Pour le moment, je ne m'imagine pas propriétaire, pour une raison aisément imaginable si on lit mon pseudo.
Déjà, propriétaire, pour moi, ça veut dire maison, certainement pas appartement. La ville, on oublie, il me faut un jardin immense pour subvenir en partie à mes besoins.
Partant de là, avoir une maison, ça veut dire avoir une ancre... ou un boulet. Parce qu'il faut refaire la toiture toutes les x années, rafraîchir la façade de temps en temps, ménager ses voisins, tolérer leur connerie. Mais par-dessous tout, le préalable à l'acquisition est de "se sentir chez soi quelque part". En l'état actuel de ma vie, de mon évolution personnelle et de mes projets à moyen terme, c'est inenvisageable.
Pourtant, c'est vrai que quand je songe à "l'après" ("après" quoi, je ne sais pas trop... quand j'aurai une vie stable ? un couple ? trouvé ma place dans le monde ?), je me vois très bien dans une maison isolée ou dans un hameau peuplé de gens bien (du communautaire élargi, quoi, chacun chez soi mais avec une vraie vie de voisinage

), avec un poulailler, des chiens, une piscine et un potager.
Encore une fois, j'ai l'exemple de mes parents, et leurs conseils. L'exemple, c'est qu'ils ont attendus d'avoir 45 ans pour construire une maison, et qu'ils ont dû la revendre à peine deux ans après pour cause de chômage. Depuis ils ont réussi à en racheter une autre, en prévision de la retraite, dans un bled qu'ils n'aiment pas. Puis ils ont déménagé et ils ont réussi à en acheter une seconde (je ne sais pas comment ils font, en fait

), dans un bled qui leur plaît, et ils revendront la première un jour ou l'autre. MAIS la maison de leurs rêves, celle dont ils ont dessiné eux-mêmes les plans, qu'ils ont construit de leurs mains, où ils avaient mis leur énergie, est désormais habitée par quelqu'un d'autre à cause des hasards de la vie. Moralité : construire le plus tard possible.
Leurs conseils sont relativement différents : j'ai 23 ans et ils me poussent déjà à envisager un plan épargne logement, pour acheter un appartement à Paris dans quelques années et y vivre, ou le louer au prix qu'il me coûte. Pour avoir au moins un truc sur quoi me reposer si jamais rien ne va plus.
Mais je n'ai pas un tempérament de spéculateur. Si j'ai un logement, c'est pour y vivre, pas pour le louer à quelqu'un. Acheter un appartement à 25 ans dans une ville X avec le risque de vivre dans une ville Y, ça me paraît impensable. Je laisse ce plaisir à d'autres. Imaginer la masse d'énergie qu'il faut déployer pour trouver un logement, l'acheter, le remettre en état, le mettre en location, stresser parce qu'on n'a pas une confiance absolue en son locataire, alors qu'on ne profitera pas soi-même de son logement avant 2, 5, 20 ans (ou même jamais puisque le but c'est de le revendre pour acheter une baraque ailleurs), c'est non...
A côté de ça, être locataire n'est pas la panacée non plus. C'est effectivement une perte d'argent assez incroyable (je viens de faire le calcul de mes 9 mois passés dans mon studio, sans compter la caution et ce que m'a pris l'agence, et j'ai juste envie de dormir dans la rue pendant les trois prochaines années pour devenir richissime), mais effectivement c'est une liberté que l'achat ne permet pas.
Donc...
Propriétaire pour vivre : pas maintenant.
Propriétaire pour louer : certainement pas.
Propriétaire pour spéculer : haha.
Locataire : c'est ça ou les ponts.