harcèlement scolaire

[Tiobb]

En vous lisant, je tiens néanmoins à minimiser certaines choses..

Autant je ne remets aucunement en question vos vies et ce que vous avez vécu.. Autant, j'alerte sur le fait qu'il ne faudrait pas confondre harcèlement et par dérive mauvais traitement avec ce que beaucoup d'entre nous ont vécu pendant la période du collège..

Sincèrement, cette période est la pire de toutes: quasimment personne n'a vécu cette période avec délice.. Déjà, ce sont les 4 ans les plus violents de part l'évolution: on passe de l'âge d'enfant à celui d'ado et jeune adulte avec tout ce que ça entraine en terme d'hormones et compagnie.. C'est une période difficile de jugement où chaque personne doit appartenir à un "groupe" et un coup sur deux, si t'es dans un groupe, c'est pas le bon évidemment!!
Enfin bref, juste pour dire que la période collège, c'est la pas la meilleure période et il peut y avoir almagame..

Après je sais aussi que des personnes qui ont subi une certaine forme de harcèlement ont su aussi se servir de cette période pour s'en sortir plus fort, plus puissant avec pour leitmotiv le fait de pouvoir écraser non pas par la force mais par la carrière ou les études ceux qui les ont brimé à cette époque, mais il faut avoir il est vrai une grande force de caractère au fond de soi pour arriver à ça..

une fois de plus, je suis d'accord avec ce que tu dit...

On ne vit pas toujours comme on le voudrait, mais c'est ça qui met du piment dans la vie:

Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort...

[luluth]

J'ai connu, en 3e et 4e, la solitude, les brimades, les insultes, les humiliations, une violence verbale plus que physique mais quotidienne, intrusive, difficile à fuir, et dont la prévisibilité générait une grande angoisse en dehors du collège. Cette période de ma vie m'a marqué au fer rouge, elle a façonné ma sensibilité, mon rapport aux autres, mon rapport au temps. En cela elle a sans doute favorisé un certain épanouissement intellectuel.

L'ironie a voulu que je travaillasse un beau jour au collège, et que tout commençât par une belle année 2013-2014 où le ministère avait décidé de brandir un glaive nouveau contre le harcèlement scolaire (le slogan "le respect ça change l'école" avait fait long feu...). Fort de ce soutien émané des hauteurs, travaillé par mon propre passé, je pris le parti de me faire le défenseur de la veuve et de l'orphelin des cours de récré. Je serais vigilant, ferme, sans pitié. Quelle ne fut pas ma désillusion ! Repérant en cours d'années trois gamins perpétuellement moqués et mis au ban de la société pubère, je décidai, ni une ni deux, d'en parler au CPE, lequel me tint à peu près ce langage : "Mais vous savez, M. Luluth, bien souvent, les harcelés sont eux-mêmes des harceleurs !" - et je compris que personne ne ferait rien de ce côté-là du collège. Qu'à cela ne tienne ! J'allai voir la direction : "Mais vous savez, M. Luluth, bien souvent, les harceleurs, ce sont aussi des harcelés !" Légèrement dégoûté par l'évidente aporie, je me contentai quelques temps de punir et coller à tout va. Mais quand vint l'heure du conseil de classe, je ne pus résister et révélai devant professeurs, parents, CPE et principale le scandale que je savais. Il y eut alors bien du harceleur harcelé, bien du harcelé harceleur, mais je tins bon. Il faut dire cependant que la résistance ne me sied guère, qu'elle tend à me rendre virulent, que cela ne manqua pas, et que je fis pleurer de vexation une mienne collègue qui me détestait depuis le début. Bilan des courses : un professeur plein de bonnes intentions convoqué par le principal, parce qu'il avait fait pleurer sa collège, signe manifeste de mauvaises relations (harcèlement ? ) tout à fait nuisibles au bon fonctionnement du collège, n'est-ce pas. Et pour les gamins, rien : "Car vous savez, M. Luluth, la sanction, ce n'est jamais la solution ! Passez-leurs des vidéos du ministère !"

Si. Un beau jour, l'un des trois gamins décida de faire du mal à son tour. Il fit circuler un papier diffamatoire révélant l'homosexualité prétendue de l'un de ses camarades. Il fut exclu trois jours. On nota que les éléments du papier reprenaient ceux d'une petite vidéo du ministère à propos des égards que l'on doit à ses camarades homosexuels, et qu'avait diffusée quelques jours plus tôt le professeur d'histoire.

[Norma]

Luluth, cette histoire est particulièrement édifiante, et me laisse en bouce un goût amer.

Kennedy, j'ai envie de plussoiyer à tout va ton message, tu décris très bien une situation assez similaire à celle par laquelle je suis passée, et tu en parles vachement bien.

tu parles de traces ça ce concrétise comment?

Dans mon histoire personnelle, pour une partie (comme Kennedy) ça a fait de moi une parfaite victime de pervers narcissique fut un temps. Je sais que c'est lié, j'avais tellement pris l'habitude de croire que j'étais une merde et que les autres étaient tous mieux que moi, et tellement prit l'habitude d'être isolée (en pensant que je le méritais par mon anomalie, ma monstruosité) que je ne me révoltait pas quand on me "descendait" et aurait fait n'importe quoi et subit n'importe quoi pour avoir droit à une attention particulière venant de quelqu'un de "populaire".

Le deuxième effet kiss kool, c'est que ça m'a volé une partie de mon enfance. Quand les gens autour de moi parlent de leur enfance, de tel jeu, de tel goûté d'anniversaire, de telle partie de foot avec des amis ou film au cinéma ou boom ou classe verte, je n'ai rien d'autre à opposer qu'un immense silence gêné. Je n'ai rien vécu de ça. Je n'étais invitée à aucun goûté d'anniversaire, et je passais mon temps dans la court non pas à jouer à l'élastique (il faut être trois pour ça), mais à être seule dans un coin en essayant d'éviter de me faire voler mon sac/ma trousse/mon bonnet (vous savez quand deux plus grand vole un objet à un autre gosse pour se l'envoyer de l'un à l'autre au dessus de sa tête sans qu'il ne puisse le rattraper ?) puis j'allais me ranger quand ça sonnait, en dernier de la file puisque que personne ne voulait se mettre en rang avec moi. On ne raconte pas ce genre de souvenirs d'enfance aux soirées.

Et le troisième effet kiss kool, c'est que je pars constamment du principe que les gens par défaut ne m'aiment pas. me trouvent grosse laide et agaçante. Ca m'a poursuivie toute ma vie amoureuse : impossible de draguer quand on ne réussit pas à voir que quelqu'un pourrait être intéressée à nous, impossible d'aborder quelqu'un en partant du principe qu'on est dépourvu d'attrait. Mes aventures amoureuses ont donc principalement été éthyliques.

Je m'en remet de tout ça, mais je ne peux pas ignorer que ça a eu une grosse influence sur ma vie. Dont surement encore beaucoup de détails qui en l'instant ne me viennent pas. Peut-être aussi un côté trop sarcastique... j'ai du mal à concevoir que c'était "normal" de m'envoyer constamment à la gueule vannes méchantes, moqueries, insultes, et que quand moi je fais une remarque un tantinet corrosive les chevaliers blancs débarquent pour m'expliquer à quel point je suis méchante. J'ai un peu du mal à comprendre le curseur.

[TheEchelon]

Il faut que je vous dise, tous vos témoignages me touchent. Mais vraiment. J'espère qu'aujourd'hui vous allez mieux.

J'ai eu la chance de ne jamais m'être fait harcelée, des chamailleries peut être au primaire mais rien de bien méchant.Je suis choquée de voir la cruauté des enfants/adolescents. Personne ne devrait avoir à subir ça. Et le pire ce sont tous ceux qui ferment les yeux. Quelqu'un ayant un minimum d'empathie n'ignorerait pas quelqu'un de seul. Je ne peux pas accepter tout ce mal.
Je suis actuellement au lycée et personne n'est vraiment harcelé comme les témoignages décrits en haut. En fait, même si c'est pour rire, les moqueurs sont rapidements réprimandés par les autres élèves qui disent "Arrêtent ça ne se fait pas!" Même si personne n'est jamais vraiment méchant.
d'après vos témoignages, cela vous paraissait normal à l'époque. Je ne peux que me révolter en criant que c'est tout sauf normal et que vous n'avez pas mérité ce qui vous est arrivé. Je pense que c'est ce que je veux dire à tous ceux actuellement qui se font harceler. Je n'en connais pas, mais je veux quand même le dire. Ça n'a rien de normal.

En tout cas, je ne peux que vous souhaiter bonheur dans cette vie qui vous a laissé sans défense.

[Eustache]

Moi aussi je lis et je me dis que j'ai globalement eu de la chance. Mis à part mon année de 5e où je suis tombé dans la classe regroupant tous les cas sociaux du département où j'ai carrément douillé, et deux-trois trucs assez méchants (mais répartis sur toute ma scolarité), j'ai eu une enfance relativement tranquille... du coup je ne peux que louer ceux qui ont surmonté cette période difficile et ceux qui en ont fait une force !

[Aria]

Soit dit en passant, il y a toujours dispo en replay gratuit sur pluzz le docu Souffre-douleurs, ils se manifestent jusque début mars. Avec témoignages d'ado harcelés et de parents. Assez dur mais très parlant...

Pour ma part j'ai plutôt eu des soucis au lycée et en études supérieures, merci au sexisme...

[Paulette]

On ne vit pas toujours comme on le voudrait, mais c'est ça qui met du piment dans la vie:

Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort...

Ou pas. J'ai du mal avec ce genre de concept de ce type. Y'a plein d'expériences dont on pourrait se passer,
et qui ne rendent pas plus forts... et si on n'a pas d'emprise sur certaines choses (maladies, décès, abus sexuels et j'en passe), je ne vois pas pourquoi certains devraient subir des choses que l'on pourrait éviter. Y'a assez de raisons de souffrir par ailleurs.

Et pour le piment ... super. Quand tu as un ado suicidaire devant toi, tu ne te dis pas qu'il met de l'animation dans sa vie....

[Paulette]

Soit dit en passant, il y a toujours dispo en replay gratuit sur pluzz le docu Souffre-douleurs, ils se manifestent jusque début mars. Avec témoignages d'ado harcelés et de parents. Assez dur mais très parlant...

Oui, et qui a été vu par pas mal d'ados, ce qui a l'avantage d'ouvrir une discussion.

[Sarablue]

Moi ça a commencé en primaire. Par les autres enfants, par leurs parents.
Les instits ne disaient rien. En CM1 et CM2 l'instit (qui était la même) s'y est même mise aussi.
Parents pauvres, père âgé, vêtements non conformes...Tout était bon.
Après, la puberté qui fait grandir trop vite et qui crée un motif supplémentaire de railleries.
Changement d'école en cours d'année. Passage dans le privé.
Encore pire. Le règne du fric qui crée l'ostracisme. Harcèlement de la part des élèves, de la part des profs...
Envie de mourir.
Echec scolaire. Redoublement. Changement de collège.
Heureusement ça a pris fin à ce moment là.

20 ans plus tard, ça laisse des traces. Forcément. J'ai quand même une sacrée résilience je crois. Mais par contre, le pardon : non.
En parlant avec une copine de primaire de tout ce que j'ai subi avec nos "copines de classe", elle m'a dit : "c'étaient des enfants!" ... Et moi, j'étais quoi?
Donc, je ne pardonne à personne. Enfants, adultes. Enseignants, parents. Rien.
Qu'ils aillent tous crever

Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort...
J'aurais dû me dire ça quand j'avalais des cachets moi tiens.

[yellowthing]

Mais bien évidemment ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort...

Ils doivent être vachement fort les gens dans les cliniques psychiatrique... ça doit être pour ça qu'on les attache.


Voilà, voilà.
Je passais juste pour dire que je n'aime pas cette expression.

Perso pas de harcèlement scolaire pour moi.
Peut être des légères maltraitances parfois, mais pas plus qu'un gamin lambda.