Fréquentations contre-natures, déraillement total de ma vie
Publié : dim. févr. 23, 2014 2:19 pm
Bonjour,
4 ans que je ne suis pas venu ici, le temps passe si vite. Je me suis totalement éloigné des homos, même si je le suis toujours, m'entourant uniquement d'hétérosexuels, c'est peut-être une erreur finalement. Ce forum m'a bien aidé par le passé. J'espère, je souhaite qu'il le fasse encore. Je suis remonté un peu dans mon historique et je me rends compte qu'il y a 4 ans déjà, j'avais des problèmes similaires à ceux de maintenant. Je n'ai pas appris de mes erreurs, et au contraire, à chaque changement dans ma vie, elles se répètent encore et encore.
Je me joins à vous dans l'espoir d'avoir quelques visions extérieures face à une situation que je qualifie de « sans-issue ». En effet, ma vie en ce moment est un vrai désastre. J'ai toujours été un adepte de l'idée que « les problèmes se règlent avec le temps », mais voilà, je suis malheureux depuis 3 mois et je suis sur le point d'imploser.
Pour vous remettre dans le contexte, j'ai décidé à la suite de mon Bac il y a 2 ans de poursuivre mes études dans une école d'infographie 3D. Mon but était de me rapprocher du cinéma en autre, pour lequel j'ai toujours eu un intérêt. Toute ma scolarité, j'ai été à part des autres, dans le sens où j'avais facilement du recul, de la lucidité et une certaine capacité de réflexion sur moi-même et sur les gens qui m'entouraient. Ça m'a coûté beaucoup, il y a eu de nombreux moments où je me suis dit que j'aimerais être comme la masse, pour que la vie soit plus simple. Mais on échappe pas à son destin... Sans compter que j'avais ce terrible fardeau qu'était mon homosexualité, je n'avais pas d'autre choix que de le cacher étant donné que j'étais en internat dans un lycée professionnel. J'avais quelques amis tout de même, qui heureusement m'appréciaient pour ce que j'étais, certains d'entre eux étaient au courant pour ma sexualité. Je ne souffrais pas de grande solitude malgré que j'étais incompris par la majorité. À la fin du Bac, je me suis dit : je démarre une nouvelle vie, je vais devenir semi-indépendant (c-à-d en appartement étudiant), je vais vivre dans une grande métropole à proximité de tout, hors de question que je me cache comme avant.
La première année, je n'ai pas réussi à m'intégrer dans ma classe. La peur du rejet a pris le dessus et j'ai dû reconsidérer mes projets. J'avais quelques fréquentations pour m'accompagner à la pause café, mais je n'avais de réel lien avec personne. Je n'avais rien en commun à partager, je n'avais aucun sujet de conversation pour me rapprocher des gens. J'avais l'impression d'être un ovni, une fois de plus. Cette fois, j'étais totalement solitaire. J'ai passé mon année de cette façon là, à rester avec des gens pour ne pas être seul, mais seul au plus profond de moi.
Parallèlement, plus j'avançais dans mes études, plus je m'éloignais de mes amis du lycée par manque de temps. Chacun avait ses projets professionnels, chacun évoluait de son côté, il était de plus en plus difficile de se voir.
La deuxième année, j'ai décidé de remédier au problème. Je me suis dit que si les gens me connaissaient un peu plus, peut-être qu'ils s'intéresseraient à moi. J'ai commencé à parler, à déconstruire le mur qu'il y avait entre moi et le monde, à raconter des anecdotes sur ma vie. Personne ne relevait ce que je disais, personne ne m'écoutait, ou alors, quand on m'écoutait c'était pour rire de moi. J'ai décidé de prendre ça ironiquement.
Ma deuxième démarche était de partager des activités en commun pour me rapprocher d'eux. Je me suis inscrit à la salle de sport, à réaliser des projets de groupes en cours. Je les ai invité à quelques soirées chez moi. J'étais impliqué, et malgré mon action je ne ressentais toujours aucune complicité avec personne. Le parfait étranger, l'ovni. Je n'avais toujours rien à raconter, je cherchais quoi raconter, et plus le malaise s'agrandissait, plus mon comportement était étrange. Les gens voyaient que je n'étais pas naturel avec eux. Ils ont commencé à me charrier un peu plus. C'est à ce moment que ma vie est entrée dans une spirale infernale.
Étant impliqué dans le groupe, je ne pouvais pas faire machine arrière. Je ne me voyais pas rompre des liens au risque de me tourner à dos une partie de la classe. Et puis, malgré cette solitude, malgré cette incompréhension, il m'arrivait de passer de bons moments avec eux, de me contenter d'être effacé et d'apprécier la situation comme elle était.
J'ai commencé à perdre le goût de la vie. J'avais de moins en moins de motivation pour venir en cours, je commençais à être distrait, me focalisant sur mes maux plutôt que sur les matières enseignées. Forcément, j'ai commencé à rencontrer quelques difficultés pour faire correctement mon travail. Ils en ont profité pour me rabaisser, il y avait des jours où j'avais l'impression d'être pris pour un con. Et plus on me rabaissait, plus j'étais sujet à faire des gaffes, à être maladroit. C'est comme ça que je fonctionne, je me comporte souvent de la manière dont on me perçoit. C'est malheureux, je sais, j'aimerais pouvoir être moi-même tout le temps, savoir me maitriser, mais je ne suis qu'un être humain...
J'ai commencé à douter de mon orientation. Est-ce que j'étais réellement fait pour l'infographie 3D ? C'est un milieu où la concurrence est le mot d'ordre. Les gens n'hésitent pas à se rabaisser, à s'écraser pour se sentir plus fort. Ils estiment qu'ils sont trop bien pour les autres. Si tu ne suis pas la tendance, si tu ne connais pas le dernier jeu vidéo à la mode, si tu ne connais rien du langage geek, tu te fais lyncher. Moi, je suis venu pour le cinéma, pas pour les jeux vidéos.
Si tu n'écoutes pas Eminem, si tu n'as pas les mêmes goûts musicaux, tu es à côté de la plaque, tu n'es rien. Les professeurs ne valent pas mieux, ils sont là pour encourager les élèves dans leur égocentrisme, ils sont eux-mêmes égocentriques.
Est-ce que je ne devais pas changer d'école ? De diplôme ? Impensable. Mes parents, mes grands-parents se sont sacrifiés pour moi, je suis déjà endetté à 14 000 €.
J'ai perdu la motivation, alors que j'ai toujours fait de la créativité l'un de mes principaux centres d'intérêts. J'ai juste envie de partir loin, de faire machine arrière, de tout recommencer à zéro, de me cacher pour qu'on m'oublie. Mon rêve étudiant vire au cauchemar, il me reste 1 an et demi au minimum avant de terminer mes études, je suis pieds et poings liés à cause de l'argent, à cause de mon âge aussi. J'ai 21 ans, je ressens de plus en plus le besoin d'avoir un revenu régulier, de travailler. Je ne me vois pas redémarrer de nouvelles études maintenant.
J'ai l'impression de passer à côté de ma vie, je ne profite plus de rien, je ris de moins en moins, mes seuls plaisirs sont solitaires. Le plaisir de me faire un petit repas copieux, que je mange seul le soir devant mon ordinateur. Le plaisir de m'acheter des vêtements, seul. Le plaisir de regarder une série, et de ne pas pouvoir en parler. Même mon quotidien est devenu morose. Mes amis sont loin, je ne les vois que trop rarement. Mes relations amoureuses ce sont soldées par un même constat : je suis incompris, je ne me retrouve pas dans les mecs que je fréquente. J'ai 21 ans, je suis seul, incompris, et je gâche ma jeunesse.
4 ans que je ne suis pas venu ici, le temps passe si vite. Je me suis totalement éloigné des homos, même si je le suis toujours, m'entourant uniquement d'hétérosexuels, c'est peut-être une erreur finalement. Ce forum m'a bien aidé par le passé. J'espère, je souhaite qu'il le fasse encore. Je suis remonté un peu dans mon historique et je me rends compte qu'il y a 4 ans déjà, j'avais des problèmes similaires à ceux de maintenant. Je n'ai pas appris de mes erreurs, et au contraire, à chaque changement dans ma vie, elles se répètent encore et encore.
Je me joins à vous dans l'espoir d'avoir quelques visions extérieures face à une situation que je qualifie de « sans-issue ». En effet, ma vie en ce moment est un vrai désastre. J'ai toujours été un adepte de l'idée que « les problèmes se règlent avec le temps », mais voilà, je suis malheureux depuis 3 mois et je suis sur le point d'imploser.
Pour vous remettre dans le contexte, j'ai décidé à la suite de mon Bac il y a 2 ans de poursuivre mes études dans une école d'infographie 3D. Mon but était de me rapprocher du cinéma en autre, pour lequel j'ai toujours eu un intérêt. Toute ma scolarité, j'ai été à part des autres, dans le sens où j'avais facilement du recul, de la lucidité et une certaine capacité de réflexion sur moi-même et sur les gens qui m'entouraient. Ça m'a coûté beaucoup, il y a eu de nombreux moments où je me suis dit que j'aimerais être comme la masse, pour que la vie soit plus simple. Mais on échappe pas à son destin... Sans compter que j'avais ce terrible fardeau qu'était mon homosexualité, je n'avais pas d'autre choix que de le cacher étant donné que j'étais en internat dans un lycée professionnel. J'avais quelques amis tout de même, qui heureusement m'appréciaient pour ce que j'étais, certains d'entre eux étaient au courant pour ma sexualité. Je ne souffrais pas de grande solitude malgré que j'étais incompris par la majorité. À la fin du Bac, je me suis dit : je démarre une nouvelle vie, je vais devenir semi-indépendant (c-à-d en appartement étudiant), je vais vivre dans une grande métropole à proximité de tout, hors de question que je me cache comme avant.
La première année, je n'ai pas réussi à m'intégrer dans ma classe. La peur du rejet a pris le dessus et j'ai dû reconsidérer mes projets. J'avais quelques fréquentations pour m'accompagner à la pause café, mais je n'avais de réel lien avec personne. Je n'avais rien en commun à partager, je n'avais aucun sujet de conversation pour me rapprocher des gens. J'avais l'impression d'être un ovni, une fois de plus. Cette fois, j'étais totalement solitaire. J'ai passé mon année de cette façon là, à rester avec des gens pour ne pas être seul, mais seul au plus profond de moi.
Parallèlement, plus j'avançais dans mes études, plus je m'éloignais de mes amis du lycée par manque de temps. Chacun avait ses projets professionnels, chacun évoluait de son côté, il était de plus en plus difficile de se voir.
La deuxième année, j'ai décidé de remédier au problème. Je me suis dit que si les gens me connaissaient un peu plus, peut-être qu'ils s'intéresseraient à moi. J'ai commencé à parler, à déconstruire le mur qu'il y avait entre moi et le monde, à raconter des anecdotes sur ma vie. Personne ne relevait ce que je disais, personne ne m'écoutait, ou alors, quand on m'écoutait c'était pour rire de moi. J'ai décidé de prendre ça ironiquement.
Ma deuxième démarche était de partager des activités en commun pour me rapprocher d'eux. Je me suis inscrit à la salle de sport, à réaliser des projets de groupes en cours. Je les ai invité à quelques soirées chez moi. J'étais impliqué, et malgré mon action je ne ressentais toujours aucune complicité avec personne. Le parfait étranger, l'ovni. Je n'avais toujours rien à raconter, je cherchais quoi raconter, et plus le malaise s'agrandissait, plus mon comportement était étrange. Les gens voyaient que je n'étais pas naturel avec eux. Ils ont commencé à me charrier un peu plus. C'est à ce moment que ma vie est entrée dans une spirale infernale.
Étant impliqué dans le groupe, je ne pouvais pas faire machine arrière. Je ne me voyais pas rompre des liens au risque de me tourner à dos une partie de la classe. Et puis, malgré cette solitude, malgré cette incompréhension, il m'arrivait de passer de bons moments avec eux, de me contenter d'être effacé et d'apprécier la situation comme elle était.
J'ai commencé à perdre le goût de la vie. J'avais de moins en moins de motivation pour venir en cours, je commençais à être distrait, me focalisant sur mes maux plutôt que sur les matières enseignées. Forcément, j'ai commencé à rencontrer quelques difficultés pour faire correctement mon travail. Ils en ont profité pour me rabaisser, il y avait des jours où j'avais l'impression d'être pris pour un con. Et plus on me rabaissait, plus j'étais sujet à faire des gaffes, à être maladroit. C'est comme ça que je fonctionne, je me comporte souvent de la manière dont on me perçoit. C'est malheureux, je sais, j'aimerais pouvoir être moi-même tout le temps, savoir me maitriser, mais je ne suis qu'un être humain...
J'ai commencé à douter de mon orientation. Est-ce que j'étais réellement fait pour l'infographie 3D ? C'est un milieu où la concurrence est le mot d'ordre. Les gens n'hésitent pas à se rabaisser, à s'écraser pour se sentir plus fort. Ils estiment qu'ils sont trop bien pour les autres. Si tu ne suis pas la tendance, si tu ne connais pas le dernier jeu vidéo à la mode, si tu ne connais rien du langage geek, tu te fais lyncher. Moi, je suis venu pour le cinéma, pas pour les jeux vidéos.
Si tu n'écoutes pas Eminem, si tu n'as pas les mêmes goûts musicaux, tu es à côté de la plaque, tu n'es rien. Les professeurs ne valent pas mieux, ils sont là pour encourager les élèves dans leur égocentrisme, ils sont eux-mêmes égocentriques.
Est-ce que je ne devais pas changer d'école ? De diplôme ? Impensable. Mes parents, mes grands-parents se sont sacrifiés pour moi, je suis déjà endetté à 14 000 €.
J'ai perdu la motivation, alors que j'ai toujours fait de la créativité l'un de mes principaux centres d'intérêts. J'ai juste envie de partir loin, de faire machine arrière, de tout recommencer à zéro, de me cacher pour qu'on m'oublie. Mon rêve étudiant vire au cauchemar, il me reste 1 an et demi au minimum avant de terminer mes études, je suis pieds et poings liés à cause de l'argent, à cause de mon âge aussi. J'ai 21 ans, je ressens de plus en plus le besoin d'avoir un revenu régulier, de travailler. Je ne me vois pas redémarrer de nouvelles études maintenant.
J'ai l'impression de passer à côté de ma vie, je ne profite plus de rien, je ris de moins en moins, mes seuls plaisirs sont solitaires. Le plaisir de me faire un petit repas copieux, que je mange seul le soir devant mon ordinateur. Le plaisir de m'acheter des vêtements, seul. Le plaisir de regarder une série, et de ne pas pouvoir en parler. Même mon quotidien est devenu morose. Mes amis sont loin, je ne les vois que trop rarement. Mes relations amoureuses ce sont soldées par un même constat : je suis incompris, je ne me retrouve pas dans les mecs que je fréquente. J'ai 21 ans, je suis seul, incompris, et je gâche ma jeunesse.