Votre mort
Comment voulez vous préparez les gens, votre famille, vos amis à votre mort ?chouanne a écrit :cela me permettrai de préparer les miens à mon départ
Bien sûr, ils seront au courant que vous allez mourir et donc ne seront pas surpris le cas échéant. Mais ça s'arrète là à mon avis.
Une fois, j'ai discuté avec ma mère qui bosse dans un service d'oncologie ( cancer et tutti quanti pour faire simple ). Elle a annoncé à beaucoup de famille que le proche hospitalisé ne s'en sortirait pas ou même qu'il était décédé. Et elle m'a répété que même s'ils le savaient déjà ( parce que quand quelqu'un a un cancer, on pense forcément à cette possibilité), se prendre ça en pleine face, on n'y est jamais préparé. Et j'ai une légère tendance à penser comme elle.

Je ne veux absolument pas le savoir. 
Quel est l'intérêt, à part se parasiter l'esprit d'autant plus ? Le grésillement de nos pensées est déjà bien assez compliqué comme ça, pour ajouter comme moteur supplémentaire de nos actes la connaissance des modalités de sa propre mort ...
Non, je ne veux pas connaître le futur, je ne veux pas m'amuser à influer la flèche du temps avec ça. La vie est déjà bien assez compliquée comme ça

Quel est l'intérêt, à part se parasiter l'esprit d'autant plus ? Le grésillement de nos pensées est déjà bien assez compliqué comme ça, pour ajouter comme moteur supplémentaire de nos actes la connaissance des modalités de sa propre mort ...
Non, je ne veux pas connaître le futur, je ne veux pas m'amuser à influer la flèche du temps avec ça. La vie est déjà bien assez compliquée comme ça

Je plussoie fortement Zü.
Et je voudrais rajouter que la connaissance de la date de sa mort est assez inhibiteur, comme certains l'ont déjà fait remarquer. Tout ceux qui ont dit vouloir savoir quand ils vont mourir l'ont justifié par le fait qu'ils pourront profiter (au sens "jouir") de la vie. Ce qui est assez limitée, comme vision, à mon avis.
Le fait de savoir que l'on va mourir, à un moment indéfini, induit une limite. Et cette limite, pour pouvoir s'en affranchir, on doit la transgresser, par le projet, la projection sur la longue durée, qui perd tout son sens si on sait exactement quand on va mourir. Vous avez peur d'avoir des regrets au moment de mourir. Mais des regrets, vous en aurez de vous être retenus de vous lancer dans un projet parce que la connaissance de la date de votre mort vous aura montré que c'était inutile. Il vaut mieux agir en ne sachant pas si le projet aboutira ou pas que ne rien faire à cause d'une connaissance envahissante, voire sclérosante.
De plus, le fait de savoir la date de sa mort rend le temps pesant alors que l'homme libre de cette connaissance le redéfinit à la mesure de l'intensité des moments vécus. "Le fait d'avoir vécu un instant éphémère peut être éternel" (Jankélévitch, La mort). C'est à dire que la possibilité de mourir demain (et le connaissance de cette possibilité) permet de mieux goûter tous les instants de la vie. Chose que ne permet pas la connaissance du temps qui nous est imparti. Je voudrais juste citer un poème de Prévert, intitulé Le Jardin :
Des milliers et des milliers d’années
Ne sauraient suffire
Pour dire
La petite seconde d’éternité
Où tu m’as embrassé
Où je t’ai embrassé
Un matin dans la lumière de l’hiver
On apprécie mieux ces instants d'éternité quand on ne sait pas quand on va mourir. La connaissance de la date de sa mort ne donne ce caractère quasi-magique à chaque événement qu'à la fin de sa vie (je t'embrasse maintenant, mais une multitute va suivre, alors ça n'a rien d'exceptionnel), alors que l'ignorant a la capacité de les apprécier à tout moment, étant donné que ça pourrait être le dernier. Ce qui est un avantage majeur, de mon point de vue ...
Et je voudrais rajouter que la connaissance de la date de sa mort est assez inhibiteur, comme certains l'ont déjà fait remarquer. Tout ceux qui ont dit vouloir savoir quand ils vont mourir l'ont justifié par le fait qu'ils pourront profiter (au sens "jouir") de la vie. Ce qui est assez limitée, comme vision, à mon avis.
Le fait de savoir que l'on va mourir, à un moment indéfini, induit une limite. Et cette limite, pour pouvoir s'en affranchir, on doit la transgresser, par le projet, la projection sur la longue durée, qui perd tout son sens si on sait exactement quand on va mourir. Vous avez peur d'avoir des regrets au moment de mourir. Mais des regrets, vous en aurez de vous être retenus de vous lancer dans un projet parce que la connaissance de la date de votre mort vous aura montré que c'était inutile. Il vaut mieux agir en ne sachant pas si le projet aboutira ou pas que ne rien faire à cause d'une connaissance envahissante, voire sclérosante.
De plus, le fait de savoir la date de sa mort rend le temps pesant alors que l'homme libre de cette connaissance le redéfinit à la mesure de l'intensité des moments vécus. "Le fait d'avoir vécu un instant éphémère peut être éternel" (Jankélévitch, La mort). C'est à dire que la possibilité de mourir demain (et le connaissance de cette possibilité) permet de mieux goûter tous les instants de la vie. Chose que ne permet pas la connaissance du temps qui nous est imparti. Je voudrais juste citer un poème de Prévert, intitulé Le Jardin :
Des milliers et des milliers d’années
Ne sauraient suffire
Pour dire
La petite seconde d’éternité
Où tu m’as embrassé
Où je t’ai embrassé
Un matin dans la lumière de l’hiver
On apprécie mieux ces instants d'éternité quand on ne sait pas quand on va mourir. La connaissance de la date de sa mort ne donne ce caractère quasi-magique à chaque événement qu'à la fin de sa vie (je t'embrasse maintenant, mais une multitute va suivre, alors ça n'a rien d'exceptionnel), alors que l'ignorant a la capacité de les apprécier à tout moment, étant donné que ça pourrait être le dernier. Ce qui est un avantage majeur, de mon point de vue ...
Dernière modification par Kefka le mar. févr. 03, 2009 9:31 pm, modifié 1 fois.
+1Zünisch a écrit :Comment voulez vous préparez les gens, votre famille, vos amis à votre mort ?chouanne a écrit :cela me permettrai de préparer les miens à mon départ
Bien sûr, ils seront au courant que vous allez mourir et donc ne seront pas surpris le cas échéant. Mais ça s'arrète là à mon avis.
Une fois, j'ai discuté avec ma mère qui bosse dans un service d'oncologie ( cancer et tutti quanti pour faire simple ). Elle a annoncé à beaucoup de famille que le proche hospitalisé ne s'en sortirait pas ou même qu'il était décédé. Et elle m'a répété que même s'ils le savaient déjà ( parce que quand quelqu'un a un cancer, on pense forcément à cette possibilité), se prendre ça en pleine face, on n'y est jamais préparé. Et j'ai une légère tendance à penser comme elle.
On sait tous que nos proches vont mourir un jour ou l'autre, qu'ils soient atteints d'une maladie ou non. Mais on vit dans une sorte de déni dont on sort brutalement lorsque l'on apprend la mort d'un être cher. Donc je pense que, fatalement, on n'est jamais préparé à la mort, aussi imminente soit elle, d'une personne.
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Enfait dans l'ensemble je suis plutôt d'accord avec tout mais bon, je suis toujours du même avi.
Après ça doit dépendre de la manière dont les gens apréhendent la mort. Personnellement j'adore la vie et tout, mais si je meurs, ben je meurs quoi ! J'aurai pas le temps de me dire "eeeh merde j'suis morte". Je pense pas que de savoir que je vais mourir tel ou tel jour changera quelque chose. Ou justement, je serai plus sereine vu que je sais à quel moment ça arrivera. ( Plus de stress en prenant l'avion, le bateau, etc. Joie !)
Et puis, faut pas confondre "connaître sa date de mort" et "savoir qu'on va mourir demain". Fin' j'veux dire qu'on pourra quand même faire des projets à long terme etc, c'est juste qu'on saura peut-être mieux quand s'y prendre. Puis savoir que c'est la dernière fois qu'on fait telle ou telle chose doit apporter des sensations assez fortes. Si on ne sait pas qu'on va mourir (en admettant que ce soit bientôt), on fera cette chose en se disant qu'on pourra le refaire, donc rien de bien spécial.
C'est comme si vous avez prévu de partir en vacances mais qu'on vous dit la veille qu'il faut que vous retourniez en cours/au boulot.
Tant qu'à faire je préfère connaître la date de reprise des cours et être partie en vacances avant que de regretter de ne pas l'avoir fait du tout.
Oulala, je compare la mort à la reprise des cours... Je vais me coucher.
Après ça doit dépendre de la manière dont les gens apréhendent la mort. Personnellement j'adore la vie et tout, mais si je meurs, ben je meurs quoi ! J'aurai pas le temps de me dire "eeeh merde j'suis morte". Je pense pas que de savoir que je vais mourir tel ou tel jour changera quelque chose. Ou justement, je serai plus sereine vu que je sais à quel moment ça arrivera. ( Plus de stress en prenant l'avion, le bateau, etc. Joie !)
Et puis, faut pas confondre "connaître sa date de mort" et "savoir qu'on va mourir demain". Fin' j'veux dire qu'on pourra quand même faire des projets à long terme etc, c'est juste qu'on saura peut-être mieux quand s'y prendre. Puis savoir que c'est la dernière fois qu'on fait telle ou telle chose doit apporter des sensations assez fortes. Si on ne sait pas qu'on va mourir (en admettant que ce soit bientôt), on fera cette chose en se disant qu'on pourra le refaire, donc rien de bien spécial.
C'est comme si vous avez prévu de partir en vacances mais qu'on vous dit la veille qu'il faut que vous retourniez en cours/au boulot.
Tant qu'à faire je préfère connaître la date de reprise des cours et être partie en vacances avant que de regretter de ne pas l'avoir fait du tout.
Oulala, je compare la mort à la reprise des cours... Je vais me coucher.
tout dépend aussi de nos rapports avec la mort,en ce qui me concerne elle ne me fait pas peur pour l'avoir sollicitée à trois reprises!!et si je savais ma date de péremption sur cette terre disons en exemple le 10 novembre 2010 à 22h et bien je ferai tout ce que je n'aurai pas osé faire auparavant!je profiterai de chaque instant avec beaucoup plus d'intensité parce que j'ai un temps donné!or si je me dis oui je vais mourrir mais j'ignore la date et bien je fais comme actuellement je vis point ,en faisant des projets certes ,la vie n'est pas dénuée de charme heureusement ,mais on reporte bien souvent des choses dans le temps car manque de motivation,de moyens ou de temps tout simplement!maintenant cette pensée est mienne donc chacun à sa façon de voir les choses ,ce qui diversifie un peu le dialogue!
en ce qui concerne le fait que l'on est jamais prêt à perdre un être cher,hélas il faut se faire à l'idée qu'à tout moment la mort peut frapper!perso j'ai subi une IMG en 1998 ,alors que mon bébé avait 10 semaines ,la veille je voyais encore son coeur battre à l'echographie et le lendemain matin je savais qu'il serait mort et bien je l'ai mal pris oui mais pas sur le fait qu'il allait mourrir,c'est comme ça on y peut rien,je m'en suis voulu d'avoir donné la mort en quelque sorte,j'aurai préféré laisser dame nature finir son oeuvre seule sans me sentir responsable même si les medecins savaient qu'il n'y avait pas d'autres alternatives que de faire cette IMG!donc je savais à quelle heure mon bébé allait mourrir,j'avais le temps de me préparer au fait que ce bébé ne grandirait pas en moi jusqu'au bout comme une grossesse normale,j'ai même prolongé ce délai car au bout de 4 semaines on savait déjà qu'il avait un problème grave,mais j'ai voulu attendre un peu, pousser la date fatidique mais je savais fort bien que le dénouement de ma grossesse serait la mort !!
voilà ma pensée qui n'engage que moi bien entendu!
bonne journée à toutes et tous!
en ce qui concerne le fait que l'on est jamais prêt à perdre un être cher,hélas il faut se faire à l'idée qu'à tout moment la mort peut frapper!perso j'ai subi une IMG en 1998 ,alors que mon bébé avait 10 semaines ,la veille je voyais encore son coeur battre à l'echographie et le lendemain matin je savais qu'il serait mort et bien je l'ai mal pris oui mais pas sur le fait qu'il allait mourrir,c'est comme ça on y peut rien,je m'en suis voulu d'avoir donné la mort en quelque sorte,j'aurai préféré laisser dame nature finir son oeuvre seule sans me sentir responsable même si les medecins savaient qu'il n'y avait pas d'autres alternatives que de faire cette IMG!donc je savais à quelle heure mon bébé allait mourrir,j'avais le temps de me préparer au fait que ce bébé ne grandirait pas en moi jusqu'au bout comme une grossesse normale,j'ai même prolongé ce délai car au bout de 4 semaines on savait déjà qu'il avait un problème grave,mais j'ai voulu attendre un peu, pousser la date fatidique mais je savais fort bien que le dénouement de ma grossesse serait la mort !!
voilà ma pensée qui n'engage que moi bien entendu!
bonne journée à toutes et tous!
Je ne comprenais pas alors j'ai tapé IMG dans google et ça m'a donné "indice de masse graisseuse" (entre autre)... Puis interruption MEDICALE de grossesse (je ne connaissais que le terme IVG).chouanne a écrit :tout dépend aussi de nos rapports avec la mort,en ce qui me concerne elle ne me fait pas peur pour l'avoir sollicitée à trois reprises!!et si je savais ma date de péremption sur cette terre disons en exemple le 10 novembre 2010 à 22h et bien je ferai tout ce que je n'aurai pas osé faire auparavant!je profiterai de chaque instant avec beaucoup plus d'intensité parce que j'ai un temps donné!or si je me dis oui je vais mourrir mais j'ignore la date et bien je fais comme actuellement je vis point ,en faisant des projets certes ,la vie n'est pas dénuée de charme heureusement ,mais on reporte bien souvent des choses dans le temps car manque de motivation,de moyens ou de temps tout simplement!maintenant cette pensée est mienne donc chacun à sa façon de voir les choses ,ce qui diversifie un peu le dialogue!
en ce qui concerne le fait que l'on est jamais prêt à perdre un être cher,hélas il faut se faire à l'idée qu'à tout moment la mort peut frapper!perso j'ai subi une IMG en 1998 ,alors que mon bébé avait 10 semaines ,la veille je voyais encore son coeur battre à l'echographie et le lendemain matin je savais qu'il serait mort et bien je l'ai mal pris oui mais pas sur le fait qu'il allait mourrir,c'est comme ça on y peut rien,je m'en suis voulu d'avoir donné la mort en quelque sorte,j'aurai préféré laisser dame nature finir son oeuvre seule sans me sentir responsable même si les medecins savaient qu'il n'y avait pas d'autres alternatives que de faire cette IMG!donc je savais à quelle heure mon bébé allait mourrir,j'avais le temps de me préparer au fait que ce bébé ne grandirait pas en moi jusqu'au bout comme une grossesse normale,j'ai même prolongé ce délai car au bout de 4 semaines on savait déjà qu'il avait un problème grave,mais j'ai voulu attendre un peu, pousser la date fatidique mais je savais fort bien que le dénouement de ma grossesse serait la mort !!
voilà ma pensée qui n'engage que moi bien entendu!
bonne journée à toutes et tous!
Je ne pense pas que ça va te consoler, mais sache qu'en Angleterre la limite légale est de 10 semaines (avant c'était 12!), donc je suppose qu'à ce stade de la grossesse, on ne peut pas encore parler de "bébé" mais juste de foetus.