Le patriotisme
Aussi surprenant que cela puisse être, en tant que belge expatrié en France, je suis plutôt patriote. Mais pas patriote pour un pays, cela serait un non-sens (les belges ne connaissent pas la notion de fierté nationale et je ne me sens pas assez français pour être fier de la France, malgré que (oui c'était juste pour te faire hurler Guillaume) mes études et mon environnement social et culturel m'y poussent fortement).
Je me sens d'avantage "fier" d'être européen, bien qu'il ne s'agisse pas de fierté en tant que telle mais plutôt d'attachement aux idéaux sur lesquels s'est construite l'Europe et à ce qu'elle est et pourrait devenir. Il s'agit bien en cela d'une forme de patriotisme, en tant qu'idéologie. Je crois réellement à l'avenir de l'Europe et c'est quelque chose de vraiment important dans ma vie. Je me sens très concerné par les décisions du Conseil, du Parlement et de la CJCE, par exemple, et je suis de près l'actualité les concernant.
A contrario, cet attachement à l'Europe est purement intellectuel. Il est clair que je ne me battrai jamais pour autre chose que ma vie et que je ne sacrifierai jamais mon confort personnel à un idéal quelconque. Je suis bien trop égoiste pour cela. Je considère qu'il n'existe pas d'intérêt supérieur au mien (qui est le seul que je puisse concevoir réellement) et que le monde privé de mon existence est et sera toujours hors de mon champ de perception. L'ordre des priorités est donc évident. En cela, je ne suis pas un "vrai" patriote, je suppose.
En réalité, j'ai du mal à comprendre le cheminement intellectuel qui mène à la conclusion inverse. Ceux qui se sont ou vont se déclarer patriotes et prêts à se battre pour leur pays ou ses valeurs, pourriez vous indiquer vos motivations ? Croyez vous à un idéal supérieur qui aurait plus d'importance que votre existence ?
Je me sens d'avantage "fier" d'être européen, bien qu'il ne s'agisse pas de fierté en tant que telle mais plutôt d'attachement aux idéaux sur lesquels s'est construite l'Europe et à ce qu'elle est et pourrait devenir. Il s'agit bien en cela d'une forme de patriotisme, en tant qu'idéologie. Je crois réellement à l'avenir de l'Europe et c'est quelque chose de vraiment important dans ma vie. Je me sens très concerné par les décisions du Conseil, du Parlement et de la CJCE, par exemple, et je suis de près l'actualité les concernant.
A contrario, cet attachement à l'Europe est purement intellectuel. Il est clair que je ne me battrai jamais pour autre chose que ma vie et que je ne sacrifierai jamais mon confort personnel à un idéal quelconque. Je suis bien trop égoiste pour cela. Je considère qu'il n'existe pas d'intérêt supérieur au mien (qui est le seul que je puisse concevoir réellement) et que le monde privé de mon existence est et sera toujours hors de mon champ de perception. L'ordre des priorités est donc évident. En cela, je ne suis pas un "vrai" patriote, je suppose.
En réalité, j'ai du mal à comprendre le cheminement intellectuel qui mène à la conclusion inverse. Ceux qui se sont ou vont se déclarer patriotes et prêts à se battre pour leur pays ou ses valeurs, pourriez vous indiquer vos motivations ? Croyez vous à un idéal supérieur qui aurait plus d'importance que votre existence ?
Non mon existence prime avant tout.disto a écrit :En réalité, j'ai du mal à comprendre le cheminement intellectuel qui mène à la conclusion inverse. Ceux qui se sont ou vont se déclarer patriotes et prêts à se battre pour leur pays ou ses valeurs, pourriez vous indiquer vos motivations ? Croyez vous à un idéal supérieur qui aurait plus d'importance que votre existence ?
Sauf que mon existence ce n'est pas moi. Enfin pas que moi = mon envellope corporelle. Mon existence c'est ma famille, ma maison, mes valeurs, en gros mon pays. Mon idéal ce n'est que mon bonheur. Et ce bonheur rime avec mon environnement actuel.
Si jamais tout ça venait à être menacé, je serais tout a fait capable de me battre pour.
Comme je me bat pour le féminisme. ( La comparaison est foireuse mais c'est dans le même ordre d'idée. )
Les arguments de Guillaume au début de ce topic me paraissent pleins de bon sens. Pour avoir passé quelques temps à l'étranger, j'ai senti que je ne pourrai pas rester trop longtemps loin de mon pays. J'ai appris à aimer la France en m'en éloignant. C'est pas que tout y soit beau et génial, mais il y règne une qualité certaine de vie qu'on ne trouve pas ailleurs et puis on est beaucoup plus marqué qu'on ne peut le croire par le fait d'y avoir été élevé.
Même en ayant réussi à trouver un camenbert au lait cru en plein New York, je ne l'ai pas trouvé aussi bon qu'ici.
Je conseille à ceux qui disent qu'ils ne sont qu'eux même d'aller faire un séjour un peu long en dehors de nos frontières pour s'apercevoir qu'on n'est pas si mal chez nous. Je ne dis pas qu'on ne doit pas sortir, au contraire, le contact avec les autres pays est très enrichissant, mais on se sent bien de revenir chez soi, et en ce sens, la notion de patriotisme ne me paraît pas vide de sens, mais ce n'est pas associé aux flonflons cocardiers et autres singeries autour d'un drapeau, c'est une question de culture (et pas seulement de langue) et de qualité de vie.
Même en ayant réussi à trouver un camenbert au lait cru en plein New York, je ne l'ai pas trouvé aussi bon qu'ici.
Je conseille à ceux qui disent qu'ils ne sont qu'eux même d'aller faire un séjour un peu long en dehors de nos frontières pour s'apercevoir qu'on n'est pas si mal chez nous. Je ne dis pas qu'on ne doit pas sortir, au contraire, le contact avec les autres pays est très enrichissant, mais on se sent bien de revenir chez soi, et en ce sens, la notion de patriotisme ne me paraît pas vide de sens, mais ce n'est pas associé aux flonflons cocardiers et autres singeries autour d'un drapeau, c'est une question de culture (et pas seulement de langue) et de qualité de vie.
O comme je plussoie les dernieres interventions de Zû et Pygargue!!
Qu on le veuille ou non, notre comportement, notre personnalité portent le cachet "made in France"!
J essaierai de developper plus tard(je pars travailler), mais expatriez vous un peu (meme 6 mois d erasmus mais surtout pas en restant entre erasmus sur place!) et la vous vous en rendrez compte.....
Je me suis sentie francaise la premiere fois de ma vie en voyageant en Europe, puis en habitant en Autriche.
Evidemment, ce sentiment s est renforcé en demenageant en Asie, parce que question depaysement, je suis servie!
Meme si je ne supporte pas notre nouveau gouvernement et que je n ai pas voté pour lui (premiere fois de ma vie que je fais 800km pour aller au bureau de vote!), je suis contente d etre issue d un pays ou, en vrac: on ne demande pas la religion pour etablir une carte de resident, l ecole est laique ( y a que 3 pays laics au monde et la France en fait partie!), quand on est au chomage on a quand meme une aide financiere pour vivre, ON A DES DROITS ( des syndicats, les prudhommes pour nous defendre contre notre employeur; en Coree il n y a rien, je suis en litige avec mon employeur, j ai demandé les references de l equivalent local des prudhommes et l employé du consulat m a rigolé au nez:" vous revez! vous n etes pas en France hein!!"), on a developpé un sens de l esprit critique, de l analyse, du debat (il suffit de regarder sur le forum; ce n est absolument pas une caracteristique internationale; je m emm...... comme un rat mort avec les Americains ici, car pour eux c est incorrect d aborder un sujet sur lequel on ne serait pas d accord; argumenter, contre-argumenter, faut oublier.....)
Et dans toutes ces situations, oui, je me sens differente, europeenne et francaise!
Et c est loin de la France que je m en suis rendue compte!!
Qu on le veuille ou non, notre comportement, notre personnalité portent le cachet "made in France"!
J essaierai de developper plus tard(je pars travailler), mais expatriez vous un peu (meme 6 mois d erasmus mais surtout pas en restant entre erasmus sur place!) et la vous vous en rendrez compte.....
Je me suis sentie francaise la premiere fois de ma vie en voyageant en Europe, puis en habitant en Autriche.
Evidemment, ce sentiment s est renforcé en demenageant en Asie, parce que question depaysement, je suis servie!
Meme si je ne supporte pas notre nouveau gouvernement et que je n ai pas voté pour lui (premiere fois de ma vie que je fais 800km pour aller au bureau de vote!), je suis contente d etre issue d un pays ou, en vrac: on ne demande pas la religion pour etablir une carte de resident, l ecole est laique ( y a que 3 pays laics au monde et la France en fait partie!), quand on est au chomage on a quand meme une aide financiere pour vivre, ON A DES DROITS ( des syndicats, les prudhommes pour nous defendre contre notre employeur; en Coree il n y a rien, je suis en litige avec mon employeur, j ai demandé les references de l equivalent local des prudhommes et l employé du consulat m a rigolé au nez:" vous revez! vous n etes pas en France hein!!"), on a developpé un sens de l esprit critique, de l analyse, du debat (il suffit de regarder sur le forum; ce n est absolument pas une caracteristique internationale; je m emm...... comme un rat mort avec les Americains ici, car pour eux c est incorrect d aborder un sujet sur lequel on ne serait pas d accord; argumenter, contre-argumenter, faut oublier.....)
Et dans toutes ces situations, oui, je me sens differente, europeenne et francaise!
Et c est loin de la France que je m en suis rendue compte!!

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Effectivement, c'est une conception qui n'est pas la notre, mais cela reste un Etat constitutionnellement laïc ! C'est au nom de la laïcité que la référence à dieu a été virée du serment d'allégeance, ou que l'enseignement du créationnisme a été interdit (ces tarés sont revenus par la fenêtre avec l'intelligent design).
Ce sont les pères fondateurs qui ont inventé l'expression du fameux mur de séparation entre l'Etat et la religion.
Rien n'oblige légalement à jurer sur la Bible, c'est juste un us, rien de plus. F. D. Roosevelt, tout athée qu'il était, s'y est même plié.
Après, qu'il y ait effectivement des problèmes de discrimination contre les athées, c'est incontestable. Je soutiens d'ailleurs American atheists dans sa démarche de vouloir supprimer toute référence à dieu.
Ce sont les pères fondateurs qui ont inventé l'expression du fameux mur de séparation entre l'Etat et la religion.
Rien n'oblige légalement à jurer sur la Bible, c'est juste un us, rien de plus. F. D. Roosevelt, tout athée qu'il était, s'y est même plié.
Après, qu'il y ait effectivement des problèmes de discrimination contre les athées, c'est incontestable. Je soutiens d'ailleurs American atheists dans sa démarche de vouloir supprimer toute référence à dieu.