Trucs et astuces (pour tourner la page)
Publié : mar. sept. 04, 2012 10:55 am
Pour la faire courte : première relation réelle avec une femme.
1 an et trois mois de hauts et de bas, deux ruptures et la troisième, bouquet final. 8 ans et 180km entre nous deux, retrouvailles toutes les deux semaines au mieux, elle son boulot, moi les cours. Des débuts magnifiques, les sms qui donnent des ailes, les découvertes, mon coeur d'artichaut absolument conquis, son charme, mon inexpérience - du style courir droit dans un mur avec le sourire.
Elle inconstante, parfois charmante, tendre, affectueuse, parfois distante, froide, indifférente. Cocktail parfait pour me rendre accro. Après six mois environ, première rupture. Elle a pris peur de voir que ça devenait "sérieux", que je développais de plus en plus de sentiments pour elle et que "c'était pas son cas". Deux, trois jours ? sans s'écrire ? Une, deux semaines ? Avant de se revoir.
A la plage, à La Panne. Elle cueillait des coquillages pour me les tendre, j'ai chopé sa main au vol. On s'est posées sur une dune, elle a chopé mes lèvres au vol. Impression de rentrer chez soi, de retrouver sa maison, sa raison. Le retour dans mon kot à Liège, la serrer contre moi à m'en faire péter les veines, les larmes, ce putain de bonheur et cette putain de terreur au ventre.
Un weekend en amoureuses, en Bretagne. Et puis, la deuxième rupture. Elle a revu son ex, celle qu'elle n'arrivait pas à se sortir de la tête depuis des années, elles ont parlé jusque 4h du matin, c'était un lundi, ou un mardi.
J'ai tout de suite senti que quelque chose n'allait pas, ses sms étaient différents. Je lui ai demandé, elle m'a expliqué, je lui ai dit que je la laisserais tranquille le temps qu'elle réfléchisse. Elle a réfléchi, je devais venir passer le weekend chez elle, elle a annulé.
Mais on s'est encore revues, deux, trois semaines après ?
Etait-ce cette fois, ou la première rupture, elle écoutait Un p'tit peu de Volo, elle m'envoyait un extrait, elle me disait qu'elle pleurait. Elle, si forte, si franche, si carrée, si sûre d'elle, qui pleurait, pour moi.
Je lui disais que si je revenais chez elle, ou elle chez moi, ça voudrait dire qu'on serait à nouveau ensemble. Elle m'a invitée chez elle, je n'avais dit à personne qu'on se revoyait. C'était avant Noël. J'ai passé le Nouvel An avec sa famille.
A table après le repas, avec sa grand-mère à côté de nous, elle me tenait la main, me caressait le bras. Moi, aux anges, merci petit Jésus.
Notre un an fin mars, chez ses parents partis en vacances, quatre jours à nous deux, des barbecs tous les soirs, des bédos, des films, des heures dans le lit, des heures à la serrer contre moi - pas une seule fois, depuis notre première nuit ensemble, ne nous sommes-nous endormies dans une position différente qu'elle collée à moi, dans mes bras, tournées vers la droite.
Un weekend en amoureuses à Wellin, près des Grottes de Han, un weekend magnifique, les bédos le soir devant la télé, après le resto, avant l'amour.
Et le début de la fin, une semaine en Bretagne dans un gîte, les bédos, mais la fin surtout, la distance (je pleure), la douleur sourde, horrible, qui bouffe les tripes, le coeur.
Une semaine après, une semaine avec quasiment aucun message, et quand message il y avait, messages froids et dépourvus de toute affection, de son côté. Moi, terrifiée, mais résignée. Je lui parle. Je lui dis que j'ai peur. Elle me demande pourquoi. Je lui explique, sa distance, pendant nos vacances et depuis, que je sais qu'elle a des phases où elle a besoin de son espace, mais que moi j'ai besoin de signes d'affection, que je tiens beaucoup à elle et que c'est dur d'attendre qu'elle se rappelle que je suis sa copine. Elle me dit qu'on en parlera le soir sur Facebook. On se parle. Elle n'est plus amoureuse. C'est fini. Elle n'est plus amoureuse. Je me transforme en une grosse flaque de larmes pendant trois jours et trois nuits. Elle n'est plus amoureuse. Ce 7 juillet, je me dis, je lui dis, "j'suppose que je suis tombée amoureuse pour deux".
Ca va faire deux mois, ce vendredi.
Et j'en suis toujours là.
A ressasser le passé comme l'ont fait des milliards de gens avant moi, à vivre l'histoire la plus banale du monde, l'histoire d'un coeur brisé, ce truc tellement pas hors du commun, tellement ridiculement répandu.
On se reparle. Peu. Je dois faire d'énormes efforts pour ne pas attirer son attention de toutes les manières possibles. J'ai le malheur d'être consciente de tout ce que je pourrais faire, et consciente que tout serait vain et ridicule. Ce que je fais, je n'en dis rien. J'essaye de la chasser de mes pensées, je cherche pas une aiguille dans une botte de foin, je cherche un îlot dans une mer d'aiguilles.
Je l'ai revue un mois après la rupture, je voulais la revoir et surtout revoir ses potes qui étaient devenus les miens. Ah, j'en ai bavé, pas besoin de vous faire un dessin. Je lui ai écrit, en rentrant, dans le train, une lettre, longue, belle, à faire pleurer un bourreau. Elle m'a promis de me répondre mais elle travaille, et sort et elle boit et elle bédave souvent avec ses potes, mais elle veut être sobre et en pleine possession de ses moyens pour me répondre...
Et maintenant, j'en suis là. Je la hais, je l'aime encore, je la déteste - pour sa froideur, son intransigeance, son intolérance, son manque d'ouverture d'esprit, sa certitude d'avoir raison en toutes circonstances, son inconstance, je l'aime - pour son humour, son intelligence, sa vivacité, sa jeunesse d'esprit, sa force de caractère, etc, etc, etc.
Et savoir qu'elle n'est pas faite pour moi ne m'avance à rien. Peut-être que j'en demande trop, que seul le temps soignera mes blessures, enfin, pas "peut-être", c'est sûr. Du moins j'espère. J'essaye de m'arracher à elle, plutôt de l'arracher à moi, mais c'est tellement plus facile à dire qu'à faire.
Là, j'en suis, à cet étalage dégoulinant de (re)sentiments. Perdue, comme des millions, endolorie, comme des millions, libérée, comme des millions, déboussolée, triste, enragée, folle, éperdue, hurlante, pleurante, restant de marbre, le coeur en miettes, en bouillie, vaguement recollé, faussement recollé, pantin sans fils, désarticulée, démembrée, éviscérée, à terre, les yeux ouverts, parfois souriante, heureuse, fière, vivante, entreprenante, comme des millions, mais à l'immobilité de ma situation géographique répond l'immobilité de mes sentiments. Evolution arrêtée, j'ai envie de me dire TA GUEULE mille fois par jour, j'ai envie de lui dire TA GUEULE mille fois par jour, si je pouvais arrêter de penser à elle, de me souvenir. Ces souvenirs ! Tous nos souvenirs ! Tous, j'ai réussi à graver un an et trois mois dans ma mémoire, bravo myself, maintenant j'en prends plein les ventricules.
Oh. Je l'ai pas faite courte, pardon. Bref.
Vos trucs et astuces ?
1 an et trois mois de hauts et de bas, deux ruptures et la troisième, bouquet final. 8 ans et 180km entre nous deux, retrouvailles toutes les deux semaines au mieux, elle son boulot, moi les cours. Des débuts magnifiques, les sms qui donnent des ailes, les découvertes, mon coeur d'artichaut absolument conquis, son charme, mon inexpérience - du style courir droit dans un mur avec le sourire.
Elle inconstante, parfois charmante, tendre, affectueuse, parfois distante, froide, indifférente. Cocktail parfait pour me rendre accro. Après six mois environ, première rupture. Elle a pris peur de voir que ça devenait "sérieux", que je développais de plus en plus de sentiments pour elle et que "c'était pas son cas". Deux, trois jours ? sans s'écrire ? Une, deux semaines ? Avant de se revoir.
A la plage, à La Panne. Elle cueillait des coquillages pour me les tendre, j'ai chopé sa main au vol. On s'est posées sur une dune, elle a chopé mes lèvres au vol. Impression de rentrer chez soi, de retrouver sa maison, sa raison. Le retour dans mon kot à Liège, la serrer contre moi à m'en faire péter les veines, les larmes, ce putain de bonheur et cette putain de terreur au ventre.
Un weekend en amoureuses, en Bretagne. Et puis, la deuxième rupture. Elle a revu son ex, celle qu'elle n'arrivait pas à se sortir de la tête depuis des années, elles ont parlé jusque 4h du matin, c'était un lundi, ou un mardi.
J'ai tout de suite senti que quelque chose n'allait pas, ses sms étaient différents. Je lui ai demandé, elle m'a expliqué, je lui ai dit que je la laisserais tranquille le temps qu'elle réfléchisse. Elle a réfléchi, je devais venir passer le weekend chez elle, elle a annulé.
Mais on s'est encore revues, deux, trois semaines après ?
Etait-ce cette fois, ou la première rupture, elle écoutait Un p'tit peu de Volo, elle m'envoyait un extrait, elle me disait qu'elle pleurait. Elle, si forte, si franche, si carrée, si sûre d'elle, qui pleurait, pour moi.
Je lui disais que si je revenais chez elle, ou elle chez moi, ça voudrait dire qu'on serait à nouveau ensemble. Elle m'a invitée chez elle, je n'avais dit à personne qu'on se revoyait. C'était avant Noël. J'ai passé le Nouvel An avec sa famille.
A table après le repas, avec sa grand-mère à côté de nous, elle me tenait la main, me caressait le bras. Moi, aux anges, merci petit Jésus.
Notre un an fin mars, chez ses parents partis en vacances, quatre jours à nous deux, des barbecs tous les soirs, des bédos, des films, des heures dans le lit, des heures à la serrer contre moi - pas une seule fois, depuis notre première nuit ensemble, ne nous sommes-nous endormies dans une position différente qu'elle collée à moi, dans mes bras, tournées vers la droite.
Un weekend en amoureuses à Wellin, près des Grottes de Han, un weekend magnifique, les bédos le soir devant la télé, après le resto, avant l'amour.
Et le début de la fin, une semaine en Bretagne dans un gîte, les bédos, mais la fin surtout, la distance (je pleure), la douleur sourde, horrible, qui bouffe les tripes, le coeur.
Une semaine après, une semaine avec quasiment aucun message, et quand message il y avait, messages froids et dépourvus de toute affection, de son côté. Moi, terrifiée, mais résignée. Je lui parle. Je lui dis que j'ai peur. Elle me demande pourquoi. Je lui explique, sa distance, pendant nos vacances et depuis, que je sais qu'elle a des phases où elle a besoin de son espace, mais que moi j'ai besoin de signes d'affection, que je tiens beaucoup à elle et que c'est dur d'attendre qu'elle se rappelle que je suis sa copine. Elle me dit qu'on en parlera le soir sur Facebook. On se parle. Elle n'est plus amoureuse. C'est fini. Elle n'est plus amoureuse. Je me transforme en une grosse flaque de larmes pendant trois jours et trois nuits. Elle n'est plus amoureuse. Ce 7 juillet, je me dis, je lui dis, "j'suppose que je suis tombée amoureuse pour deux".
Ca va faire deux mois, ce vendredi.
Et j'en suis toujours là.
A ressasser le passé comme l'ont fait des milliards de gens avant moi, à vivre l'histoire la plus banale du monde, l'histoire d'un coeur brisé, ce truc tellement pas hors du commun, tellement ridiculement répandu.
On se reparle. Peu. Je dois faire d'énormes efforts pour ne pas attirer son attention de toutes les manières possibles. J'ai le malheur d'être consciente de tout ce que je pourrais faire, et consciente que tout serait vain et ridicule. Ce que je fais, je n'en dis rien. J'essaye de la chasser de mes pensées, je cherche pas une aiguille dans une botte de foin, je cherche un îlot dans une mer d'aiguilles.
Je l'ai revue un mois après la rupture, je voulais la revoir et surtout revoir ses potes qui étaient devenus les miens. Ah, j'en ai bavé, pas besoin de vous faire un dessin. Je lui ai écrit, en rentrant, dans le train, une lettre, longue, belle, à faire pleurer un bourreau. Elle m'a promis de me répondre mais elle travaille, et sort et elle boit et elle bédave souvent avec ses potes, mais elle veut être sobre et en pleine possession de ses moyens pour me répondre...
Et maintenant, j'en suis là. Je la hais, je l'aime encore, je la déteste - pour sa froideur, son intransigeance, son intolérance, son manque d'ouverture d'esprit, sa certitude d'avoir raison en toutes circonstances, son inconstance, je l'aime - pour son humour, son intelligence, sa vivacité, sa jeunesse d'esprit, sa force de caractère, etc, etc, etc.
Et savoir qu'elle n'est pas faite pour moi ne m'avance à rien. Peut-être que j'en demande trop, que seul le temps soignera mes blessures, enfin, pas "peut-être", c'est sûr. Du moins j'espère. J'essaye de m'arracher à elle, plutôt de l'arracher à moi, mais c'est tellement plus facile à dire qu'à faire.
Là, j'en suis, à cet étalage dégoulinant de (re)sentiments. Perdue, comme des millions, endolorie, comme des millions, libérée, comme des millions, déboussolée, triste, enragée, folle, éperdue, hurlante, pleurante, restant de marbre, le coeur en miettes, en bouillie, vaguement recollé, faussement recollé, pantin sans fils, désarticulée, démembrée, éviscérée, à terre, les yeux ouverts, parfois souriante, heureuse, fière, vivante, entreprenante, comme des millions, mais à l'immobilité de ma situation géographique répond l'immobilité de mes sentiments. Evolution arrêtée, j'ai envie de me dire TA GUEULE mille fois par jour, j'ai envie de lui dire TA GUEULE mille fois par jour, si je pouvais arrêter de penser à elle, de me souvenir. Ces souvenirs ! Tous nos souvenirs ! Tous, j'ai réussi à graver un an et trois mois dans ma mémoire, bravo myself, maintenant j'en prends plein les ventricules.
Oh. Je l'ai pas faite courte, pardon. Bref.
Vos trucs et astuces ?