ils aiment tous parler d’eux, ils adorent parler d’eux.
il y a fort à parier que si nous nous rencontrions toi ne disant rien, il y aurait peu d'échange de parole.
j'aime cette généralisation : l'humanité est ainsi. Elle est telle que je la vois et telle que je la décris.
elle est surement ainsi pour toi, elle diffère pour les autres. chacun ne possède que ce qu'il désire voir de l'humanité. Personnellement la mienne ne ressemble pas à la tienne. je croise peu de gens qui désirent frivolement me jetter leur existence au visage, et qui le font de surcroit sans retenue. désisrerais-tu cependant une humanité ainsi faite que personne ne t'adresse la parole?
l'humain lui est ainsi fait qu'il prend plaisir à l'échange futile de choses sans importances, juste pour s'entendre babiller et faire fuir la sollitude...
« Chacun ne possède que ce qu'il désire voir de l'humanité », comme cette phrase peut sembler juste. Mais sais t’on réellement ce que l’on désire ? Et si je pouvais combler tout mes désires serais-je satisfaisait, heureux ?
L’idée que je développe selon laquelle tout le monde adore parler de soi est généraliste j’en conviens. Il serait plus juste de dire tout le monde désire profondément que l’on parle de lui puisque tout au long de sa vie il n’est question que d’une seule personne soi-même.
Inconsciemment je désirerais parler de moi ou plus exactement je désirerais être écouté, être le centre de l’univers de celui qui écoute. Mais ma personnalité, mes névroses, mes peurs m’interdisent de le faire et aggrave ma souffrance. Cependant je dois continuer à fonctionner et pour éviter de parler de moi je fais parler les autres ainsi je ne risque rien.
ben au moins maintenant tu le sais, celà étant je crois qu'ici tu es un peu dans le sens de la rédemption! tu parles un peu de toi, hein, quand je m'adresse à toi je n'ai pas le sentiment de parler à un illustre inconnu! et nul ne t'es semblable dans ma mémoire! pas de panique!!
donc puisque tu le sais, hé bien poursuis ton petit bonhomme de chemin, va! toi n'est pas un sujet plus anodin qu'un autre ni moins interessant. ceux qui voudront prendront le train!
et pour être encore une fois bien pragmatique et réductrice, je dirais ceci : ne pourrions-nous (nous au sens générique, toi et moi, mais tout autant toi et un autre, moi et un autre, ou encore deux autres) pas passer des moments de silence ensemble? La communication doit-elle toujours passer par la parole? Le silence partagé est une belle preuve de complicité, plus difficile à faire exister que les paroles pour remplir l'espace et le temps.
Les gens moroses ou peu protés à parler ne m'ont jamais rebutée, et j'avoue par contre avoir plaisir à les voir enfin s'ouvrir et communiquer.
Mais je ne suis pas naïve non plus, je sais qu'une bonne partie de la communication sociale passe d'abord par la parole.
Y aurait-il aussi quelque chose du genre de ceci, dans ton silence? "je suis trop fier de ce que je suis pour m'engager dans la parole si elle n'est pas immédiatement intéressante et enrichissante"?
Mon psy me frustre ! Il m’énerve, j’ai l’impression qu’il n’écoute rien. Je suis impatient que les choses changent… Lui me dit qu’il faut que je lève mes inhibitions. Décidément je ne comprends rien à ce monde ! De toute façon il n’y a rien à comprendre, le monde est absurde. Ma psychonévrose est différente des autres voilà tout. Si je prenais une cuite et allais skater un hall d’hôtel pour finir au commissariat comme je l’ai déjà fait dans le passé ! Et puis histoire de pimenter les choses prendre un sac avec un ou deux accessoires sexuelle histoire d’avoir le plaisir de torturer psychologiquement un peut les flics avec mes réponses ou mes questions. Et puis je balance son nom histoire de lui faire passer le message « Je suis un con, je n’assume pas ma sexualité et je ne tolère plus cet état de fait ! ».
Je vais être dure avec toi : t'as plus l'âge de manifester ta rage de cette façon. Sérieusement. N'augmente pas ton mal-être en faisant n'importe quoi. Surtout que tu n'es pas n'importe quoi, tu es un type bien qui a beaucoup de mal à s'en rendre compte, et encore plus ce soir que d'habitude.
Essaie de voir pourquoi ton psy te fait enrager de telle façon, il a sans doute une idée derrière la tête, tu as plus d'éléments que moi pour savoir vers où il veut t'amener. Ou plutôt, par quels chemins il considère que tu dois passer pour te sentir mieux.
Je t'embrasse, une marque d'affection pour te dire que tu comptes.
iorini
"silence" est dans le titre du topic, FiLament. Mais je te remercie de me relire de façon critique. D'ailleurs je me demande en effet où j'ai été chercher mes conclusions, celles que je n'aurais pas dû mettre, exact. j'ai sans doute voulu amorcer des cheminements, mais pourquoi ceux-là?
Sinon, sur ton premier post, FiLament, je suis bien évidemment entièrement d'accord.
Deckard, tu sais que je suis avec toi, même maladroitement.
iorini
Dernière modification par iorini le mer. oct. 04, 2006 8:54 pm, modifié 1 fois.
Avoir un tempérament morose n'est pas une fatalité ! ça peut être reposant d'etre avec quelqu'un qui parle peu mais bien. Est-ce que le problème est que tu n'es pas enclin à discuter ou est-ce que tu n'arrive pas à discuter ?
Les choses simples sont les meilleures, c'est bien de réflechir, d'analyser, de philosopher... mais pas trop ! il y a toujours un juste milieu, encore faut-il le trouver. Tu arrives quand même à profiter d'un joli couché de soleil, ou d'un magnifique ciel étoilé ? Ne t'interroges pas sur la distance qu'il y a entre les étoiles et toi, savoure simplement la beauté !
Et courage !