Camille, mercredi dernier. Pfiou.
Je vais essayer d'en dire un peu plus que points.de.suspension, je suis sûre que vous mourrez tous d'envie de savoir ce qu'elle donne en concert. Et pour donner, elle donne, ça ne fait aucun doute.
Concert prévu dans un théâtre, que des places assises, on appréhende un peu. Et si ça bouge pas? Et si y'a que des vieux? Et si on voit rien?
On prévoit d'arriver 1/2h avant le début du concert, et on a quand même bien du mal à trouver de la place. On se retrouve au premier balcon, un peu sur le côté, comme par hasard entourées de lesbiennes (deux sur la droite, deux derrière, plus nous, c'est fort quand même! Ou alors on nous a encore caché des choses, et Camille, tout comme
Feist est devenue une icône lesbienne?)
Première partie sympathique mais sans plus,
Luciole, mélange de slam et de déjà-vu dans le plus pur style "jeune fille et guitare".
Mais bon, elle a le mérite de mettre un
tout petit peu d'ambiance, et de nous faire patienter.
Pause décor = pause bière. Un demi de Leffe à 2.5€, y'a pas de doute, on est bien à Lille
Et c'est parti. Une lumière orangée, des bruits, indéfinissables au premier abord, et une forme qui s'extirpe d'un "trou" posé dans un coin de la scène. La forme, vêtue d'une cape orange, s'ébroue, fait le canard (même si j'insiste, quand je faisais ça à l'école maternelle, on appelait ça l'éléphant), vient au centre de la scène, et commence à chanter les canards sauvages en guise d'apéritif, bientôt rejointe par ses acolytes.
Sur scène, en plus de Camille, sept personnes, un piano et un djembé. Cherchez l'erreur. Trois filles pour faire les choeurs (dont une qui s'occupe aussi du piano), deux danseurs exécutant des chorégraphies sonores impressionnantes, et deux beatboxes,
Sly des Saïan Supa Crew, et
Ezra.
On est très vite embarqué dans son atmosphère scénique et musicale, elle sait se faire à la fois attendrissante et déjantée (voire parfois franchement cinglée, elle est partie dans un trip sur Jésus qui porte sa croix en essayent de porter le pied de micro dans son dos, en cognant tout sur son passage "Mais Jésus aussi il devait cogner des gens!"), elle aime porter des chemises d'hommes en guise de jupe, surtout quand ce sont les chemises d'hommes du public, elle sait faire bouger la salle (des "woof woow, miaw miaw" aux "tout le monde tape des pieds. Et maintenant, que les filles en talons. Et maintenant, que les 95C"), elle bouge elle-même beaucoup, mais surtout, elle chante. Elle chante, elle raille, elle couine, elle parle, elle rit, elle crie, et ça rend toujours bien. Cette fille peut tout chanter, tout faire. Elle peut même faire le bruit de la corde de violon qui grince, elle est trop forte.
Je ne me souviens pas de toutes les chansons qu'elle a chantées ni de l'ordre, mais c'était assez bien réparti entre les trois albums, et ça passait tout seul. Trop vite, d'ailleurs.
Au bout d'1h15 de concert, ça sent déjà la fin. On est déçu, mais on ne sait pas ce qui nous attend. Des bis, bien sûr. Les premiers sont prévus, c'est sûr. Mais ça fait plaisir quand même. Puis des gens en noir commencent à démonter le matériel, virent les micros, et tout et tout. Mais le public ne se démonte pas. Les mains chauffent de plus en plus, mais on tient bon.
Et ça paie. La revoilà. Plus de micros? Qu'à cela ne tienne. Elle enchaîne deux autres bis a capella et sans micro dans un silence quasi religieux.
Mon petit vieux, qui aurait tiré des larmes à n'importe quelle brute sanguinaire, et
La demeure d'un ciel, magnifique également, même si on aurait préféré un final sur
Paris.
Au final, plus de deux heures de concert. On en ressort sur un nuage.
On a vu de très bonnes choses cette année, mais là, c'est la cerise sur le gâteau.
Ca va bientôt faire une semaine, je ne m'en suis encore pas remise, et à mon avis il va falloir longtemps pour s'en remettre totalement. Jusqu'au prochain concert sûrement...