Conseil de débutant

[onceagain]

Apparemment vous êtes tous d'accord donc je me trompe, mais je ne suis toujours pas convaincu.

Mon premier SMS, le soir de notre rencontre, était resté sans réponse. Ça sentait déjà le vent. J'ai attendu pour ne pas faire affamé, pensant déjà que peu de chances restaient. Je pense vraiment qu'un second message plus cash aurait été éventé aussi.

Mais bon, ok, j'ai ma dernière relance : " te méprends pas, hein, je m'en fous des musées et de ton week-end, moi je veux juste qu'on aille boire des coups en terrasse, puis qu'on se suce la queue et qu'on baise comme des tigres*"


* tigre ou lion ?

[Norma]

[youtube]DXIkUNV1OZo[/youtube]
[youtube]ufdf8o4cT8s[/youtube]

Choisi ce qui sied le mieux à tes fantasmes

Sinon, y a une troisième option :

[youtube]da9V1kFu2a0[/youtube]

[Daisy.Adair]

OFF-Topic :

[Pouët]

OFF-Topic :

Moi je vote pour les girafes (c'est rigolo les girafes)...

[onceagain]

Bon j'ai craqué...

[Eustache]

Tu vas passer de l'étape "ancien plan cul un peu collant" à "mec creepy qui court après", fais attention !

[inconnu n]

Tu vas passer de l'étape "ancien plan cul un peu collant" à "mec creepy qui court après", fais attention !

+1.

Et puis c'est clairement mort là. Don't ride a dead horse.

[onceagain]

Absolument. Ce qui m'a relancé c'est une discussion avec un collègue à lui qui m'expliquait qu'ils bossaient tous comme des tarés et qu'il n'avait pas le temps de répondre aux sollicitations de ses amis. Mais dead, évidemment. Et d'ailleurs mon SMS était dans le ton de la fable du mandarin racontée par Barthes* (on cite assez peu Barthes ici je trouve).

Mais je relance - plus sérieusement - sur les commentaires de Norma (entre autres). Je persiste à penser qu'envoyer un sms cash ("on se voit quand") à un mec qui hésite un peu c'est le meilleur moyen de se prendre un vent. Un sms plus ouvert permet de se frayer un chemin. Now lecture me...


* Un mandarin était amoureux d'une courtisane. Je serai à vous, lui dit-elle, quand vous aurez passé 100 nuits à m'attendre, assis sur un tabouret, au bas de ma fenêtre. Mais à la 99ème nuit, le mandarin prit son tabouret sous son bras et s'en alla.

[Daisy.Adair]

OFF-Topic :

Quand Roland Barthes écrit en préambule du Fragment d'un discours amoureux : "la place de quelqu'un qui parle en lui-même, amoureusement, face à l'autre (l'objet aimé), qui ne parle pas", je ne pense pas qu'il conseillait aux débutants de piocher des extraits de son livre et de les envoyer par texto aux prétendus intéressés. This. Is. Not. The. Point. A partir du moment où il s'agit d'un discours et non d'un dialogue, il n'y a pas à prendre le discours comme un sentiment quel qu'il soit adressé à un autre. C'est bien pour cela qu'il traitera - entre autre - de l'absence dans ce livre. Le discours n'appelle pas l'autre, le discours compense l'autre par le simple fait d'exister lui et rien que lui. Ce n'est pas un échange épistolaire, ce n'est pas un message envoyé à la mer, et avant même de se poser la question de son statut, le discours ne requiert aucune réponse. C'est un discours qui parle d'amour sans autre but que de faire parler l'amoureux pour lui-même, sans autre but que d'exprimer la détresse de son amour, sa structure et sa fonction langagière. Ce n'est pas un hasard s'il commence à dire dans le préambule que le discours amoureux est affaire de solitude, et qu'il s'intéressera aux signes linguistiques de ce discours dans sa solitude même, chose somme toute normale puisque Roland Barthes est sémiologue. Si tu n'as pas compris que ce qui l'intéresse c'est d'étudier les signes linguistiques et non pas de t'expliquer comment rédiger ton texto correctement, je crois que de base tu fonces droit dans le mur. (Je parle de Roland Barthes dans la rubrique garçon, non mais c'est la fête du slip.)

Hors-sujet mis de côté, au stade où tu en es, passe à un autre mec. Ca vaudra mieux.

[onceagain]

Oui ça on avait bien compris. On est bien d'accord que c'est à moi que je parle ici et par texto à celui qui ne répond pas. Puisque, précisément, il ne répond pas, et que son silence ouvre une brèche que seule l'interprétation (gentiment délirante, banalement névrotique) peut permettre de remplir. On est bien d'accord que ce que je cherche ici, c'est une interprétation du silence qui soit satisfaisante.

MAIS l'ambition de l'activité de séduction (banalement névrotique aussi), c'est de construire l'absence chez l'autre. C'est ça la fable du mandarin. La présence du mandarin était totalement prévisible ; il ne manquait pas à la courtisane. Elle ne pouvait donc nullement en être amoureux. Le retournement final est un renversement de l'absence.