Joker a écrit :Petite histoire sur mon passé.
Il fut un temps où je fus à une époque fils prodige de classe moyenne, avec 133 de QI, balancé dans une classe d'intellos précoces, pas mal de bourges, pas mal de gens qui avaient sauté des classes (dont moi)...
Il fut un second temps où je redoublais (peur du lycée, tout ça tout ça), problèmes suicidaires à la mode pour mon age, vagabondages d'une classe à l'autre dans l'indifférence intellectuelle la plus totale, hormis un goût grandissant pour le cinéma
Il fut un troisième temps, le lycée, amusements et pures folies à chaque seconde, je me proclamais roi du rire, sorte de Peter Pan qui ne voulait pas grandir, qui plaisait à tout le monde et savait s'entourer d'amis.
Il fut un temps où tout fut un leurre. J'ai lu un livre, puis un autre, ma passion pour l'art (le septième) s'était décliné à la littérature, philosophie, etc. Je commence un peu à snober (ce qui était déjà le cas envers les amis postant du akon et autre sous merdes en tout genre sur facebook).
Je me met à toucher à tout, visant un éclectisme intellectuel, et surtout un concours à bac+3 pour école de journalisme.
Aujourd'hui, j'en suis où, je suis devenu homme de raison, j'ai oublié les souffrances du coeur sous un tas de livres, me suis mis à gouter à l'économie, politique et autre, j'ai laissé mon suicide psychologique vacant sur le côté, prêt à ressortir à chaque mauvais pas d'un autre envers moi.
Aujourd'hui, mes amis se comptent sur le doigt de la main, aujourd'hui, je passe 6h par jour à la bibliothèque pendant les vacances à réviser et lire (la lecture n'est pas que pour le concours, au fond ça me plaisir de me sentir de plus en plus intelligent au fil des lectures, donc je les enchaine à grande vitesse). Aujourd'hui france culture est mon ami qui me parle, arte mon ami de divertissement intellectuel, bien que je lui cède parfois mon coeur avec france 2.
Aujourd'hui, j'ai l'impression d'avoir retrouvé la voie de l'intelligentsia à laquelle j'étais dévoué depuis tout petit, mais au prix de tout. La société m'a rongé, je lui pardonne en me disant que j'ai bien profité de mes capacités jusque là sans bosser. Aujourd'hui ma vie est un vide vacant, total, sur tous les plans.
Ma réussite de mon futur est quant à elle, pas gagnée non plus, puisque mes lectures se font sur mes intérêts qui sont ceux de la société du 20ème et 21ème siècle, or en fac d'histoire faut remonter dans le temps à grande reprise. Je base peut-être un peu trop tout sur mon concours dans 3 ans, en oubliant un peu qu'en attendant il me faut un bac +3
Bref, aujourd'hui le travail est mon meilleur ami, et quand je me cultive pas l'espace d'une seconde, j'ai le sentiment de perdre mon temps, résultat la moitié de mes amis ne sont plus présent puisque :
Dans le bus je lis
Quand j'ai du temps c'est la radio intello
Quand j'ai encore du temps c'est lecture, voire maintenant documentaires et films ou écoutes d'albums
J'aime le peu de gens très intelligents que j'ai rencontré, mais ils sont partis (pour le travail), j'ai perdu mon mentor intellectuel bac +7 qui m'a amené où j'en suis, qui m'a dis que "j'irai loin" (si seulement). Parfois je vois un ami par un (jamais des groupes, je n'en ai pas), parfois je croise des anciens gens que j'apprécie et qui m'apprécie, mais y'a plus de volonté à se voir et passer du temps ensemble. Et je n'ai donc plus grand chose d'autre. Courage, bientôt je n'aurai plus rien du tout.

Amis du soir, bonsoir
EDIT : Je ressens de plus en plus un gouffre culturel et intellectuel entre mes parents et moi en plus, je leur en veux limite de ne pas être né dans un milieu bourgeois, qui m'aurait permis d'arriver plus facilement à mes buts peut-être. Je me rêve en petit Zemmour, carrière critique ou rédactionnelle, mais dans la presse. Le fossé se creuse de tous côtés, et je n'ai plus d'intellectuels autour pour avoir encore l'impression d'exister
