Donc...Bonjour à tous ceux qui me connaissent pas

Je me prépare à déballer un roman, donc... ne le lisez pas si vous êtes fatigué!

Donc, voilà, je me suis encore empêtré dans les voiles de l'amour. Cette fois-ci je l'ai pas vu venir, ça m'a électrisé d'un coup.
J'avais pourtant juré qu'on ne m'y reprendrais plus pendant mon collège ou lycée... Les bonnes résolutions ont une durée de vie courte.
Cette fois-ci j'ai un sentiment de dualité: je ne veux en aucun cas m'apitoyer sur ma personne, et pourtant, je vais vers cet homme qui m'attire. J'ai beau combattre contre moi-même, le résultat est le même.
Quand il me parle, je passe d'une période où je broie du noir à une euphorie totale.
Chaque parole me retourne, le moindre regard me tétanise.
Il est dans ma classe. On a pas les mêmes amis. Il est très sociable.
Je vais partir du début:
A la fin de l'année dernière, un vendredi, je rencontre ce type via une connaissance dans ma classe qui habite chez lui (une histoire de collocation, j'ai pas bien saisi, mais c'est un détail.).
Bon. Dès la première rencontre, je suis complètement raide, mais je me dis que c'est un simple sentiment ponctuel, donc je ferme les yeux sur cette petite bosse dans le tracé de la vie.
Après le week-end, j'arrive en étude à la bourre, voit une place à côté de lui, et m'assoie. A ma grande surprise, il se met à bavarder avec moi: 'T'as passé un bon-end? T'as quoi comme devoirs?', bref, rien de transcendant. Je deviens tout rouge et réussit à articuler 3 mots.
Pour moi, c'était la fin de l'histoire, me disant que l'année va s'achever, et que nos tracés de vie respectifs vont continuer.
J'apprends quelques jours plus tard qu'il se réoriente des classes de ST2S vers les classes de S (Résultats 'trop' hauts pour rester en st2s).
Il va donc passer dans ma classe l'année prochaine.
Les vacances passent.
Je le revois à la rentrée, on s'ignore de nouveau. Je ne me pas m'empêcher de le bouffer du regard en cours.
Parfois, on se reparle, mais c'est des banalités. Au début, y'a une semaine, je broyais du noir, je le haïssais, je l'adorais, j'étais à cran pour la moindre remarque. Je me disait bien qu'il fallait que je décroche, que j'essaye de trouver un moyen de relativiser...
Contre toute-attente, j'arrive à atténuer mes sentiments, du moins à les mettre en sourdine. J'essaye d'arrêter de le regarder, je lui parle le moins possible.
Jusqu'à hier.
Donc, hier matin, étude. Je vois qu'il est présent, mais avec un autre gars que j'aime pas trop, je reste donc à l'écart.
Il vient vers moi pour me demander de l'aide pour les cours. A deux reprises, en se sentant obligé de me toucher l'épaule.
Je me dis que c'est rien, qu'il est très tactile, bref, petite montée d'adrénaline que j'arrive à minimiser. (J'ai même réussi à lui parler correctement.)
Cour de physique-chimie dans l'après-midi, dans les labos. J'arrive à la bourre, et vois une place libre à côté de lui. Je lui demande si je peux m'asseoir (je pense qu'il s'agit d'une prédisposition au masochisme).
On passe le cours collé l'un à l'autre (on était tous très serrés, étant donné la taille des paillasses).
Je sens sa jambe toucher la mienne, je pense qu'il ne s'en rends pas compte. J'apprécie, je jubile. C'est l'extase totale pour moi.
Je deviens rouge pivoine, je le sens me parler, discuter, regarder ma feuille. Je sens son odeur, je vois sa bouche, je le regarde droit dans les yeux. C'est le bonheur complet.
Il est toujours en train de bouffer un stylo, toujours en train d'éclater ses Bics. Il joue avec un stylo, et je le sens qui se met à me frotter avec, sur la jambe. Je sais pas s'il s'en rends compte. J'étais tellement abasourdi que l'idée de lui demander s'il réalisait ce qu'il faisait ne me serait jamais venu à l'esprit.
Je profite, simplement. Je suis heureux, pour un stylo.
Dernier cours avant le devoir, il revient me voir en me caressant de nouveau l'épaule, pour me demander une feuille de chimie.
Je passe le reste de la journée sur un nuage, drogué. Je flotte.
Aujourd'hui, je deviens fou.
Je l'aime trop. Il ne m'accorde aucune réelle importance. Nos cercles d'amis sont vraiment complètement différents, et mis à part les cours, je n'ai aucun moyen de l'aborder. Il n'est pas dans mon groupe de T.P., je passe donc la matinée sans aucun moyen de communiquer avec lui. L'après-midi, j'ai un cours commun avec lui, les maths. Il passe au tableau. Je cherche un regard, un geste, une attention, quoique ce soit.
Mais je fantasme, j'imagine que j'aurais une chance, j'imagine une idylle.
Il est aussi probable qu'il soit timide, finalement?
Peut-être est-il dans le même cas que moi? Je ne pense pas, non.
C'est juste une histoire que je m'invente. J'arrive pas à le cerner, j'arrive pas à voir s'il sort avec une fille, s'il donne la main à certaine par amitié, ou par amour.
Ça me ronge, je ne pense qu'a lui, je redeviens impulsif et con (quoique, ça, c'est tout le temps

Pourtant, tellement sont dans cette situation. C'est tellement classique.
De plus s'apitoyer ne sert à rien, et c'est pas comme ça que je l'attirerais de toute manière. Mais je suis amer, quoiqu'il advienne, je n'arrive pas à être heureux avec mes amis, les cours me paraissent fades et inintéressant.
Je suis obsédé, ça me bouffe. Je sais pas comment le prendre.
Est-ce que j'essaye d'être ami? C'est très dur de l'approcher, étant donné qu'on a rien en commun à part les cours, et qu'il se barre avec ses amis à chaque récré. Et puis, moi, c'est pas l'amitié que je cherche.
Est-ce que je lui dis, pour faire un deuil amoureux plus rapide? Pour être certain, pour arrêter de me poser toutes ces question cons?
Est-ce que je reste dans ce climat étrange, où j'interprète le moindre geste et recherche le moindre regard?
Je sais pas. Je vais pas tenir longtemps en tout cas, si je reste dans cet état d'esprit.