Végétarisme: besoin de vos conseils!

[Nomade]

Bon, alors je te présente mes excuses. Et je suis d'accord pour dire qu'il y a toujours des améliorations à apporter et que le jour où "on" (consommateurs, citoyens, grande distribution et filières) aura admis qu'il est nécessaire de changer de paradigme, on pourra faire avancer les choses. Je ne vois pas trop comment ça peut se produire, par contre. Mais je persiste à dire que le bien-être des animaux d'élevage, même en système intensif, n'est pas négligé en Europe.

Et je ne m'en prends pas à "ceux qui ne veulent pas entrer dans le jeu du toujours moins cher!". Quand j'écris : "Pour moi, si les convictions d'un individu sont cohérents avec ses actes, c'est respectable (et "je suis contre l'élevage intensif donc j'achète du Label", c'est cohérent)", je le pense. Ce qui m'exaspère, c'est la schizophrénie du citoyen-consommateur : ceux qui demandent plus (de bien-être, en l'occurrence) et qui une fois devant le rayon prennent le moins cher. Ceux qui demandent plus et acceptent de le payer (même si c'est à budget constant en mangeant moins souvent) sont logiques, et leurs actes sont en phase avec les convictions qu'ils affichent. Ce n'est en rien critiquable à mes yeux.

[Tanie]

Pour info, je suis éleveur de vache laitière.

Comme mon voisin. Et comme le père d'une amie, en passant (mais lui fait dans le bio).

Comme je disais dans un autre post, on ne se souçit même pas du bien être de l'éleveur, mais bien de celui des animaux. Bref...

Je suis peut-être naïve, mais je pense que les deux sont liés.

Si c'est possible, au lieu de regarder les émissions ou cite internet sur la défense des animaux, allez dans des portes ouvertes des métiers de l'agriculture, allez voir vos agriculteurs, respectez les, ils se crèvent aux 4 veines pour faire du bon boulot, et ceux qui font de l'élevage, ils en passent des nuits pour surveiller les naissances, dégeler des abreuvoirs en hiver, arroser les animaux en été de canicule (poulets surtout).

Je ne sais pas si ça m'était adressé mais je tiens à rectifier les choses. Je ne m'intéresse pas aux animaux ou à l'élevage parce que j'ai vu une émission... Le reportage dont je parle m'a fait m'interroger sur le ramassage des animaux, parce que je n'avais jamais pensé à cette étape là auparavant. Mais ça fait bien longtemps que je suis contre l'élevage intensif.

J'ai grandi à la campagne, il y avait trois fermes dans mon village, dont une... à 3 mètres de chez mes parents!

Donc comme je disais le voisin de mes parents est agriculteur, mon père le connaît lui et sa famille depuis qu'ils sont gamins, et il est tout aussi opposé que nous à l'élevage intensif. C'est une petite ferme familiale qu'il fait tourner avec son frère, mais il a une activité d'enseignant en parallèle donc il est sûrement moins tenu à la gorge que les agriculteurs dont c'est le seul gagne pain. Il a un petit troupeau, quelques champs et quelques bêtes juste pour le plaisir (oies, ânes, bélier...). Il est le premier à déplorer l'état des métiers de l'agriculture aujourd'hui.

Il était même l'un des premiers à lutter contre l'installation d'un élevage intensif par chez nous il y a quelques années... Une porcherie industrielle plus précisément. Les habitants (dont ma famille et moi) et quelques élus ont fait des pieds et des mains pour faire annuler la décision, pour des questions environnementales, éthiques, économiques (le subventionnement d'un secteur en surproduction), et, aussi, pour la dévalorisation de l'immobilier que ça aurait entraîné près des zones d'épandage. Finalement, ça a porté ses fruits, l'installation a été interdite par la préfecture pour des raisons écologiques (pollution de l'eau).

Donc bon, je ne suis pas une écervelée et je parle en connaissance de cause quand je m'exprime contre l'élevage industriel... Et, je t'arrête de suite, je sais que les choses évoluent d'année en année, et que l'élevage intensif n'est plus ce qu'il était il y a dix ans. Mais ça reste encore une mauvaise solution à mon sens, et ça n'est pas irrespectueux de le dire, c'est juste une constat que beaucoup font. Que l'éleveur se crève ou non, là n'est pas la question. Ce sont les conditions de production qu'on lui impose qui posent problème. Sans compter les dommages collatéraux que j'ai déjà évoqués.

Et quand des gens biens intentionnés vont faire un tour dans les prairies des vaches et les font se barrer sur les routes, il faut aller les chercher, car si ce sont les gendarmes qui s'en occupent, c'est assurément avec leur arme à feu...

Mais ça reste anecdotique ça non? En tout cas en plus de 20 ans, je n'ai vu qu'une ou deux fois le voisin courir après une vache qui s'était faite la malle. En même temps il n'a qu'un petit troupeau.

On est H24 dispos pour ses animaux, même si leur sort est de nourrir les gens, ils ont une très belle vie.

Permets moi d'en douter pour les élevages intensifs. Pas de la disponibilité de l'éleveur, mais de la "très belle vie" des animaux. Être H24 dispo pour quelques dizaines de bêtes, et être H24 dispo pour des centaines de bêtes, ça change quand même un peu la donne.

La crise de Nomade l'autre jour était tout à fait légitime en tout cas.

Je persiste à dire qu'elle était mal ciblée...

Je ne sais pas dans quel branche de l'élevage tu bosses, mais tu as l'air d'aimer ton boulot...

C'est bien vrai ça par contre.

PS : Je pourrais élargir le débat en expliquant que ma petite sœur est atteinte d'une maladie rare dont l'augmentation serait due à l'utilisation de pesticides, ce qui explique aussi en partie mon intérêt pour les questions environnementales (sans être une activiste écolo non plus), mais on sortirait du cadre de l'agriculture et du sujet, donc passons.

[Tanie]

Spoiler : :

Bon, alors je te présente mes excuses. Et je suis d'accord pour dire qu'il y a toujours des améliorations à apporter et que le jour où "on" (consommateurs, citoyens, grande distribution et filières) aura admis qu'il est nécessaire de changer de paradigme, on pourra faire avancer les choses. Je ne vois pas trop comment ça peut se produire, par contre. Mais je persiste à dire que le bien-être des animaux d'élevage, même en système intensif, n'est pas négligé en Europe.

Et je ne m'en prends pas à "ceux qui ne veulent pas entrer dans le jeu du toujours moins cher!". Quand j'écris : "Pour moi, si les convictions d'un individu sont cohérents avec ses actes, c'est respectable (et "je suis contre l'élevage intensif donc j'achète du Label", c'est cohérent)", je le pense. Ce qui m'exaspère, c'est la schizophrénie du citoyen-consommateur : ceux qui demandent plus (de bien-être, en l'occurrence) et qui une fois devant le rayon prennent le moins cher. Ceux qui demandent plus et acceptent de le payer (même si c'est à budget constant en mangeant moins souvent) sont logiques, et leurs actes sont en phase avec les convictions qu'ils affichent. Ce n'est en rien critiquable à mes yeux.

Oups on a posté en même temps.

Alors disons qu'on s'est mal compris. Je présente aussi mes excuses si je me suis mal exprimée et si j'ai offensé des éleveurs sans le vouloir, ce n'était pas le but.

J'ai quand même l'impression que le bio et les coopératives se développent, les gens commencent à se rendre compte que les intermédiaires affament les producteurs. Il y a des initiatives comme la ruche par exemple, c'est un début. Au Royaume-Uni aussi on commence à privilégier le commerce local, la chaîne "the cooperative" se développe plutôt bien. Je suis une grande idéaliste mais je crois que les choses peuvent bouger au niveau européen. De toutes façons il va bien falloir, les supermarchés ne vont pas pouvoir continuer à faire baisser les prix éternellement à moins de revenir à l'esclavage.

Le bémol par contre, c'est que quand on vit dans les petites villes, on ne trouve pas forcément d'initiatives de ce genre, et puis dans les petits supermarchés, on a beau chercher les labels, on ne les trouve pas. J'ai eu le problème il n'y a pas longtemps. C'est quand même bien dommage de ne pas laisser le choix. C'est comme les OGM tiens. Mais là je m'égare!