trop peut-être. Fait étonnant, on s'embrasse la première fois après 6 ou 7 rencontres… Et là, tout s'emballe, on tombe amoureux, la relation bascule dans la passion. On passe 9 mois ensemble, avec des hauts et des bas liés à sa confusion des sentiments amoureux qu'il développe pour la première fois envers un garçon. Issu d'un milieu bourgeois, il n'assume pas bien son homosexualité. Il a un caractère particulier, fort. Il est effectivement très intelligent, il a une sorte de mémoire absolue qui lui fait réussir tout ce qu'il entreprend. Il passe même ses études de médecine avec une facilité insolente. Il est même déçu par l'examen final de médecin, car trop facile... Il est très populaire et entretient des relations amicales superficielles avec énormément de monde. Après 9 mois donc, les problèmes sérieux commencent. Il doute. Moi je ne doute pas du tout, je l'aime et j'aimerais juste que notre relation soit simple. Il me quitte. Je suis détruit, mais, étonnement, je me raisonne assez rapidement en me disant que c'est mieux ainsi. La passion nous déchirait, on s'aimait trop, trop fort, trop tôt (pour lui et peut-être pour moi aussi). Une semaine après, il revient. Il me dit: "Quand je quittais mes exs, je pleurais pendant le trajet de train, mais en arrivant, c'était fini. Mais avec toi, j'ai continué à pleurer". Par là, il veut que l'on se remette ensemble. Mais je ne suis pas prêt à me relancer dans cette relation qui avait tourné dans le malsain et je refuse.
Notre relation dure donc officiellement de février 2008 à octobre 2008. Ce qu'on ne prévoit pas par contre, c'est que maintenant débarrassé de ce statut de couple, notre entente redevient comme au départ. Simple, équilibrée, agréable, enrichissante. On continue donc à se voir comme un couple, mais sans être en couple… et ce… pendant 4 ans. Sans JAMAIS reparler d'un éventuel statut. Sachant qu'on est "libre", on s'entend mieux, sans aller voir ailleurs. C'est super bizarre. La raison pour laquelle il ne va pas voir ailleurs, c'est parce qu'il m'aime certes, mais aussi parce qu'il n'a pratiquement aucune libido (lien avec le sujet d'à côté). Moi j'ai une libido toujours aussi développée, mais je l'aime, donc je n'ai pas envie de fréquenter ou même coucher avec d'autres garçons.
Ce qui doit arriver arrive, il trouve un nouveau garçon. Du coup je finis, peu à peu, par me détacher complètement de lui pour, en 2013, être complètement guéris de lui. Il est même revenu à la charge, mais j'ai refusé.
Tout ça pour dire que cela fait bientôt 7 ans que je suis célibataire. Je suis aujourd'hui quelqu'un de super ouvert, jovial et je ne suis plus du tout timide, je croque la vie à pleine dents, j'adore faire des rencontres, découvrir, partager. Je n'ai peur de pas grand chose. Je suis même comédien/chanteur à côté de mes activités professionnelles et je monte sur scène très régulièrement, parfois professionnellement. Je fais beaucoup de chose, je suis très actif. J'ai rencontré quelqu'un en mars 2014 avec qui j'ai vécu deux mois une relation sympa, mais comme dans celles vécues précédemment, il a fini par tomber amoureux et moi pas. Je l'ai donc quitté alors qu'il incarnait ce que j'attendais depuis longtemps. Je ne pratique toujours pas le plan cul, j'ai 28 ans et j'ai l'impression d'être un ovni dans la communauté homo. Maintenant, la drague et le quotidien homosexuel sont, pour beaucoup, rythmés par Grindr, Hornet et j'en passe, mais je n'arrive juste pas à utiliser ces applications, les rares mecs qui ne cherchent pas de plan cul n'ont souvent aucun répondant, aucun humour et ne sont pas intéressant. J'aimerais pouvoir rencontrer quelqu'un en live, en soirée, n'importe où pour que ça se fasse naturellement… Mais, autre détail qui a son importance, je ne me fais jamais draguer en réel, en soirée gay ou autre. Mes amis m'expliquent que c'est parce qu'au fil du temps, je me suis forgé une réputation de loup blanc et que, physiquement, je suis trop intimidant, que ma soit disante "beauté nordique" est froide.. Ils disent que mon "apparence hétéro", le fait que je sois grand (1m90), blond aux yeux bleus fait que les gens ne viennent pas me parler. Le pire, c'est que dans ma ville, la plupart des gens se connaissent dans le milieu gay. Les seuls mecs qui viennent me draguer, c'est sur gayromeo, le lendemain des soirées prétextant que j'avais l'air trop hautain pour venir vers moi en vrai…
Voilà… J'en suis là aujourd'hui. J'essaie de m'expliquer pourquoi je n'arrive pas à rencontrer quelqu'un. La raison logique serait qu'avec mes expériences, je me suis construit une carapace et que j'ai peur de souffrir et donc, de tomber amoureux. Mais le truc c'est que j'ai ressenti des choses l'an dernier pour un garçon, avec qui là encore, ça n'a pas fonctionné parce que ç'a créé le pire triangle amoureux que l'on puisse imaginer (mais c'est une autre histoire). Je ne suis donc pas fermé à l'amour, je ne pense pas avoir de carapace, j'aimerais juste pouvoir me poser avec quelqu'un et tomber amoureux.
Tout le monde me dit: "Ca va venir un jour, tu verras, ça tombe quand on s'y attend le moins. T'es un très beau mec, t'as du talent, plein de gens s'intéressent à toi… Tu t'en rends juste pas compte, blablabla, etc…" Mais bon… ça fait 7 ans qu'on me répète ça

Est-ce qu'avec mes nombreuses activités (sociales, professionnelles et scéniques) je renvoie une image de mec inaccessible ou inabordable? Avec qui on n'a pas envie de s'engager ou simplement de s'intéresser? A quel point le physique (ici, la taille) peut-elle influencer la façon dont les gens me perçoivent? Je suis tellement tout sauf hautain! Je suis un souriant, je ris beaucoup, j'aime m'amuser… Est-ce que la taille imposante d'un mec peut vous empêcher d'aller lui parler?
A quel point mes expériences passées ont-elles construit m'a personnalité? Et ma façon d'envisager le couple?
Est-ce que je tombe amoureux d'un garçon ET des problèmes qu'il m'apporte?
Faut-il qu'un jour je me mette au plan cul et que j'y prendrai goût? haha
Quelqu'un d'entre vous a-t-il un parcours similaire?
Merci et bravo d'avoir lu tout ça ^^