«Aucun de nous n'est complet en lui seul.»

Pour parler de tout et de rien, pas de thème imposé.
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Avital.Ronell
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«Aucun de nous n'est complet en lui seul.»

Message par Avital.Ronell »

Je n'y arrive pas à aller bien, décidément pas, je continue à assurer mon quotidien mais ça me demande des efforts énormes, j'ai souvent envie de tout lâcher, de me laisser emporter par les eaux de la loire, de mourrir, voilà plus de trois semaines que cette pensée ne me quitte plus, elle m'accompagne chaque jour, parfois, même souvent, elle m'empêche d'écouter en cours, j'imagine mon corps inerte qui ne serait plus qu'une masse sans vie dans les eaux sales.

Pourtant je continue de tout faire pour valider mon année de L1 de philosophie, je vais à tout les cours, je travaille beaucoup en dehors, je lis, je vais même courrir au parc le week end, je fais la cuisine, je decouvre des nouveaux films, je me suis même essayé à la poésie moi qui aime la littérature mais qui suis pourtant très peu créative dans ce domaine mais rien n'y fais, je me sens me détacher peu à peu de la vie. Pourtant je m'entend bien avec ma mère, j'ai un père qui m'aime même si je le vois pas souvent, j'ai un chat adorable, pas encore de problèmes d'argent serieux...cet ensemble de choses qui peuvent paraître bien suffisantes pour continuer à vivre pour la plupart des gens, c'est de justesse qu'elle me retiennnent à la vie.

Les gens me disent "t'es pas la plus malheureuse, arrêtes de te plaindre, ma vie est pas mieux que la tienne." mais ce qu'ils savent pas c'est que ça se contrôle pas et que je le fais pas exprès pour faire chier le monde d'avoir des idées suicidaires et de me sentir insatisfaite de mon sort.
Le truc c'est que je n'ai pas d'amis. Je n'ai personne pour venir courrir avec moi au parc, aller au ciné, partager mes créations culinaires ou même juste aller faire une balade.

Il m'est arrivé de déjeuner avec des camarades de fac, de prendre les transports en commun avec eux, il m'arrive très souvent d'avoir des fous rires nerveux avec mon pote (celui qui a fais le méga-plan sur l'experience.) on a nos délires de Nietzschéens, à tel point que les gens nous prennent pour des fous.
Mais c'est tout et ça ne suffit pas, j'aimerais des gens qui répondent à mes appels téléphonique passé 22heures, des gens avec qui j'aurais vraiment le sentiment de partager des choses, de faire des choses (en dehors de la fac.) Ce serait très motivant et je pense que de cette façon je pourrais devenir meilleure. Mais ça me paraît utopique.
Côté sentimentale c'est bien evidemment pareil si en plus on suit cette logique que l'amitié précède toujours l'amour et est même la seule forme d'amour qui vaille selon Nietzsche.

Nietzsche, Bergson...voilà d'autres noms motivants, quand je les lis j'ai le sentiment de me retrouver un peu, de retrouver un peu de capacité à maîtriser mon mal être, d'être transcendée par leur écrit et d'être traversée par l'énergie positive qu'ils me transmettent.

J'ai autre chose à évoquer de plus profond et de plus honteux, je n'arrive pas à bien distinguer une relation sexuelle d'une relation amoureuse, quand j'aime une fille, j'ai immédiatement envie de me repaître de son corps, d'en devenir accro comme à une drogue or les filles sont tout l'inverse de ça, elles veulent de la subtilité, elles veulent de longues prémisses à ce qui pourrait très éventuellement être une histoire d'amour, ce qui est d'ailleurs très en contradiction avec l'effervescence de l'époque de zapping dans laquelle on vit je trouve.
Bref je sais pas comment faire, sur les sites qui proposent des sorties par exemple, les habituées se connaissent déjà et je sens bien qu'elles aiment pas qu'une nouvelle s'inscrivent et viennent les perturber dans leurs petites habitudes.

C'est trop tard, je me suis isolée bien trop longtemps, maintenant je suis une louve blanche solitaire et laide condamnée à errer seule pour l'éternité.

Le dernier problème c'est que je n'ai pas ce qu'il faut pour satisfaire mes ambitions intellectuelles et amoureuses. Objectivement je ne suis pas très intelligente ni très perspicace et je n'ai ni un beau corps ni un beau visage, pas même un soupçon de charme.

Là je vous vois venir vous allez me dire "mais c'est normal que tu ne trouves pas d'amis ni de petite amie tu as vu l'image de toi que tu as, tu es ultra négative et en plus tu es suicidaire."
Et bien même quand j'essayais de faire un effort, d'être positive, de sourire, de sortir, de faire des tas d'activités, je trouvais pas... et à cette époque je n'étais pas comme maintenant, j'avais encore mon corps de fille dans sa totalité, j'étais bien bronzée, bien mince...
Donc je me dis que si j'ai pas trouvé à cette époque, je ne trouverais jamais.

Le pire c'est que si je pouvais me consoler en me disant que je suis réellement douée pour les études, qu'après ma licence j'aurais certainement le concours pour entrer en master de journalisme et qu'une brillante carrière professionnelle m'attend sûrement, j'aurais peut être la force de continuer mais je sais que je suis moyenne pour ne pas dire nulle par rapport à certaines personnes.
Conclusion: je n'ai rien qui me retient réellement hormis les éléments déjà cités plus haut qui malheureusement me paraissent bien minces par moment...

J'aurais 21 ans jeudi (oui je suis née le 1er avril 1989.), j'ai tenu jusque là, j'ai eu mes premières idées suicidaires à 11 ans, ça fait 10 ans et j'ai pourtant continué à vivre sur cette terre. Avec des moments atrocement difficiles, des moments d'apaisement et des moments de rire (bizarrement je n'arrive pas à dire des moments de joie.) Ma question maintenant c'est et après?...
Zya
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Message par Zya »

Modestement, je te répondrai que la vie n'est facile pour personne mais que certains ont plus de mal que d'autres. Pour moi, elle est faite de cycles qui se succèdent, quand ça va pas faut s'accrocher et attendre de meilleurs jours. Enfin 21 ans, c'est un âge qui peut être aussi difficile, je préfère largement ce que je suis aujourd'hui à 33 ans que ce que j'étais à ton âge et je pense que j'ai encore beaucoup à comprendre. Enfin bref accroche toi, pense au mal que tu ferais à tes proches et à la multitude de choses, sentiments, situations que tu n'as pas encore connus. Il te reste tellement à connaître et à découvrir.
J'espère que mes propos confus t'auront un peu convaincue.
Avital.Ronell
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Message par Avital.Ronell »

En fait ce que tu as écrit c'est ce que je pense moi aussi et c'est pourquoi je m'accroche.
Après j'essaie aussi pas de flirter avec cette idée de mettre fin à mes jours au point qu'elle devienne une obsession, j'essaie plutôt de m'en debarasser de cette idée même si d'une certaine manière elle ne me quitte jamais vraiment, je me dis que tôt ou tard, je trouverais peut être une serenité mais j'ai du mal surtout quand autour du moi je vois qu'à partir d'un certain âge, les gens ne savent faire qu'une chose : se plaindre qu'ils sont vieux.
Alors si on est malheureux quand on est jeunes qu'est ce que ça doit être après.
Zya
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Message par Zya »

Je ne me plains pas de mon âge au contraire je pense être comme le vin, j'étais inintéressante (pour ne pas dire conne) à 20 ans et aujourd'hui je suis plus ouverte et curieuse et demain ça sera sans doute encore mieux. Avancer dans la vie, c'est accumuler les expériences, les connaissances, les réponses ... bref pour bien vieillir, il faut rester curieux et interessé par le monde. J'ai la certitude que je n'ai pas répondu à toutes mes interrogations et mon angoisse est de mourir trop tôt pour le faire.
Quant à la mort, elle n'a rien de beau, j'ai perdu des proches enfant et je deteste ce moment donc même si je dis parfois qu'à choisir j'aurais préféré ne pas vivre, je n'irai jamais jusqu'à dire que je veux mourir.

Bref la vie est un mouvement et un apprentissage pour moi.
dolf395
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Message par dolf395 »

Poupoupoupou.... Par quoi commencer? En fait y a plein d'éléments dans ce que tu dis donc je pense que je vais pas être exhaustif et ça va être dans le désordre.

Le point central si je ne m'abuses c'est que tu n'as ni amis ni petite-amie:
-Bah forcément, ça ruine ta confiance en toi-même. Mais y a pas ne serait-ce qu'une seule personne avec qui tu t'entends bien, avec qui tu pourrais aller au ciné ou boire un verre de temps? Pas une cousine ou un cousin avec qui tu aimes discuter quand vous vous voyez?

Tu te trouves ni intelligente ni belle:
- Si tu lis Nietzsche et Bergson et que t'en tire du plaisir c'est que tu dois pas être si bête que ça quand même; parce que c'est pas non plus à la portée de tout le monde
- La beauté c'est pas quelque chose d'objectif. Tu te trouves moche? Si tu savais le nombre de défauts que je peux me trouver. Et c'est vrai, plus le temps passe moins on a confiance en soi, plus l'on s'auto-persuade qu'on a aucune chance.
Mais un jour vient ou finalement la personne qui t'attire est aussi attirée par toi. Il s'agit surtout, à défaut d'être sur de soi, de faire croire qu'on est sûr de soi.

Tu dis que ça t'arrive manger ou de prendre les transports en commun avec les gens de ta fac. Et bah un de ces jours à la fin des cours, propose leurs d'aller boire un verre ensemble.

Pour ce qui est que "l'amitié précède toujours l'amour", je suis pas sûr de bien l'interpréter. Si ça veut dire que l'amour envers quelqu'un nécessite d'être ami avec ce quelqu'un avant, non je suis pas d'accord. Si c'est pour dire que pour avoir une histoire d'amour il faut d'abord avoir des histoires d'amitié, là je suis d'accord.

Mais pour moi, tout vient à la base d'un problème de confiance en soi. C'est pas facile bien entendu de se faire violence du jour au lendemain, ça peut mettre du temps, beaucoup de temps.

Le problème, c'est que c'est un cercle vicieux. Plus ça va mal plus tu te dis que ça ne changera pas et dans ce cas là tu t'interdis d'aller mieux.

Et après? Bah t'es la seule à pouvoir répondre à cette question. T'es la seule à savoir ce dont tu as envie, quels sont tes buts et ce que tu es prête à faire pour les atteindre. Et hormis te dire que se jeter dans la Loire est selon moi une très très mauvaise idée je ne peux que te soutenir dans tes choix.

Et me vient maintenant une idée un peu à la con pour se faire des amis, mais une bonne idée quand même je pense: Part en vacances, seule, quelque part que tu ne connais pas, et utilise couchsurfing. Ça c'est un excellent moyen de se faire des amis!
Avital.Ronell
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Message par Avital.Ronell »

Merci pour ta réponse Dolf, en fait quand je disais que l'amitié précède l'amour je ne voulais pas dire qu'il faille d'abord être amie avec la personne mais plutôt qu'avant de trouver l'amour il fallait d'abord avoir des amis...enfin ça me semble une condition pour que la reation soit saine mais je me trompe peut être.

Pour tout ce que tu dis, tu as sûrement raison, je me suis inscrite sur couchsurfing tant qu'à faire...

Allez je ne lâche rien et je continue coûte que coûte.
Avital.Ronell
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Message par Avital.Ronell »

J'ai encore besoin de parler, je crois que je fais une crise, aujourdhui ça ne va pas mieux qu'hier, pourtant je suis active et volontaire!
Je me suis levée à 8h pour aller à la fac alors que je n'avais cours que de 11h à 13h. J'ai travaillé sur Kant, j'ai même poussé le zèle jusqu'à refaire mon dernier devoir de logique en entier. J'ai lu le discours de métaphysique de Leibniz en entier. En cours de philosophie politique, j'ai participé activement, je me suis passionnée et je n'ai pas vu passer les deux heures et pour une fois le prof à même approuvé ce que je disais. Et pourtant rien n'à faire, malgré cette bonne volonté, j'avais la gorge nouée et les larmes sont venues, depuis ça ne s'arrête pas.
Tu as raison Dolf le principal problème ou en tout cas, ce qui me semble être le principal problème c'est que je n'ai pas de petite amie, cela fait trop longtemps que j'attend et je ne le supporte plus, à quoi bon vivre sans amour? Même si à force de travail et de perseverance j'y arrivais dans mes études je serais toujours seule par ailleurs et la vie affective me semble tout aussi importante voire plus (en ce qui me concerne.).
J'ai l'impression que les filles ne m'aiment pas, ne m'ont jamais aimée et ne m'aimeront jamais.
Que je vais devoir me faire violence pour devenir hétérosexuelle car la seule personne qui a dit m'avoir aimée réellement est un homme de 50 ans, un amateur de poésie qui a déjà été publié. Quelqu'un de très sain, d'adorable mais que je n'ai pas réussi à désirer sexuellement et maintenant je cupabilise.
Mais je n'y arrive pas à devenir hétérosexuelle, je rêve toujours d'une petite amie, c'est sans doute de ma faute si je suis malheureuse à me fermer à un sexe mais c'est plus fort que moi, je désire que les filles.

Si vous saviez ce que je ressens...un vide immense, un déséspoir terrible, une tristesse que rien ne pourrait apaiser.

Bon...je vais essayer de me calmer. Je vais manger un petit truc ensuite aller courrir et je passerais le reste de l'après-midi à travailler il faut que je sois volontair et active pour m'en sortir.

Mais j'aimerais qu'on me dise ce que je fais mal, pourquoi je fais fausse route, pourquoi je ne trouve pas. Même de façon mesquine...j'aimerais vraiment.
Erual
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Re: «Aucun de nous n'est complet en lui seul.»

Message par Erual »

Salut Simoneveil,
Je rebondis sur un passage en particulier,
Simoneveil a écrit :Il m'est arrivé de déjeuner avec des camarades de fac, de prendre les transports en commun avec eux, il m'arrive très souvent d'avoir des fous rires nerveux avec mon pote (celui qui a fais le méga-plan sur l'experience.) on a nos délires de Nietzschéens, à tel point que les gens nous prennent pour des fous.
Mais c'est tout et ça ne suffit pas, j'aimerais des gens qui répondent à mes appels téléphonique passé 22heures, des gens avec qui j'aurais vraiment le sentiment de partager des choses, de faire des choses (en dehors de la fac.) Ce serait très motivant et je pense que de cette façon je pourrais devenir meilleure. Mais ça me paraît utopique.
Je dirais plutôt utopique au sens de l'idéal... et je ne pense pas que ce soit si mauvais que ça. Heureusement que tu as un idéal ! C'est peut-être ce qui te fait avancer ! Mais avec cet idéal, il faut aussi de l'espoir... et c'est peut-être ce que tu as perdu... ce qui t'amène à ce desespoir.

Mais tu sais ce que disait Camus ?
« L'espoir, au contraire de ce qu'on croit, équivaut à la résignation. Et vivre, c'est ne pas se résigner... »

Fais des rencontres, découvre des nouveaux horizons, essaie de prendre plaisir avec toutes les petites choses de ta vie... et peut-être que tu rencontrera bientôt des gens qui te ressemblent avec qui tu aimes passer du temps !

Et l'amour, l'amour.... ça viendra avec le reste... n'y pense pas. Ce n'est pas non plus si prioritaire dans la vie... si ?

Allez, courage... :gentil:
Avital.Ronell
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Message par Avital.Ronell »

Si, pour moi c'est absolument prioritaire mais effectivement cela depend de chaque individu, certains arriveront à se sentir complet sans forcément trouver l'âme soeur moi non. Et je dis ça après m'avoir auto analysé un moment, j'ai pensé un moment que je pourrais m'en passer en me réalisant moi même dans autre chose mais définitivement non.
Pour tout le reste tu as evidemment raison et je vais faire tout ça. :)
Erual
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Message par Erual »

Tiens, pour continuer dans les grandes pensées philosophiques, ça me fait penser à une.... une pensée spiritualiste peut-être plutôt...
Simoneveil a écrit :Pour moi c'est absolument prioritaire mais effectivement cela depend de chaque individu, certains arriveront à se sentir complet sans forcément trouver l'âme soeur moi non.
Cette recherche de l'amour, de l'âme soeur n'est-elle pas lié à un conditionnement qui fait qu'on ne peut vivre sans dépendre d'un être particulier ? Sommes-nous réellement obligé de vivre en dépendant de quelqu'un ?
Je ne parle pas de l'interdépendance des individus dans la société, mais bien la "dépendance amoureuse"

« On ne peut se rendre compte de la façon dont on est conditionné que lorsque survient un conflit dans une continuité de plaisir ou dans une protection contre la douleur. Si tout est harmonieux autour de nous ; notre femme nous aime, nous l’aimons, nous avons une maison agréable, de bons enfants, beaucoup d’argent : dans ce cas nous ne sommes en aucune façon conscients de notre conditionnement. Mais lorsque survient l’accident, la femme infidèle, la perte d’une fortune, une menace de guerre ou toute autre cause de douleur et d’angoisse, alors nous savons que nous sommes conditionnés. Lorsque nous luttons contre une chose, quelle qu’elle soit, qui nous dérange, ou lorsque nous nous défendons contre une quelconque menace, extérieure ou intérieure, alors nous savons que nous sommes conditionnés. Et comme la plupart entre nous, la plupart du temps, sont perturbés, soit en surface soit en profondeur, ce trouble, ce désordre indique que nous sommes conditionnés. Tant que l’animal est choyé il réagit agréablement, mais dès qu’il rencontre un antagonisme, la violence de sa nature éclate. »

Krishnamurti
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