Tout !
Je recherche tout cela dans la musique ! C'est ce qui rend les morceaux formidablement géniaux ! Ceux qui ont tout !
Evidemment, il n'y a pas de texte ni donc de voix dans chaque morceau existant sur la planète, mais il y a souvent le reste des critères.
Une mélodie réussie, cela produit chez moi un effet extraordinaire : le sentiment de l'évidence même. J'écoute telle ou telle phrase musicale magnifiquement écrite, et je me dis
"C'est beau ! C'est comme ça que ça devait être et pas autrement".
L'accompagnement réussi, c'est la clé d'un morceau passionnant : avoir une belle mélodie, c'est cool. Avoir un accopagnement qui la plombe ou qui nela met pas en valeur, c'est foutu. Je suis donc sensible à tous ces accompagnements qui savent inscrire la mélodie dans un cadre cohérent. Que ce soit un tapis sonore léger, ou un rythme marqué, ou encore un contrechant qui entre en rivalité avec la mélodie principale, il faut que ça sonne. Il faut que cela crée un monde. (pfou, comme c'est mal expliqué !

)
Les arrangements : c'est ce qui fait la richesse d'une musique. Autant, je peux être très sensible à un chanson simplement accompagnée d'une guitare, autant, mélanger 25 parties différentes, 25 timbres différents, c'est la chose la plus formidable que je connaisse en matière de musique. Tel instrument avec tel autre, tel instrument qui fait telle chose, tel autre qui énonce la mélodie,... C'est aussi cela qui donne corps au morceau.
Le rythme, c'est capital. C'est clairement quelque chose qui m'importe beaucoup dans la musique. Il me faut chaque fois quelque chose de défini, de clair. Des notes balancées au hasard, sans rythme vraiment établi, cela ne m'attire pas beaucoup. Cela a de bons côtés, je le sais, mais rares sont les pièces qui m'ont accroché sans avoir de plages où le rythme était clairement défini.
Peu me chaut qu'il soit marqué, lent, rapide, implacable : il faut qu'il soit là. C'est le rythme qui va construire
la personnalité, le caractère du morceau.
La virtuosité ? En musicien classique que je suis, forcément, j'aime. Mais pas de la virtuosité gratuite, ou très peu : j'aime la virtuosité qui est au service de la musique. Ecouter une fusée de violons dans une symphonie de Beethoven, c'est de la virtuosité discrète et utile, donc bonne. Ecouter un pianiste bouger les doigts à toute berzingue dans le
Concerto en sol de Ravel, ce n'est pas simplement être ébahi par la technique du pianiste, c'est aussi se rendre compte que le morceau ne peut vivre sans cette folie technique qui porte l'écriture de bout en bout.
Mais, pour s'avancer dans notre temps, entendre un des solos de guitare qui émaillent les chansons de Queen, c'est jouissif. Chaque fois, c'est un mélange de virtuosité et d'invention qui fait mouche à tous les coups.
Ne tirez pas sur la virtuosité, c'est parfois capital. D'autant qu'un virtuose, c'est quelqu'un qui manie extrêmement bien son art : quelque chose d'hyper lent peut être d'une difficulté monstrueuse.
Et toutes ces choses, toutes ces composantes forment
l'énergie. Energie faible, énergie contenue, énergie explosive,... Tous ces éléments dont je viens de parler vont créer l'élan du morceau, vont construire la direction musicale. L'énergie au sens large du terme, on est obligé de l'aimer à un moment ou à un autre, puisque c'est ce qui ressort clairement de la pièce.
Ensuite, peuvent se rajouter
les textes, chose qui peut être capitale. Un texte nul sur une musique formidable, ça plombe un peu tout. Un texte fantastique sur une musique convenue, boah... Quand les deux sont excellents, en parfaite adéquation l'un avec l'autre, c'est gagné : on a une réussite.
La voix qui va avec, c'est important, mais j'accepte différentes options. A l'opéra, par exemple, chaque interprète va amener une voix donc une identité différente à un même personnage, et c'est ce qui va faire la richesse de la musique : être malléable sous l'influence du timbre vocal.
En musiques actuelles, c'est différent : un morceau est composé pour tel groupe, et la tradition n'est pas pour le moment à s'échanger les pièces entre artistes. Björk chantera du Björk, Radiohead fera du Radiohead. La voix requiert alors une importance capitale, car elle forge dès la base l'identité d'un groupe si groupe il y a, d'un chanteur si celui-ci est seul avec sa guitare.
En classique, on écoute un oeuvre vocale pour voir quelle voix vient se poser sur le personnage, dans la musique pop, on va écouter la voix, et voir ce qu'elle nous propose comme musique : c'est la démarche inverse. Dans un monde, on est fidèle à l'oeuvre, dans l'autre, fidèle à la voix.
Après, évidemment, il y a les exceptions, les contradictions,...
Je ne cherche pas la mélodie dans le Philip Glass première manière, il n'y en a pas.
Je ne cherche pas le rythme clair et défini dans le free-jazz, il y est trop malmené.
Je ne cherche pas l'alliage des timbres dans une chanson de Carla Bruni, elle n'a que sa guitare pour seule amie (et Nico).
Pfff, de toute manière, ce post, c'est le bordel, ceux qui ont compris quelque chose sont les meilleurs. Les autres, aussi. Dur de parler de musique.