Mmmh...
Qu'est-ce que je te comprends. Je vis moi-même ce sentiment actuellement mais...
... disons que parce que je suis un chat...
Enfin, je m'explique.
J'étais avec une fille depuis pas tellement de temps. Et moi, autant il m'arrive de ne pas m'emballer, autant quand je m'emballe... je suis une vraie "chevalière". Et là, grosse c*nne, je me suis emballée

.
Elle avait quelques années de plus que moi, mais au niveau de ma situation, j'étais bien plus avancée. Elle venait de sortir d'une histoire de m**de, je l'avais aidée à s'en extirper. Elle était si belle, semblait si fragile. Elle était douce, semblait si seule. Abandonnée dans son bled. Ça avait l'air d'un diamant perdu.
D'une histoire précédente qui dura 7 ans, elle avait conservé la maison. Mais une maison qu'elle devait encore payer. Et, seule, avec un salaire moyen. Bref, sa situation financière était catastrophique. Et moralement, ça n'allait pas.
Au départ, je l'aimais bien, cette fille là. Je l'aimais
juste bien. Et puis, avec les épreuves et mon aide, on s'est rapprochée.
...Pauvre petit insecte coincé dans la toile d'une araignée. J'étais bouffée d'avance.
Bêtasse, je suis tombée amoureuse

! Et on aurait dit qu'elle aussi. Ah, qu'elle était mignonne. Et comme j'étais bête.
Bonne âme, et voyant que ça n'allait pas du tout pour payer son crédit, je lui ai dit quelque chose comme :
"Écoute. Comme tu sais, je suis revenue de Genève y a pas très longtemps. Et comme tu sais, je vis en colloc'. Mais ma collocation touchera bientôt à sa fin. Et toi, tu as besoin d'aide au niveau financier. On est ensemble et ce que je te propose, c'est..."
Elle a dit "oui", avant même que je n'eus terminé ma phrase. Bref, une semaine plus tard, j'arrivais avec 4 amies du même bord, une voiture utilitaire avec mes affaires et c'était réglé. Deux salaires allaient rentrer, le mien suffisait à tout assumer. Ça faisait genre quoi... 2 semaine qu'on était ensemble? J'ai déposé mes affaires.
"M. ? Donc, tu m'as dis qu'il n'y avait plus de mazout (gazole) pour le chauffage et l'eau chaude ? Appelle le fournisseur. Demain, c'est réglé."
500€ pour remplir la cuve, je l'ai fait en souriant.
Elle touchait le 25. Pendant tout le mois, j'ai tout assumé. Et, encore sur mon nuage rose d'amour et de c***erie, je me pliais en 4. 2 HEURES 30 DE TRAJET PAR JOUR, de chez elle à mon boulot. Et quand je rentrais, je faisais encore la cuisine, même à 22h après une journée de travail, une réunion barbante et 1h15 de trajet.
Donc..? Et comment ça allait entre nous ? Au départ bien. Puis, avec le temps, de moins en moins bien. Mon ex était hyper médiquée (un peu pour la dépression, un peu pour les insomnies, un peu pour ses maux par-ci par-là...), c'était en fait quelqu'un d'assez "distant" (contrairement à moi qui suis plutôt câline), et de pas très démonstratif, même par les mots. Pas du tout entreprenante. En fait,... quelqu'un de "passif". Avec tout le côté négatif que ça peut avoir (le côté "Je prend, je ne donne pas vraiment"). Bref, ça avait bien changé du début.
Et... eh bien,... moi, j'essayais de comprendre.
- "Tu m'aimes ?"
- "..Oui.. je t'aime"
- "Tu es sure ?"
- "Oh, arrête ! Comme si je mentais !"
Elle partait au quart de tour. Je comprenais pas. Mais ce que je savais, c'était que si je persistais, ça allait dégénérer. Alors, j'encaissais un peu. Elle me manquait de respect. D'abord un peu. Ensuite beaucoup. Je m'énervais, elle se barrait, je ravalais ma fierté et remettais ça sur son mal-être général. Mais un jour, c'était trop. Et j'en ai eu marre : j'ai continué, pas lâché prise. On s'est sérieusement engueulée et en pij', elle s'est barrée. Juste eu le temps d'attacher ses cheveux, mettre ses chaussures et se tirer. J'ai d'abord pas apprécié, mais,... amoureuse

.. je me suis dis "Oh, G., arrête tes couilles et va la rechercher ! Il fait nuit, elle est fragile, désirable, le premier fou qui la croise va la tuer, et puis tu l'aimes, merde !". J'ai donc juste eu le temps de passer mon gros pull, mettre un jean, mes bottes (j'avais même pas mis de chaussettes), prendre mes clés (même pas mon téléphone, ni mes papiers, rien) et courir la chercher. Pour nous réconcilier. Courir, courir, courir, partout dans le village. Près du cimetière, près de la grotte de la vierge où on allait parler, près de la pompe, près de l'église, j'ai au moins couru trois-quart d'heure. Et puis je suis allée au bord du fleuve puis j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Il devait être minuit, quelque chose par là... je l'ai encore cherché une heure, plus ou moisn... et quand je suis revenue... la porte était fermée à clé, elle était dans la maison, et la clé était sur la porte

.
J'ai sonné. Rien. Encore. Rien. Encore une fois. Rien. 10 fois. 15 fois. 20. Rien. J'ai failli défoncer cette porte. Je me suis ravisée en dernière minute.
J'ai passé la nuit dehors, assise en tailleur, dos contre le mur de la maison d'en face. Je n'avais rien sous mon pull, il faisait de plus en plus froid, je grelottais. Je ne savais même pas l'heure qu'il était. A un moment donné, je me suis endormie. Quand j'ai ouvert les yeux, j'ai vu un renard passer. J'ai frotté mes yeux. Y avait bien un renard qui passait en face de moi. J'avais envie de le suivre, mais je me suis dis que non, qu'il allait avoir peur. Je l'ai laissé partir. Je me suis rendormie. Le chat du voisin m'a réchauffé la cuisse en venant contre moi. Et plus tard, il m'a indiqué un bruit en partant, tout curieux, vers la maison. Je me suis levée en 4e vitesse. M. fumait à la fenêtre. Elle m'a regardé avec dédain. J'ai dis que j'avais froid. Que j'étais partie à sa recherche. Que je voulais rentrer. Que je voulais dormir. Que je tenais plus debout. Elle est lentement allée ouvrir la porte.
Le lendemain, j'appelais une amie pour venir me chercher, me déménager, je me tirais. M., surprise du fait que je n'étais pas tout à fait acquise, s'est mise à pleurer tout ce qu'elle pouvait.
J'ai décrété que nous étions en pause. M. me jurait fidélité.
Quelques jours plus tard, Gay Pride. J'ai croisé sa meilleure amie. J'ai appris que M. m'avait trompé la veille (donc le jour avant la Gay Pride) avec une fille qu'elle dénigrait... une fille qui ne l'intéressait "soi-disant" pas du tout. Elle ne voulait pas qu'on fasse cette Gay Pride ensemble car "elle voulait prendre le temps de réfléchir". Et si on se croisait, fallait pas qu'on se parle parce que ça n'était "pas le jour".
Elle la faisait avec sa nouvelle pigeonne ^^.
Je lui ai laissé l'occasion d'être honnête. Elle a menti jusqu'au bout. Cette petite chose fragile était un monstre ^^. Je lui ai écrit un très long sms. Mes 4 vérités. Toujours, très classe. Aucune insulte. Beaucoup de dignité. Une amie m'a dit, sur Facebook, que nous étions "des p**ains de Gentlemen", une vingtaine de personnes ont aimé. Plusieurs personnes ont dit que, de fait, j'étais quelqu'un de droit, de vrai, d'honnête, etc... que des fleurs ! Elle a été choquée. Et elle m'a bloqué sur Facebook... J'ai changé de photo de profil. J'ai mis une photo encore plus classe...
Je suis retombée sur mes pattes

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Je ne suis pas la perdante de cette rupture... parfois, ce n'est pas toujours celle qu'on croit
