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My american friend

Publié : mar. mai 20, 2014 9:07 am
par Brouzouf
Chères gens,

Une de mes anciennes étudiantes américaines est dans la mouise et je ne sais pas comment l'aider. Voilà le topo : c'était mon étudiante quand j'étais prof aux US, elle venait souvent dans mon bureau pour me raconter ce qui n'allait pas, à l'époque c'était essentiellement qu'elle n'arrivait pas à trouver de copine. Par la suite, elle est venue six mois en France, dans ma ville, faire un séjour linguistique dans la boîte où je bosse actuellement. À présent elle est de nouveau aux États-Unis. Elle habite dans une toute petite ville où il ne se passe rien, où rien n'est possible sans voiture. Elle n'arrive pas à trouver un emploi, cela fait un an qu'elle cherche. Mais le plus important : sa famille est complètement tarée. Sa mère l'a jetée dehors, son père est un alcoolique violent, ses cousins ont tous fait de la taule ou sont passés par l'asile.

Elle a vingt-trois ans. Elle est gay. Elle n'est jamais sortie avec personne : elle a de petits problèmes relationnels c'est-à-dire qu'elle n'est pas très facile d'accès, elle fait souvent la gueule et parfois ne parle pas pendant de longues minutes. Elle a d'ailleurs une carte d'handicapée et touche des allocations pour ses problèmes psychiques. Cela étant, lorsqu'elle est en confiance, elle est super drôle et super intelligente. Comme toute petite butch qui se respecte, elle n'a bien entendu jusqu'ici été attirée que par des filles hétéro bombasses qui n'en avaient cure d'elle. Elle n'a pas d'ami, à part moi qui suis à plus de six mille kilomètres. Et pour couronner le tout, elle a entamé une transition.

Je résume : elle n'a nulle part où aller, elle n'a pas d'amis, elle n'a pas de boulot.
Elle a quand même un peu de sous de côté.

Je flippe parce que cela fait deux mails qu'elle m'envoie dans lesquels elle me dit qu'elle pense à se tuer -- tout en me disant qu'elle a envie de vivre mais que tout est contre elle et qu'elle n'a plus la force. Et moi je suis toute seule au bout.

Help :snif:

Re: My american friend

Publié : mar. mai 20, 2014 9:29 am
par Lyanes
Un genre de Refuge ? ça existe pas aux states? Elle/Il pourrait reprendre pied dans un contexte "bienveillant".

Bon, j'me doute bien qu'avec sa personnalité, cela ne soit pas évident de débarquer dans une grande ville dans un endroit ou l'on connaît personne, mais ce genre d'asso est faite pour mettre à l'aise rapidos, je crois.


Si Le Refuge ou apparenté ça n'existe pas, à 23 ans on peut encore prétendre aux foyers de jeunes travailleurs. Même chose, aucune idée si ça existe là bas.
Mais à mon avis, l'urgence, vraiment, c'est qu'elle/il se casse très vite de cet endroit.

Re: My american friend

Publié : mar. mai 20, 2014 9:41 am
par Prince Hypocrite
En cas d'urgence parce que quand même, t'es loin:

* suicide prevention lifeline 1-800-273-8255. Et le site officiel en général: http://www.suicidepreventionlifeline.org
* The Trevor Project, spécialisé LGBT: la lifeline 866-488-7386 (il y a aussi une version chat et une version texto). Le website: http://www.thetrevorproject.org Je pense que dans son cas, celui-ci peut être utile, c'est sûrement la ligne la plus compétente pour lui proposer des solutions.

Courage.

Re: My american friend

Publié : mar. mai 20, 2014 10:02 am
par Brouzouf
Prince Hypocrite a écrit : * The Trevor Project, spécialisé LGBT: la lifeline 866-488-7386 (il y a aussi une version chat et une version texto). Le website: http://www.thetrevorproject.org Je pense que dans son cas, celui-ci peut être utile, c'est sûrement la ligne la plus compétente pour lui proposer des solutions.

Courage.
Oh top bien, merci PH. Je lui ai envoyé le lien.

Re: My american friend

Publié : mar. mai 20, 2014 3:37 pm
par Billy
En dehors du fait qu'il faille qu'elle sauve sa peau, elle a des projets de vie ? Elle sait ce qu'elle aimerait en faire, de sa vie ? Elle souhaite rester aux Etats-unis ?

Re: My american friend

Publié : mar. mai 20, 2014 6:48 pm
par Brouzouf
Elle aimerait bien repartir à l'étranger, revenir en France éventuellement, mais c'est un peu compliqué parce que comme elle est maintenant diplômée, elle ne peut pas repartir avec sa fac. Il faudrait donc qu'elle trouve un emploi, et pour trouver un emploi, il faut un visa. Bref, c'est autant compliqué pour un américain de venir travailler en Europe que pour nous d'aller travailler là-bas. Surtout qu'ici en plus, il n'y a pas de travail. À part ça je pense que la situation est tellement difficile pour elle en ce moment qu'elle ne se projette pas trop dans l'avenir. Le fait de ne pas arriver à rencontrer quelqu'un avec qui avoir une relation intime et de confiance est quelque chose qui lui pèse énormément. Mais tout est lié : lorsqu'on est fragile, que rien ne nous tient, on n'est pas forcément porté vers les gens qui nous conviendraient le mieux...

Re: My american friend

Publié : mer. mai 21, 2014 1:23 pm
par Laharl
Brouzouf a écrit :Elle aimerait bien repartir à l'étranger, revenir en France éventuellement, mais c'est un peu compliqué parce que comme elle est maintenant diplômée, elle ne peut pas repartir avec sa fac. Il faudrait donc qu'elle trouve un emploi, et pour trouver un emploi, il faut un visa. Bref, c'est autant compliqué pour un américain de venir travailler en Europe que pour nous d'aller travailler là-bas. Surtout qu'ici en plus, il n'y a pas de travail. À part ça je pense que la situation est tellement difficile pour elle en ce moment qu'elle ne se projette pas trop dans l'avenir. Le fait de ne pas arriver à rencontrer quelqu'un avec qui avoir une relation intime et de confiance est quelque chose qui lui pèse énormément. Mais tout est lié : lorsqu'on est fragile, que rien ne nous tient, on n'est pas forcément porté vers les gens qui nous conviendraient le mieux...
Si elle se débrouille bien en français, elle peut venir au Canada. Des bilingues, ils en cherchent plein (du moins s'ils parlent bien anglais et baragouinent le français, c'est d'autant mieux vu que l'inverse).

Re: My american friend

Publié : mer. mai 28, 2014 5:29 am
par Cinlyss
Je peux même l'accueillir temporairement à Québec.
Ça ne sera pas la première étrangère à squatter mon divan. :mrgreen:
Et entres enfants de parents tarés, on va peut-être se comprendre. ;)