Déjà avec une phrase d’intro comme ça, je suis presque sûr que la moitié des gens ayant atterri ici par inadvertance ont cliqué sur la flèche « page précédente ». Donc rien que pour ça, je dois féliciter ceux sont encore là, à lire ces lignes, pour leur courage. Et pourtant... il y aurait trois excellentes raisons de lire ce post. Premièrement : moi, Juju/Clioutch, raconter ma vie de manière aussi directe, c’est de l’exclusif ; d’habitude mes poèmes et nouvelles me suffisent à « vider mon cœur » (à moins qu’elle ne soit pris au sens propre — donc sale —, je hais cette expression populaire, mais bon au moins tout le monde comprend). Deuxièmement, parce que ce sont ici les paroles d’un fou de terminale S qui choisit précisément une des soirées où il doit bosser à fond ses épreuves de bac survenant cette semaine pour déblatérer sur sa life, donc rien que par respect vous devez lire ce post. Et troisièmement, parce que le récit qui suit est destiné à plaire à plusieurs catégories de gens.
Petite parenthèse pour expliciter ce point : j’ai remarqué, bien que je n’aie pas poussé les recherches très loin, qu’au sein de ce forum s’étaient créées plusieurs divisions, regroupant les gens par leurs caractéristiques (le club des niais est l’exemple qui me vient en ce moment à l’esprit). Je réfléchirai un jour aux groupes auxquels je me joindrai, mais ce sera assez difficile car étant, comme mentionné dans ma présentation, de caractéristiques assez contradictoires, je pourrais tout aussi bien me joindre à un club de peace-and-love qu’à un groupe de psychos-sadiques (sous réserve que ces groupes existent^^). C’est pourquoi je pense que mon histoire, banale et inintéressante sûrement, pourra charmer des personnes de différentes natures — ceux qui aiment les belles histoires qui roulent bien, comme ceux qui aiment lire les gens dépressifs vider leurs idées noires. Au pire vous vous ferez chier pendant dix minutes et vous pourrez me maudire tout votre soûl si vous avez besoin de vous défouler. Fin de la parenthèse.
En bref, ma pauvre vie banale peut se résumer à ces quelques mots : en ce moment, je suis heureux.
Faut dire que rien n’était prévu. Pour moi la vie c’était un machin qu’on traverse sans trop savoir pourquoi ; ça sert à rien, c’est moche, c’est beuuh tout pas beau tout vilain tout méchant. Et puis depuis ce vendredi 13 mai (ironie du sort), la vie c’est mieux, c’est beau, c’est cool. (Vous comprenez déjà pourquoi je parlais de caractéristiques contradictoires à mon sujet : notez avec quelle aisance je passe en deux phrases du pessimisme à la niaiserie illuminée en passant par l’ironie... figures de style dignes d’un Maupassant. Oui, ou d’un schizophrène, au choix.)
En effet, auparavant, ma vie sentimentale, ç’avait été quoi ? Pas grand-chose, faut bien l’avouer. En omettant ma période hétéro : un premier copain, la vie en rose bonbon toute belle et répugnante de naïveté et d’affection purulente, puis une rupture brutale qui m’avait vidé, puis de longs mois de célibat, ou presque... Bref, côté cœur, une vie noire, le plaisir du corps recherché pour compenser le manque d’amour.
Et puis voilà. Depuis ce vendredi 13 dernier, y a un truc qui a changé : on sort ensemble. Moi, et un de mes meilleurs amis. On se connaît depuis 2 ans, deux gays potes sans rien d’autre que de l’affection et de la fraternité pure et simple c’était possible, et je n’avais jamais prévu passer à un autre stade avec lui, et lui non plus, jusqu’à ce que lui, las du célibat également, ait l’idée de sortir avec moi « juste pour voir si ça marche ». Au début j’avais refusé ; et puis ce vendredi 13, j’ai accepté. Par amusement peut-être, par jeu, par hasard... Eh bien cela fait donc maintenant à peine 10 jours, et je peux déjà le dire : je suis heureux.
Non, je ne suis pas de ces d’jeunz débordants de naïveté qui tombent amoureux en une seconde, qui s’attachent tout de suite de manière démesurée. Je sais à quel point ça fait mal, ce genre d’attachement. Et là pourtant, c’est assez particulier : dans un couple, au début, on passe par la phase « découverte de l’autre ». Or cette phase, nous ne l’avons pas : on se voit presque tous les jours depuis 2 ans, donc on se connaît à fond, on a tellement de choses en commun qu’il serait difficile de toutes les détailler ici (déjà que ce récit est chiant xD). À y réfléchir, se mettre ensemble, c’était une idée géniale, parce qu’il est évident maintenant que nous deux, ça ne peut que marcher.
Je reste cependant prudent. Je fais tout ce que je peux pour ne pas trop m’attacher ; c’est très difficile car il était comme un frère pour moi avant, et je me sens très proche de lui. De très proche à follement amoureux, il n’y a qu’un pas...
Donc voilà, tout ça pour dire que, même si le défi « ne pas tomber amoureux trop vite » est ardu, même si je ne sais pas si je me battrai encore longtemps contre ce sentiment à la con et ô combien paradoxalement merveilleux, je peux aujourd’hui affirmer : je suis heureux.
Désolé de vous avoir fait perdre de votre temps, à vous qui me lisez. Ça fait de bien de pouvoir exprimer tout ça.
Et pardon pour les éventuelles fhôttes et pour le titre foireux^^.
