Voilà, je suis entrée en fac de lettres modernes (qui a dit que c'était un repaire de lesbiennes ?!) disons euh... Ah non, comment vous dire ?
Voilà, lundi, celui d'il y a deux semaines, nous avons eu la journée de présentation de la section. En quoi consistait la fac de lettres et tout le tintouin. Jusqu'ici, rien de passionnant et un peu désespérant.
Bref.
Le lendemain (mardi donc) on nous a présenté les différentes options. Là encore, rien à signaler (c'est pour situer le cadre et faire durer le suspense, hein).
Le surlendemain (c'est-à-dire le mercredi) était le jour des inscriptions aux exams de fins de semestres (parce que oui, on n'a pas encore commencé les cours qu'on pense déjà aux exams...). Nous étions répartis dans diverses salles par ordre alphabétique. Dans ma salle, un peu devant moi, j'aperçois une touffe de cheveux courts, bruns. Plutôt très courts, même. D'après la silhouette, c'est une fille. Et il faut savoir qu'en ce moment, allez savoir pourquoi, j'ai un truc avec les filles aux cheveux courts. Lorsqu'elle se lève pour aller rendre son papier, je m'aperçois qu'elle est jolie comme tout... Yeux verts, veste en velours et casquette façon Gavroche.

Fin de l'épisode un. Ouahou, c'était court ! Nan mais c'est pas fini, hein !
Ensuite... ensuite on passe directement euh... je suis perdue dans les jours là. Ah oui ! A mardi, de cette semaine. Enfin le dernier, quoi. Je me faisais la réflexion que je n'avais pas revu la fameuse Gavroche parce que, par malchance, elle n'était pas dans les même groupes de TD que moi, et je n'avais pas eu l'occasion de l'apercevoir en amphi. Avec une amie (la même que devant les emplois du temps - faut suivre !), nous étions assises sur l'herbe et là, j'aperçois une fille aux cheveux bruns courts (toujours les cheveux, hein) qui passe un peu plus loin, en jupe. J'ai un doute, j'ai l'impression que c'est elle mais n'en suis pas sûre.
Plus tard, nous avons cours de méthodologie informatique (au secouuuurs) en amphi et... et de nouveau cette fille, installée cinq rangs devant moi. Je crois bien que c'est la même... Elle a mis sur le bout de son nez des lunettes en métal cerclées de rouge et semble studieuse pendant les deux heures de cours. Je ne cesse de jeter des regards vers elle, bien que je ne la voie que de dos, et cachée par tous les étudiants devant moi. Oh, God. Puis, après ces deux heures de supplice qui nous font joyeusement terminer à vingt heures, je prends mon temps pour ranger mes affaires, voyant qu'elle ne semble pas pressée non plus. La vérité c'est que je voulais attendre qu'elle monte les marches pour me retrouver derrière elle. Mais les gens sont pressés et je suis obligée de me dépêcher un peu. Malgré les signes que j'avais faits à l'amie qui était avec moi, celle-ci n'avait pas compris qu'il s'agissait de la même fille qu'aux inscriptions. Puis, enfin, elle a compris. Nous sortons donc, en speedant un peu histoire d'avoir notre bus, j'aperçois Gavroche un peu derrière moi... Sauf que nous loupons le métro. C'est donc fichu pour le bus. Tant pis, ce sera le prochain. En attendant, nous nous asseyons sur un muret - il fait froiiiid - et on regarde les gens passer. Et là, qui vois-je ??? Suspeeense (quoi, c'est prévisible ?) ! Gavroche passe devant nous. Respiiiire. Je ne sais plus si elle était seule ou non. Ce que je sais c'est que wahou elle est vraiment belle, et que sa jupe lui va fichtrement bien et que wouahou, elle est... elle est... fin vous comprenez quoi. Rien que de l'écrire, j'ai l'impression que mon ventre remue légèrement.
Moi qui voulais lire, impossible de me concentrer. J'ai envie de courir, de chanter à tue-tête avec des chœurs derrière moi et de me balancer sur l'herbe derrière le muret. Bref, l'hystérie totale.
Fin du deuxième épisode. A suivre... Non non, c'est une blague, je continue ! Sauf si le routeur est coupé, hum.
Donc euh bon... Là on saute le jeudi, parce que j'ai qu'une heure de cours où je ne la vois absolument pas. Ou... ah siiiiiiiii ! Si si si si si !
Voilà, en fait on devait avoir deux heures de méthodologie documentaire (ne me demandez pas en quoi cela consiste) sauf que personne n'a réussi à trouver la salle. Donc, j'ai fini par atterrir à la BU, où j'ai tenté de terminer une sorte de commentaire. Plongée dans le passionnant texte qu'est La Chanson de Guillaume (chanson de geste médiévale), je lève néanmoins les yeux de temps en temps parce que bosser des heures le nez dans mes feuilles, c'est pas trop mon truc. Et là... qui vois-je (bis), les yeux en l'air, semblant chercher un bouquin ? Gavroche... Mon ventre fait quelques petits tourbillons et mes cours me paraissent tout de suite moins intéressants. Je fais signe à mon amie (toujours la même) qui se retourne (trop tard) mais comprend de quoi il s'agit. Difficile après ça de me replonger dans le Moyen-Âge. Je m'y remets cependant en levant ma tête toutes les trente secondes pour ne pas louper une éventuelle trace de son passage. A droite, à droite... Elle, de nouveau. J'vais pas tenir, là. Elle a un livre dans la main, ne jette pas un regard dans ma direction et s'en va, sous mes soupirs (intérieurs).
Troisième épisode... suivi d'un quatrième (ben oui) :
Le vendredi (il y a deux jours, donc), je commence à 8h15 (trop dure, la vie). Comme mon bus arrive en avance, j'en profite pour passer aux toilettes me refaire une beauté (en plus je suis allée chez le coiffeur la veille et j'ai les cheveux courts, sauf que je ne suis jamais satisfaite et que j'ai l'impression d'avoir une tête horrible). Lorsque je sors, je me retrouve presque nez à nez avec elle. Curieusement, je ne ressens rien de "violent" à l'intérieur de moi. Pas de cœur tambourinant, de mains tremblantes ou autres signes du même acabit. Je me dis "ahhhh, tiens donc, elle commence à 8h15 le vendredi..." (réflexion d'un haut niveau intellectuel, vous en conviendrez). Je m'installe dans la salle dans laquelle j'ai un cours d'Anglais. Je sais que nous ne sommes pas par TD mais séparés en trois groupes, et j'ai bon espoir que Gavroche soit dans le mien. Je m'installe seule à une table mais, repérant une connaissance, vais m'installer près d'elle. Et là, ça ne manque pas, Gavroche entre, s'asseoit là où j'avais posé mon derrière, avec une copine à elle. Oh là là là là... Plus le temps passe, plus je me focalise sur elle, le ventre plutôt noué en espérant qu'elle jette un œil vers moi... Mais rien. Alors tant pis, je l'observe. Pendant deux heures. J'essaie de comprendre ce que dit la cassette audio, aussi. Mais l'accent anglais, c'est pas trop mon truc. Bref, on en est là, fin du cours, elle sort après moi et depuis, je ne l'ai plus revue. Normal en même temps, c'est le week-end. ^^'
Ah, je ne sais ni son prénom, ni son nom, simplement entre quelles lettres de l'alphabet il se situe et qu'il y a une certaine probabilité qu'elle porte le même prénom de ma seule et unique ex (pas de bol). Enfin ça je le sais parce que le prof a fait passer une feuille sur laquelle il nous fallait inscrire nom prénom et adresse e-mail. J'ai repéré à peu près la ligne mais en fait je n'en suis pas sûre. M'enfin ce sont des détails.
La question que je vous pose maintenant, cher Et-Alorien(ne)s qui avez pris le temps de lire mon roman, est la suivante : A votre avis, est-ce une attirance passagère, un coup de foudre, des idées de mon cerveau pour m'embrouiller encore plus la tête sur le fait que je ne suis toujours pas certaine d'être lesbienne ?
Et surtout : que faire ? Continuer à fantasmer sur la belle, que dis-je, la magnifique Gavroche que je ne connais pas et qui a aussitôt oublié mon existence après m'avoir aperçue sortant des commodités ? Garder cette image idéale que j'ai d'elle et qui m'a fait rêver cette nuit (ça me travaille, je vous dis, j'ai rêvé qu'elle m'embrassait... enfin c'était un peu bizarre mais peu importe) ? Ou risquer d'être déçue en découvrant qui elle est réellement ? Me rendre compte que c'est un être humain qui a des défauts comme tout le monde et que nos caractères ne seront peut-être pas compatibles ?
Sachez que je manque de confiance en moi (je suis donc persuadée que personne ne me trouvera jamais à son goût et que je n'ai absolument aucune chance), que je ne sais pas du tout si elle est homo, hétéro et/ou en couple, que j'ai l'impression qu'elle ne connaît pas grand-monde (la fille avec qui elle était en anglais est partie avant elle sans l'attendre) et que pour cela, je me dis que j'ai peut-être une chance de faire sa connaissance, mais qu'il faut que je me dépêche... En clair, je me sens très mal barrée puisqu'elle ne connaît pas mon existence, que nous n'avons qu'un TD en commun dans toute la semaine (sachant qu'un semestre ne dure que douze semaines), que je ne me vois pas m'asseoir l'air de rien en amphi près d'elle (faudrait déjà que je la repère parmi la masse), que je suis du genre réservée et que j'ai peur d'être déçue et de me rendre compte qu'elle ne m'attire plus.
Sur ce, je vais rallumer le routeur que ma maman a gentiment éteint (merciii) et j'attends vos réponses si vous êtes inspiré(e)s...
Merci de m'avoir lue et sauvez-moi.

Edit pour corriger les fautes et reformuler deux ou trois phrases.