En fait c’est le truc que je fais le mieux. Je mens sur tout depuis toujours et tout le temps mais avec une grande sincérité.
Mettons nous en situation…
Pendant mon stage, un matin j’ai eu une panne d’oreiller. Pas gravissime, j’avais 30 minutes de retard et ils n’étaient pas trop regardant sur l’heure… Et là paf je me met à raconter qu’une bébé m’a vomi dessus dans le métro et que j’ai du rentrer chez moi pour me changer et que du coup j’avais du reprendre une douche. Je me suis mise à raconter la honte au retour dans le métro (« le vomi on à beau laver ça pue toujours ») la dame qui savait plus ou se mettre… en gros c’était un bon gros mytho des familles tellement con qu’à la fin j’y croyais presque (j’aurais juste eu à dire qu’un pigeon m’avait chié dessus c’était moins chiant à expliquer). plus je le racontais plus il me plaisait ce mytho d'ailleurs je l'ai raconté a pas mal de personnes après, à froid comme une bonne petite anecdote...
Mais bon là c’était presque un exercice de style, un moyen de rendre ma journée plus intéressante.
Le problème c’est que je mens à tout le monde… pas de gros mensonges mais des omissions, des petits détails changés… (sans compter que je ne suis pas encore outée mais ça c’est pas un mensonge… juste une toute petite omission de rien du tout…)
Un des films qui m’a le plus marqué c’est l’Adversaire de Nicole Garcia. Vous connaissez peut être l’histoire ? Le scénario est basé sur un fait divers sanglant : Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand a tué sa femme, ses enfants, ses parents, puis tenté, mais en vain, de se tuer lui-même. L'enquête a révélé qu'il n'était pas médecin comme il le prétendait depuis dix-huit ans et, chose plus difficile encore à croire, qu'il n'était rien d'autre. Près d'être découvert, il a préféré supprimer ceux dont il ne pouvait supporter le regard.
Ce qui m’a marqué c’est que sa vie de mensonges à commencé doucement, (il a loupé une matière à la fac) puis son mensonge en a entraîné un autre puis un autre etc.
Le mensonge c’est une prison et plus on met plus on met une porte entre le monde et nous… on s’éloigne de certaines personnes de peur qu’elles découvrent la vérité.
On passe son temps à avoir peur ; peur de se trahir, peur du regard de l’autre si il apprend la vérité et surtout peur de finir par croire à ses propres mensonges….
Mais en même temps tant qu’on « gagne » quelle jouissance !! Un mensonge bien bâtit c’est un petit bijou, une œuvre d’art !
Et puis un jour il y a craquage, on se met à détester son propre personnage on envisage d’arrêter définitivement de mentir… Mais on est lâche et la vérité est parfois pas très jolie à voir… alors on essaye plein de trucs (moi j’ai beaucoup bu… mais vraiment beaucoup

Puis petit à petit on rencontre d’autres gens à qui on ne veut pas mentir, et on devient honnête. C’est con à dire mais ça fait un bien fou de pouvoir parler librement sans avoir à se demander si on est crédible ou pas. Bon je mens encore à beaucoup de gens mais rien que le fait d’être la plus honnête possible ici me permet d’avancer…
Je mens, j'ai menti, je mentirai…
Oui sûrement que je mentirai encore mais beaucoup moins et je vous jure que ça fait un bien fou. (et là je mens pas ! juré craché)