Et si je n'étais pas homo ?

Pour eux.
Scarlett
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Re: Et si je n'étais pas homo ?

Message par Scarlett »

Abon... Donc je dois vivre sur une autre planète aussi alors.

Dis Jimbo, tu fais pas exception au reste du monde : on vit tous au milieu des clichés. Or, faire le ménage dans ses "relations" étouffantes n'est pas impossible. je ne comprens absolument pas en quoi sortir des clichés de la communauté gay te mènera forcément à la solitude.
C'est juste un non-sens.

Après si tu as peur de quitter cette communauté de gens (je dis bien de gens, parce que la communauté gay, dieu merci, ne se résument pas aux quelques poncifs que tu as énuméré !) te posent problème, que tu as peur de te retrouver seul, ça peut se comprendre. Mais de là à décréter qu'il n'existe autour de toi que ce type de personnages, là j'ai envie de te dire : enlève tes oeillères. Et surtout, arr^te de flipper. Va vers les gens qui te ressemblent, aie le courage de faire le tri dans tes relations ! La vie est trop courte pour la gâcher auprès de personnes qui ne t'apporteront rien ^^

Désolé, je fais court car je n'ai plus le temps ^^ Toutefois je suis bien certaine que d'autres sauront mieux que moi te parler de la multiplicté des âmes évoluant au sein de la communauté gay.


EDIT pour zigomio : Oui malheureusement, beaucoup TROP de gens entretiennent ces clichés, et cela me navre d'autant plus quand ça vient de l'intérieur de la communauté gay (si j'ose m'exprimer ainsi). ça s'appelle se tirer une balle dans le pied. Et quand je vois ça, j'ai envie de dire : "On ne peut pas demander aux autres de nous aimer quand on ne s'aime pas soit même"... :ah:
Jimbo
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Re: Et si je n'étais pas homo ?

Message par Jimbo »

dit voir ne serais tu pas timide méfiant craintif
Timide un peu mais pas excessivement, méfiant et craintif je le suis devenu avec les mecs à force ! Le dernier mec qui m'intéressait et qui m'a déclaré sa flamme, jlai d'abord refroidi pour voir où ça nous menait, et j'ai bien vu : 1 mois plus tard il se trouvait un autre mec. J'ai pris l'habitude de prendre du recul, de prendre mon temps et de vérifier la solidité de ce qu'ils ont tendance à appeler souvent à tort de "l'amour". Quand on constate que cet "amour" se transmet facilement à un autre mec, qu'on est interchangeable et dispensable pour ceux qui prétendent s'avoir "aimer", oui on devient vite méfiant et craintif.

Scarlett, là tu me demandes de trouver l'âme soeur. Ce qui est hautement improbable et qui tiendrait plus du miracle... Le fait est que au sein de ces groupes clichés, je me suis attaché à des personnes qui, prises à part, sont agréables. Qu'ils aiment les hammams, Britney ou Mylène ne m'empêche pas de les apprécier en tant que personne. Cela m'empêche juste de me sentir intégré au groupe entier qui se fonde sur des valeurs qui ne sont pas les miennes. Mais loin de moi l'idée de mépriser une personne isolée simplement parce qu'elle a des valeurs et des goûts différents des miens.
Wilhelm
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Re: Et si je n'étais pas homo ?

Message par Wilhelm »

Jimbo, j'ai l'impression qu'il y a des biais dans le raisonnement que tu exposes, et en cela je serai en accord avec les propos de Scarlett.

Que tu ne te reconnaisses pas dans la communauté gay visible est une chose. On a vite fait de s'enfermer dans ce que l'on voit, notamment pour prendre l'exemple facile de la Gay Pride. Et c'est toujours les plus exubérants qui savent se faire remarquer, on les appellera tafioles (aux fringues multicolores, aux cris suraigus, qui baisent à droite à gauche devant les caméras, j'en passe et des meilleures). Cela dit, c'est clairement impossible de limiter la communauté à ça. Il n'est marqué sur le front de personne qu'il est gay, et les archétypes que tu cites existent tout autant dans le monde hétérosexuel. J'ai pas mal d'amis hétéros qui volent de copine en copine hein. Alors forcément, c'est souvent plus marqué du côté des mecs, d'où la tendance à voir le couple homosexuel comme un couple fortement consommateur, mais encore une fois, c'est vraiment se foutre un filtre de connerie devant les yeux. Enormément de gays ne partagent pas le goût des folles, je pense qu'on a de nombreux exemples ne serait-ce que sur ce forum! Le problème, il est dans la communauté qu'on ne voit pas, c'est à dire des gens qui ont peur de s'exposer, des gens comme toi? Il y en a un grand nombre. Seulement, ils sont dans un état d'esprit similaire au tien, à savoir qu'ils ne se retrouvent pas dans cette image déformée et caricaturale qu'on retrouve placardée et emphasée à droite à gauche. Alors oui, c'est une loterie, un jeu de hasard complètement merdique et stupide. Pourtant, la seule façon de sortir de cette vision typée des gays, c'est d'aller vers les autres naturellement, sans chercher qui est gay et qui ne l'est pas. Juste en fonction de tes préférences, de tes goûts. De cette manière, tu diminues déjà fortement le risque de te coltiner la folle de service, qui se trémousse sur le dancing-floor avec du Lady gaygay à fond. Je dis pas que c'est facile (et c'est un problème pour beaucoup !), cela dit, faut quand même tenter de réfréner un minimum ce type de jugement à l'emporte-pièce, qui quoiqu'il en soit ne fait pas évoluer les choses, bien au contraire.

Fin, les gens qui viennent vers toi par peur viscérale d'être seuls, oui, tu les vires. C'est pas ça le sentiment amoureux, et nombreux sont ceux qui font l'amalgame.
Dernière modification par Wilhelm le dim. juin 26, 2011 9:28 am, modifié 2 fois.
zigomio
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Re: Et si je n'étais pas homo ?

Message par zigomio »

Timide un peu mais pas excessivement, méfiant et craintif je le suis devenu avec les mecs à force ! Le dernier mec qui m'intéressait et qui m'a déclaré sa flamme, jlai d'abord refroidi pour voir où ça nous menait, et j'ai bien vu : 1 mois plus tard il se trouvait un autre mec. J'ai pris l'habitude de prendre du recul, de prendre mon temps et de vérifier la solidité de ce qu'ils ont tendance à appeler souvent à tort de "l'amour". Quand on constate que cet "amour" se transmet facilement à un autre mec, qu'on est interchangeable et dispensable pour ceux qui prétendent s'avoir "aimer", oui on devient vite méfiant et craintif.
oui mais ca c'est pas que dans le monde homo

moi le dernier qui m'a déclarer ca flemme et sérieusement on se connaissait depuis 2 h ... et quand je lui est dit que je voulais mieux le connaitre je n'ai plus eu de ses nouvelle ( d'ailleurs j'y est consacré un topic)

moi ca fait 6 ans que je ne suis plus en couple et au vue de se que j'ai pu croiser je me dis que ca risque de durer encore longtemps
Kliban
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Re: Et si je n'étais pas homo ?

Message par Kliban »

Comme toujours, plein de choses à écrire. Je voudrais clarifier deux ou trois trucs.

Je ne suis pas d'accord avec Wilhelm quand il parle du "goût des folles". Mais pas d'accord du tout. Et même un peu peiné. Car il y va là d'un cliché (la folle-superficielle-et-cleubbeuse). Et que précisément tout ce topic est un topic sur les clichés, la façon dont ils nous pourrissent la vie et les représentations.
Je n'accepterai jamais - et serai donc un boulet là-dessus dans toute conversation - qu'on se serve de sa propre difficulté à accepter l'expression singulière de son genre par l'autre ("j'aime pas les folles"), difficulté parfaitement respectable, pour en faire un repoussoir social, ce qui ne l'est plus, respectable.

Cela dit, il y a des stéréotypes sociaux, ils agissent sur la façon dont les gens positionnent et conforment leurs actions, réagissent les uns par rapport aux autres. Et pour les comprendre, il faut saisir le contexte. Et pour ça, désolé, il faut faire un tout petit peu d'histoire. Je ne suis pas le plus qualifié pour ça, mais bon.

La socialité gay contemporaine s'est construite autour des combats de libération accompagnant l'évolution des moeurs de l'ensemble de l'Occident. Cette évolution s'est accompagnée, pour tout le monde, d'une levée de la chape de plomb qui pesait sur la sexualité. On s'est miss à baiser à tout va. Chez les gays, le sida a temporairement stoppé ça, puis, les thérapies et le renouvellement des générations aidant, c'est reparti comme en 14.

A côté de cela, une partie de la visibilité gay a été portée par les artistes (peintres et surtout groupes musicaux), et des communautés, souvent très organisées, faisant pour certain office de (seconde) famille, la première ayant démissionné. Tou ça n'est qu'une esquisse, mais c'est pour comprendre comment se transmettent certains modes de socialisation (et le sauna/hammam en fait partie).

Aujourd'hui, ces choses sont en train de changer, dans le sens non pas d'une modification violente, mais d'une pluralisation des demandes.

Il y a toujours les clubbeurs, les fêtards, la mateurs de sauna et de partenaires multiples.
Il y a toujours (pas nécessairement les même) les tenants 'une culture gay, qui en reproduisent les mèmes (de GaGa à s'habiller près du corps).
Mais il y a aussi une demande nouvelle très différente de banalisation du fait homo : être attiré par les hommes (par les personnes de son sexe, pour généraliser) n'est pas une caractéristique autour de laquelle une identité sociale doit se construire. Dès lors, les expériences centrales de la socialité homo urbaine telle qu'elle s'est construite jusqu'ici paraissent tout simplement inappropriées.

Il me semble qu'un mien ami est exactement dans ce cas, et que les rencontres lui sont dès lors difficiles. Ce qui s'y exprime, au moins dans les premiers temps - qui sont toujours superficiels - ne lui convient pas du tout.


La bonne nouvelle, c'est que c'est une tendance profonde, à mon sens pas conjoncturelle, ce qui veut dire que tu devrais pouvoir rencontrer des gens qui partagent ta sensibilité à cet égard.
La moins bonne nouvelle, c'est que si on n'y prend pas garde, cette tendance deviendra dominante, au risque de créer une nouvelle marge. Ce qui signerait le resserrement conservateur de la société, là où je la veux pluraliste - ce qui fait que les marges m'intéressent.

Donc : pas de panique, il y a des gens qui aspirent aux mêmes choses que toi - lu dans la presse (mais je sais plus où) et rencontré. Homo, tu l'es sans doute si tu te sens attiré surtout par les garçons. Mais gay, dans le sens restreint de l'identité sociale aujourd'hui en cours, probablement pas.
zigomio
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Re: Et si je n'étais pas homo ?

Message par zigomio »

Donc : pas de panique, il y a des gens qui aspirent aux mêmes choses que toi -
le problème c'est que ces gens la sont considéré " monstres " ( désolé pas trouvé d'autre termes pour qualifier se que je ressent ) pasqu'on ne rentre pas dans leur moule et c'est ca qui me désole
Manchette
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Re: Et si je n'étais pas homo ?

Message par Manchette »

Mais il y a aussi une demande nouvelle très différente de banalisation du fait homo : être attiré par les hommes (par les personnes de son sexe, pour généraliser) n'est pas une caractéristique autour de laquelle une identité sociale doit se construire. Dès lors, les expériences centrales de la socialité homo urbaine telle qu'elle s'est construite jusqu'ici paraissent tout simplement inappropriées.
Je dois bien dire que j'ai rarement lu quelque chose qui me fasse autant plaisir, quelque chose dans lequel je me reconnaisse pleinement.
Ca fait plaisir de voir que l'on peut être gay et se tamponner le coquillard de Britney Spears, Lady Gaga et j'en passe.
La sexualité est pour moi quelque chose d'intime, et je ne vois vraiment pas de quoi en faire découler une identité ou même des goûts artistiques ou autres.
Jimbo
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Re: Et si je n'étais pas homo ?

Message par Jimbo »

Nous ne sommes donc pas homo, nous aimons juste avoir un gentil mec dans les bras ! :huhu:
Manchette
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Re: Et si je n'étais pas homo ?

Message par Manchette »

Oui.
Ou plus exactement, nous ne faisons pas de nos préférences sexuelles une identité sociale.
Scarlett
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Re: Et si je n'étais pas homo ?

Message par Scarlett »

Jimbo a écrit :Scarlett, là tu me demandes de trouver l'âme soeur. Ce qui est hautement improbable et qui tiendrait plus du miracle... Le fait est que au sein de ces groupes clichés, je me suis attaché à des personnes qui, prises à part, sont agréables. Qu'ils aiment les hammams, Britney ou Mylène ne m'empêche pas de les apprécier en tant que personne. Cela m'empêche juste de me sentir intégré au groupe entier qui se fonde sur des valeurs qui ne sont pas les miennes. Mais loin de moi l'idée de mépriser une personne isolée simplement parce qu'elle a des valeurs et des goûts différents des miens.
:blink: :blink:

J'avoue que tes raccourcis mentaux me laissent songeuse, Jimbo... Où je te demande de trouver l'âme soeur ? Je te dis que les groupes dans lesquels tu sembles évoluer et qui ne te correspondent visiblement pas ne sont PAS le centre du monde, et alors surtout pas représentatifis de la société (gay ou non).
Je te dis qu'il suffit que tu oses en sortir et te montrer sélectif sur tes fréquentations (ce qui n'est pas un défaut, mais juste l'expression du bon sens. Je réïtère : la vie est trop courte pour s'encombrer de gens qui ne nous apportent rien socialement/émotionellement) pour trouver des gens qui te correspondront beaucoup mieux, et avec lesquels tu ne sentiras pas obligés de remettre en question toute ta construction interne sous prétexte que tu ne te sens pas en phase avec ces fameux clichés (gay ou non, encore une fois) qui sont au coeur du problème.

Cela n'a rien, mais alors strictement rien à voir avec le fait de trouver l'âme soeur. Il n'est pas davantage question de mépriser ceux qui ne partagent pas tes goûts/opinions. Il est juste question d'ouvrir les yeux sur le reste du monde et d'aller y trouver des gens qui te ressemblent, pour que tu te sentes bien.
Or, à t'entendre, cette démarche est d'une complexité effarante. Rien ne semble exister en dehors des boîtes gays, si on t'écoute. Si tu vois les choses ainsi, je comprends que tu te sentes condamner à la solitude...
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