Pion, garder son homosexualité pour soit ou le dire ?
Pion, garder son homosexualité pour soit ou le dire ?
Bonjour
Je suis assistant d'éducation dans un lycée, un "pion" comme on dit.
Je vais commencer ma quatrième année dans le même lycée, je travaille de jour, mais aussi de nuit car j'ai la responsabilité d'un étage d'internat d'une bonne quarantaine de garçons ayant entre 15 et 17 ans.
Niveau autorité, je ne suis pas celui qui en a le plus, disons que naturellement je n'en ai pas beaucoup, mais ça passe pour le moment, et vu que j'ai déjà fait trois ans je peux dire que j'ai le minimum requis.
Tous les ans, je suis confronté aux questions récurrentes des élèves qui veulent absolument savoir si je suis gay ou hétéro.
Ma position pour le moment est de leur dire que ça ne les concerne pas, je ne leur dis ni oui, ni non, je m'amuse parfois à jouer un peu avec ça, il faut dire qu'ils s'imaginent vite des choses...
Je leur dis aussi que si j'étais gay, ça ne changerait rien.
Un élève particulièrement homophobe m'avait répondu "mais si t'es gay ça veut dire que tu nous matte".
Ce à quoi je lui ai répondu qu'il était quand même un peu jeune et que si j'étais gay je serais attiré par les hommes (en gros t'es pas encore un homme LOL).
Je suis le "pion" chez qui les élèves peuvent se confier ouvert à la discussion.
C'est même mon défaut, je perds parfois trop de temps à discuter là où parfois il faut être clair, net, précis et surtout sans concession.
J'ai choisi de ne pas révéler mon homosexualité, car outre le fait que ça ne les regarde pas, j'ai peur de perdre en autorité.
Le lycée dans lequel je bosse est un lycée des métiers du bâtiment, pas forcément le milieu le plus ouvert sur la question, bien que je suis parfois étonné.
L'équipe éducative est formidable, je sais que les CPEs n'ont pas de préjugés à ce sujet.
Il y a des filles élèves qui sont ensemble et je n'ai jamais entendu un des CPE ni un ou une de mes collègues en parler mal.
Il y a aussi eu le cas d'un élève qui était gay et le revendiquait, idem, jamais un mot déplaisant de la part de l'équipe.
Le numéro de la ligne azure est affiché dans le bureau de la vie scolaire, je sais que si il y avait un problème d'homophobie subie par un élève, celui-ci serait défendu par les CPEs et toute l'équipe.
Je ne connais pas très bien la position du proviseur à ce sujet, mais il me semble qu'il est lui aussi assez ouvert sur ce sujet.
Donc voilà pour la présentation.
Donc je vais commencer une nouvelle année et je me pose la question maintenant de savoir si je continue à avoir la position que j'ai pris depuis le début : à savoir rester dans le vague en ce qui concerne les questions des élèves.
Hors, ça finit quand même par me mettre un peu mal à l'aise, car il ne sont pas con non plus, et si je reste vague ils se doutent bien que la réponse est "oui".
Et ce dont je redoute, c'est qu'ils prennent cette non-réponse pour de la honte, je ne voudrais pas leur montrer qu'être homo est honteux.
Je sais qu'il y a des élèves qui sont homo, comment eux perçoivent-ils la chose du coup ?
Je me dis que vis à vis d'eux, ça peut être bien qu'ils voient que l'équipe éducative n'est pas constituée à 100% d'hétéros.
Je me dis aussi que vis à vis des élèves qui sont un peu étroit d'esprit, les confronter à la réalité de la diversité dans leur quotidien, ça peut être bénéfique.
Donc quel est votre avis ?
D'après une des CPE avec qui j'en ai discuté, je n'ai pas à parler de mon orientation sexuelle, ça ne regarde pas les élèves.
Une amie m'a également tenu le même discours.
Donc je suis parti pour continuer comme je le fais depuis trois ans... mais votre avis m'intéresse quand même.
Je suis assistant d'éducation dans un lycée, un "pion" comme on dit.
Je vais commencer ma quatrième année dans le même lycée, je travaille de jour, mais aussi de nuit car j'ai la responsabilité d'un étage d'internat d'une bonne quarantaine de garçons ayant entre 15 et 17 ans.
Niveau autorité, je ne suis pas celui qui en a le plus, disons que naturellement je n'en ai pas beaucoup, mais ça passe pour le moment, et vu que j'ai déjà fait trois ans je peux dire que j'ai le minimum requis.
Tous les ans, je suis confronté aux questions récurrentes des élèves qui veulent absolument savoir si je suis gay ou hétéro.
Ma position pour le moment est de leur dire que ça ne les concerne pas, je ne leur dis ni oui, ni non, je m'amuse parfois à jouer un peu avec ça, il faut dire qu'ils s'imaginent vite des choses...
Je leur dis aussi que si j'étais gay, ça ne changerait rien.
Un élève particulièrement homophobe m'avait répondu "mais si t'es gay ça veut dire que tu nous matte".
Ce à quoi je lui ai répondu qu'il était quand même un peu jeune et que si j'étais gay je serais attiré par les hommes (en gros t'es pas encore un homme LOL).
Je suis le "pion" chez qui les élèves peuvent se confier ouvert à la discussion.
C'est même mon défaut, je perds parfois trop de temps à discuter là où parfois il faut être clair, net, précis et surtout sans concession.
J'ai choisi de ne pas révéler mon homosexualité, car outre le fait que ça ne les regarde pas, j'ai peur de perdre en autorité.
Le lycée dans lequel je bosse est un lycée des métiers du bâtiment, pas forcément le milieu le plus ouvert sur la question, bien que je suis parfois étonné.
L'équipe éducative est formidable, je sais que les CPEs n'ont pas de préjugés à ce sujet.
Il y a des filles élèves qui sont ensemble et je n'ai jamais entendu un des CPE ni un ou une de mes collègues en parler mal.
Il y a aussi eu le cas d'un élève qui était gay et le revendiquait, idem, jamais un mot déplaisant de la part de l'équipe.
Le numéro de la ligne azure est affiché dans le bureau de la vie scolaire, je sais que si il y avait un problème d'homophobie subie par un élève, celui-ci serait défendu par les CPEs et toute l'équipe.
Je ne connais pas très bien la position du proviseur à ce sujet, mais il me semble qu'il est lui aussi assez ouvert sur ce sujet.
Donc voilà pour la présentation.
Donc je vais commencer une nouvelle année et je me pose la question maintenant de savoir si je continue à avoir la position que j'ai pris depuis le début : à savoir rester dans le vague en ce qui concerne les questions des élèves.
Hors, ça finit quand même par me mettre un peu mal à l'aise, car il ne sont pas con non plus, et si je reste vague ils se doutent bien que la réponse est "oui".
Et ce dont je redoute, c'est qu'ils prennent cette non-réponse pour de la honte, je ne voudrais pas leur montrer qu'être homo est honteux.
Je sais qu'il y a des élèves qui sont homo, comment eux perçoivent-ils la chose du coup ?
Je me dis que vis à vis d'eux, ça peut être bien qu'ils voient que l'équipe éducative n'est pas constituée à 100% d'hétéros.
Je me dis aussi que vis à vis des élèves qui sont un peu étroit d'esprit, les confronter à la réalité de la diversité dans leur quotidien, ça peut être bénéfique.
Donc quel est votre avis ?
D'après une des CPE avec qui j'en ai discuté, je n'ai pas à parler de mon orientation sexuelle, ça ne regarde pas les élèves.
Une amie m'a également tenu le même discours.
Donc je suis parti pour continuer comme je le fais depuis trois ans... mais votre avis m'intéresse quand même.
Re: Pion, garder son homosexualité pour soit ou le dire ?
+1.D'après une des CPE avec qui j'en ai discuté, je n'ai pas à parler de mon orientation sexuelle, ça ne regarde pas les élèves.
Tu les réprimandes quand ils tiennent des propos homophobes en leur disant que gay=ok, c'est suffisant. Pas besoin de parler de ta vie privée.
A la rigueur c'est même mieux de leur laisser s'imaginer que t'es hétéro, pour qu'ils se rendent compte qui les réprimandent quand ils disent des trucs homophobe le fait parce que c'est naze et non parce qu'il est concerné.
Re: Pion, garder son homosexualité pour soit ou le dire ?
Oui c'est bien ce qu'il me semblait, mais ça m'intéressait aussi d'avoir des avis de personnes qui sont peut-être encore lycéen actuellement, et aussi de personnes qui peut-être dans ma situation.
Re: Pion, garder son homosexualité pour soit ou le dire ?
Alors moi, autant mes collègues le savaient, autant les élèves jamais.
Personnellement, je considère que ça ne les regarde pas et je n'ai aucune envie que ce genre de chose vienne entraver les relations que j'ai établi avec eux.
A aucun moment ma vie privée, quelle qu'elle soit ne doit être évoquée avec les élèves. Même si j'étais hétéro je ne leur en parlerais pas. Je ne leur pose pas de questions et j'estime qu'ils ont à faire de même avec moi.
Evidemment si un élève venait se confier à moi, je ne repousserais pas le sujet, mais personnellement, mon cas ne doit pas être pris en référence.
Je pense que c'est aussi une grande mise en danger dans tes relations d'autorité vis à vis des élèves. Et surtout de leurs parents.
Personnellement, je considère que ça ne les regarde pas et je n'ai aucune envie que ce genre de chose vienne entraver les relations que j'ai établi avec eux.
A aucun moment ma vie privée, quelle qu'elle soit ne doit être évoquée avec les élèves. Même si j'étais hétéro je ne leur en parlerais pas. Je ne leur pose pas de questions et j'estime qu'ils ont à faire de même avec moi.
Evidemment si un élève venait se confier à moi, je ne repousserais pas le sujet, mais personnellement, mon cas ne doit pas être pris en référence.
Je pense que c'est aussi une grande mise en danger dans tes relations d'autorité vis à vis des élèves. Et surtout de leurs parents.
Re: Pion, garder son homosexualité pour soit ou le dire ?
Je ne sais pas si mes réponses vont t'aider car je n'ai vraiment d'opinion tranchée. Mais étant un élève gay et interne dans une prépa s'il y avait un surveillant qui fait son coming out auprès des élèves, je me sentirais déjà moins seul, je trouverais une personne à qui je pourrais confier. Ca me permettrait d'être plus à l'aise sur ce sujet. Par contre, si les réactions à ce coming-out sont mauvaises, je pourrais au contraire me renfermer un peu plus. Et je pense aussi que ton autorité va en prendre un coup. Et puis ces choses sont personnelles donc il n' y a pas vraiment de raison de leur dire.
Bon je ne sais pas si je t'ai aidé ou au contraire, si je t'ai mis un peu plus le doute.
Bon je ne sais pas si je t'ai aidé ou au contraire, si je t'ai mis un peu plus le doute.
Re: Pion, garder son homosexualité pour soit ou le dire ?
Merci Kriffo de ton avis.
Oui ton avis est intéressant car la réaction au CO peut être à double tranchant !
Et oui, je n'y avais pas pensé, mais effectivement si la réaction des élèves et globalement négative, c'est sûr que ça peut renforcer un sentiment d'insécurité pour les élèves qui sont secrètement homo.
Donc il y a tout à perdre en plus de l'autorité du surveillant qui en prend un coup.
Cela me conforte dans l'idée de continuer comme j'ai fais, peut-être en essayant d'être plus vigilant encore sur les paroles homophobes que peuvent avoir les élèves entre eux, histoire aussi de montrer aux élèves gays qu'ils ont également un "allié".
Oui ton avis est intéressant car la réaction au CO peut être à double tranchant !
Et oui, je n'y avais pas pensé, mais effectivement si la réaction des élèves et globalement négative, c'est sûr que ça peut renforcer un sentiment d'insécurité pour les élèves qui sont secrètement homo.
Donc il y a tout à perdre en plus de l'autorité du surveillant qui en prend un coup.
Cela me conforte dans l'idée de continuer comme j'ai fais, peut-être en essayant d'être plus vigilant encore sur les paroles homophobes que peuvent avoir les élèves entre eux, histoire aussi de montrer aux élèves gays qu'ils ont également un "allié".
Re: Pion, garder son homosexualité pour soit ou le dire ?
Avis perso :
Notre vie personnelle ne regarde pas les élèves, qu'elle soit hétéro, bi, homo etc... Donc pour moi tu n'as pas à parler de ta vie personnelle. Laisse les parler, ça les occupe. Moi je ne démens pas, je refuse toute question perso (qui vont aussi de celles de savoir mon âge, si j'ai des enfants, comment s'appelle mon chat ...).
Après, ça ne veut pas dire se cacher... A eux d'en déduire ce qu'ils veulent quand ils nous voient accompagnés...
Après je ne me leurre pas, l'administration est au courant, des profs aussi, des profs qui ont des élèves dans mes classes... donc...
Une élève qui se faisait traiter de lesbienne aussi... Je pense que certains élèves concernées m'ont très bien reconnue... ne serait-ce que parce que je ne rentre pas bien dans la binarité.
Si les élèves ont besoin de toi, de part ton ambiguïté, ils sauront que la porte est ouverte et ils viendront te trouver. Ne pas répondre, ce n'est pas avoir honte de sa vie, c'est juste leur rappeler qu'on est pas leur pote... et que chacun reste à sa place...
Et quand on demande si tu es homo, leur répondre que tu ne vois pas en quoi ça les regarde, et en quoi ce serait un pb est une façon de leur dire que ce n'est pas insulte.
Tu m'as l'air de bien gérer !
Notre vie personnelle ne regarde pas les élèves, qu'elle soit hétéro, bi, homo etc... Donc pour moi tu n'as pas à parler de ta vie personnelle. Laisse les parler, ça les occupe. Moi je ne démens pas, je refuse toute question perso (qui vont aussi de celles de savoir mon âge, si j'ai des enfants, comment s'appelle mon chat ...).
Après, ça ne veut pas dire se cacher... A eux d'en déduire ce qu'ils veulent quand ils nous voient accompagnés...
Après je ne me leurre pas, l'administration est au courant, des profs aussi, des profs qui ont des élèves dans mes classes... donc...
On peut être ouvert sur le sujet sans pour autant avoir clairement dit sa sexualité... les enfants de la seule famille homoparentale du collège (et sûrement du département) se sont naturellement rapprochés de moi... avant même que je sache pour eux.Kriffo a écrit : Mais étant un élève gay et interne dans une prépa s'il y avait un surveillant qui fait son coming out auprès des élèves, je me sentirais déjà moins seul, je trouverais une personne à qui je pourrais confier.
Une élève qui se faisait traiter de lesbienne aussi... Je pense que certains élèves concernées m'ont très bien reconnue... ne serait-ce que parce que je ne rentre pas bien dans la binarité.
Si les élèves ont besoin de toi, de part ton ambiguïté, ils sauront que la porte est ouverte et ils viendront te trouver. Ne pas répondre, ce n'est pas avoir honte de sa vie, c'est juste leur rappeler qu'on est pas leur pote... et que chacun reste à sa place...
Et quand on demande si tu es homo, leur répondre que tu ne vois pas en quoi ça les regarde, et en quoi ce serait un pb est une façon de leur dire que ce n'est pas insulte.
Tu m'as l'air de bien gérer !
Re: Pion, garder son homosexualité pour soit ou le dire ?
Ha merci Paulette !
Tu dois avoir compris entre les lignes que mon problème est aussi que je manque souvent de confiance en moi
Tu dois avoir compris entre les lignes que mon problème est aussi que je manque souvent de confiance en moi
Re: Pion, garder son homosexualité pour soit ou le dire ?
D'un point de vue d'élève interne, si mon surveillant avait été gay et avait son CO, il aurait perdu trois grades d'autorité. Ça ne m'aurait pas particulièrement aidé en soi, et j'aurais trouvé ça un peu intrusif de le savoir. Après je n'étais pas pote avec lui.
En seconde, si 'cétait arrivé, c'aurait été moins bizarre, mais je te déconseillé de parler de ta vie privée, continue de combattre fermement les comportements homophobes par contre
En seconde, si 'cétait arrivé, c'aurait été moins bizarre, mais je te déconseillé de parler de ta vie privée, continue de combattre fermement les comportements homophobes par contre
Re: Pion, garder son homosexualité pour soit ou le dire ?
J'ai travaillé deux ans comme maître au pair dans un internat dans ma jeunesse.
J'avais 18 ans... et nous aidions les surveillants dans différentes tâches (étude, appel, remplacements...). Bon pour le "mattage", ce fût difficile, car il y avait un grosse section sports études rugby, bref, des tas d'apollons sans cervelle mais avec des corps de rêve (nostalgie quand tu nous tiens !).
Perso, je n'ai jamais fait mon CO dans ce cadre. C'est ta sexualité, ils n'ont pas à savoir et franchement, tu peux avoir des ennuis. D'ailleurs, je pense la même chose pour les enseignants.
J'avais 18 ans... et nous aidions les surveillants dans différentes tâches (étude, appel, remplacements...). Bon pour le "mattage", ce fût difficile, car il y avait un grosse section sports études rugby, bref, des tas d'apollons sans cervelle mais avec des corps de rêve (nostalgie quand tu nous tiens !).
Perso, je n'ai jamais fait mon CO dans ce cadre. C'est ta sexualité, ils n'ont pas à savoir et franchement, tu peux avoir des ennuis. D'ailleurs, je pense la même chose pour les enseignants.