Mon dernier post sur le forum remonte à bientôt un an. Si je suis de retour aujourd'hui c'est que je ressens vraiment le besoin de parler. Parler pour moi ça a toujours été compliqué. Peur d'inquiéter les proches, ou de les faire chier. Peur qu'on ne me comprenne pas. Derrière un écran je n'ai pas peur de me dévoiler.
Je pense que mes soucis actuels découlent en grande partie de ma relation précédente, dont je parlais ici : http://www.et-alors.net/forum/viewtopic ... 11&t=24311 (pour résumer je suis restée plus d'an un et demi avec une fille qui m'a menti, trahi, trompé, du début jusqu'à la fin. Et ça a fait quelques dégâts.)
Cette fille dont je parlais, je l'ai vu pour la dernière fois en décembre de l'année dernière. Cette histoire a bien traîné, j'ai laissé les choses se gangrainer. J'ai laissé tombé tout amour propre pour tenter vainement de recoller les morceaux. Je ne pouvais pas encore me détacher d'elle. Je l'ai laissé profiter des dernières miettes.
On s'envoie encore des sms de temps en temps. Même si la plupart du temps je finis par lui envoyer des grosses vacheries (mais amplement méritées) dans la tronche. On a plusieurs fois coupé les ponts, mais il y en avait toujours une de nous deux pour renvoyer un message. Heureusement ces échanges sont de plus en plus espacés et le lien tend à se rompre définitivement. Je sais qu'elle est plutôt mal en ce moment, le poids de la culpabilité se fait enfin sentir. Elle sait que je suis anéantie. Je pensais que j'en retirerais un certain contentement, mais non. Depuis le temps que j'ai envie qu'elle souffre à son tour, qu'elle soit enfin à ma place. Je m'aperçois que tout ce qu'elle m'inspire désormais c'est de la pitié. ça me dégoûte de penser que j'ai partager plus d'un an et demi de ma vie avec une personne comme elle.
C'est étrange d'être passé par autant de sentiments différents pour une personne, il en résulte un mélange écœurant. Je tend à l'oublier, elle, et cette partie de ma vie. Mais l'abcès n'est pas totalement crevé. Le mois dernier j'en ai encore fais un cauchemar :
J'étais dans une pièce avec elle et l'autre ****** (avec laquelle elle m'a trompée des mois durant). J'ai saisis mon ex par le col, le visage à 1cm l'une de l'autre, et je lui ai hurler dessus. Juste hurler. Le genre de hurlement qui exprime tout les mots coincés en soi et qu'on arrive pas à sortir. Ces mots qui nous étranglent à force d'être contenus. La rage et le désespoir, la douleur et la rancœur. Ensuite je me suis recroquevillée dans un coin et j'ai chialé, chialé, chialé. Mon rêve s'arrête là, mais moi je l'interprète vraiment comme un message d'alerte. Besoin de péter les plombs.
Depuis l'histoire avec mon ex, j'ai fais quelques rencontres (surtout pour essayer de passer à autre chose). Même si la plupart de ces relations s'avérèrent sans importance, toutes m'ont déçue, et ont renforcées ce sentiment que tout est vain. J'ai d'ailleurs pris la décision d'arrêter ces conneries et de ne plus chercher les relations sans lendemain. Au final ça désespère plus qu'autre chose. (à moins que je ne possède un don pour attirer les mauvaises personnes, cohérent avec le début de mon récit.)
Et nous arrivons maintenant en Mai. C'est à cette date que nous nous sommes officiellement séparé avec mon ex l'année dernière. Un an.
Un an depuis la fin de ma première histoire sérieuse et maintenant je perds la foi. L'amour je n'y crois plus. Je ne suis qu'au début de ma vie d'adulte et je ne crois déjà plus en rien. Statistiquement, tomber sur la personne qui nous corresponde vraiment, avec qui on serait heureux, avec qui il y aurait une alchimie, relève de l'impossible. Une chance sur 7 milliard, à moins d'avoir le cul bordé de nouilles, ça n'existe pas. Dans une vie il en défile plein des histoires, sans jamais trouver le bonheur. Beaucoup de couple semble rester accroché l'un à l'autre par habitude, pour rester dans un confort et une sécurité relative. On est tous, seul. Je me sens comme une gamine découvrant que le père noël n'existe pas. On s'est foutu de moi, l'amour n'est qu'une simple mascarade de plus. Maintenant j'essaie de faire mon deuil de l'idée que je me faisais de "l'amour". J'en perd l'appétit. Le monde est dur pour les idéalistes tel que moi.
Et pourtant c'est de ça que j'ai besoin, autant que j'ai besoin d'air pour vivre. J'ai besoin de croire mais je n'y arrive plus.
Dès fois je me demande si cela ne vient pas de moi, s'il y a un truc en moi qui débloque. L'impression que je ne serais plus capable d'aimer à nouveau, comme si quelque chose en moi était cassé.
Peut-être que je me trompe, que c'est moi qui déconne, peut-être que je devrait y croire à nouveau. Mais d'un autre côté je demande bien qui voudrait d'une nana qui se trimbale toutes ces névroses? J'ai l'impression que l'amour c'est fini pour moi. Alors qu'au fond j'aspire à une vie de couple, il n'y a qu'en étant deux que je suis vraiment bien, épanouie.
Et pourtant, à côté de tout ça, j'ai mes potes, je sors, je m'éclate. Ma vie est en mouvement, j'ai des projets. Mais il y a aussi ce mal être.
La vérité c'est que je n'ai jamais été vraiment bien, je sais qu'il y a un truc qui cloche chez moi. Depuis l'enfance je suis comme ça, régulièrement prise par le mal de vivre. Hier j'ai enfin pris conscience que j'avais besoin de me faire aider, je peux plus continuer comme ça. Je peux me sentir bien et l'instant d'après avoir envie de m'isoler, seule loin de tout, des autres surtout. Je me suis si souvent demandé si c'était juste des coups blues comme ça, ou s'il y avait autre chose, si j'étais dépressive. J'ai peur, j'ai peur de ne pas y arriver, de ne plus arriver à avancer.
J'ai l'impression de devoir sans cesse courir pour éviter que la noirceur me rattrape. La mélancolie revient toujours inlassablement, souvent sans aucune raison ou pour une infime contrariété. Que je soit seule ou entourée ne change rien à ces états d'âmes qui me pourrissent la vie.
Voilà c'était peut-être un peu long..

