Peut-être pas tout à fait dans l'ordre.
Vendeuse dans une chaine de fringues. Mettre des fringues sur cintre toute la journée et faire les allers retour boutique-réserve. "Je ne l'ai plus en 38-40-42-44". Pendant quelques semaines.
Rédactrice pour un moteur de recherche dans une start up à Paris. Ambiance cool mais pas mal de cons dans le lot, dont des journalistes qui ne se sentaient plus pisser, très fier d'exhiber leur carte de presse, assez imbuvables.
Documentaliste-iconographe dans une agence artistique. Visionner des peintures et photos toute la journée et les décrire pour alimenter une base de données accessible aux internautes, pour le site de l'agence en question. Ambiance coke et apéro tous les jours, restau à gogo. Mon boss m'a invitée au restau (il était plus jeune que moi, j'avais 25 ans), a commandé une bouteille de champagne et m'a dit "Ah, je t'ai pas dit, mais je ne prolonge pas ton contrat. Santé".
Documentaliste-webmaster-rédactrice-animatrice d'expo pour une grosse assoce spé en littérature jeunesse. 5 ans. Avec deux vieilles dames dont la directrice du truc qui me faisait penser à Tatie Danielle. Un bonheur.
Ménage chez des particuliers blindés. J'ai clairement haï ce job mais il m'a permis d'avoir un appart à moi.
Educ dans un foyer pour adultes handicapés mentaux (déficients intellectuels, pour la plupart)
Toujours dans la même branche aujourd'hui.
Et toi, qu'est-ce que tu fais dans la vie ?
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muchomachomarlboro
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Re: Et toi, qu'est-ce que tu fais dans la vie ?
Moi? Je vois de la lumière. De mère en fille, tradition séculaire. Sorcière pour les uns, visionnaire pour les autres.
Spoiler : :
Re: Et toi, qu'est-ce que tu fais dans la vie ?
ohhhhh !!
sans rentrer dans les détails, mon cv fait déjà trois pages et j'ai du supprimer une tonne de chose
Ceci dit, j'ai eu la chance de ne pas avoir à bosser pour financer mes études, tout ce que j'ai fait était du jackpot pour pouvoir aller en soirée, ou revenir en France pendant les vacances quand j'étais étudiante en Angleterre.
- Baby-sitting : comme beaucoup en fait. En dehors des interventions ponctuelle, je m'occupais essentiellement des enfants de 2 familles. Dans la première, c'était cool : ils étaient douchés, nourris, petite histoire lue... Ne restait qu'à donner un biberon au bébé vers 23h, et j'avais toute la soirée pour préparer mes TD. L'autre famille, c'était plus compliqué : 4 enfants adoptés dont un ado trisomique qui était amoureux de moi et me répétait sans arrêt qu'il voulait faire l'amour avec moi. Un peu perturbant pour la jeune prude que j'étais !
- Kgnogoteuse à Decathlon : en bref, j'ai passé l'été dans un entrepôt sans clim à mettre des antivols sur des fringues Decathlon. Et quand yavait plus d'antivols, je mettais des maillots de bain sur cintre. Bonheur. Mais, on faisait des concours d'abdos entre intérimaires et ça, c'était rigolo (je gagnais la manche féminine, cela va sans dire
)
- Hôtesse de caisse en grande surface : 2 mois de longue souffrance à scanner les produits des clients, leur sourire, ne pas savoir -parfois- s'il faut dire monsieur ou madame... Le mieux, c'était quand j'étais aux caisses côté "rentrée scolaire", là tu débitais du matos à la minute et le temps passait plus vite. Deux cauchemars : le client qui arrive avec un chariot énoooorme à 2min de la fermeture et alors que tu étais en train de compter les secondes avant de fermer ta caisse et la caisse moins de 10 articles.
- Vacataire d'accueil dans une graaaaande bibliothèque parisienne
: ma meilleure experience de job étudiant et avec un taux horaire carrément pas dégueu ! Bref donc, j'accueillais les lecteurs, leur donnait le manuel d'autoformation qui les intéressait, leur exliquait le fonctionnement... et à d'autres moments,j'aidais les petits étudiants comme moi à trouver leur bouquin de droit préféré et à construire une liste de références bibliographiques. Un vrai repère à lesbienne cette bibliothèque. Du coup, du temps était pris pour dragouiller aussi
- Stage dans une boîte pourrie qui n'existe plus : mon job consistait à envoyer des fax toute la journée et à faire des listing Excel inutiles.
- Stage dans une maison d'édition de BD : le double pied. Bon fallait envoyer les BD traduites aux auteurs français, négocier les prix de diffusion dans les manuels scolaires et autres, préparer les salons et déplacements à l'étranger des chefs. C'était cool... On était deux à faire ça, super entente ! Même que, quand on sortait le soir et qu'on était défonçait le lendemain, notre chef nous envoyait dans l'entrepôt pour qu'on se repose. huhu. Ceci dit, à la fin du stage, j'ai pu participer au salon de la BD à Angoulême, from the inside : chouchouter les auteurs en dédicace, trainailler dans le stand... Et être payée en BD. TROKOOL !
Et puis il a fallu travailler pour de vrai... mais ça viendra plus tard parce que finalement c'est beaucoup moins fun !
sans rentrer dans les détails, mon cv fait déjà trois pages et j'ai du supprimer une tonne de chose
Ceci dit, j'ai eu la chance de ne pas avoir à bosser pour financer mes études, tout ce que j'ai fait était du jackpot pour pouvoir aller en soirée, ou revenir en France pendant les vacances quand j'étais étudiante en Angleterre.
- Baby-sitting : comme beaucoup en fait. En dehors des interventions ponctuelle, je m'occupais essentiellement des enfants de 2 familles. Dans la première, c'était cool : ils étaient douchés, nourris, petite histoire lue... Ne restait qu'à donner un biberon au bébé vers 23h, et j'avais toute la soirée pour préparer mes TD. L'autre famille, c'était plus compliqué : 4 enfants adoptés dont un ado trisomique qui était amoureux de moi et me répétait sans arrêt qu'il voulait faire l'amour avec moi. Un peu perturbant pour la jeune prude que j'étais !
- Kgnogoteuse à Decathlon : en bref, j'ai passé l'été dans un entrepôt sans clim à mettre des antivols sur des fringues Decathlon. Et quand yavait plus d'antivols, je mettais des maillots de bain sur cintre. Bonheur. Mais, on faisait des concours d'abdos entre intérimaires et ça, c'était rigolo (je gagnais la manche féminine, cela va sans dire
- Hôtesse de caisse en grande surface : 2 mois de longue souffrance à scanner les produits des clients, leur sourire, ne pas savoir -parfois- s'il faut dire monsieur ou madame... Le mieux, c'était quand j'étais aux caisses côté "rentrée scolaire", là tu débitais du matos à la minute et le temps passait plus vite. Deux cauchemars : le client qui arrive avec un chariot énoooorme à 2min de la fermeture et alors que tu étais en train de compter les secondes avant de fermer ta caisse et la caisse moins de 10 articles.
- Vacataire d'accueil dans une graaaaande bibliothèque parisienne
- Stage dans une boîte pourrie qui n'existe plus : mon job consistait à envoyer des fax toute la journée et à faire des listing Excel inutiles.
- Stage dans une maison d'édition de BD : le double pied. Bon fallait envoyer les BD traduites aux auteurs français, négocier les prix de diffusion dans les manuels scolaires et autres, préparer les salons et déplacements à l'étranger des chefs. C'était cool... On était deux à faire ça, super entente ! Même que, quand on sortait le soir et qu'on était défonçait le lendemain, notre chef nous envoyait dans l'entrepôt pour qu'on se repose. huhu. Ceci dit, à la fin du stage, j'ai pu participer au salon de la BD à Angoulême, from the inside : chouchouter les auteurs en dédicace, trainailler dans le stand... Et être payée en BD. TROKOOL !
Et puis il a fallu travailler pour de vrai... mais ça viendra plus tard parce que finalement c'est beaucoup moins fun !
Re: Et toi, qu'est-ce que tu fais dans la vie ?
ça vient de quoi ce joli terme?cici a écrit : - Kgnogoteuse à Decathlon
La caisse moins de dix articles, pourquoi c'est cauchemardesque ?cici a écrit :Deux cauchemars : le client qui arrive avec un chariot énoooorme à 2min de la fermeture et alors que tu étais en train de compter les secondes avant de fermer ta caisse et la caisse moins de 10 articles.
Re: Et toi, qu'est-ce que tu fais dans la vie ?
Du knogoLyanes a écrit :ça vient de quoi ce joli terme?cici a écrit : - Kgnogoteuse à Decathlon
C'est l'antivol que tu trouves sur les vêtements.
Parce que sujet à davantages d'erreur de caisse parce que les clients paient plus en liquidie.Lyanes a écrit :La caisse moins de dix articles, pourquoi c'est cauchemardesque ?cici a écrit :Deux cauchemars : le client qui arrive avec un chariot énoooorme à 2min de la fermeture et alors que tu étais en train de compter les secondes avant de fermer ta caisse et la caisse moins de 10 articles.
Et parce que le plus lourdingue, quand tu es à la caisse, c'est le paiement. Enfin pour moi. Je préférai enchaîner le scan des produits plutôt que de passer 2 produits, faire payer, attendre 10 min (Orléans, au moins d'août, mmmm), repasser 2 produits, faire payer. AU moins le gros chariot il te dure quelque temps
Re: Et toi, qu'est-ce que tu fais dans la vie ?
Très cool, ce topic !
Petits boulots avant mes 20 ans
Main d'oeuvre sous-payée : Mon tout premier petit boulot officiel, j'avais 15 ou 16 ans, la boîte pour laquelle mon père bossait (et bosse toujours) devait annoncer et expliquer à tous ses fournisseurs, clients et partenaires un changement dans la législation (je ne me rappelle plus de tous les détails du truc mais c'était un truc chiant) et en conséquence devait actualiser certaines informations. Mon job consistait à plier la lettre explicative, le questionnaire pour l'actualisation des informations, m'assurer que les deux documents étaient au nom de la même entreprise, et les mettre sous enveloppe. Ca m'a marqué parce que je me rappelle très exactement avoir envoyé 532 courriers ! (Et ça m'a pris 1 jour et demi...)
Intérimaire : Toujours dans la boîte de mon père, qui m'a demandé de revenir un certain nombre de fois à différentes périodes pour des tâches diverses et variées.
1/ J'ai été assistant comptable (aka assistant de mon père) : saisie de facture avec des codes articles à n'en plus finir mais qu'il faut connaître par coeur pour pas perdre 20 minutes sur une seule facture ("- L'enrobé noir, c'est bien 1295438 ?" "- Ah non, 1295438, c'est le béton bitumineux noir. L'enrobé noir, c'est 1249021."). J'étais incollable sur les différents types de matériaux du BTP, sur les engins de chantiers, sur les outils nécessaires... Et j'ai tout oublié depuis !
Je me suis aussi occupé de la tâche ingrate du tri des factures : une fois par mois, quand les factures sont payées, elles partent aux archives. Sauf qu'évidemment, elles sont payées comme elles arrivent. A la fin du mois, il faut toutes les trier par ordre alphabétique, puis les regrouper par entreprise. Mais attention, une même entreprise peut avoir différentes branches dans la région. Dans ce cas-là, il faut les classer par branches... Bref, j'ai appris à trier plus d'un millier de facture dans la journée.
2/ J'ai aussi été assistant secrétaire : tri du courrier, envoi du courrier, création de dossiers de réponses d'appel d'offres... J'étais beaucoup plus en contact avec les autres employés et la direction pour les appel d'offres, et c'était plutôt cool de ne plus être collé à mon père. C'était intéressant mais moins palpitant que la comptabilité.
3/ Je suis revenu pour une mission spéciale, suite à un changement de législation, encore ! Je devais m'assurer que toutes les prestataires avec lesquelles on bossait n'avaient pas de travailleurs illégaux. (De ce que je me rappelle, le changement de loi disait qu'en tant que demandeur de prestations, on pouvait être reconnu coupable - avec l'entreprise prestataire - si un des employés envoyé sur un de nos chantiers était en situation irrégulière sur le territoire.) J'ai donc dû envoyer un courrier à chaque entreprise, puis les contacter une à une pour recevoir les documents d'identité de chaque employé, puis classer tout ça dans d'énormes dossiers. Le côté flic mis à part, j'ai appris à être le seul responsable de mon boulot (et pas juste l'assistant de quelqu'un), et c'était assez cool.
Sinon, très ponctuellement, j'ai organisé des anniversaires d'enfants (à thème, bien sûr - donc déguisé) et j'ai fait un inventaire chez Carrefour, où je suis tombé sur les herbes et épices en sachet (entre autres) et bien c'était un sacré bordel ! La moitié du basilic était avec le thym, les herbes de provence avaient décidé d'émigrer un peu partout... J'ai perdu pas mal de temps à tout bien ranger, et ça m'a démonté ma cadence de scan avec la douchette.
Petits boulots après mes 20 ans
Employé sur le campus de la fac : A 20 ans, je suis parti aux Etats-Unis en échange universitaire, et avec ma maigre bourse internationale, j'ai décidé de bosser un peu en dehors des cours. Par le plus grand des hasards, j'ai fini par bosser pour le service des étudiants internationaux de ma fac contre une bourse américaine, un peu plus conséquente. Avec le recul, c'était quand même plutôt bien payé, parce que j'ai eu une bourse de $2000 pour bosser seulement 6 heures par semaine, pendant un peu plus de 6 mois ! J'ai appris à bosser en anglais, et à faire le café ! J'accueillais et discutais avec les étudiants entre leurs heures de cours (mon bureau était dans la "salle de détente" : télé, machine à café, gateaux...) J'ai passé pas mal d'heures à décorer la salle selon la période de l'année : Halloween, Thanksgiving, Noël, Pâques...C'était un peu la planque, mais j'ai adoré.
Distributeur de flyers : Arrivé à Paris, une pote rencontrée aux Etats-Unis m'a proposé une petite mission pour sa boîte, distribution de flyers pour L'Odyssée de l'Accordéon, au Pavillon Baltard. Mes lieux de distribution : devant le Grand Rex, le théâtre Comédia et l'Opéra Bastille pendant une heure jusqu'à l'heure du début des spectacles, à débiter la même phrase 15000 fois et à essayer de donner le plus de flyers possibles avec le sourire (malgré le froid, le vent, une mini tempête une fois même). J'ai appris que les gens étaient étonnamment intéressés par l'accordéon, mais pas pour sortir de Paris ("Oh, de l'accordéon, ça a l'air bien. C'est où ? Ah, à Nogent sur Marne... C'est dommage."). Bref, ça a probablement été les 15 heures les plus longues de ma vie (et encore, heureusement que c'était pas 15 heures consécutives !).
Stage 1 dans l'édition : Chez Hachette Pratique, au service relations presse et international. Ma mission principale était d'organiser le Paris Cookbook Festival au 104, pour sa première édition. En gros, je devais contacter les éditeurs étrangers pour organiser des rendez-vous sur le salon et vendre nos livres pour des traductions en d'autres langues, motiver des auteurs pour venir faire des signatures sur un salon pour lequel on avait peu d'infos (première édition = potentiellement pas de public présent, surtout avec un billet d'entrée à 8€) et pour les plus motivés des chefs cuisto, organiser des démonstrations culinaires. C'est lors de ce stage que j'ai appris à noter mon numéro de téléphone sur un post-it et à le coller sur mon écran d'ordinateur, suite à un message plutôt gênant laissé sur le répondeur d'un auteur lors de mon deuxième jour : "Blah blah blah... bref, rappelez-moi quand vous avez ce message, au 01 euh... 42 euh... mince, c'est quoi mon numéro ? Bon, ne vous inquiétez pas, c'est moi qui vous rappellerait un plus plus tard dans la journée."
Extrêmement intéressant, mes premiers pas dans l'édition, c'était magique. L'ambiance avec les autres stagiaires était exceptionnelle (on a organisé des "Goûters presque parfaits" - on publiait le bouquin de l'émission de M6, on se devait de le faire à notre façon !) et j'ai donné le fou rire à l'éditrice du livre en question avec une réplique désormais culte : "Recettes grasse mat'... Mais si on fait la grasse mat', qui cuisine ?"
Stage payé une misère mais comme j'étais en fin du processus d'édition, tous les livres envoyés aux journalistes, radios, télé... qui revenaient chez nous étaient pour moi. Et j'étais au même étage que le Routard, qui a pour particularité, quand une nouvelle édition d'un guide sort, de placer les guides de l'année précédente dans le couloir pour que les gens se servent. Entre mes bouquins de cuisine et les guides du Routard, j'ai dû récupérer un peu plus de 80 bouquins en 3 mois de stage !
Stage 2 dans l'édition : Chez Hachette Tourisme cette fois-ci, aux Guides Voir et Top 10. Une ambiance exceptionnelle avec une boss totalement space mais trop cool. J'ai appris à voyager en relisant les guides : Afrique du Sud, Ecosse, New York, Chine, Russie, Venise... Et j'ai aussi appris que lire un guide d'une traite plutôt que de piocher dans ce qui nous intéresse (l'usage normal d'un guide, quoi !), c'était quand même assez chiant ! Et j'ai aussi appris que Frédérick Gersal écrit comme il parle dans ses chroniques, et que ça demande beaucoup de travail de réécriture !
Lié à ce stage, j'ai eu un petit boulot quelques mois après la fin de celui-ci pour faire de vérifications téléphoniques pour un guide sur Paris. J'ai appris que certains restaurateurs pouvaient m'envoyer chier assez violemment avant que je leur explique qu'ils n'avaient pas à payer pour figurer dans le guide, après quoi ils étaient généralement plus enclins à répondre à mes questions. Une dame m'a même proposé un repas gratuit dans son resto pour se faire pardonner. J'y suis jamais allé, j'avais trop peur !
Stage 3 dans l'édition + CDD de 6 mois : Aux Editions First, mon premier vrai contrat. Bon, il faut savoir que First n'a pas une très bonne réputation dans l'édition, mais c'était pas si mal que ça ! J'ai appris à devenir un "Nul" pour relire mes titres, et je suis responsable de quelques bouses qui se sont vendues à moins de 500 exemplaires (J'écris ton nom, Les Marques pour les Nuls !!). Suite au départ de ma boss en congés mat', ma collègue et moi nous sommes retrouvés à faire des nocturnes, mais c'est aussi ce qui nous a rapprochés (Les craquages à 23h : (déprimé, le front contre le bureau) "Mon titre est sensé être chez l'imprimeur depuis hier, j'ai pas encore de couverture définitive, l'auteur ne renvoie pas les épreuves, on y arrivera jamais"; ou le coup de folie "J'ai imprimé deux jeux de la V11 de ce titre, une pour bosser et une que je vais déchirer là maintenant parce que ce bouquin ME SORT PAR LES YEUX !!" - Pour info, un bouquin normal va jusqu'à V3, V4 max. Les auteurs de ce titre étaient particulièrement tatillons. Et donc chiants.). J'ai appris énormément de choses, du monde l'édition, mais aussi en général, vu que je bossais sur des sujets que je ne connaissais pas ou très peu : la sophrologie, le banjo (Oui, c'est moi qui ai infligé Le Banjo pour les Nuls au monde !), l'opéra, la guitare, le chant, l'islam, la Bible...
Petits boulots en Australie
Réceptionniste dans une auberge de jeunesse : Encore un boulot que j'ai eu un peu par hasard, j'étais juste au bon endroit au bon moment. J'ai appris à être au contact d'une clientèle, heureusement pas particulièrement chiante, et à devoir gérer une caisse. Le boulot en soi n'a rien de compliqué mais il me demande pas mal d'efforts pour pas envoyer chier les gens quand je me suis levé du mauvais pied (j'aime mon vrai métier d'éditeur parce que j'ai personne en face de moi, je peux râler contre l'auteur, contre la maquettiste, contre le monde entier, je suis seul derrière mon bureau). C'est pratique pour nouer des contacts mais c'est aussi embêtant quand je ne bosse pas (je vis dans l'auberge) et que les gens me posent des questions, me demandent ce qui se passe avec tel ou tel truc dans la cuisine, me demandent de l'aide alors que je déjeune... Bref, c'est un peu 24h sur 24, parfois.
Employé dans une ferme : Pour renouveler mon visa, je devais bosser 3 mois en zone rurale. J'ai fini par travailler dans un élevage de poules, où ma mission consistait à ramasser les oeufs, les nettoyer et les trier selon leur caractéristiques. Entre 14 000 et 15 000 oeufs par jour (on était 4 généralement), ça va vite mais ça occupe pas tellement l'esprit. C'est clairement pas un boulot que j'aurais fait toute ma vie, mais j'ai aimé passer ces 3 mois à la campagne, c'était calme, reposant, agréable.
Forain : C'était seulement pour les 8 jours que durait la foire, mais ce furent 8 longs jours ! J'ai compté les heures dès la deuxième heure ! Je bossais sur le cinéma 9D (3D avec lunettes + siège qui bouge + eau pour la pluie + odeurs + d'autres trucs), et je devais récupérer les tickets, donner les lunettes 3D et faire asseoir les gens, puis une fois la session terminée, je nettoyais très rapidement la "salle" (parce que eau pour la pluie, blah blah...). Sachant que chaque session durait 5 minutes et qu'il y avait deux "salles" qui finissaient en alternance, c'était quasiment du boulot non stop, mais c'était étonnamment très chiant ! J'ai bossé 83 heures en 8 jours, et je l'ai fait vraiment juste pour l'argent.
Petits boulots avant mes 20 ans
Main d'oeuvre sous-payée : Mon tout premier petit boulot officiel, j'avais 15 ou 16 ans, la boîte pour laquelle mon père bossait (et bosse toujours) devait annoncer et expliquer à tous ses fournisseurs, clients et partenaires un changement dans la législation (je ne me rappelle plus de tous les détails du truc mais c'était un truc chiant) et en conséquence devait actualiser certaines informations. Mon job consistait à plier la lettre explicative, le questionnaire pour l'actualisation des informations, m'assurer que les deux documents étaient au nom de la même entreprise, et les mettre sous enveloppe. Ca m'a marqué parce que je me rappelle très exactement avoir envoyé 532 courriers ! (Et ça m'a pris 1 jour et demi...)
Intérimaire : Toujours dans la boîte de mon père, qui m'a demandé de revenir un certain nombre de fois à différentes périodes pour des tâches diverses et variées.
1/ J'ai été assistant comptable (aka assistant de mon père) : saisie de facture avec des codes articles à n'en plus finir mais qu'il faut connaître par coeur pour pas perdre 20 minutes sur une seule facture ("- L'enrobé noir, c'est bien 1295438 ?" "- Ah non, 1295438, c'est le béton bitumineux noir. L'enrobé noir, c'est 1249021."). J'étais incollable sur les différents types de matériaux du BTP, sur les engins de chantiers, sur les outils nécessaires... Et j'ai tout oublié depuis !
Je me suis aussi occupé de la tâche ingrate du tri des factures : une fois par mois, quand les factures sont payées, elles partent aux archives. Sauf qu'évidemment, elles sont payées comme elles arrivent. A la fin du mois, il faut toutes les trier par ordre alphabétique, puis les regrouper par entreprise. Mais attention, une même entreprise peut avoir différentes branches dans la région. Dans ce cas-là, il faut les classer par branches... Bref, j'ai appris à trier plus d'un millier de facture dans la journée.
2/ J'ai aussi été assistant secrétaire : tri du courrier, envoi du courrier, création de dossiers de réponses d'appel d'offres... J'étais beaucoup plus en contact avec les autres employés et la direction pour les appel d'offres, et c'était plutôt cool de ne plus être collé à mon père. C'était intéressant mais moins palpitant que la comptabilité.
3/ Je suis revenu pour une mission spéciale, suite à un changement de législation, encore ! Je devais m'assurer que toutes les prestataires avec lesquelles on bossait n'avaient pas de travailleurs illégaux. (De ce que je me rappelle, le changement de loi disait qu'en tant que demandeur de prestations, on pouvait être reconnu coupable - avec l'entreprise prestataire - si un des employés envoyé sur un de nos chantiers était en situation irrégulière sur le territoire.) J'ai donc dû envoyer un courrier à chaque entreprise, puis les contacter une à une pour recevoir les documents d'identité de chaque employé, puis classer tout ça dans d'énormes dossiers. Le côté flic mis à part, j'ai appris à être le seul responsable de mon boulot (et pas juste l'assistant de quelqu'un), et c'était assez cool.
Sinon, très ponctuellement, j'ai organisé des anniversaires d'enfants (à thème, bien sûr - donc déguisé) et j'ai fait un inventaire chez Carrefour, où je suis tombé sur les herbes et épices en sachet (entre autres) et bien c'était un sacré bordel ! La moitié du basilic était avec le thym, les herbes de provence avaient décidé d'émigrer un peu partout... J'ai perdu pas mal de temps à tout bien ranger, et ça m'a démonté ma cadence de scan avec la douchette.
Petits boulots après mes 20 ans
Employé sur le campus de la fac : A 20 ans, je suis parti aux Etats-Unis en échange universitaire, et avec ma maigre bourse internationale, j'ai décidé de bosser un peu en dehors des cours. Par le plus grand des hasards, j'ai fini par bosser pour le service des étudiants internationaux de ma fac contre une bourse américaine, un peu plus conséquente. Avec le recul, c'était quand même plutôt bien payé, parce que j'ai eu une bourse de $2000 pour bosser seulement 6 heures par semaine, pendant un peu plus de 6 mois ! J'ai appris à bosser en anglais, et à faire le café ! J'accueillais et discutais avec les étudiants entre leurs heures de cours (mon bureau était dans la "salle de détente" : télé, machine à café, gateaux...) J'ai passé pas mal d'heures à décorer la salle selon la période de l'année : Halloween, Thanksgiving, Noël, Pâques...C'était un peu la planque, mais j'ai adoré.
Distributeur de flyers : Arrivé à Paris, une pote rencontrée aux Etats-Unis m'a proposé une petite mission pour sa boîte, distribution de flyers pour L'Odyssée de l'Accordéon, au Pavillon Baltard. Mes lieux de distribution : devant le Grand Rex, le théâtre Comédia et l'Opéra Bastille pendant une heure jusqu'à l'heure du début des spectacles, à débiter la même phrase 15000 fois et à essayer de donner le plus de flyers possibles avec le sourire (malgré le froid, le vent, une mini tempête une fois même). J'ai appris que les gens étaient étonnamment intéressés par l'accordéon, mais pas pour sortir de Paris ("Oh, de l'accordéon, ça a l'air bien. C'est où ? Ah, à Nogent sur Marne... C'est dommage."). Bref, ça a probablement été les 15 heures les plus longues de ma vie (et encore, heureusement que c'était pas 15 heures consécutives !).
Stage 1 dans l'édition : Chez Hachette Pratique, au service relations presse et international. Ma mission principale était d'organiser le Paris Cookbook Festival au 104, pour sa première édition. En gros, je devais contacter les éditeurs étrangers pour organiser des rendez-vous sur le salon et vendre nos livres pour des traductions en d'autres langues, motiver des auteurs pour venir faire des signatures sur un salon pour lequel on avait peu d'infos (première édition = potentiellement pas de public présent, surtout avec un billet d'entrée à 8€) et pour les plus motivés des chefs cuisto, organiser des démonstrations culinaires. C'est lors de ce stage que j'ai appris à noter mon numéro de téléphone sur un post-it et à le coller sur mon écran d'ordinateur, suite à un message plutôt gênant laissé sur le répondeur d'un auteur lors de mon deuxième jour : "Blah blah blah... bref, rappelez-moi quand vous avez ce message, au 01 euh... 42 euh... mince, c'est quoi mon numéro ? Bon, ne vous inquiétez pas, c'est moi qui vous rappellerait un plus plus tard dans la journée."
Extrêmement intéressant, mes premiers pas dans l'édition, c'était magique. L'ambiance avec les autres stagiaires était exceptionnelle (on a organisé des "Goûters presque parfaits" - on publiait le bouquin de l'émission de M6, on se devait de le faire à notre façon !) et j'ai donné le fou rire à l'éditrice du livre en question avec une réplique désormais culte : "Recettes grasse mat'... Mais si on fait la grasse mat', qui cuisine ?"
Stage payé une misère mais comme j'étais en fin du processus d'édition, tous les livres envoyés aux journalistes, radios, télé... qui revenaient chez nous étaient pour moi. Et j'étais au même étage que le Routard, qui a pour particularité, quand une nouvelle édition d'un guide sort, de placer les guides de l'année précédente dans le couloir pour que les gens se servent. Entre mes bouquins de cuisine et les guides du Routard, j'ai dû récupérer un peu plus de 80 bouquins en 3 mois de stage !
Stage 2 dans l'édition : Chez Hachette Tourisme cette fois-ci, aux Guides Voir et Top 10. Une ambiance exceptionnelle avec une boss totalement space mais trop cool. J'ai appris à voyager en relisant les guides : Afrique du Sud, Ecosse, New York, Chine, Russie, Venise... Et j'ai aussi appris que lire un guide d'une traite plutôt que de piocher dans ce qui nous intéresse (l'usage normal d'un guide, quoi !), c'était quand même assez chiant ! Et j'ai aussi appris que Frédérick Gersal écrit comme il parle dans ses chroniques, et que ça demande beaucoup de travail de réécriture !
Lié à ce stage, j'ai eu un petit boulot quelques mois après la fin de celui-ci pour faire de vérifications téléphoniques pour un guide sur Paris. J'ai appris que certains restaurateurs pouvaient m'envoyer chier assez violemment avant que je leur explique qu'ils n'avaient pas à payer pour figurer dans le guide, après quoi ils étaient généralement plus enclins à répondre à mes questions. Une dame m'a même proposé un repas gratuit dans son resto pour se faire pardonner. J'y suis jamais allé, j'avais trop peur !
Stage 3 dans l'édition + CDD de 6 mois : Aux Editions First, mon premier vrai contrat. Bon, il faut savoir que First n'a pas une très bonne réputation dans l'édition, mais c'était pas si mal que ça ! J'ai appris à devenir un "Nul" pour relire mes titres, et je suis responsable de quelques bouses qui se sont vendues à moins de 500 exemplaires (J'écris ton nom, Les Marques pour les Nuls !!). Suite au départ de ma boss en congés mat', ma collègue et moi nous sommes retrouvés à faire des nocturnes, mais c'est aussi ce qui nous a rapprochés (Les craquages à 23h : (déprimé, le front contre le bureau) "Mon titre est sensé être chez l'imprimeur depuis hier, j'ai pas encore de couverture définitive, l'auteur ne renvoie pas les épreuves, on y arrivera jamais"; ou le coup de folie "J'ai imprimé deux jeux de la V11 de ce titre, une pour bosser et une que je vais déchirer là maintenant parce que ce bouquin ME SORT PAR LES YEUX !!" - Pour info, un bouquin normal va jusqu'à V3, V4 max. Les auteurs de ce titre étaient particulièrement tatillons. Et donc chiants.). J'ai appris énormément de choses, du monde l'édition, mais aussi en général, vu que je bossais sur des sujets que je ne connaissais pas ou très peu : la sophrologie, le banjo (Oui, c'est moi qui ai infligé Le Banjo pour les Nuls au monde !), l'opéra, la guitare, le chant, l'islam, la Bible...
Petits boulots en Australie
Réceptionniste dans une auberge de jeunesse : Encore un boulot que j'ai eu un peu par hasard, j'étais juste au bon endroit au bon moment. J'ai appris à être au contact d'une clientèle, heureusement pas particulièrement chiante, et à devoir gérer une caisse. Le boulot en soi n'a rien de compliqué mais il me demande pas mal d'efforts pour pas envoyer chier les gens quand je me suis levé du mauvais pied (j'aime mon vrai métier d'éditeur parce que j'ai personne en face de moi, je peux râler contre l'auteur, contre la maquettiste, contre le monde entier, je suis seul derrière mon bureau). C'est pratique pour nouer des contacts mais c'est aussi embêtant quand je ne bosse pas (je vis dans l'auberge) et que les gens me posent des questions, me demandent ce qui se passe avec tel ou tel truc dans la cuisine, me demandent de l'aide alors que je déjeune... Bref, c'est un peu 24h sur 24, parfois.
Employé dans une ferme : Pour renouveler mon visa, je devais bosser 3 mois en zone rurale. J'ai fini par travailler dans un élevage de poules, où ma mission consistait à ramasser les oeufs, les nettoyer et les trier selon leur caractéristiques. Entre 14 000 et 15 000 oeufs par jour (on était 4 généralement), ça va vite mais ça occupe pas tellement l'esprit. C'est clairement pas un boulot que j'aurais fait toute ma vie, mais j'ai aimé passer ces 3 mois à la campagne, c'était calme, reposant, agréable.
Forain : C'était seulement pour les 8 jours que durait la foire, mais ce furent 8 longs jours ! J'ai compté les heures dès la deuxième heure ! Je bossais sur le cinéma 9D (3D avec lunettes + siège qui bouge + eau pour la pluie + odeurs + d'autres trucs), et je devais récupérer les tickets, donner les lunettes 3D et faire asseoir les gens, puis une fois la session terminée, je nettoyais très rapidement la "salle" (parce que eau pour la pluie, blah blah...). Sachant que chaque session durait 5 minutes et qu'il y avait deux "salles" qui finissaient en alternance, c'était quasiment du boulot non stop, mais c'était étonnamment très chiant ! J'ai bossé 83 heures en 8 jours, et je l'ai fait vraiment juste pour l'argent.
