Votre adolescence en tant que gay/lesbienne... ?

[Spleen]

Les ados gays sont moins malheureux que les autres

En lisant cette article, je me suis posé cette question:

Votre adolescence en tant que gay/lesbienne, a t-elle était difficile à vivre?


De 14 à 18 ans, j'ai vécu une période très sombre, pas mal de choses à gérer dont le divorce de mes parents qui m'a fait beaucoup de mal. Je me suis mutilé, j'ai eu des idées suicidaires... Et pourtant, je n'ai jamais mal vécu mon homosexualité, c'était même plutôt le contraire.

Du haut de mes 22 ans, je n'ai jamais subi ou assisté à des actes homophobes. Je n'ai jamais eu de remarques désobligeantes, juste de la curiosité.

J'ai pleinement assumé mon homosexualité dès l'âge de 15 ans et les gens qui sont entrés dans ma vie par la suite (camarade de lycée, collègue de travail) l'ont toujours bien pris.

Le coming-out face à mes parents, hormis leur surprise, est passé comme une lettre à la poste.

C'était sans doute l'époque qui m'a donné du courage. Je me souviens qu'ado, j'étais heureuse d'apprendre que P!nk était bisexuelle... Que j'écoutais en boucle l'album des TaTu... L'idée que rien ne séparerait Willow et Tara dans "Buffy contre les vampires" me mettait du baume au cœur ... Sans oublier Jack Mcphee dans "Dawson" et Original Cindy dans "Dark Angel"
(non non, je ne suis pas téléphage )

Bien sûr, j'ai conscience qu'il y a encore du chemin à faire pour nos droits, notre protection. Bien sûr, que l'homophobie est toujours là, et qu'elle peut-être extrêmement virulente...

Mais je me dis que j'ai eu de la chance.

Et vous ?

[Firecracker]

Je n'ai pas eu la même chance que toi Spleen.

Pour ma part durant l'adolescence dans mon monde l'homosexualité n'existait pas. Je ne pouvais, ou plutôt je ne savais concevoir le fait de voir un homme avec un autre homme. Car en effet il s'agit de savoir, éduquer dans un monde d'hétéro sans aucune allusion ne serait-ce que minime à l'homosexualité j'ai pris alors conscience de mon homosexualité bien plus tard.

Pourtant je savais que j'étais attiré par les hommes mais la définition même de l'homosexualité je ne la connaissais pas vraiment. Et lorsque je ressentais une attirance pour un camarade je reniais ces sentiments car je trouvais ça à la fois mal mais aussi anormal.

Je ne sais pas si c'est compréhensible ce fait d'être conscient d'être attiré par le même sexe mais de ne pas être conscient que cette attirance a une identité propre.

A partir de 15 ans j'étais conscient de ce que j'étais. C'est assez drôle puisque le fait d'être conscient de ce que j'étais a engagé justement un certain mal être pendant quelques temps, j'imagine que c'était une phase vers l'acceptation. Je faisais alors attention à ne pas révéler mon penchant.
On ne se doutait pas que j'étais gay donc je n'ai jamais reçu d'insultes ou quoique ce soit, d'ailleurs ça aurait été très dur pour moi. Seul bémol un mec des années lycée s'en doutait (bah oui je le matais souvent ), du coup j'avais droit à quelques remarques mais dans le fond ça n'était pas méchant mais ça réussissait à m'atteindre d'une certaine manière.

Enfin ça a très vite évolué avec l'arrivée d'internet, les études supérieures, ...

Aujourd’hui je suis fier de ce que je suis et j'ai fais mon CO à mes amis les plus proches, puis à certaines connaissances. Ma famille restera le gros point noir de cette ascension, sincèrement je me vois très mal leur faire mon CO, mais ça c'est une autre histoire...

(put*** j'ai écris un pavé, j'espère que vous m'en voudrez pas )

[Spleen]

Merci pour ta réponse Firecracker

Je me reconnais dans tes propos lorsque tu dis :

Pour ma part durant l'adolescence dans mon monde l'homosexualité n'existait pas. Je ne pouvais, ou plutôt je ne savais concevoir le fait de voir un homme avec un autre homme. Car en effet il s'agit de savoir, éduquer dans un monde d'hétéro sans aucune allusion ne serait-ce que minime à l'homosexualité j'ai pris alors conscience de mon homosexualité bien plus tard.

C'est vrai que la télé et internet m'ont beaucoup aidé car comme toi, je n'ai jamais eu de repères ou de gens vers qui me tourner pour parler de mes émois.

Je me dis que c'est sans doute pour ça que je me suis assumé (imposé ?) si jeune. Ce besoin de parler à mes amis de mon monde... Et le fait, que j'en avais marre de faire semblant de baver devant Josh Hartnett.

En tout cas, je te souhaite plein de courage pour la suite

[aesoper]

Article interessant, enfin je parle de celui du NYT qui est trés dense, voici mes notes :

Critique de la recherche actuelle sur les homos :
- la recherche scientifique s'est surtout occupé des cas cliniques de suicide/dépression chez les gays ce qui a eu tendance à biaiser les études (augmenter artificiellement les taux de suicide / maladie mentale relevé)
- il est plus facile d'obtenir des crédits pour étudier des problèmes cliniques et leurs solutions que des groupes non suivis cliniquement.
- les études "ennuyeuses" ne trouvant pas de différence entre gay et hétéro n'étaient pas publié

Plus de similitudes entre gays et hétéro dans une nouvelle étude des chercheurs de l'Université de Utah :
- la compositions des amis chez les gays et les hétéro est différente mais leur nombre similaire et ils étaient autant populaire
- les problèmes émotionnels étaient plus prévalent chez les gays, mais similaires à ceux des minorités et des ado des centres urbains
- les brimades font suite à la conformité au genre plus qu'a l'orientation sexuelle
- ils n'ont pas trouvé de liens direct entre brimade et suicide chez les gays
- les facteurs de risque au suicide sont similaires chez le gays et hétéros (maladie mentale, depression, bipolarité, famille à problème, larguage, suicide dans la famille)
- (ancienne étude cité ) les gays sont plus sanctionné dans l'éducation et la justice que les hétéro, sans que cela s'explique par un comportement plus délictueux.

Ces chercheurs veulent un changement de message envers les jeunes gays :
- ils pensent que les effets de la discriminations et des brimades est exagéré dans les médias
- ils ont peur que le message négatif actuelle sur les taux de suicide plus élevé ne leurs rendaient pas service, crée de la dépression, contagion de suicide
- on entend que parler des problèmes des gays venant de la recherche pas assez du positif
- "les choses vont s'améliorer" ou "cela s'améliore" n'est pas suffisant, cela devrait être "ta vie peut être heureuse maintenant"
- les ado gays les plus a risque sont ceux qui sont rejeté par leur famille
- si les ado gays pensent que les parents vont les rejeter il est préférable d'attendre avant d'en parler, ils accepteront mieux une fois plus grand
- pour les parents : montrez de l'affections envers votre ados gay qql soit ses sentiments par rapport à son homosexualité
- souvent les parents/prof se trompent en pensant que les ado gays cherchent des partenaires sexuels alors qu'ils cherchent des amoureux ou des relations amicales comme les hétéros

Bref à contre courant des études alarmistes, mais assez dans le sens (et encore plus loin) de "it gets better" qu'on voit depuis qql années deja.

Ca peut etre mal pris, car on peux avoir l'impression qu'ils minimisent le problème; puis leur attention au message donné plus qu'a la vérité scientifique est surprenant. J'aimerai qu'ils apportent des preuves scientifique qu'un tel message est plus bénéfique que parler des problèmes. Mais bon en vrai je suis plutôt d'accord, à condition qu'on parle aussi des problèmes. Mais je pense que leur but est d'ajouter leur voix au message actuel.

Enfin cela reste des études américaines; rien de dis que cela soit pareil en france.

[zigomio]

je ne sais pas si les jeunes gay sont plus ou moins malheureux que les autres mais moi j'ai pas vraiment été heureux pour des tas de raisons que je vais pas énumerer ici

[Maxo]

Moins malheureux je ne pense pas. Mais on est pas plus malheureux pour autant.
Je pense que ce sont d'autres difficultés. Quand j'entends mes amis, on a tous des soucis et faire un classement serait ridicule. Mais ne pas pouvoir aimer ou avoir plus de mal à trouver l'âme soeur, clairement c'est pas spécialement facile à vivre.
Là où je suis d'accord avec l'article c'est que ça doit être beaucoup plus facile aujourd'hui qu'il y a trente ans mais bon ce n'est que l'avis d'un gosse de 17 ans

[ExMembre]

Moins malheureux je ne pense pas. Mais on est pas plus malheureux pour autant.
Je pense que ce sont d'autres difficultés. Quand j'entends mes amis, on a tous des soucis et faire un classement serait ridicule. Mais ne pas pouvoir aimer ou avoir plus de mal à trouver l'âme soeur, clairement c'est pas spécialement facile à vivre.
Là où je suis d'accord avec l'article c'est que ça doit être beaucoup plus facile aujourd'hui qu'il y a trente ans mais bon ce n'est que l'avis d'un gosse de 17 ans

Je suis d'accord avec toi, Maxo : ça me paraît plus facile à vivre maintenant que quand j'étais ado ...
Mais là, je suis trop crevé pour développer. Je ferai part de mon expérience d'ancien combattant quand j'aurai un peu dormi

[okami]

Moins malheureux ? Je suis étonné, j'aurais pensé entendre l'inverse justement mais bon tant mieux après tout.

Personnellement, je ne pense pas avoir été plus heureux ou plus malheureux qu'un autre durant mon adolescence. Comme tout le monde (à part les plus chanceux d'entre nous), j'ai eu des périodes de joie comme des périodes de tristesse. C'est normal.

Seulement, y'a plus de raisons, quand on est gay d'être malheureux justement. Enfin du moins, c'est ce que je pense. Tout ce qui concerne le coming out, aux amis, à la famille, aux collègues et le stress, les conséquences néfastes qu'il peut avoir sur notre vie amicale, familiale et professionnelle. Les discriminations, les insultes et tout ça.

Moi j'ai juste eu à supporter la réaction un peu violente de mes parents. Sinon, au lycée, tout le monde le savait plus ou moins et personne n'est venu m'emmerder, jamais. Même ceux qui auraient pu d'ailleurs.

Après je veux dire, j'ai juste eu une adolescence normale. Les cours, les amis, les sorties, l'alcool et les premières histoires d'amour, les nouvelles expériences.

Après je trouve ça un peu bête de vouloir comparer les hétéros et les homos sur le caractère "heureux ou non" de leur vie. Y'a des gens qui doivent se battre tous les jours pour (sur)vivre, que ce soit à cause d'une maladie grave, de responsabilités qui leur tombent trop vite dessus, à cause de grosses difficultés financières etc. Et ça, on peut l'avoir en étant tout aussi hétéro qu'homo, donc je vois pas le rapport.

Voilà pour ma participation

[Zünisch]

- ils ont peur que le message négatif actuelle sur les taux de suicide plus élevé ne leurs rendaient pas service, crée de la dépression, contagion de suicide

Sur ce point, je ne suis absolument pas d'accord. Il me semble qu'il est communément admis (par les associations de soutiens, médecins, voire patients) que parler du suicide n'encourage absolument pas au suicide. Au contraire, aborder ce sujet peut donner l'occasion à certains de parler de leurs préoccupations, de sentir leur souffrance reconnue, de se sentir écoutés. (Ce qui est un pas vers le mieux être.) Donc quand bien même le message sur le taux de suicide chez les ados gays est erroné, je ne suis pas sûre qu'il y ait une réelle incidence négative. (D'ailleurs, je trouve l'article parfois un peu rapide à la conclusion.)

Et pour répondre à la question: Non. Je ne vis pas dans le monde des bisounours. Mais pas loin.

[Moooooog]

J'ai quelques questions qui me taraudent sur cette dite étude :
- Si les ados gays sont moins malheureux que les autres, comment expliquer que leur taux de suicide est 4 à 7 fois supérieur ?
- Sur quelle base cette étude a-t-elle été menée et comment cette conclusion a-t-elle été tirée ?
- Quelle est la religion des chercheurs basés en Utah ?

Mon expérience n'ira certainement pas conforter la conclusion de cette étude. Mais ça date un peu maintenant. Peut-être que le monde est devenu meilleur pour les homos que pour les hétéros pour qu'ils soient moins malheureux ?