Amitié ambigue avec des hétérottes...

[Visaya]

Je crée un topic car après avoir cherché sur le sujet, je n'ai rien trouvé... J'espère ne pas me planter! Il y a bien un topic sur "le détournement d'hétérotte" qui rejoint le sujet que je veux lancer, mais ce n'est pas tout à fait ça.
Voilà je voulais parler d'amitié ambigue entre filles. Plus précisemment entre une lesbienne ou future lesbienne et une hétérotte... Je précise que cette amitié n'a pas pour but de draguer l'hétérotte à la base!

Perso au lycée (10 ans en arrière, pfiou ça nous rajeunit pas), je n'ai jamais cessé d'avoir des amitiés ambigus avec des hétérottes. Chaque année une nouvelle amitié (ma classe n'étant jamais la même, les filles déménageant loin, j'avais la loose je sais) m'amenait à devenir très proche de chaque fille: grandes déclarations d'amitié, en arriver à s'écrire des "je t'aime", se faire des câlins, des bisous (chastes les bisous hein, mais quand même... ^^). Bien sûr j'étais grave amoureuse de la fille à chaque fois, mais comme je n'avais pas encore eu le courage de me révéler à moi-même mon homosexualité, j'étais en plein déni et je ne me posais pas plus de questions sur ces relations, j'évitais de m'en poser dirons-nous...
Mais ça a été une chance formidable pour moi de vivre ces amitiés là, de pouvoir partager de forts sentiments, de pouvoir câliner ces filles "en toute innocence" ^^

Bizarrement une fois que j'ai eu la révélation (la déesse de l'homosexualité m'est apparue et m'a dit "tu seras une gouine ma fille" ), je n'ai plus eue d'amitié ambigüe à ce point là. Parce que je savais qui j'étais et que j'aurais été gênée je crois d'être ambigüe "consciemment" avec une fille...

Et vous avez-vous vécu ou vivez-vous cela? Est-ce que cela vous a aussi aidé à y voir plus clair dans ce que vous étiez?

[Shana]

Bah c'est très juste je trouve ce que tu décris.
Les relations de meilleures amies à l'adolescence sont une sorte d'investissement homosexuel, mais à un différent degré (une "ambiguité" insconsciente comme tu le dis bien) (pareil pour les mecs qui jouent au foot entre eux, ou font des concours de biture ). Donc les hétéros sont beaucoup plus "aptes" à le vivre de manière naturelle.

Moi ado mes meilleurs potes c'était des mecs. Pour les mêmes raisons. Je n'étais pas gênée dans mes relations avec eux alors qu'avec une fille la proximité me faisait flipper d'emblée.

[Visaya]

Ah wé? C'est marrant ça, moi c'était vraiment l'inverse, c'est la proximité avec les mecs qui m'auraient fait flipper... Faut voir d'ailleurs comme je finissais par littéralement esquiver comme je pouvais les mecs avec qui je suis sortie au lycée, les pauvres!

C'est inversé en plus maintenant que je m'assume complètement: j'aime la compagnie des mecs, je deviens très pote assez vite avec eux alors que je serais gênée de la réciprocité avec des filles. Enfin seulement des filles ne sachant pas que je préfère justement les filles. Pas envie que si je leur dis un jour, elles puissent s'imaginer que j'étais sympa avec elles juste parce que je suis lesbienne, alors que rien à voir... Mais bon là ça rejoint une autre discussion... ^^

[Punkette]

c'est "marrant" ton histoire c'est exactement le point de vue inverse de la mienne...jpense pas pouvoir beaucoup t'aider vu que moi jsuis plutot la meilleure amie hétérotte lol^^
mais tu vois, ma meilleure amie (qui est lesbienne) est amoureuse de moi donc effectivement ce genre d'histoire m'a l'air assez fréquent...mais n'empeche que, je sais pas comment réagissaient les filles hétéro dont tu parles, mais moi ça m'amène à me poser beaucoup de questions donc j'ai vraiment conscience de l'ambiguité de ce genre d'amitié!
euh j'ai été claire là ?

[Gé]

Alors là je ne peux m'empecher de répondre à ce topics, car c'est totalement ce que j'ai vécu..

Oui alors bon le lycée ça remonte à pas mal de temps mais j'ai moi aussi vécu des amitiés trés fortes exactement comme tu les décris.. Perso, je suis heureuse de les avoir vécu car c'était vraiment intense.. On était soi disant hétéros mais on se disait pleins de petits mots doux et de temps en temps des "je t'aime" mais bien sur ça n'avait pas du tout l'impact de ceux que je dis aujourd'hui.. J'ai vécu aussi des deceptions.. Ca me nouait l'estomac et me tordaient les tripes qu'elle puisse s'entendre super bien avec d'autres filles.. Avec le recul, je me dis que je vivais un peu mes premières amours mais c'était super de ne pas se poser de questions et faire comme si tout était normal..

Aujourd'hui, je suis restée trés amie avec l'une d'entre elle: c'est la première à qui j'ai parlé de mon homosexualité et elle l'a super bien pris (comme quoi j'avais raison de craquer un peu pour elle ) C'est devenue une de mes meilleures amies, ma confidente: celle qui arrive à me remettre les idées en place quand j'en ai besoin..

[cici]

Oui alors bon le lycée ça remonte a pas mal de temps

tu m'étonnes..........................................

moi j'avais pas d'amies au college et lycée alors...

[Visaya]

Cicilette la mal aimée!

D'accord avec Gé; c'est en quelque sorte mes premières histoires d'amour, du moins je pense qu'elles m'ont construit pour la suite.
L'une de ces filles quand je lui ai dit que j'étais homo m'a dit qu'elle l'avait su, deviné, bien avant que moi même je le comprenne. Ce qui implique qu'en me laissant avoir ces gestes tendres envers elle (alors que la considérais en quelque sorte comme ma grande soeur car elle était un chouïa plus vieille et mature), elle savait plus ou moins où on allait, même si ça n'a jamais été plus loin que des gestes et des déclarations très tendres. Des années plus tard, elle m'a révélé également qu'elle enviait les filles avec qui je sortais car elle me trouvait si jolie, que j'avais la peau si douce... 8)
Sans doute que elle et les autres filles avec qui j'ai eu ces amitiés ambigües étaient elles même pas si hétéros que ça. Du genre hétéros détournables en s'y prenant bien, je sais pas.
Bon après je suis persuadée que beaucoup de personnes sont détournables (pour une relation, pas pour la vie) de leur nature profonde si elle rencontre la bonne personne, mais ça n'appartient qu'à moi bien sûr.

[Saralya]

Alors moi mes années collèges sont passées mais mes années lycées je suis en pleins dedans et pfffiou c'est dur, enfin bref.

Personnellement des relations ambigues avec des hétérottes j'ai du en avoir quelques unes mais je ne sais pas si je peux vraiment dire que je suis heureuse d'avoir connu de si proches amitiés, parce que franchement sur le coup ok c'était super génial ...etc, mais au fond de moi, je pense que j'étais toujours la à esperer quelque chose de plus, quelque chose qu'elles ne pouvaient visiblement pas me donner.

Après, il faut dire que je n'ai jamais réellement dit ouvertement ce que je ressentais. Alors j'avais l'impression qu'au fond tout n'était qu'un gros mensonge et au final je préfèrais toujours m'éloigner parce que je ne pouvais pas continuer ainsi. Et puis je souffrais plus qu'autre chose alors pendant longtemps j'ai été très distante vis à vis des filles, pour me protéger sans doute, et en grandissant, à partir du lycée plus précisemment, il y a eu l'effet complètement inverse puisque je suis aujourd'hui beaucoup plus proche des filles que des garçons, enfin je dirais plutôt que ce sont les filles qui viennent me parler parce qu'à la limite moi je peux très bien rester dans mon coins...enfin je ne me plains pas non plus hein .

[La Noiraude]

Cicilette la mal aimée!

Mais vous vous connaissez ???

[fanfan]

coucou Visaya,

moi aussi ce topic m'intéresse. Je crois qu'on est toutes plus ou moins passées par là à un moment ou à un autre, que ce soit au collège, au lycée voir même après... c'est peut-être une manière de ne pas s'avouer les choses au départ, ou une manière d'avoir une relation privilégiée avec une amie même si la relation est chaste et sans conséquene amoureuse derrière...

Je me souviens d'une super super amie, que j'avais rencontrée en Angleterre, avec qui je correspondais, etc, etc. On se voyait rarement parce qu'on n'habitait pas dans la même ville et aussi pour d'autres raisons. A partir du moment où j'ai mis des mots sur cette amitié (je me posais plein de questions pour savoir ce qui la rendait plus intense que d'autres amitiés, justement) et ben j'ai préféré prendre mes distances. DEs années plus tard, c'est à dire le temps qu'il m'a fallu pour bien assumer mon homosexualité, je lui ai écrit une longue lettre pour lui expliquer ce qu'il m'avait pris de couper les ponts (et notamment cette peur que j'avais eu d'être homo et de l'être avec elle).

Sa réponse, par courrier, a été cinglante (mais méritée) : elle m'a dit qu'elle n'en avait rien à foutre de savoir que j'avais balisée parce que j'étais homo, que j'avais brisé toute vélléité d'amitié, qu'elle n'aurait plus jamais d'amie de "cette qualité"... Je n'ai jamais su si elle était homo ou pas, sa réponse m'a fait très mal, parce que je me suis rendue compte que j'avais mis de l'ambiguïté là ou, peut-être, elle n'en avait jamais vu, et que je lui avais fait du mal en pensant bien faire.

a partir de ce jour-là, les relations ambigües avec des filles, en particulier les hétéros, j'ai essayé d'éviter et je continue d'essayer d'éviter. Pas toujours évident...