Hum...

j'hallucine.
La musique c'est ma vie. J'ai eu un groupe de musique au collège avec ma sœur et sa meilleur amie. On s'est beaucoup investies. On a fait quelques concerts à Paris, c'était sympa. Ma sœur n'a pas le temps de jouer de la musique maintenant qu'elle est à l'université. Et l'autre fille est partie faire des études à l'étranger. Et moi j'avais envie de recommencer un groupe.
C'est alors que je vois une affiche au lycée " deux guitaristes cherchent batteurs, bassistes, chanteurs". Un vrai cadeau tombé du ciel. Je prends contacte avec ces deux élèves de secondes (je suis en première). On se rencontre avec les autres ayant répondus à l'annonce. Le courant passe bien. Ils sont super motivés et comptent sur mon expérience pour progresser. Moi je ressors de là vivante, enchantée mais pas trop quand même. Faut pas s'emballer, ça ne fait que commencer. On s'est mis d'accord sur une date. Le samedi ou le dimanche chez moi. Deux heures par semaines. Pourquoi chez moi? Parce que, ayant déjà eu un groupe, j'ai une salle réservée pour la pratique de la musique en groupe. Amplis, batterie, micros...
J'en parle à mes parents qui s'opposent violemment.
En réalité, c'est ma mère qui s'oppose. Ses raisons ne tiennent pas la route. Je laisse du temps s'écouler. J'ai réessayé hier. Toujours aucune réponse laissant percevoir une quelconque possibilité. Je ne me sens pas de taille, alors j’appelle ma grande sœur à la rescousse. De retour chez moi pour le week end, elle en parle à ma mère. Et là, j'apprends la vraie raison de son refus.
"Elle ne veut pas dépasser la frontière prof-élève." Comment ça ? Les gars sont même pas ses élèves! "Non mais ils ont sûrement des potes qui l'ont." Et alors? " Ben elle veut pas qu'il leur dise "on est allés chez Mme ..." Mais c'est n'importe quoi! "Elle n'a pas aimé que tu imposes la séparation prof - élèves avec J. ( ma meilleur amie qui l'a en prof), du coup elle fait pareil avec toi."
On a convenu avec ma mère qu'elle ne me parlerai pas de sa classe de 1ère et encore moins de ma meilleur amie. Pour qu'elle respecte cette règle j'ai eu le droit à des " mais on n'aura plus rien à se dire!" " je préfère ça que tu me parles de J". Je me souviens que ma mère n'a pas supporté que je mette des limites entre son métier et ma meilleur amie. D'ailleurs, quelques fois elle m'en parle et je la stoppe nette.
D'après ma sœur, sa réaction excessive viendrait du fait qu'elle n'ai pas digérée cette séparation antérieure entre son métier et son rôle de mère. Et qu'a la moindre occasion, elle me le fait payer.
Je ne sais pas si c'est vrai mais en tout cela me bride fortement. Mes hobbies sont restreints à cause de ma mère. Je sais très bien que les choses auraient été tellement différentes si elle n'était pas prof au niveau seconde, et plus généralement, dans mon lycée. Je ne me rendais que partiellement compte de l'impacte de sa présence dans mon lycée sur ma vie. Et maintenant que l'on m'enlève la chose qui me rend vivante, j'en perçois touts les aspects, à mon plus grand damn. C'est comme si on m'écorchait vive.
Je suppose que c'était déstiné à être ainsi. Je n'étais pas faite pour avoir les libertés d'une personne vivant sa propre vie sans que sa mère soit présente, jusque dans son milieu scolaire.