Blablabla

Pour eux.
Tinnitus
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Re: Untitled

Message par Tinnitus »

Je suis probablement dépressif ça fait plus d'un an que je le suis et que je le sais, ça m'est arrivé comme un parpaing dans la gueule quand je ne sais pour quelle raison j'ai fait un bilan de ma vie et me suis rendu compte que j'avais pas vraiment vécu d'adolescence. J'ai laissé trainer parce que la priorité c'était de pas foirer les concours. Cela dit si je refuse d'aller voir un psy c'est pas seulement pour une histoire d'égo mal placé. C'est parce que faut trouver un psy avec qui je me sens suffisamment en confiance pour parler, qu'il faut payer directement ou indirectement via une mutuelle (c'est pas remboursé totalement par la sécurité sociale mis à part dans les CMP ou un psychiatre recommandé par un médecin généraliste) du coup je serais obligé d'en parler à mes parents (ce qui risque pas d'améliorer mon état), que tout est marqué dans un dossier et qu'on va probablement essayer de me refourguer des antidépresseurs. C'est peut-être des excuses à la con mais j'aimerais autant éviter, je me suis fixé des limites au cas où ça commencerait à être vraiment malsain, si jamais je les dépasse je ferai l'effort d'aller voir un psy.

Merci à tous en tout cas. Je vais essayer de monter un projet qui me tient à coeur depuis longtemps et on verra bien ce que ça donne.
Viridis
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Re: Untitled

Message par Viridis »

Tinnitus a écrit : Et ouais y a bien des clubs de musique, celui de DJing me disait bien mais j'ai pas du tout les mêmes goûts et bon comme ils animent les soirées ils sont pas trop prêts à changer de l'horizon mainstream, ça peut se comprendre. De toute manière j'ai pas envie de passer tout mon temps à l'école non plus.
Fausse bonne idée, c'est un peu de formatage... En revanche si l'idée de faire de la musique te titille, je te conseillerais de te plonger dedans pour canaliser ce qu'il ne va pas via un processus de création. Si tu es un peu bricoleur ou si la plume te démange, il existe des tas de possibilité de combattre le mal en appuyant dessus tout en te préservant (cad en arrêtant quand tu sens que tu vas trop loin et que tu n'es pas prêt à mettre en lumière tes recoins sombres). Comme les cours, ça demande un minimum de discipline sauf que c'est toi qui décide de rythme pour avancer.
Aussi, tu dis ne rien à avoir raconter mais par tes préférences musicales (d'après ce que j'ai pu lire entre les lignes) font que tu as des particularités ou des choses à partager. En cette époque où les blogs ou les forums musicaux sont très courant, il serait dommage de ne pas creuser de ce côté là, et qui sait, peut-être qu'il y a pas loin de chez toi, un festival de musique ou des geeks avec qui discuter (et si ça se trouve, il y en a pas loin de chez toi). Des échanges de ce type n'apportent pas de solution immédiate, elles permettent de sortir de l'isolement via des passions communes. C'est valable pour n'importe quel loisir ou passion.

Pour ce qui est de se faire des amis dans un objectif à court terme, c'est très difficile d'avancer quand on n'arrive pas à définir le côté positif ou le fait d'avoir du recul pour appréhender ses propres faiblesses. Si tout le monde a des failles, il n'est pas certain que tout le monde le ressente et c'est au propriétaire de se dire qu'elles ne sont pas visibles au yeux des autres pour pouvoir avancer. Ce n'est pas évident, c'est un processus qui demande du temps mais qui est tout à fait possible. Il est clair qu'en restant isolé, tu risques de faire du surplace et c'est maintenant que tu dois réagir car cela risque de t'exploser encore plus à la figure plus tard ... Je ne veux pas t'alarmer mais les études sont une sorte de béquille temporaire qui risque de casser au moment où tu arriveras sur le marché du travail. La manque de confiance te mettra peut-être des bâtons dans les roues qui t'isoleront encore plus et maintiendra un autre cercle vicieux.

Sinon je suis d'accord avec tes réserves concernant le psy, ça peut-être une solution, à condition de ne pas tomber dans la spirale médicamenteuse.
Bon courage :gentil:
onvalappelerlui
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Re: Untitled

Message par onvalappelerlui »

Yop!
Tinnitus a écrit : C'est parce que faut trouver un psy avec qui je me sens suffisamment en confiance pour parler
certes mais la confiance ça peut venir, ce n'est pas forcément au premier coup d'oeil sur ce médecin que tu te diras Boudiou mais c'est bien vrai je vais lui raconter toute ma vie là tout de suite maintenant! (parce que sinon le mec il s'est tapé 13 ans d'études et tu lui mache le boulot? vraiment tstststs :lol:) plus sérieusement il faut du temps pour se connaitre et même après des mois voire des années tu n'es en rien obligé de tout lui raconter sur tout. T'es quand même humain avec un minimum d'instinc de survie : même si ce n'est pas dans le manuel du bon petit psychanalysé tu peux aussi sélectionner ce que tu veux lui balancer; ou le dire de façon détournée : c'est aussi son job de comprendre les choses qui ne sont pas dites entièrement et de t'aiguiller en allant à ton rythme. Jme rappelle bien avoir une fois écris une lettre avec des choses que je voulais dire mais qui ne voulaient pas sortir. Jme rappelle aussi de ne pas avoir parlé mon homosexualité (par peur qu'il en parle à mes parents) et pas approfondi mon mal etre généralisé [mais le fourbe n'étais pas né de la dernière pluie] Et alors? les années passées avec ce médecin n'ont pas tout résolu mais m'ont permis de réfléchir, de savoir des choses sur moi et de repérer les signes avant courreurs de "baisse de régime" pour les prévenir ou même les stopper(bon les techniques de destruction sont uniquement de moi; mais lui m'a aidé pour tout le travail préparatoire). Mais tout ça avec du recul.
qu'on va probablement essayer de me refourguer des antidépresseurs
si tu ne veux pas d'antidépresseurs c'est entièrement ton droit, c'est tout à ton honneur et c'est plus qu'entendable. En revanche s'il te propose un médoc ne refuse pas en bloc, réféchis et pèse le pour et le contre. Il n'y a pas que des antidépresseurs lobotomisant qui te rendent accros à toutes sortes de substances ni qui te transforment en un zombie digne d'un film de série Z. Dis lui le et peut-être connaitra t il de l'homéopathie qui peut avoir des effets similaires. Est-ce que si c'est des plantes, ou un truc plus naturel tu serais prêt, dans l'absolu, à prendre des médocs pour t'aider un peu? Jveux absolument pas comparer (c'est nul de comparer) mais ton histoire me fais penser à la mienne et question médoc quand j'ai commencé à y aller elle m'a parlé d'aide médicamenteuse au bout de la 5ème séance je dirais (le temps de se rendre un peu compte des dégats), j'ai refusé en bloc "chui pas fou vous savez!" elle a acquiessé; un an et demi 2 ans plus tard, elle ne m'a pas laissé le choix "vous n'êtes pas fou certes, mais soit vous acceptez l'aide médicamenteuse soit jvous place ici une semaine pour que vous réfléchissiez un peu". Et je ne les ai pris qu'un an et demi ces bébéAD! Bien sur je ne suis pas en train de dire que si tu ne prends pas de médocs tu finiras en HP ce serait horrible (et entièremen faux; sauf peut etre dans je ne sais plus quel épisode d'ally mcbeal mais c'est une autre histoire), juste pour dire que le mec il a fait des études et si tu es clair avec lui dès le début sur tes rétissences avec la chose encapsulée il est là aussi pour faire son job avec tes craintes, et il sait aussi ce qu'il fait.
qu'il faut payer directement ou indirectement via une mutuelle (c'est pas remboursé totalement par la sécurité sociale mis à part dans les CMP ou un psychiatre recommandé par un médecin généraliste) du coup je serais obligé d'en parler à mes parents (ce qui risque pas d'améliorer mon état)
Et pour ça alors si tu passes par ton médecin généraliste traitant, et qu'il t'oriente vers quelqu'un tu n'as rien à débourser : je ne sais plus comment ce nomme cette démarche mais c'est un suivi médical tout ce qu'il y a de plus lambda; si en plus tu passes par l'hôpital alors là tu n'auras rien du tout à débourser (demande juste à ton médecin généraliste de faire une lettre) et quand tu prends un rdv tu préviens la secrétaire que c'est ton médecin qui t'envoie et en toute logique c'est entièrement pris en charge par la sécu et la mutuelle.
Pourquoi devrais tu en parler obligatoirement à tes parents ton médecin généraliste est de ta famille? dans ce cas je comprends c'est compliqué; sinon le médecin est censé avoir signé un truc du doux nom d'hypocrate. Et puis de toute façon si tu es loin de chez tes parents peut-etre peux tu changer de médecin généraliste et lui exploser le problème (il est là aussi pour ça); et il y a surement des infirmières et tout le tintouin dans ton école qui peuvent aussi t'aiguiller. Et pour la mutuelle regarde du côté de ta mutuelle étudiante peut etre font ils des choses.

la suite au prochain épisode
en tout état de cause c'est un bon et grand pas en avant :copain:
oulala désolé pour le pavé! :euh:
Tinnitus
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Message par Tinnitus »

@Viridis : T'as plutôt bien saisi ce que je ressentais et a une vision similaire sur les choses.
onvalappelerlui a écrit :certes mais la confiance ça peut venir, ce n'est pas forcément au premier coup d'oeil sur ce médecin que tu te diras Boudiou mais c'est bien vrai je vais lui raconter toute ma vie là tout de suite maintenant!
Je sais bien que la confiance viendra pas immédiatement mais le premier contact c'est très important (pour moi en tout cas). Et je pense qu'en plus de la confiance, il faut avoir des opinions similaires sur certains sujets ou un schéma de pensée compatible. C'est pas une chose simple, enfin j'imagine. Je préfère autant mettre cette énergie dans une autre activité.
j'ai refusé en bloc "chui pas fou vous savez!"
Je suis plutôt renseigné sur les antidépresseurs c'est pas du tout un choix fait à la légère. J'estime pas avoir le contrôle sur mon état psychologique mais je suis pas dans une logique de négation. Si ça va trop loin, je reconsidérai les choses.
elle ne m'a pas laissé le choix "vous n'êtes pas fou certes, mais soit vous acceptez l'aide médicamenteuse soit jvous place ici une semaine pour que vous réfléchissiez un peu".
C'est exactement ce genre d'ultimatum que je cherche à éviter en refusant d'aller chez un psy.
ourquoi devrais tu en parler obligatoirement à tes parents ton médecin généraliste est de ta famille?
Non, ils ont procuration sur mon compte (c'est plus pratique) et la mutuelle est au nom de ma mère donc même s'ils épluchent pas le moindre de mes faits et gestes ils finiront par le savoir.
onvalappelerlui
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Message par onvalappelerlui »

hmmmm..... les choses se complexifient..... :copain: :copain:
Harmodius
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Re: Untitled

Message par Harmodius »

Salut ! :gentil: :gentil:

Au niveau de tes relations amicales inexistantes, clairement, t'es dans un cercle vicieux : tu n'oses pas parler de toi donc tu n'arrives pas à approfondir tes relations avec les gens, et comme tu n'as pas de relation avec les gens tu ne peux pas te libérer en discutant de ce qui te tracasse.

Tes connaissances, tu les vois dans quel cadre ? Uniquement dans le cadre des études, à la cantine de ton école ou à la bibliothèque, etc. ? Ou bien dans des cadres plus "intimes" ou en tout cas plus "amicaux" ? Tu vas à des soirées, tu vas au cinéma avec des potes, tu vas bouffer avec eux en-dehors de tes études ?
Parce que les conseils du style "fais-toi des ami-e-s en adhérant à un club de flûte à bec", ça peut être très commode, mais en même temps il y a un obstacle psychologique à franchir (il faut vouloir se mettre à la flûte à bec, il faut vouloir adhérer à un club, il faut admettre de bloquer quelques heures dans son emploi du temps toutes les semaines, etc.). Et puis rien ne dit que tes camarades flûtistes seront sympas, ni que tu auras tellement l'occasion de leur parler en-dehors de votre répétition hebdomadaire. Etc.
Bien entendu, tu peux remplacer "club de flûte à bec" par ce que tu veux, "amicale des philatélistes du quartier", "société de défense des poissons rouges", ou tout autre activité qui t'intéresse :)

Proposer à des potes d'aller voir un film et de bouffer avec eux après, c'est le genre de choses qui te paraissent faisables, par exemple ?
C'est quoi le genre de choses que tu regrettes d'avoir faites ou d'avoir dites ?
Tu dis que tu n'arrives pas à nouer des relations amicales par peur de parler de toi. Est-ce parce que tu as peur d'en arriver au sujet délicat de ton homosexualité et que tu n'as pas envie de faire ton coming-out ? Est-ce que c'est parce que tu as honte de certains aspects de ta vie ?
Tinnitus
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Message par Tinnitus »

C'est un cercle vicieux dans lequel je suis depuis longtemps en fait probablement au moment où j'ai découvert que je suis homo. C'est pas l'unique raison mais ça, le reste du contexte dans lequel j'évoluais et ma personnalité a mené à cette situation. J'en ai pas vraiment eu conscience pendant longtemps mais le temps que je m'en rende compte c'est devenu une habitude.
Mes connaissances je les vois uniquement dans le cadre de mes études ou celui de l'école d'ingé du moins. J'ai été dans les soirées en début d'année (de mon école d'ingé) mais ce qui s'y passe c'est pas tout à fait mon truc. Ensuite, y a deux points qui je pense m'aide pas trop : j'ai des goûts qui diverge de la majorité des gens de mon âge (particulièrement en musique) et mes centres d'intérêt sont finalement assez neutres (la musique ça plait à tout le monde quoi) et un peu trop limités je crois.
Faire des propositions j'en faisais de temps en temps mais quand ça tombe à l'eau parce que certains peuvent pas je le prends pour moi. Je prends la chose trop à cœur. Normal dans un sens c'est pas habituel de mon point de vue. Et ça va paraître con mais j'ai pas non plus envie de proposer forcément à ceux qui m'entourent, c'est des connaissances je vais être gentil tout ça mais j'ai pas envie de m'intéresser à eux dans un premier temps. Ça pose également un autre problème, c'est que j'ai dû mal à m'attacher aux gens. Et c'est aussi une des raisons pour lesquels j'ai pas fait de coming out. J'ai jamais été autant attaché à quelqu'un au point de ressentir le besoin de lui confier. Et ça me fait peur aussi d'être l'homo de service (classique) et de me retrouver dans des situations que je ne comprends pas qui remette en cause ma propre liberté et contre lesquels je me sens totalement impuissant et je ne sais pas comment réagir (homophobie). C'est comme avouer une faiblesse pas parce que c’en est une à mes yeux mais aux yeux de la majorité des gens. C'est quelque chose qui changera pas mais que j'arrive pas à surmonter.
Ce que je regrette, c'est souvent pas grand chose, des paroles maladroites socialement ou des actions un peu ridicule qui le sont pas toujours aux yeux des autres mais moi ça me reste en mémoire pendant trop longtemps. Ouais peut-être que d'une certaine façon j'ai honte et ça me paralyse bien que ce soit pas rationnel car je prends trop les choses à cœur alors que la plupart des gens s'en foutent.
Harmodius
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Message par Harmodius »

Moi cet été j'ai eu une sorte de révélation : je me suis rendu compte que je n'avais pas beaucoup d'ami-e-s ; je me suis demandé pourquoi ; je me suis dit que j'étais trop distant et que j'avais peur d'aller vers les gens ; je me suis demandé pourquoi ; je me suis dit que je n'avais pas envie de parler de moi ; je me suis demandé pourquoi ; je me suis dit que tant que je ferais pas mon coming-out je serais intimidé et j'aurais peur des gens. J'ai fait quelques coming-out depuis, et ça va mieux. J'en ai fait moins que je ne l'espérais, à vrai dire, mais je me suis au moins rendu compte qu'il est "possible" d'en faire - que j'en ai les moyens, que ça ne me terrifie pas tant que ça, que les gens ne le prennent pas mal et ne s'offusquent pas de ce que je ne leur aie pas dit plus tôt, etc.

Les incompatibilités de caractère et de goûts musicaux, c'est une raison qui n'en est pas totalement une. En tout cas c'est pas une raison "suffisante". On pourrait même dire au contraire que le fait d'avoir des goûts, des centres d'intérêt ou même des caractères différents pourrait être un facteur d'enrichissement mutuel dans le cadre d'une relation amicale. Et le fait d'apprécier une personne peut même nous conduire à nous intéresser à des choses qu'on aurait royalement ignorées sinon.
Surtout que si tu es distant avec les gens, tu dois avoir du mal à connaître leurs goûts, leurs centres d'intérêt, l'étendue de leur culture littéraire, cinématographique, musicale, historique, scientifique, ou autres, avec précision.

Du coup, comme toujours avec les cercles vicieux, le problème est : quel maillon du cercle (je ne sais pas si on peut dire "les maillons du cercle", m'enfin tu me comprends...) attaquer en premier ? Si tu attends d'être assez proche des gens pour leur faire des CO et pour enclencher une dynamique positive, tu attendras longtemps, parce que tu n'as pas envie de parler de toi. Si au contraire tu te dis, "allez, je fais mon CO à un-e ou deux personnes" (pour commencer), tu te donnes toutes les chances pour commencer à créer une relation un peu plus "intime", fondée sur des confidences partagées, fondée sur une complicité réciproque. Ca te fera un obstacle de moins pour aller vers cette ou ces personne(s). Après, ça implique un certain volontarisme, et je sais très bien que c'est plus facile à dire qu'à faire ! (moi je l'ai fait... en partie ! :D)
Et ça me fait peur aussi d'être l'homo de service (classique) et de me retrouver dans des situations que je ne comprends pas qui remette en cause ma propre liberté et contre lesquels je me sens totalement impuissant et je ne sais pas comment réagir (homophobie). C'est comme avouer une faiblesse pas parce que c’en est une à mes yeux mais aux yeux de la majorité des gens. C'est quelque chose qui changera pas mais que j'arrive pas à surmonter.
Yes. Je connais ça ! Tu parles de "faiblesse" ; moi-même j'ai eu une démarche d'analyse/introspection un peu similaire à la tienne il y a quelques mois, et le mot que j'utilisais c'était "vulnérabilité" : j'avais l'impression que faire un coming-out, c'était, littéralement, "me livrer", c'est-à-dire non seulement "me confier" à quelqu'un, mais aussi me "livrer" en gage, me donner, m'abandonner à la bonne volonté des autres. Après tout, un coming-out, c'est dangereux. D'abord on court le risque d'être ramené à cette détermination dans des discussions tendues ("tu dis ça parce que t'es homo" : jadis on m'a dit ça sur un ton méprisant, et ça m'avait beaucoup affecté !), on court le risque que ce qu'on dit ou fait (la façon dont on se comporte, les positions qu'on prend dans un débat) soit rapporté à notre "identité" plutôt qu'à notre faculté rationnelle ou à notre statut d'être humain. Et ça peut être désagréable ! Ensuite, on court le risque d'être victime d'homophobie franche et directe. Mais d'un autre côté, même en sachant ça, il y a des gens que j'aime, que j'aime bien, que j'apprécie, à différents degrés, et ces gens-là, ça ne me gêne pas de me "livrer" à eux, ça ne me gêne pas de me mettre en état de vulnérabilité partielle face à eux. Surtout que souvent c'est réciproque : ces gens-là sont des ami-e-s, et si je leur confie des choses, ils/elles ont aussi l'occasion de m'en confier.

Je ne suis pas en train de dire "le coming-out c'est super", "c'est formidable", "il n'y a que des avantages". En faisant son CO à quelqu'un, on risque de devoir renoncer irrémédiablement à une position super confortable qui est celle du mec "supposé hétéro", libre d'être gay-friendly ou pas, supposé incarner l'universel et n'être déterminé par rien (et certainement pas par son orientation sexuelle, puisque l'hétérosexualité, c'est la norme). Je pense que le CO, c'est afficher une "faiblesse", si tu veux, ou une "vulnérabilité" structurelle. En même temps je pense que c'est bien de le formuler comme ça, pour le savoir et le surmonter. Et c'est pas forcément si terrible que ça à surmonter, parce que malgré tout, les avantages qu'on en retire, en termes de soulagement, d'ouverture, de franchise, d'intimité amicale, etc., sont généralement bien supérieurs aux inconvénients.
Zol3
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Message par Zol3 »

Salut,

Je me permet de te répondre car je me suis retrouvé dans la description que tu donnes de toi, du moins en partie car je n'est jamais été dépressif, à me morfondre, ne pas manger, etc... J'ai toujours été distant naturellement avec les gens, je n'ai que peu d'amis également... La plupart sont des personnes avec qui j'ai sympathisé car elles aimaient les jeux vidéos. Je suis un geek en fait, j'ai eu ma période no life (si on peut dire, car je continuais tout de même mes études). Cette période m'a renfermé sur moi-même, tout tournait autour des jeux vidéos. Je ne pensais qu'à ça et je ne parlais qu'avec des personnes qui jouaient également.

On me répétait que je gâchais ma jeunesse (qui n'est pas finie) et qu'il fallait que je sorte et rencontre de vraies personnes, pas que du virtuel ! Mais je n'en ai jamais ressenti le besoin, ça n'a jamais été quelque chose de pesant. Je me suis fait une raison, je suis tout simplement différent de la norme si on peut dire. Je n'aime pas aller en boite, ou dans les bars par exemple. J'ai tout de même considérablement diminué mon temps de jeu notamment à cause des études mais ça reste une passion.

Quelque part il y a les études qui me lient avec le monde extérieur. Je veux devenir prof, je donne des cours particulier, je vais dans des établissements scolaires. Ça me permet d'avoir un lien social mais pas de vrais amis comme on peut souvent l'entendre. Depuis que j'ai rencontré quelqu'un avec qui je suis en couple, j'ai trouvé ce qu'il me manquait. Quelqu'un a qui me confier, avec qui faire des sorties de temps en temps, quelqu'un à aimer et qui m'aime en retour. Et c'est ça dont j'avais besoin en réalité. Peut-être que c'est ça qui te manque également ?

Après chacun fonctionne comme il l'entend, certains aiment se confier à leurs amis, d'autres non. Moi personnellement, personne ne sait que je suis homo (sauf des personnes eux-mêmes homos avec qui j'ai pu discuter). Je suis assez d'accord avec ce qu'à dit Harmodius, je ne ressens pas le besoin de le dire. Ca n'est franchement pas ce qui me caractérise en premier lieu. C'est sûr que ça fait partie de moi, mais finalement tout le monde n'est pas obligé d'être au courant. Et ce n'est pas quelque chose que je vis mal, au contraire.

Concernant la confiance en soi, oui je pense que c'est important, primordial peut-être. Personnellement, je crois en la pensée positive. Si je me dis que ça va et que j'emplis mon esprit de pensées positives, sur ce qui me rend heureux dans la vie (même des choses banales mais qui font que je me sens bien) et bien je vais attirer à moi de plus en plus de choses agréables. Ce n'est qu'une croyance mais je pense que ça fonctionne. Je relativise tout, je ne m'énerve jamais, et rien ne me frustre. Le livre "la puissance de la pensée positive" par exemple donne plein de conseils pour retrouver joie, satisfaction et confiance en soi. Souvent il y a l'allusion à Dieu ou à la prière, mais étant agnostique, je prends le recul nécessaire pour ne pas en tenir compte et pour "faire autrement". Encore faut-il être motivé à changer et à changer son mode de pensé, car c'est de là que viendra le changement de comportement (même s'il n'est évidemment pas radical).
Tinnitus
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Re: Untitled

Message par Tinnitus »

Harmodius a écrit :Les incompatibilités de caractère et de goûts musicaux, c'est une raison qui n'en est pas totalement une. En tout cas c'est pas une raison "suffisante". On pourrait même dire au contraire que le fait d'avoir des goûts, des centres d'intérêt ou même des caractères différents pourrait être un facteur d'enrichissement mutuel dans le cadre d'une relation amicale. Et le fait d'apprécier une personne peut même nous conduire à nous intéresser à des choses qu'on aurait royalement ignorées sinon.
Surtout que si tu es distant avec les gens, tu dois avoir du mal à connaître leurs goûts, leurs centres d'intérêt, l'étendue de leur culture littéraire, cinématographique, musicale, historique, scientifique, ou autres, avec précision.

Du coup, comme toujours avec les cercles vicieux, le problème est : quel maillon du cercle (je ne sais pas si on peut dire "les maillons du cercle", m'enfin tu me comprends...) attaquer en premier ? Si tu attends d'être assez proche des gens pour leur faire des CO et pour enclencher une dynamique positive, tu attendras longtemps, parce que tu n'as pas envie de parler de toi. Si au contraire tu te dis, "allez, je fais mon CO à un-e ou deux personnes" (pour commencer), tu te donnes toutes les chances pour commencer à créer une relation un peu plus "intime", fondée sur des confidences partagées, fondée sur une complicité réciproque. Ca te fera un obstacle de moins pour aller vers cette ou ces personne(s). Après, ça implique un certain volontarisme, et je sais très bien que c'est plus facile à dire qu'à faire ! (moi je l'ai fait... en partie ! :D)
Je sais un peu tout ça. C'est des excuses bidons. La vraie raison c'est que ça me fait peur et que mes tripes me disent de fuir. Et non vraiment, y a personne à qui j'ai envie de faire un coming out. Je veux même pas savoir leur réaction : je m'en fous ou je veux pas savoir. J'avais un peu suivi ton topic. En ce qui te concerne tu avais des personnes avec qui tu parlais plus ou moins régulièrement et que t'appréciais. Moi c'est pas le cas, j'ai aucun contact mise à part pour les cours. Les deux ou trois amis que j'avais avant que je déprime, je me suis éloigné d'eux mais en fait c'est pas plus mal parce qu'il ne me correspondait de moins en moins. Il reste bien quelques autres personnes mais soit j'ai jamais parlé assez avec eux pour que je développe un amitié, soit ils sont loin, soit la relation est biaisée dès le départ malgré que je l'apprécie.
Harmodius a écrit :Je ne suis pas en train de dire "le coming-out c'est super", "c'est formidable", "il n'y a que des avantages". En faisant son CO à quelqu'un, on risque de devoir renoncer irrémédiablement à une position super confortable qui est celle du mec "supposé hétéro", libre d'être gay-friendly ou pas, supposé incarner l'universel et n'être déterminé par rien (et certainement pas par son orientation sexuelle, puisque l'hétérosexualité, c'est la norme). Je pense que le CO, c'est afficher une "faiblesse", si tu veux, ou une "vulnérabilité" structurelle. En même temps je pense que c'est bien de le formuler comme ça, pour le savoir et le surmonter. Et c'est pas forcément si terrible que ça à surmonter, parce que malgré tout, les avantages qu'on en retire, en termes de soulagement, d'ouverture, de franchise, d'intimité amicale, etc., sont généralement bien supérieurs aux inconvénients.
C'est plus que désagréable ça m'est insupportable. Le coming out peut bien se passer mais si ça se passe mal ? Je fais comment ? Je suis pas dans un super bon état esprit et j'ai personne pour me soutenir ou me ramasser si je flanche. Et si je me sens pas soulagé ? Si ça change rien ? Qu'est-ce que je fais ? Attendre ?
Je vais devoir y passer un jour ou l'autre c'est certain.

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Zol3 a écrit :Salut,

Je me permet de te répondre car je me suis retrouvé dans la description que tu donnes de toi, du moins en partie car je n'est jamais été dépressif, à me morfondre, ne pas manger, etc... J'ai toujours été distant naturellement avec les gens, je n'ai que peu d'amis également... La plupart sont des personnes avec qui j'ai sympathisé car elles aimaient les jeux vidéos. Je suis un geek en fait, j'ai eu ma période no life (si on peut dire, car je continuais tout de même mes études). Cette période m'a renfermé sur moi-même, tout tournait autour des jeux vidéos. Je ne pensais qu'à ça et je ne parlais qu'avec des personnes qui jouaient également.

On me répétait que je gâchais ma jeunesse (qui n'est pas finie) et qu'il fallait que je sorte et rencontre de vraies personnes, pas que du virtuel ! Mais je n'en ai jamais ressenti le besoin, ça n'a jamais été quelque chose de pesant. Je me suis fait une raison, je suis tout simplement différent de la norme si on peut dire. Je n'aime pas aller en boite, ou dans les bars par exemple. J'ai tout de même considérablement diminué mon temps de jeu notamment à cause des études mais ça reste une passion.
Je suis pas autant casanier que toi. Je sors rarement mais c'est plus par dépit que par plaisir. Je finis par exploser (ou plutôt imploser) si je fais pas quelque chose dans une semaine parce que je finis toujours par m’ennuyer et ne plus avoir envie de rien faire (j'en vois pas l'intérêt ou alors par "flemme"). Quand c'est passé je me bouge un peu. Disons que je me sens pas bien quand je suis seul de manière générale (on a tous besoin de moments solitaires) mais je me sens pas bien avec des gens non plus.
Zol3 a écrit :Après chacun fonctionne comme il l'entend, certains aiment se confier à leurs amis, d'autres non. Moi personnellement, personne ne sait que je suis homo (sauf des personnes eux-mêmes homos avec qui j'ai pu discuter). Je suis assez d'accord avec ce qu'à dit Harmodius, je ne ressens pas le besoin de le dire. Ca n'est franchement pas ce qui me caractérise en premier lieu. C'est sûr que ça fait partie de moi, mais finalement tout le monde n'est pas obligé d'être au courant. Et ce n'est pas quelque chose que je vis mal, au contraire.
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Certes, tout le monde n'est pas obligé d'être au courant. Cela dit à partir du moment où tu le dis à quelques personnes, tu contrôles plus l'info. Même si t'as 100% confiance en quelqu'un, t'es jamais à l'abri d'un "je vais le faire pour toi tu verras tu te sentiras mieux". Et ça te dérange pas que des gens auxquelles tu tiens (ou pas) puissent penser que ça te détermine justement ? Qu'ils ont rien contre les pédés mais voilà ça suffit à te mettre à part d'eux ? Mon homosexualité est pas le problème c'est l'opinion de la majorité des gens sur ce sujet qui me gêne énormément pour la simple est bonne raison que je ne comprends pas cette réaction et que je me sens pas capable de la contourner. Ça devrait pas avoir autant d'importance pour eux tout comme ça devrait pas en avoir de mon côté.
Zol3 a écrit :Quelque part il y a les études qui me lient avec le monde extérieur. Je veux devenir prof, je donne des cours particulier, je vais dans des établissements scolaires. Ça me permet d'avoir un lien social mais pas de vrais amis comme on peut souvent l'entendre. Depuis que j'ai rencontré quelqu'un avec qui je suis en couple, j'ai trouvé ce qu'il me manquait. Quelqu'un a qui me confier, avec qui faire des sorties de temps en temps, quelqu'un à aimer et qui m'aime en retour. Et c'est ça dont j'avais besoin en réalité. Peut-être que c'est ça qui te manque également ?
Ce qui me manque c'est un cadre social et affectif dans lequel m'épanouir. Et je suis pas dans une optique "bouche-trou", j'ai pas envie de faire les choses par pur manque affectif. Et finalement peu importe que ce soit des amis ou un copain ou les deux (soyons fou), du moment que ça me correspond.
Zol3 a écrit : Concernant la confiance en soi, oui je pense que c'est important, primordial peut-être. Personnellement, je crois en la pensée positive. Si je me dis que ça va et que j'emplis mon esprit de pensées positives, sur ce qui me rend heureux dans la vie (même des choses banales mais qui font que je me sens bien) et bien je vais attirer à moi de plus en plus de choses agréables. Ce n'est qu'une croyance mais je pense que ça fonctionne. Je relativise tout, je ne m'énerve jamais, et rien ne me frustre. Le livre "la puissance de la pensée positive" par exemple donne plein de conseils pour retrouver joie, satisfaction et confiance en soi. Souvent il y a l'allusion à Dieu ou à la prière, mais étant agnostique, je prends le recul nécessaire pour ne pas en tenir compte et pour "faire autrement". Encore faut-il être motivé à changer et à changer son mode de pensé, car c'est de là que viendra le changement de comportement (même s'il n'est évidemment pas radical)
Je suis pas trop sûr que la pensée positive fonctionne sur moi. J'y crois absolument pas, probablement que ça fonctionne un temps mais sur le moyen/long terme je trouve ça extrêmement casse-gueule. Et je pense beaucoup trop pour ça, j'épluche tout même une conversation anodine. Manque de confiance en soi et/ou perfectionnisme oblige. J'aurais beau lutter ça restera dans mes traits de caractères en moins exacerbés je l'espère.


Une chose est sûre, le cadre de l'école d'ingé ne me convient pas (ça arrive).
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