"Je connais un violeur."

Pour parler de tout et de rien, pas de thème imposé.
Tsar
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"Je connais un violeur."

Message par Tsar »

Hier, je suis tombé sur ce tumblr : http://jeconnaisunvioleur.tumblr.com/

Je me suis pris une salutaire gifle, quoique tardive. Je pensais vraiment avoir à peu près pris conscience des mécanismes de domination sexiste, de leur enracinement dans les mentalités, et les avoir largement extirpés de la mienne. Je connais les statistiques terrifiantes des viols dans notre société, et mon expérience du syndicalisme étudiant m'a permis d'avoir accès à des formations en matière de féminisme et d'anti-sexisme qui m'ont été plus que précieuses.

Sauf qu'il y a de cela 5 ans (en plein militantisme susnommé, donc), une de mes amies, R., rencontrée sur un autre forum, a hébergé dans sa chambre d'étudiante un pote plutôt populaire du même site, J. Elle a raconté comment il l'avait draguée alors qu'ils étaient couchés, à grands renforts de contacts physiques intempestifs, malgré ses refus répétés. Il a heureusement fini par abandonner, mais R. avait passé l'une des pires nuits de sa vie, empoisonnée par la peur. Elle avait songé à porter plainte, et qualifier J. de "violeur".

Ça avait fait du bruit à l'époque, parmi la bande de potes forumeurs (dont je faisais également partie). Et l'avis général était que J. avait "juste été un gros lourd" (c'était le terme consacré), mais qu'il était "beaucoup trop niais et romantique" pour faire du mal à une fille, qu'il était de toutes manières naturellement, et même culturellement (il était antillais, une région apparemment plus chaleureuse que la métropole) tactile, que R., connues pour ses convictions féministes affirmées et son caractère emporté, avait sur-réagi, et qu'il était déplorable que cette histoire ait plombé l'ambiance au sein du forum. Un petit groupe réuni pour un wk à Rennes en était arrivé aux mêmes conclusions un soir entre la poire et le fromage. Outre moi, il comprenait mon meilleur pote d'alors et camarade de SUD-étudiant-e-s, qui était aussi celui de R. (si), et deux ami-e-s étudiant-e-s en psycho, que du gauchiste et de la progressistes cultivé-e-s et sensibles aux problèmes des inégalités.

Aucun d'entre nous, pas même la seule fille du groupe, n'a envisagé un instant que J. n'avait pas à insister après un refus et qu'il avait commis une violence traumatisante. Et ce n'est qu'à la lecture de ce tumblr que cette histoire m'est revenue à l'esprit. Je ne sais toujours pas si R. avait raison de qualifier J. de "violeur", mais je sais que nous avions tort en niant la gravité de cette histoire, et en refusant de remettre en cause notre certitude qu'il était un type bien. J'ai mis 5 ans à m'en rendre compte.

Et je repense avec des sueurs froides à cette soirée de fin de lycée, où une fille, draguée avec succès par un vague pote, s'était retrouvée ivre au point de ne plus pouvoir marcher. Ses amies avaient heureusement décidé de la ramener chez elle, et elles se mirent en route avec trois ou quatre mecs qui se relayaient pour la soutenir, dont moi et le vague pote dont j'ai maintenant oublié le nom, tout ce beau monde plus ou moins imbibé. Au cours du chemin, elle s'est plainte que quelqu'un lui touchait la poitrine, avant de retomber dans un quasi-coma éthylique. Des parents d'une de ses amies sont finalement venus la chercher en voiture.

En rentrant vers la maison où se tenait la fête, un de mes copains a avoué sans aucune gêne qu'il lui avait effectivement "un peu touché les seins", mais pas beaucoup, les amies l'entourant. Le type qui avait dragué la fille ivre avait approuvé en riant, déclarant en substance qu'il était heureux si ses potes avait pu profité de sa conquête. J'ai des nausées en repensant à cet épisode glauque où des types au demeurant sympathiques s'étaient conduits de façon aussi répugnante, mais sur le coup, du haut de mes presque 18 ans, je m'étais contenté d'un rire plus ou moins gêné, et d'ignorer soigneusement cette fille par la suite (heureusement pour elle, cette soirée n'a pas impacté sa vie sociale). Surtout, en lisant ce tumblr, je me demande ce qui se serait passé si elle avait été seule avec les garçons. Si l'ignoble était arrivé, aurais-je participé ? J'ose croire que non. Enfin, j'espère. Aurais-je tenté de l'empêcher ? Aussi effroyable que cela puisse être, je dois bien avouer que je n'en suis pas sûr. A l'époque, je ne pense pas que j'aurais considéré comme un viol le fait d'imposer une relation sexuelle à une fille trop ivre pour donner un consentement ou pour exprimer un refus constant.

Et donc je me suis dit que si ce tumblr peut contribuer à faire prendre conscience de la profondeur des réflexes sexistes dans l'inconscient collectif (et individuel), ça vaut le coup de le partager. Je ne sais pas si parmi vous il y a des expérience semblables à celles que j'ai racontées (j'espère que je ne suis pas le seul à avoir été un connard sexiste :ninja: ), ou si vous aviez aussi tendance à penser, même inconsciemment, que vous ne sauriez connaître un violeur, si cela vous inspire une réflexion particulière... Bref.
Nomade
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Re: "Je connais un violeur."

Message par Nomade »

Ton témoignage me fait penser à ce que je ressens en lisant les réactions à ce topic, où tout le monde dit en gros à Ryan77 "C'est pas grave, tu surréagis, t'as qu'à être plus à l'aise avec ta sexualité" alors qu'il a très mal vécu une expérience qu'il considère comme intrusive et traumatisante, même s'il n'y a pas eu de contact physique.

Pour les "petits" incidents, je crois qu'on a tendance à se mettre un peu facilement à la place et de la victime ("Ouais bon, si on commençait à me tripoter vite fait en soirée je prendrais ça à la déconnade et je n'en ferais pas un drame") et de l'agresseur ("Et puis ça peut m'arriver, bourré, de devenir tactile, ça ne veut pas dire qu'il y a des arrières-pensées") pour minimiser l'incident et éviter de se mettre en porte-à-faux vis-à-vis de l'un ou de l'autre, sans se rendre compte qu'un tel comportement revient à enfoncer la victime et à légitimer l'agression.
Norma
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Re: "Je connais un violeur."

Message par Norma »

Nomade a écrit :Ton témoignage me fait penser à ce que je ressens en lisant les réactions à ce topic, où tout le monde dit en gros à Ryan77 "C'est pas grave, tu surréagis, t'as qu'à être plus à l'aise avec ta sexualité" alors qu'il a très mal vécu une expérience qu'il considère comme intrusive et traumatisante, même s'il n'y a pas eu de contact physique
Je me retiens très fort de rugir dans mon coin, là.

Déjà, que 90% des jeunes et moins jeunes en soirée ne captent pas que des rapports sexuels ou des attouchements contraint c'est de l'agression sexuelle même si le mec est populaire et que la fille est saoul (de toute façon ça fini 90% des cas par la fille qui se fait socialement éviter si elle ferme sa gueule parce que c'est une salope, et socialement éviter si elle l'ouvre parce que c'est une salope hystérique), et qu'il faille un tumblr pour ça, ça me navre, mais tellement. Qu'il y ait par la suite prise de conscience c'est bien, mais mes souvenirs estudiantin me portent à avoir une réaction assez agressive avec ceux qui n'auraient pas compris au simple récit des anecdotes en question, ou en y assistant. C'est de l'énervement viscéral, et là, j'y peux rien.

Mais derrière cela voir comparé le fait d'avoir eu des MOTS gênant, des moqueries, avec des violes et des attouchements sexuels, ça me donne vraiment envie de ruer dans les brancards, tant au niveau de la logique que de mes expériences personnelles. Je ne dis pas que les mots méchants c'est bien, mais, et peut être parce que je suis une fille-en-jupe, j'ai déjà eu des gros cons dans la rue qui me demandaient instamment de leur sucer la queue, j'ai déjà vécu des soirées qui ont mal tournée, et franchement, ayant subit les deux ce n'est PAS LA MÊME CHOSE et ce n'est PAS LE MÊME RESSENTI et encore moins le même traumatisme.

De toute façon ça m’énerve déjà de voir que qui théorise là dessus : des garçons qui tout bien intentionnés soient-ils (et je vous connais assez pour ne pas mettre en doute une seconde vos intention qui je le sais très bien sont tout à fait convenables et je sais que votre démarche est cool et je vous kiff à donf mais là n'est pas la question), abordent tout de même ce sujet d'une manière extrêmement théorique (enfin là dessus surtout toi, Nomade). J'ai pas envie de dire "vous ne pouvez pas comprendre vous ne vivez pas cela" mais tout de même, disons qu'avant de faire de catégories et des amalgames qui compare le fait d'être blessé par des mots avec le fait d'être agressé sexuellement puis vu comme une salope, je conseillerais fortement de lire tout de même ce tumblr avant de s'avancer pour pas dire des grosses conneries.

Donc voilà je vais gentiment m’éclipser de ce sujet sur la pointe des pieds en laissant à d'autres qui comprendraient mon point de vue la charge de le défendre, je sens que je ne parviendrais pas à me contenir assez pour le faire d'une manière intelligente et efficace.
Nomade
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Re: "Je connais un violeur."

Message par Nomade »

Je ne place pas les deux "types" d'agression sur le même plan en termes d'intensité, mais à partir du moment où quelqu'un se sent mal, c'est qu'il y a eu agression, ou incident si le mot te choque moins. D'une gravité variable, je suis d'accord, mais la gravité varie certes selon l'acte commis, mais aussi selon la perception qu'en a la victime. Et en aucun cas selon la perception qu'en a l'observateur.

Ce n'est pas parce que TU (au sens large, moi inclus) te sors d'une situation sans égratignure morale ou psychologique que c'est le cas de tout le monde, et balayer d'un revers de main un problème qui ne TE pose pas de problème revient à en nier l'importance pour la victime. Alors certes, personne ne balaie d'un revers de main un question de viol parce que ça pose un problème à tout le monde, et heureusement. Mais faut-il établir une hiérarchie des agressions ? Une fille qui se fait toucher le cul dans la rue par un inconnu, c'est plus ou moins grave qu'une fille qui se fait toucher les seins en soirée par un "ami" ? Je considère que ce n'est pas à moi d'en décider, mais à la fille en question. Et si elle (ou il) me dit qu'elle (il) a très mal vécu un échange verbal, qui suis-je pour remettre en doute sa souffrance ?

Après, je veux bien croire (et je suis persuadé, en fait) que nous, méchants garçons dans un monde patriarcal, nous soyons beaucoup moins soumis que vous aux attaques en tous genres et que du coup, on soit plus sensibles car moins endurcis à des agressions que vous subissez tous les jours, et qu'on "tombe" pour des trucs qui, à force d'expérience, ne vous font plus ni chaud ni froid. Et je suis vraiment sincèrement désolé et dégoûté que vous ayez à affronter bien plus de situations difficiles que nous et à apprendre à faire avec en attendant que la société évolue.
Une fois ça dit, je considère toujours que ça n'autorise personne à dénigrer le mal-être d'un(e) autre, même si on n'est pas soi-même capable de le comprendre. Ce n'est pas parce que JE considère Untel comme une chochotte geignarde qu'IL n'est pas au bord du gouffre. Mon opinion n'est pas pertinente dans la définition du niveau de son malheur, parce que je ne suis pas à sa place en termes de vécu, de caractère et de solidité psychologique.

Désolé d'avoir fait dévier le sujet dès le premier post. :s
Je veux bien continuer le OT par MP, même si je pense n'avoir rien de plus à dire sur le sujet.
Mizc
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Re: "Je connais un violeur."

Message par Mizc »

(Je m'écarte une minute du débat entre Nomade et Norma pour en revenir au Tumblr en lui-même)

L'intérêt de ce site, peut-être, est aussi de nous rappeler l'existence en ce genre d'affaire d'une certaine "zone grise" (en particulier, l'alcool ou autres aidant) où nul(le) n'est tout blanc ou tout noir. Enfin, c'est moi qui le voit comme ça, avec le vécu que j'ai au moment M où j'écris, qui n'engage que moi.

Attention je n'ai pas dit qu'un abuseur n'était pas pour autant responsable, ne me faites pas dire ça non plus. Ça reste le cas dès lors qu'il y a déséquilibre de force physique (ou alors plus prosaïquement, si l'un des deux a perdu conscience, ou est trop hébété(e) pour dire non ...). Mais je m'intéresse à ces quelques cas a priori (mais pas tant que ça) étonnants que le site relate : des mecs plutôt chic types par ailleurs (et a priori pas des psychopathes en puissance) peuvent se retrouver à avoir des relations sexuelles avec des filles qui ne le désirent pas. Toute la question (lorsqu'on est une fille) est alors de comprendre : pourquoi, comment, quels déclencheurs ? Y'a -t-il eu des signaux qui ont été mal interprétés ? Pour être en mesure d'éviter (lorsqu'on est une fille, et qu'on souhaite éviter de se retrouver à devoir faire des choses qu'on ne voulait pas faire) les situations à risque.

Et les réactions des garçons, détaillées sur ce site, montrent aussi quelque chose d'intéressant : c'est tellement dur de se voir à travers ce genre d'image (celle d'un abuseur), que le plus souvent ils préfèrent couper les ponts avec la fille par déni.

En gros l'enjeu du site est double : de montrer à quel point le glissement est facile, à quel point on peut se retrouver rapidement à subir une relation non désirée, ou à en commettre une. L'intérêt me paraît être plus dans la prévention que dans la stigmatisation, de type "Attention, nous pouvons tous être concernés. Alors prenons garde."
Norma
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Re: "Je connais un violeur."

Message par Norma »

Nomade a écrit :à partir du moment où quelqu'un se sent mal, c'est qu'il y a eu agression
Et c'est là où on est pas d'accord en fait.
Nomade a écrit :Et si elle (ou il) me dit qu'elle (il) a très mal vécu un échange verbal, qui suis-je pour remettre en doute sa souffrance ?
Et c'est pas le fait qu'il ait souffert qui était remis en cause dans le topic précédent.

Mais, comme dit, pointe des pieds je m'éclipse parce que je ne serais pas bonne débatteuse sur le coup parce que ça va être épidermique, donc inutile :wink:
Dernière modification par Norma le mer. sept. 04, 2013 10:35 am, modifié 1 fois.
Tsar
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Re: "Je connais un violeur."

Message par Tsar »

Norma a écrit : Déjà, que 90% des jeunes et moins jeunes en soirée ne captent pas que des rapports sexuels ou des attouchements contraint c'est de l'agression sexuelle même si le mec est populaire et que la fille est saoul (de toute façon ça fini 90% des cas par la fille qui se fait socialement éviter si elle ferme sa gueule parce que c'est une salope, et socialement éviter si elle l'ouvre parce que c'est une salope hystérique), et qu'il faille un tumblr pour ça, ça me navre, mais tellement. Qu'il y ait par la suite prise de conscience c'est bien, mais mes souvenirs estudiantin me portent à avoir une réaction assez agressive avec ceux qui n'auraient pas compris au simple récit des anecdotes en question, ou en y assistant. C'est de l'énervement viscéral, et là, j'y peux rien.
Mmh, je me suis peut-être mal exprimé, aussi je vais préciser quelques points : je n'ai pas attendu ce tumblr pour prendre conscience, dans la mesure où cela est possible sans en avoir été soi-même victime, de la gravité des agressions sexuelles. La "gifle" dont je parlais ne concerne pas la soirée alcoolisée, que j'ai reconnu depuis déjà longtemps (mais de toutes façons trop tard), mais mon premier récit : avec mon implication grandissante pour l'égalité des droits, j'avais en y repensant compris et condamné sans réserve le comportement de J., mais j'avais occulté, je pense inconsciemment, mon/notre refus spontané de voir un agresseur dans un personnage connu (que pourtant je n'aimais pas), alors qu'à l'époque nous avions tous et toutes le bagage nécessaire pour appréhender correctement la situation, outre l'évidence que "non" ne veut pas dire "oui". Et c'est justement le côté extrêmement théorique de ce bagage qui a entre autres rendu possible notre réaction, et notre conviction imbécile d'avoir fait preuve de mesure et de recul.

Aussi, c'est à moi et aux gens qui ont ou ont eu le même genre de réaction que ce tumblr est destiné, c'est précisément pour cela que j'ai voulu le partager. Je suis vraiment désolé si j'ai donné l'impression de théoriser, je voulais simplement montrer concrètement à quel point il était facile - et honteux - de fermer les yeux, donc d'être complice. La prise de conscience dont tu parles se situe ici en ce qui me concerne, pas sur la définition d'une agression sexuelle.
irvel
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Re: "Je connais un violeur."

Message par irvel »

@ Nomade : Je ne peux que plussoyer Norma, c'est ridicule de comparer la contrainte du viol à des propos certes un peu lourds, mais surtout mal confronter, comparer un provocation verbale à une contrainte physique, comparer une situation où les gens sont avinés à une autre ou la victime potentielle est proche du comas éthylique.
C'est avec ce genre de comportement qu'on linéarise tous les comportements avec les risques de perte de conscience des différents niveaux et le risque d'imposition d'un comportement aseptique et imposé "dans l'absolu".

De plus si je ne vois aucun rapport ici avec le topic de Ryan je ne vois pas non plus l'intérêt de le commenter ici plutôt que sur le post existant.

@ Norma : les hommes aussi peuvent se faire violer ou devoir faire face à des situations scabreuses, rien ne les empêche de comprendre.

Nomade a écrit :à partir du moment où quelqu'un se sent mal, c'est qu'il y a eu agression,
Absolument pas ! tu ne fait que banaliser le mot "agression", avec ce genre de propos tu justifies absolument tout et n'importe quoi.

Encore une fois peut être serait il préférable de discuter du problème de Ryan sur son topic, plutôt que de polluer ce sujet ci.

Pour le reste le viol est inadmissible et doit être combattu, mais ce tumbir n'a pas grand intérêt, sauf pour ceux inconscients de l'existence de ces comportements.
arwynia
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Re: "Je connais un violeur."

Message par arwynia »

irvel a écrit : Pour le reste le viol est inadmissible et doit être combattu, mais ce tumbir n'a pas grand intérêt, sauf pour ceux inconscients de l'existence de ces comportements.
Il me semble que c'est un intérêt énorme attendu que pour 90 % des gens, le viol est commis par des connards/ des marginaux/ des gens en difficultés au point de vue de la séduction. Or ce n'est absolument pas le visage du violeur dessiné par toutes ces histoires.

La plupart des hommes se sentent à l'abri, se disent qu'ils ne violeront jamais personne, comme ils ne tueraient jamais personne. Mais voilà, la réalité, c'est qu'il n'y a pas toujours d'un côté une fille à l'esprit clair qui dit non fermement et de l'autre un garçon à la morale méprisable qui décide consciemment d'outrepasser son contentement.

Je ne sais pas si je parlerais de zone grise, comme Mizc, parce que quand même pour moi, la faute reste à l'agresseur, même si elle peut être plus ou moins grande. Mais en tout cas, il y a bien tout le flou de ces situations où la fille n'arrive pas à dire non clairement ( parce qu'elle est soule, parce qu'elle a peur, parce qu'elle est indécise etc...) et où le garçon ne s'avoue pas qu'il outrepasse son consentement ( alors qu'au fond, on ne me fera pas croire qu'il ne le sait pas : quelqu'un qui n'a pas envie, ça se voit).
irvel
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Re: "Je connais un violeur."

Message par irvel »

arwynia a écrit :Il me semble que c'est un intérêt énorme attendu que pour 90 % des gens, le viol est commis par des connards/ des marginaux/ des gens en difficultés au point de vue de la séduction. Or ce n'est absolument pas le visage du violeur dessiné par toutes ces histoires.
Tes "90 %" de gens d'où les sors tu ? N'importe qui un minimum informé te dirait que l'énorme majorité des viols sont commis par des membres de la famille et leurs proches. Ces "histoires" ne disent pas autre chose.

Il ne faudrait pas faire des violeurs de tous les hommes … et transformer toutes les femmes en victimes obligées.
Si la fille n'ose pas dire non, si l'homme se permet d'outrepasser son contentement c'est qu'il y a une énorme lacune dans l'éducation et/ou les usages de la société, et ce ne sont pas les témoignages de ce tumbir qui y changeront quoi que ce soit.
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Pour en revenir au sujet "je connais un violeur" je propose un "témoignage".

Situation : Alors qu'un garçon de 12 ans dort, un adulte de 20 ans vient dans son lit, le dénude et manipule son sexe.

- Il peut hurler et ameuter les personnes présentes.
- il peut être curieux et laisser faire.
- Il peut dire calmement qu'il n'a pas envie.


Ce ne serait pas perçu de la même manière si je disais :
"Un pédophile a violé un enfant de 12 ans, celui ci subjugué par l'appartenance au personnel d'encadrement du violeur n'a pas osé crier afin d'ameuter les enfants et adultes à proximité.
Le jugement sera rendu à huis clôt, l'enfant témoignera, la presse pour le ménager ne donne pas son nom réel."

Qu'en pensez vous, qu'en diriez vous spontanément ?
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