Réflexions tirées de Cioran, du Dalaï Lama et de Richard Dawkins - oui c'est éclectique -
La vie n'a pas de sens (je ne suis pas suicidaire)
Re: La vie n'a pas de sens (je ne suis pas suicidaire)
Il n'y a pas plus de sens à notre existence qu'il n'y a de sens à l'existence d'une pierre. Il n'y a donc pas de sens positif ni négatif. Cependant, l'homme est un être sensible, qui peut être heureux ou malheureux. Il y a assurément des choses qui rendent heureux et d'autres malheureux. C'est assez difficile de trouver ce qui rend heureux ; il y a des écoles de pensées parfois contradictoires, mais c'est assez beau de chercher. Je crois que je suis sur une bonne piste en ce moment.
Réflexions tirées de Cioran, du Dalaï Lama et de Richard Dawkins - oui c'est éclectique -
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Re: La vie n'a pas de sens (je ne suis pas suicidaire)
La vie n'a aucun sens. Ce qu'un esprit un peu trop clair met assez vite en évidence.
A bien y regarder, ce n'est pas la question du sens qui nous motive - sinon comme ça, par jeu ; ou brusquement, par trop soudaine clarté.
C'est celui de la saveur.
Lorsque les pouvoirs de l'habitude s'habillent de vanité - ce peut être la proximité réelle ou non de la mort, un regard trop perçant sur la façon dont sont et fonctionnent le monde et les hommes, le vide terrible d'une relation aux choses ou à certains êtres qu'on trouve dans l'ennui - on perd un pu/beaucopu de notre possibilité de goûter à la saveur du monde ; et surgit la question du sens. Nous voilà cherchant hors de nous-même quelque chose envers quoi nous engager, ou qui nous soutiendrait mieux que le _vide_ réel que nous venons de percevoir, le sens aux abonnés absents.
C'est parfois plus subtil. La saveur des choses est gâché d'une insatisfaction. L'impression vient que... tout ceci, qui est vécu, n'est pas le dernier mot, qu'il y a encore un mot, un autre mot, plus fondamental, plus éclairant, derrière tout ça. Alors, on peut se prendre de religion, on cherche une révélation, ou, parfois, fragile, on succombe à l'emprise d'une secte.
Or ce qui vient à manquer, toujours et cruellement lorsque nous prend ce type d'inquiétude, c'est la saveur.
Saveur ; sagesse, sapience, savoir sont des mots dérivés de la même racine. La sagesse, dont on fait grand cas sans y faire trop d'effort ni plus savoir de quoi il retourne, la sagesse, c'est l'installation dans la saveur. Dans le plein de la saveur. On y mettra bien ce que l'on voudra, et les écoles de sagesse abondent. Mais avant toute chose c'est ce lieu de la la saveur, du goût et de la satiété qui l'accompagnent.
De ce que nous sommes des animaux, et des animaux sociaux, nous avons des goûts divers, et des modes différents de goûter aux choses. De ce que nous sommes des animaux apprenant, nous avons développé des techniques, multiples, d'enseignement du goût pour les choses. Tout cela est en lien plus ou moins fort avec la saveur.
Car la saveur elle-même, l'absolue saveur des choses, celle pour laquelle le goût même de la tristesse est un festin parfait sans différence d'avec celui du plaisir ou de la joie, la saveur est inimitable. Dès que l'on sait goûter au monde dans sa plénitude, la question du sens ne se pose plus, absolument plus.
Trouver la saveur. C'est tout.
Le reste est du bavardage.
(ce n'est pas mal de bavarder)
(la question ici n'est pas de "mal" ou de "bien")
(mais de jusqu'où l'on est prêt à aller pour que l'existence devienne... sapide)
A bien y regarder, ce n'est pas la question du sens qui nous motive - sinon comme ça, par jeu ; ou brusquement, par trop soudaine clarté.
C'est celui de la saveur.
Lorsque les pouvoirs de l'habitude s'habillent de vanité - ce peut être la proximité réelle ou non de la mort, un regard trop perçant sur la façon dont sont et fonctionnent le monde et les hommes, le vide terrible d'une relation aux choses ou à certains êtres qu'on trouve dans l'ennui - on perd un pu/beaucopu de notre possibilité de goûter à la saveur du monde ; et surgit la question du sens. Nous voilà cherchant hors de nous-même quelque chose envers quoi nous engager, ou qui nous soutiendrait mieux que le _vide_ réel que nous venons de percevoir, le sens aux abonnés absents.
C'est parfois plus subtil. La saveur des choses est gâché d'une insatisfaction. L'impression vient que... tout ceci, qui est vécu, n'est pas le dernier mot, qu'il y a encore un mot, un autre mot, plus fondamental, plus éclairant, derrière tout ça. Alors, on peut se prendre de religion, on cherche une révélation, ou, parfois, fragile, on succombe à l'emprise d'une secte.
Or ce qui vient à manquer, toujours et cruellement lorsque nous prend ce type d'inquiétude, c'est la saveur.
Saveur ; sagesse, sapience, savoir sont des mots dérivés de la même racine. La sagesse, dont on fait grand cas sans y faire trop d'effort ni plus savoir de quoi il retourne, la sagesse, c'est l'installation dans la saveur. Dans le plein de la saveur. On y mettra bien ce que l'on voudra, et les écoles de sagesse abondent. Mais avant toute chose c'est ce lieu de la la saveur, du goût et de la satiété qui l'accompagnent.
De ce que nous sommes des animaux, et des animaux sociaux, nous avons des goûts divers, et des modes différents de goûter aux choses. De ce que nous sommes des animaux apprenant, nous avons développé des techniques, multiples, d'enseignement du goût pour les choses. Tout cela est en lien plus ou moins fort avec la saveur.
Car la saveur elle-même, l'absolue saveur des choses, celle pour laquelle le goût même de la tristesse est un festin parfait sans différence d'avec celui du plaisir ou de la joie, la saveur est inimitable. Dès que l'on sait goûter au monde dans sa plénitude, la question du sens ne se pose plus, absolument plus.
Trouver la saveur. C'est tout.
Le reste est du bavardage.
(ce n'est pas mal de bavarder)
(la question ici n'est pas de "mal" ou de "bien")
(mais de jusqu'où l'on est prêt à aller pour que l'existence devienne... sapide)
Re: La vie n'a pas de sens (je ne suis pas suicidaire)
Kliban, la vie n'a pas de sens je m'en suis bien rendue compte, c'est d'ailleurs ce qui m'a poussée à poser ma question, quel sens donnez-vous à votre vie, et pas quel sens a la vie en général.
J'aime beaucoup ce que tu dis à propos de la saveur et de la sagesse. Ca me fait penser à André Comte-Sponville, dont je n'ai lu que "Le bonheur, désespérément".
En fait là tout de suite, je me rends compte, étant femme, que ma vision de la vie est fortement influencée par mes hormones.
Du coup, et comme je l'avais presque prédit, deux jours après les premiers messages je suis moins pessimiste que deux jours avant.
Néanmoins cette façon de voir ne me plaît pas des masses. Mais arriver à savourer la vie, dans ses hauts et dans ses bas, est assez difficile. Sinon on ne ferait pas tant de blabla autour du bonheur.
Trouver la saveur.
J'aime beaucoup ton message, décidément.
J'aime beaucoup ce que tu dis à propos de la saveur et de la sagesse. Ca me fait penser à André Comte-Sponville, dont je n'ai lu que "Le bonheur, désespérément".
En fait là tout de suite, je me rends compte, étant femme, que ma vision de la vie est fortement influencée par mes hormones.
Du coup, et comme je l'avais presque prédit, deux jours après les premiers messages je suis moins pessimiste que deux jours avant.
Néanmoins cette façon de voir ne me plaît pas des masses. Mais arriver à savourer la vie, dans ses hauts et dans ses bas, est assez difficile. Sinon on ne ferait pas tant de blabla autour du bonheur.
Trouver la saveur.
J'aime beaucoup ton message, décidément.