J'ai décroché dimanche dernier mon premier job au Canada : vagabond ! Et même que cela rapporte : 15 CAD trouvés au bord du trottoir de la rue Saint Denis après un après midi à vagabonder sur le plateau Mont Royal (dans le vain espoir de croiser Xavier Dolan...
Riches de ces 15 CAD, nous sommes allés diner avec Panthère dans un restaurant italien pas cher sur le plateau et on a commandé en entrée du pain à l'ail gratiné. La serveuse ultra souriante et dont le but dans la vie semble de remplir nos verres d'eau avant qu'ils ne soient vides nous apporte promptement une corbeille remplie de pains grillés à l'ail sur lesquels nous nous jetons avec voracité jusqu'à la dernière miette. On attend ensuite que la serveuse arrive avec nos plats de pâtes sauf qu'elle nous apporte... le pain à l'ail gratiné. Ce que nous avons pris pour l'entrée était en réalité la corbeille de pain classique !
Nous sommes définitivement des vagabonds incapables de bien se tenir et s'imaginant que le pain est l'entrée du repas...
Les jours d'après, nous avons testé "acheter une voiture au Québec", ce qui commence par plusieurs ballades touristiques en banlieue le long du periph et des autoroutes, de concessionnaire en concessionnaire, par -6C. Après une succession de voitures trop bien hors de nos prix ou véritables épaves bon marché, on a fini par trouver notre bonheur. On réserve la voiture, on obtient le chèque de traite et ensuite... c'est le drame : personne ne veut nous assurer à moins de ne jamais sortir du Québec, ce qui n'est pas notre projet. Le québécois semble une espèce qui ne quitte jamais sa province (bon, en même temps, le Québec a la taille d'un pays européen
Cela devient un peu désespérant, va falloir renoncer à la voiture. Panthère continue à chercher un assureur sans se décourager tandis que moi, toujours super optimiste, je me renseigne déjà sur l'horaire des bus...
Enfin voilà, Panthère a trouvé l'assureur, on a acheté la bagnole, on a testé "se perdre dans la banlieue Est de Montréal, industrialisée avec tout plein de jolies raffineries" et on a découvert les joies du stationnement en centre ville. Alors OK, à Paris, tous les stationnements sont payants, c'est le parcours du combattant pour en trouver des gratis, sauf qu'une fois que tu as payé le méchant parcmètre, tu es peinard. A Montréal, chaque rue a sa propre consigne, du style : "interdit de stationner sans permis" (= stationnement réservé aux résidents) ou plus vicieux "stationnement autorisé sauf du lundi au vendredi de 9h à 18h" (en gros, tu peux stationner la nuit mais pas le jour à cause du passage du bus). Le plus fendard, c'est lorsque tu peux stationner toute la journée sauf une heure pendant laquelle y a le nettoyage de la rue. Genre tu dois te faire chier à déplacer ta voiture en cours de journée parce qu'il y a une ou deux heures précises où le stationnement n'est plus autorisé, et cela vaut même pour les stationnements payants, super pratique ! Et t'a pas intérêt à truander, les amendes sont salées et à la troisième, on embarque ton véhicule pour la fourrière et c'est 800 CAD pour le récupérer.
Enfin là, on a pu garer la voiture devant l'auberge de jeunesse où c'est autorisé (et gratuit) le weekend. Pfffffiu !
Demain, bye bye Montréal, nous prenons la route pour Mont Joli, au nord de Rimouski ( seulement 6 heures de route...)... avec notre voiture !