« Cette nuit, intenable insomnie, la folie me guetteuhhhhhh ! » (désolée, on a les références musicales qu’on peut...

Petite envie nocturne d’enquiquiner les forumeurs (z’étaient toujours de bons conseils dans mon jeune temps, et vos récits plein d‘assurance me donnaient envie de m‘assumer, et j’ai fait des coming-out, yeah yeah !!), alors me voilà, tâchant de poser par écrit les tourments de ma pompe aortique, ah les ravages de l’Amûr... C’est bien beau, mais une fois la flamme éteinte, il faut gérer la rupture. Et moi pas être beaucoup très douée à ce jeu là.
Contextualisons, tout d’abord : première fois pour moi, différence d’âge notable (elle 33 et moi 20).
C’était tout beau, tout mignon, tout secret, je l’aimais, elle m’aimait, mais « on a rompu d’un commun accord mais elle était plus d’accord que moi » (grand corps malade sort de ce corps !) pendant les vacances d’été, après 5 mois de relation.
Je trouvais certaines des raisons infondées telles que la différence d’âge et la distance géographique à la rentrée universitaire (cela n’allait pas être le bout du monde non plus), mais il y en avait d’autres avec lesquelles j’étais un peu plus d’accord, notamment une anticipation de la douleur à venir lors de la rupture, lorsque nous romprons, douleur qui ne pourrait qu’augmenter avec la prolongation de notre relation. Les lesbiennes sont des tordues. Elles se font du mal sous des prétextes fallacieux et masochistes.
Elle voulait qu’on reste amies, et je ne voulais pas la perdre, alors on a essayé. Le vin blanc (censé nous déstresser) l’a incitée à se montrer plus amicale que de raison. Elle m’a littéralement allumée, pour jouer, pour vérifier qu’elle ne ressentait plus rien pour moi, pour vérifier qu’elle pouvait contrôler son désir (elle avait très peur qu’on se revoit à cause de ça, d’autant qu’elle m’avait déjà remplacée - à peine 10 jours après notre rupture officielle, je l’ai eu un peu mauvaise !! ), et pour que je m’énerve (je suis d’ordinaire d’une zénitude et d’une nonchalance à couper le souffle, et elle voulait qu’on crève l’abcès et qu‘on ait une véritable dispute). J’ai eu beaucoup de mal à la repousser, mais je ne voulais pas qu’on fasse l’amour dans ces conditions, et j’ai souffert de son attitude. J’ai fini par pleurer à chaudes larmes dans ses bras, elle m’a consolé, m’a dit qu’elle éprouverait toujours de la tendresse pour moi, qu’elle aimait me tenir contre elle blablabla.
Et j’ai joué à l’horrible ex. Elle aussi en un sens, mais elle a mis ça sur le compte de l’alcool et de repères qui nous manquaient. Elle n’a pas voulu le reconnaître alors que je fais quotidiennement acte de contrition pour ce que j’ai fait... Suspense, suspense, roulement de tambour... J’ai farfouillé dans son ordinateur et lu les conversations msn entre elle et sa nouvelle copine. C’était nul, bas, mal, vil, intrusif, je n’avais pas le droit, j’ai honte (frappez-moi, jetez-moi des tomates moisies, je l‘ai mérité). J’ai honni chaque ligne et j’avais le corps tellement secoué de sanglots que je suis allée vomir mon dîner (miam miam). Je n’ai rien trouvé de mieux à faire que de le lui avouer, et elle m’a juste dit qu’elle était furieuse. Elle est restée très calme, elle a juste dit qu’elle ne voulait plus jamais me revoir et que je devais partir une fois que j‘aurais terminé ce que j‘avais à régler ici (elle m’hébergeait parce que j’avais des démarches administratives à effectuer dans sa ville). Je n’avais rien à dire pour ma défense, je me sentais tellement mal et honteuse que je n’aurais rien pu dire pour me justifier de toute façon.
Juste avant que je m’en aille définitivement, elle m’a fait l’amour... C’était seulement triste... Tellement différent de d’habitude... Qui a dit « tu m’étonnes !! » ?
Je voudrais tellement réussir à tourner la page. Elle y est arrivée sans problèmes (et je sais que c’était pareil pour ses relations précédentes). C’est comme si je n’avais pas compté pour elle, comme si ça n’avait pas eu d’importance, comme si elle pouvait tout effacer d’un claquement de doigt. Je veux bien qu’elle aille de l’avant, qu’elle rencontre d’autres filles, mais ça a été trop rapide, la rupture était trop fraiche pour qu’on ne soit que de simples amies qui discutent de leurs conquêtes. Je sais bien qu’elle représentait plus pour moi que moi pour elle, c’est normal, je ne lui en veux pas.
Mais je lui en veux pour le premier soir où je suis arrivée, avant de commettre l’irréparable. J’avais vraiment dans l’intention que ça se passe bien, je lui avais promis de ne rien tenter, et elle m’a allumée, c’était déloyal.
J'ai essayé de lui faire avouer que je n'avais été qu'un jouet avec lequel elle s'est amusée à réaliser ses fantasmes les plus sordides, elle n'a jamais voulu, et au fond je sais bien qu'elle a été sincère avec moi, mais je voudrais la haïr... Non, en fait je voudrais l'oublier, faire disparaître l'importance qu'elle a à mes yeux.
Je l'ai harcelé un peu pour savoir pourquoi on avait fait l'amour la dernière fois, ses explications ne m'ont pas convaincue...
J'ai fini par effacer son numéro de téléphone, non sans mal, sur les précieux conseils de ma meilleure amie. Mais un jour elle m'a téléphoné (suite à un harcèlement électronique) et là je n'ai pas eu le coeur à effacer ce précieux sésame.
Mon harcèlement est assez cyclique, j'arrive à tenir plusieurs semaines et puis je recommence à l'assaillir de messages pathétiques. Je m'excuse, lui dit que je l'aime, que je ne pourrais jamais l'oublier, qu'elle me manque, et autres réjouissances larmoyantes qu'on écrit quand on a le blues.
ça a recommencé cette semaine, elle m'obsède terriblement, et elle a répondu au bout du 5ème message (d'ordinaire elle ne répond pas, j'ai eu de la chance), pour me dire d'arrêter de m'accrocher au passé et que je commençais à la gaver.
Je la harcèle, mais ce n'est pas pour qu'on se remette ensemble. Elle m’obsède juste, mais d’une façon bizarre. Je n’ai pas envie qu’on se remette ensemble. J’ai envie de sa tendresse. Ou d’une partie de jambes en l’air méga crade. Ou j’ai envie de l’étriper. Je pense à elle des centaines de fois par jour et ce que je ressens la concernant varie d’autant de fois. Je pleure de rage parce qu'elle m'ignore. Ou je l'imagine près de moi et je lui dit ce que j'ai sur le coeur (oui je parle dans le vide, ça fait un peu psychopathe). Je revis dans ma tête des pans entiers de l'histoire en imaginant ce que j'aurais du dire ou faire pour la garder. Et puis je me masturbe avec rage en pensant à elle.
Et je finis par pleurer en cherchant en vain le sommeil.
Donc je suis une folle tordue obsessionnelle. Une camisole vite !!
Et je me sens tellement malheureuse à un point que je regrette cette histoire. Pas juste le truc craignos que j'ai fait. Toute l'histoire. L'avoir connue, sautée, aimée toussa toussa. Je voudrais être mon moi d'avant. Nonchalante, sans émotions profondes. Vide en fait. J'ai conscience que c'est d'une immaturité profonde ce que je dis, mais il est plus de 4 heures du matin, hein ? J'ai pas forcément les idées claires.
Et je me demande si ce que je ressentais c'était vraiment de l'amour ou seulement l'expression d'un désir brûlant. Et que ce désir s'est mué en cette obsession dévorante qui me donne envie de me foutre des baffes. Parce que l'amour, c'est censé se muer en quoi après ?