Pas évident du tout de se lancer d’autant plus que ce que je vais traiter demeure ma tranche de vie qui à l’heure actuelle me pousse terriblement vers le bas, je demeure perdu, ne sachant que faire, baisser les bras, passer à autre chose, taire les sentiments que je ressens, laisser la personne que j’aime encore.
Voilà 7 mois que j’ai rencontré un gars ayant 37 ans lors d’une bringue entre amis. Le début fut épique consécutif à un pari avec deux rugbymen lors de ladite soirée plutôt bien arrosée. Bref ne jouez pas au blond comme moi en pariant de passer lors d’un défi 2 baraqués sous peine d’embrassade avec un platane.
Toujours est-il que la rencontre eut bien lieu, juste avant ce petit aléa de pari. Peut être que le fait d’être assommé par l’embrassade platanique m’a permis de voir des étoiles
Habitant plutôt loin (200 km de chez moi), nous avons usité de possibilités telles msn, tel, et les week end bien évidemment, tant attendus et toujours par trop courts. En peu de temps il a partagé sa vie, ses passions, son histoire avec moi. Rapidement tout autant je n’ai pu que constater les faits des lambeaux de sa vie : famille ultra catholique, quasi impossibilité de parler chez lui concernant ce qu’il est, mais aussi des histoires amoureuses passées relativement courtes mais assez longues pour que le sentiment d’échecs répétés ne résume sa vie.
Souvent en parlant de mon passé hétéro, la jeunesse, l’adolescence j’ai bien ressenti la réalité de la souffrance de mon ours. Avoir été homo demeure pour lui une grande souffrance. J’avais beau lui expliquer moi, avec mes doutes car pour moi tout cela est nouveau, que le mythe du bonheur hétéro demeure un mythe, je ne pouvais que constater la douleur d’un deuil de vie hétéro non réalisé.
Sentiments vs actes : Etre à coté de lui est rapidement devenu mon monde, ma raison de vivre et mon tout. Dans les actes mon ours a toujours été d’une tendresse infinie, d’une patience aussi concernant la sexualité moi étant un moteur diesel. Jusqu’à partager la révélation de la sexualité avec moi, dans ce sens je veux dire la libération dans ma propre tête et mon propre corps de ma nouvelle sexualité. Avant lui j’étais passé par quelques plan Q pour me « déniaiser » avec des gars. Certains attendaient plus d’ailleurs mais je n’étais pas prêt à leur donner autre chose.
Petit à petit néanmoins et malgré le fait qu’il m’eut rapidement avoué le fait que j’étais l’improbable impensable homme de sa vie, certaines discussions vinrent concernant sa difficulté voire incapacité à aimer véritablement, le concept du cœur de pierre. En réponse à ce qu’il pouvait ressentir me concernant : « plus que mais moins que de toute manière je ne sais plus ou pas ce qu’est être amoureux »
A partir de ce fait, je voyais concrètement la réalité chaque fois que j’étais avec lui : ses gestes me concernant, sa façon d’être : TOUT inspirait ce qu’est être amoureux de quelqu’un. Mais dans son esprit la carapace n’a pas fondu malheureusement. Lui n’estime pas avoir le droit au bonheur, il ne veut surtout pas faire du mal à quelqu’un qu’il considère comme l’homme de sa vie !!!
Le week end dernier, le couperet est tombé, partant de chez moi, ayant pleuré dans mes bras, mon ours a pris la décision de « ne plus me faire souffrir » et de me redonner « ma liberté ». Que dire à ce moment là, regarder celui que vous aimez plus que vous-même rejoindre sa certitude, un échec de plus dans sa vie, le regarder s’en aller en larmes, se sentir inconsolable soi même mais ne faire que penser à lui, les ténèbres dont je n’ai pas su le sortir.
Je suis perdu, j’ai vécu diverses expériences en couple, la fin bien souvent émanait d’une usure du couple ou de raisons d’essoufflement des sentiments… Comment agir ? comment laisser partir quelqu’un qui vous considère comme la personne de sa vie ainsi…
J’ai hésité à mettre ce qui suit, ma foi puisqu’à écrire des mots sur des maux au diable la pudeur qui me qualifie souvent, copie de deux mails envoyés l’un à Marilyn ma meilleure amie par Eric et l’autre à moi.
Merci de m'avoir écouté
Nico
Envoyé : jeud. 01/10/09 18:39
À : marilyn
Merci beaucoup Marie pour ton message... il me conforte une fois de plus dans l'idée que Nico tient vraiment à moi... c'est d'autant plus effrayant pour moi... N'oublie pas le dicton "Je te suis tu me fuis, je te fuis tu me suis". Ce dicton résume de façon exacte mon immaturité dans le domaine de l'amour...
Oui ça me gâche la vie.
Oui, j'ai décidé de trouver la raison car je ne peux pas continuer à vivre comme ça.
Oui, Nico est un mec bien ! Et en plus il est beau ! Quand j'ai vu sa photo, ça a été presque un coup de foudre !
Alors après l'avoir rencontré et avoir constaté qu'il avait tant de culture, tant d'intelligence et d'humour, qu'on pouvait parler de plein de choses intéressantes... ça me frustre encore plus.
Ne devrait-on pas être subjugué ???
Non, je ne tombe pas amoureux,
Non, je ne comprends pas pourquoi je fonctionne comme ça.
Non, je ne veux pas le faire souffrir,
Oui, je suis perdu...
Nico a eu assez de problèmes avec les décès dans sa famille sans y ajouter les miens.
Je ne sais pas ce que je dois faire... Alors je fais l'autruche : je plonge la tête dans le sable et j'attends !!! courageux hein ? Dire que je m'étais promis de ne pas revivre un moment comme celui-là
Et paf, ça recommence ! Il a fallu que je lui dise ! NON NICO ...
Comment on fait ? quelqu'un sait-il comment ça marche ?? Y a une notice quelque part, bordel de merde ?
*****
Non décidément je ne sais pas comment ça fonctionne... ça fonctionne mais avec les pauvres types ceux qui se sont intéressés à moi dans le passé... Quand je tombe sur "le mec introuvable qui vaut le coup" ça ne marche pas.
Je suis sincèrement désolé. J'imagine dans quel état il va être et ça me bouffe. Je compte sur toi pour m'affubler de tous les noms et faire en sorte qu'il me déteste...
Je m'en veux terriblement. J'espère qu'il me pardonnera, et toi aussi...
Je vous embrasse, gens de coeur que vous êtes.
Bon courage à toi... ça semble pas facile... je suis assez impressionné par un tel courage...
Gros bisous à toi et à Nico.
Eric
Eric C
Envoyé : mer. 30/09/09 16:49
À : nico-ric .
Mon Prince,
Moi seul suis à blâmer. Je n'ai jamais voulu te faire de mal. Tu m'as fait entrevoir une petite lumière et j'ai voulu l'attraper. Merci pour m'avoir jeté cette bouée de sauvetage je t'en serai éternellement reconnaissant, même si ma main a glissé et que je suis au fond de l'eau.
Je t'en prie fais des rencontres et trouve quelqu'un qui n'aura pas un coeur de pierre comme moi.
En ce qui me concerne, je ne trouverai jamais quelqu’un comme toi…. J'ai failli être heureux. Ton amie Marie ne s'était pas trompée : tu es quelqu'un de bien qu'il ne fallait pas laisser filer.
Sois heureux, tu le mérites.
Ton courage, beau chevalier, n'a d'égal que la beauté de ton âme.
Signé un con.
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