Accepter la solitude.

Pour parler de tout et de rien, pas de thème imposé.
Prométhée
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Accepter la solitude.

Message par Prométhée »

Bonsoir.

Je voudrais poser une question aux célibataires endurci(e)s (mais tous les avis sont les bienvenus hein :lol: ). Avant de commencer, je précise qu’il ne s’agit pas d’un message de déprime, c’est plus pour alimenter une réflexion personnelle.

Alors voilà je me considère comme gay et asexuel, et comme vous vous en doutez, trouver l’âme sœur dans ces conditions ce n’est pas évident, d’autant plus que j’ai besoin de beaucoup de temps pour me rapprocher d’une personne. L’amour avec un grand A, je n’y crois plus vraiment, j’attache davantage d’importance à l’amitié, même si là encore je crois que je vais devoir revoir mes espoirs à la baisse (mais c’est un autre sujet).
Le problème c’est que je me pause beaucoup de questions (sans doutes trop), parfois j’ai peur de vivre seul, parfois non. Il y a des périodes où cela ne me pose pas de problèmes particuliers d’être seul, vivre seul ne veut pas dire vivre abandonné. Mais quand je me sens seul, que ça me fait du mal, j’ai peur que cet état devienne permanent. Je trouve étrange de passer ainsi d’un état d’esprit à l’autre.
Je voulais donc savoir s’il y a un moment dans la vie où non pas on renonce à vivre en couple (car dans renoncer il y a une connotation négative) mais où on accepte l’idée de vivre seul. Es-ce qu’il y a un moment à partir duquel on ne se pose plus de questions, on tourne la page et on vit tout simplement ?
Et si c’est le cas, y a t’il eu une sorte de déclencheur à cela ? Es ce qu’il y a eu un moment de révélation ?

Merci pour vos réponses.
shaya
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Re: Accepter la solitude.

Message par shaya »

Pour répondre à ta question franchement, pour moi, il y a un moment où on vit avec.

La prise de conscience qu'en fait, finir seule ne me dérange pas, elle est arrivée il n'y a pas si longtemps que ça, en comprenant que ma vie est assez remplie comme ça, que j'y suis bien, qu'il n'est absolument pas nécessaire pour moi d'être en couple pour m'éclater et vivre ma vie. Ce fut aussi le moment où j'ai compris qu'à cause de mon boulot, de mes horaires tout ça, c'est difficile de consacrer vraiment du temps à quelqu'un d'autre, d'autant plus quand on a une nature un peu solitaire à la base.

Voilà pour moi ^^
Erual
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Re: Accepter la solitude.

Message par Erual »

Je me retrouve beaucoup dans ce que tu dis Prométhée, sauf que moi ces passages d'un état à l'autre ne me dérangent pas plus que ça. Enfin, c'est peut-être devenu une habitude en fait :lol:
J'ai la sensation depuis quelques jours, que du moins pour ma part, j'aime et me contente de la solitude car j'ai une certaine peur de me perdre dans un autre, dans d'autres. Je sais pas si tu vois où je veux en venir, cette peur de ne pas pouvoir supporter la frustration que peut engendrer le fait de vivre avec l'autre, car cela nécessite d'abandonner un peu de soi, certains de ses désirs propres, pour s’accommoder en quelques sortes à une vie avec l'autre. Ces va-et-viens constants entre son amour-propre, sa liberté individuelle, et l'envie de le partager avec un autre. Je me demande parfois si ce n'est pas à cause d'une difficulté à gérer cette frustration que vient la difficulté d'être en relation avec d'autres, car l'on en vient à avoir peur. Peur de la souffrance que peut générer cette frustration. Cette perte de soi, d'un certain coté. C'est l'idée de vouloir se satisfaire tout seul, car il n'y a que nous qui pouvons savoir ce dont on a besoin.

Je sais pas si je suis clair, je reformulerai si besoin!
Dernière modification par Erual le mar. mai 08, 2012 7:21 am, modifié 1 fois.
Flash:B[L]ack
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Re: Accepter la solitude.

Message par Flash:B[L]ack »

J'arrive à comprendre ce que tu avances ~ Je ressens un peu la même chose mais d'une manière différente ~ (J'ai personnellement surtout le sentiment que je n'arriverai jamais à trouver "l'âme sœur" pour X raison ~)

Dans tous les cas, j'essaie toujours de penser que ce n'est qu'une question de temps (plus ou moins long, ça dépend si Dieu, Bouddha, Allah ou je sais pas qui a décidé de te faire chier ah ah ~) donc... Si c'est pas la bonne personne au bon moment et bien... On attend.

Après ton 'cas' (désolé ça fait méchant et froid dit comme ça) est un peu différent dans la mesure où tu te dis "asexuel" ~ Peut-être qu'encore une fois ce n'est qu'une question de rencontrer la bonne personne au bon moment ?

Prions tous les Dieux existants pour tomber sur "la bonne personne" suffisamment rapidement, sinon on va se sentir un peu roulés ~ :P
Nigurath
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Re: Accepter la solitude.

Message par Nigurath »

Je me reconnais un peu dans Promethée et Shaya.
Étant une geek de cavernes et vu le temps que me demande mon boulot, sans parler de mon rôle de maman, j'ai assez peu de temps à accorder à ma vie amoureuse. Je sais qu'il y a peu de chances que j’aménage avec quelqu'un un jour, bien que tout peut arriver dans la vie. Et je sais aussi que peu de femmes veulent vivre une longue relation en ne se voyant qu'une ou deux fois par semaine... Il y a donc de grandes chances que je reste seule la plupart de temps. Et il y aura forcement le moment ou je serai trop vieille pour séduire et ou l'amour sera la dernière des mes préoccupations.
N’empêche que l'idée d’être seule me pèse parfois, bien que j'aime la solitude et la liberté de faire ce que je veux chez moi.
Je pense que passer d'un état à l'autre est naturel, et que si on tombe sur la bonne personne, on voudra vivre avec quelque soit la durée de la relation.
Prométhée
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Re: Accepter la solitude.

Message par Prométhée »

Merci pour vos réponses.
Je me retrouve un peu aussi dans ce que tu dis Erual, j’ai parfois aussi peur de perdre ma liberté avec les autres, de perde une partie de moi. Je l’ai bien ressenti les deux rares fois où j’ai vaguement été en couple, mais je suppose que lorsqu’on est vraiment amoureux ce genre de questions n’a pas lieu d’être.

Flash:B[L]ack, passé un moment je me suis fait la même réflexion que toi. Je me disais que c’était une question de temps, que ça finirait par arriver. Mais un jour j’ai réalisé que la vie n’est pas un film, qu’il n’y a aucune lois, aucune garantie pour que l’on rencontre tous l’amour. Dans mon cas comme tu le dis (et ne t’inquiète pas je comprends bien que ce n’est pas dis méchamment), si on regarde les statistiques, il devrait y avoir en france 250 personnes gays et asexuels de mon age à 5 ans près, la probabilité de se rencontrer est faible et que l’on se plaise encore plus( surtout qu'une grande partie ne sait même pas que l'asexualité existe). Alors bien entendu, il y a toujours une chance de rencontrer la bonne personne, mais je ne me fais pas trop d’illusions, ça évite les déceptions.
Laharl
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Re: Accepter la solitude.

Message par Laharl »

Curieux, je rentre dans la description des gays asexuels qui ont ton âge à cinq près, pourtant je ne me suis jamais posé ce genre de question. Et question solitude, je suis plutôt un spécialiste, mais je la supporte très bien. Et lorsque je ressens le besoin de parler, j’ai tendance à parler tout seul (non, je plaisante, il existe Et-alors pour maintenir mon lien avec le monde extérieur). Mais c’est sans doute parce que je suis un méchant cynique.
Et on ne serait que 250 d’après les statistiques. Lesquelles ?
Levitz
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Re: Accepter la solitude.

Message par Levitz »

Hé! les jeunes :gentil: ! Je vous donne rendez-vous dans quelques temps pour dire que vous ne croyez plus à l'amour et autres choses de ce genre :roll: ! Là, il me semble que c'est un peu tôt! La vie est un cadeau, il faut savoir saisir tout ce qu'elle vous propose et vous ne savez pas ce qu'elle vous réserve pour les jours qui viennent. Et je vous dis ça parce que j'ai pu pensé des choses plus ou moins approchantes à votre âge.
Prométhée a écrit :Je voulais donc savoir s’il y a un moment dans la vie où non pas on renonce à vivre en couple (car dans renoncer il y a une connotation négative) mais où on accepte l’idée de vivre seul. Es-ce qu’il y a un moment à partir duquel on ne se pose plus de questions, on tourne la page et on vit tout simplement ?
Et si c’est le cas, y a t’il eu une sorte de déclencheur à cela ? Es ce qu’il y a eu un moment de révélation ?
J'ai eu un déclic, en mai-juin 2008, où je me suis dit exactement cela : ce moment où tu te dis "arrête de te poser des questions et vis! Tu es là alors profite!".

Pour ma part : la solitude, j'adore! J'en ai besoin. Je n'en ai jamais eu peur et j'ai plutôt tendance à plaindre ceux qui n'aiment pas être seuls, qui recherchent toujours quelque chose à faire ou quelqu'un à voir pour ne pas le rester.

Mon copain est différent sur ce point-là et je pense que ma solitude doit l'inquiéter parfois. Comme nous ne vivons pas encore ensemble, j'ai pour l'instant ces moments d'isolement dont j'ai besoin. Et puis, mon copain, il est vraiment pas comme moi. Et je ne suis pas vraiment comme lui. Est-ce que je lui correspondais? Est-ce qu'il me correspondait? Pouvait-on penser que nous étions compatibles? est-ce qu'il existait 250 personnes qui me correspondaient? (je précise que la "ville" la plus proche de moi est Dax - 50 000 hab peut-être pour son agglomération - à près d'une heure de route, pour vous situer mon "isolement").

Après une rupture, je me suis dit que là où j'étais je ne trouverai jamais personne, que je finirai seul (suis-je le seul à avoir pensé ça? :lol: ). Que la vie c'était nul... Bref, un jour de printemps, je me suis dit qu'il fallait arrêter d'être négatif, misanthrope, que si l'on faisait des efforts pour voir le bon côté des choses, la vie se passait mieux, et même, on en devenait plus heureux (peut-être plus con aussi, mais après tout, à la fin, qu'en restera-t-il?). On apprend de ses échecs et de ses "déceptions" qui nous construisent. Il y a des âges dans la vie, les priorités que l'on se donne aujourd'hui (l'amitié, le travail, etc.) ne sont pas forcément celles de demain. Elles sont un pan de l'édifice que nous construisons.

Quand j'ai rencontré mon copain, je ne cherchais personne, je m'étais dit que l'on verrait en 2009 (on était en juin 2008 :niais: ). Il était là sur ma route, à ce moment-là, je n'ai vraiment pas cherché à comprendre! :gentil:
ExMembre

Re: Accepter la solitude.

Message par ExMembre »

Prométhée a écrit :Je voulais donc savoir s’il y a un moment dans la vie où non pas on renonce à vivre en couple (car dans renoncer il y a une connotation négative) mais où on accepte l’idée de vivre seul. Es-ce qu’il y a un moment à partir duquel on ne se pose plus de questions, on tourne la page et on vit tout simplement ?
Et si c’est le cas, y a t’il eu une sorte de déclencheur à cela ? Es ce qu’il y a eu un moment de révélation ?
Pour moi, c'est plutôt l'inverse : comme Levitz, j'aime bien la solitude, et c'est plutôt mon état "normal" dans le sens "habituel". Ou état stable, si l'on veut.

Par contre, il y a (eu) des moments de déclenchement, de révélation lorsque j'ai rencontré l'une ou l'autre personne et que je me suis dit "c'est lui". Alors, seulement, j'envisageais de me mettre en couple. C'était mon état "excité", comme un petit électron qui a reçu une dose d'énergie et qui change de couche. Pour toutes les raisons possibles et imaginables, ça a toujours foiré, mais ce n'est pas le sujet. Alors, toujours comme un petit électron, je retrouve mon état stable.

Je dois reconnaître cependant que j'ai toujours eu la vague arrière-pensée "me mettre en couple", mais j'ignore si ça vient de ma nature profonde ou de la pression sociale ... :roll:

Maintenant, je me dis parfois que je "renonce" à cette vague arrière-pensée, comme tu l'exprimes si bien, non pas avec un sens négatif d'abandon, mais dans le fait de tourner la page et de vivre, tout simplement. Il n'y a pas eu de facteur déclenchant, juste la prise de conscience que j'aurais du mal à changer mes habitudes si, le cas échéant, je devais me trouver H24 du jour au lendemain avec quelqu'un.

Après, il y a le problème de la souffrance d'être seul. Ca, c'est un sentiment très variable selon les personnes.

J'ai envie de dire que si tu as peur de ressentir cette souffrance, ben, il vaut mieux bien t'entourer. D'amis. :gentil:
Prométhée
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Re: Accepter la solitude.

Message par Prométhée »

Laharl => Ce ne sont pas des statistiques officielles, c’est un petit calcul que j’ai fait. Il y a 4 millions d’homme entre 20 et 30 ans en France, 6 % d’entre eux devraient être gays et entre parmi ceux-là entre 1% et 1‰ devraient être asexuels. En considérant 1‰ car la majorité ne savent même pas qu’ils sont asexuels, on trouve environs 250 hommes gays et asexuels en France entre 20 et 30 ans.
Mais bon je en veux pas rentrer dans une guerre des chiffres hein, c’est juste un petit calcul rapide comme ça pour avoir un ordre de grandeur.

Levitz => Je suis entièrement d’accord avec toi quand tu dis qu’il faut savoir profiter de ce que la vie nous propose et faire un petit effort pour être heureux. Je en suis pas en train de déprimer, je ne m’attends pas à trouver l’amour à tous les coins de rues c’est tout.

Ray Steam => J’aime beaucoup l’image de l’électron. :D
Je dois reconnaître cependant que j'ai toujours eu la vague arrière-pensée "me mettre en couple", mais j'ignore si ça vient de ma nature profonde ou de la pression sociale ...
Justement je me pose cette question également. Fondamentalement, je ne cherche pas à être en couple, je suis assez indépendant. J’apprécie également la vie en communauté, et j’ai remarqué que lorsque je vis dans un groupe, je ne me pose jamais la question du couple, je ne m’inquiète jamais d’être célibataire. Je me dis donc que sur le fond je n’ai pas besoin d’être en couple, mais que c’est la pression sociale qui parfois m’impose cette peur de vivre seul.
Je serais curieux de voir ce que donnerait une génération qui grandirait sans contes de fées, sans l’idée du prince charmant et les histoires à l’eau de roses que l’on trouve dans tous les films.
J'ai envie de dire que si tu as peur de ressentir cette souffrance, ben, il vaut mieux bien t'entourer. D'amis.
C’est ce que je me dis également. Pour moi l’amitié c’est ce qui compte le plus et j’y accorde beaucoup (trop ?) d’importance. Le problème c’est que les amis ne sont pas toujours ce que l’on voudrait qu’ils soient. Et les amis véritables se comptent souvent sur les doigts d’une main.

Merci pour vos témoignages.
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