Effectivement, dieu dans le serment d'allégeance est apparu en pleine guerre froide, contre des Etats officiellement athées.
Et tu soulignes un point important, le fait qu il y ait differentes formes de laicité.
En fait, tu n'as que deux visions, avec toutes les nuances que l'on veut entre les deux.
USA : au nom de la liberté religieuse, l'Etat ne se mêle pas de la religion. Cela s'explique par les Pères pèlerins, etc.
France : la religion ne saurait se mêler des affaires de l'Etat.
Parce que l'Eglise était contre la Révolution française, le Directoire [régime qui va de la chute de Robespierre au coup d'Etat de Napoléon] a séparé l'Eglise et l'Etat. Napoléon, soucieux de se mettre les catholiques dans la poche, et de contrôler l'Eglise, signera le Concordat, qui fera du catholicisme "la religion de la majorité des Français, tout en autorisant les autres cultes. Les ministres des cultes sont assimilés à des fonctionnaires, et donc payés par l'Etat. L'opposition réciproque de l'Eglise et de la IIIe république aboutiront à la loi de 1905, dans le but de pacifier les relations par un divorce à l'amiable. Suite au rattachement de l'Alsace-Moselle (après 14-18), le Conseil d'Etat maintiendra le Concordat dans ces départements. La loi de 1905 sera quasiment supprimée sous Vichy, mais la IVe et la Ve république inscriront la laïcité dans la Constitution. Tu avais un superbe téléfilm là-dessus : La séparation.
Pour en revenir au patriotisme, il y a effectivement des épisodes de l'histoire de France que j'admire (la Révolution, la Commune), et d'autres que j'exècre (le règne de Louis XIV, Vichy, juin 1848, la Semaine sanglante) comme j'admire des épisodes de l'histoire d'autres pays (les Pays-bas qui furent le premier pays à abolir la peine de mort par exemple, ou la mutinerie des marins de Kronstadt en 1921). Je me revendique donc plutôt de valeurs universalistes que d'un bout de terre, qui n'est jamais qu'une création historique.