Les années 90' étaient pauvres, musicalement, selon moi (bien que des artistes extraordinaire y sont "nés" et autres artistes plus anciens qui, eux, ont continué leur route). On avait assisté à la naissance et à la mort de la Pop Boys-Band/Girls-Band -esque. La Pop cul-cul la praline était reine. Les années 2000' n'ont pas forcément bien commencé, toujours selon moi, si on prend les choses dans un sens très général: le Hip-Hop était beaucoup trop présent (bien que j'adore le Hip-Hop, c'était vraiment trop). Empêchant ainsi le développement de tout autre style. Ou du moins, empêchant la diffusion générale de ces genres. Bien heureusement, Internet a changé la donne: on a assisté à ce que j'appelerai "la mondialisation musicale". Car en effet, une multitude de nouveaux genres, et surtout de mélanges de genres, ont vus le jour. La musique s'est beaucoup "undergroundisé", et est devenue beaucoup plus alternative, offrant ainsi à chacun la possibilité de s'épanouir (musicalement). Bien sûr, tous les "anciens" genres/styles sont toujours présents. Et c'est tant mieux, car on a besoin de musique commerciale, autrement la musique underground/alternative serait devenue commerciale, par la force des choses. Et surtout, cela permet de maintenir cette richesse musicale. Bien sûr, certains abusent de ces nouveaux genres et se disent artistes en utilisant, par exemple, de l'Electro. très maladroitement, et en donnent une image super négative ou trop commerciale.
Je suis vraiment optimiste pour la musique de la nouvelle décennie à venir, surtout avec ce qui nous attend déjà en début d'année 2010 (Roisin Murphy, Goldfrapp, Gorillaz, MGMT, The Streets, Erykah Badu, Royksopp, ... et autres nouveaux).
Voice mon Top 3:
1)

Kala de M.I.A.
Année: 2007
Styles: Hip-Hop Alternatif / Electronique / Dance Alternative / Socca / Urumee Melam / Banghra
1. Bamboo Banga
2. Bird Flu
3. Boyz
4. Jimmy
5. Hussel (Feat. Afrikan Boy)
6. Mango Pickle Down River (Feat. The Wilcannia Mob)
7. 20 Dollar
8. World Town
9. The Turn
10. XR2
11. Paper Planes
12. Come Around (Feat. Timbaland)
Quand on parlait de mondialisation musicale, je ne pouvais pas trouver mieux pour exemple. Le 2ème album studio de l'artiste Britannique M.I.A. (née Sri Lankaise) est une merveille, un bijou à garder ultra précieusement.
Après avoir tué tout cliché musical (et après nous avoir tué nous, auditeurs) avec son 1er album, Arular (2005), M.I.A. avait placé la barre ultra haute. Elle avait déjà signé l'un des meilleurs albums de 2005. Déjà résolument sarcastique et engagée (pour la paix et une mondialisation correcte et équitable), elle revient en 2007 avec une furieuse envie d'illustrer ses opinions politiques et sa culture.
L'album porte le prénom de sa mère, Kala (c'était la suite logique, après un 1er album appelé Arular, le prénom du père). Et il est définitivement plus féminin, avec des sonorités plus dansantes et uptempo. Il n'est pas seulement plus féminin pour sa musique, mais aussi par rapport au message général véhiculé: «comment travailler, nourrir les enfants, les élever et leur donner le pouvoir de l'information». La musique, dite "plus lourde", avec l'omniprésence des percussions, des voix et des sons fut produite durant ses voyages à travers le monde. Elle dit de l'album qu'il est «so outsider». Elle le décrit comme contenant «des formes, des couleurs, l'Afrique, la rue, le pouvoir, la prostitution, le nouveau monde et la bravoure». Toujours aussi sarcastique et militante, la jeune artiste a encore prouvé que la mondialisation peut se faire dans un sens positif et que rien n'arrêtera son combat.
Moi, mes oreilles s'extasient lorsque j'écoute le travail fournit et la qualité de l'album. Et quand je parle de travail fournit, je parle d'un VRAI travail, de vraies difficultés à produire cet opus. Elle était très limitée dans le temps et l'espace. Elle n'avait pas obtenu de visa pour se rendre aux Etats-Unis histoire de travailler avec quelques producteurs, alors elle a entrepris un voyage autour du monde, sans vraiment trop savoir ou aller. Résultat: l'album le plus multi-culturel, mélangeant tous les styles énoncés dans la description (avec d'autres encore), qui puisse être. Et tout cela nous rappelle surtout à quel point devenir un VRAI artiste est compliqué.
Moi, je n'ai plus que 2 mots à dire: Chapeau, l'artiste.
2)

Vespertine de Björk
Année: 2001
Styles: Ambient / Electronique / Musique Minimaliste / Alternatif
1. Hidden Place
2. Coccon
3. It's Not Up To You
4. Undo
5. Pagan Poetry
6. Frosti
7. Aurora
8. An Echo, A Stain
9. Sun In My Mouth
10. Heirloom
11. Harm Of Will
12. Unison
[désolé pour le manque de vidéos, mais il y a des restrictions, apparement]
Après l'artiste au sang chaud et sa musique hyper entraînante, voici la simple antithèse: Vespertine.
Björk avait déjà fait monts et merveilles avec des albums comme Post ou encore Homogenic (qui sont deux des meilleurs albums des années 90'). Après le côté colérique (insoupçonné, d'ailleurs, même si des indice laissaient prévoir cela, comme le fan qui s'est suicidé ou l'attaque du journaliste) d'Homogenic, il était difficile de s'imaginer un album aussi paisible et introverti de la part de Björk. Et comme à son habitude, elle trompe et surprend tout le monde. Je pense que la période Dancer in the Dark l'a calmée.
Concernant Vespertine, pour faire court: c'est un monde glacé, froid. Des rayons de lumière sont entrevus ici et là. Et l'ensemble des chansons illustre bien le titre de l'album, les "Vêpres". Il n'y a pas une chanson qui n'est pas au moins très bonne, à vrai dire, elles sont toutes excellentes à l'exception d' "Heirloom" qui semble vraiment pâle à côté du reste, mais je précise bien, à côté du reste.
3)

Late Registration de Kanye West
Année: 2005
Styles: Hip-Hop
1. Wake Up Mr. West
2. Heard Em' Say (Feat. Adam Levine)
3. Touch The Sky (Feat. Lupe Fiasco)
4. Gold Digger (Feat. Jamie Foxx)
5. Skit #1
6. Drive Slow (Feat. Paul Wall & GLC)
7. My Way Home (Feat. Common)
8. Crack Music (Feat. The Game)
9. Roses
10. Bring Me Down (Feat. Brandy)
11. Addiction
12. Skit #2
13. Diamonds From Sierra Leone [Remix] (Feat. Jay-Z)
14. We Major (Feat. Nas & Really Doe)
15. Skit #3
16. Hey Mama
17. Celebration
18. Skit #4
19. Gone (Feat. Cam'Ron & Consequence)
20. Diamonds From Sierra Leone
21. Late
Oui, vous avez bien lu. Il s'est fait très souvent remarqué pour ses innombrables frasques, mais il reste pas moins très talentueux. Son arrogance lui donne du caractère, et donne à l'album une substance insoupçonnable. En gros, il n'y a pas une chanson moyenne dans cet opus, ce qui est vraiment difficile quand celui-ci fait 21 chansons (dont 1 Intro, 4 "Skits" et une sorte d'interlude). A vrai dire, c'est un des seuls albums aussi long qui est écoutable du début à la fin, sans interruption ni saut dans les pistes. Musicalement, c'est parfait (ou alors ça s'en rapproche, vraiment très près).
Franchement, il n'y a pas grand chose à dire. Mis à part qu'il a sauvé le Hip-Hop (commercial) de la noyade avec cet album et que tout est de très bon goût.
3)

Third de Portishead
Année: 2008
Styles: Electronique / Krautrock / Experimental / Trip-Hop
1. Silence
2. Hunter
3. Nylon Smile
4. The Rip
5. Plastic
6. We Carry On
7. Deep Water
8. Machine Gun
9. Small
10. Magic Doors
11. Threads
Je n'ai pas pu résister à l'envie de mettre le 3ème opus du groupe de Bristol, en 3ème position, égalité avec Late Registration. Je sais que ce n'est pas très intelligent de ma part, surtout quand je dis le Top 3, mais comme je l'ai dit (en-dessous), le choix était plus que cornélien. Donc, essayez de ne pas faire comme moi. ^^
Anyway... Le groupe britannique était revenu après pas moins de 10 ans d'absence. Autant d'années de supplices pour les amoureux de Trip-Hop. Mais Portishead n'est plus Trip-Hop, ou du moins, plus totalement. Bien que j'aie adoré et chialé des litres et des litres sur leurs deux premiers albums studios, Dummy et Portishead, je dois dire que j'espérais qu'ils reviennent avec autre chose que du Trip-Hop pur. Non pas que je n'aime plus, mais parce que le genre est quasiment mort, et ceux qui ESSAYENT de le remettre au goût du jour, se plantent lamentablement. Non, en gros, ils sont revenus avec une sorte de musique extraterrestre, vraiment différente et encore plus innovatrice que le genre qu'ils avaient eux-mêmes lancés (le Trip-Hop, bien sûr) 14 ans avant, avec d'autres groupes comme Massive Attack. Un subtil et profond mélange d'Electronique pure et dure, de Krautrock et de musique experimentale. Avec, bien sûr, quelques touches de Trip-Hop; histoire de ne pas oublier à quel point ils marqué les esprits avec leur musique de génie.
Certains ont beaucoup critiqué la pseudo faiblesse de la voix actuelle de la chanteuse, Beth Gibbons. Pour ma part, je trouve qu'elle donne un côté encore plus dramatique à chaque morceau. And Goddamn it, ça marche à fond! La miss elle peut te faire chialer sur un mini-morceau ukulele ("Deep Water"). Dans ce bijou musical, il n'y a pas que la voix qui enchante, prenons simplement l'originalité stylistique, l'ordre des pistes et les arrangements vocaux et instrumentaux. "Silence" est une intro vous disant en portugais (avec accent brésilien): "Tu n'obtiens que ce que tu mérites" et la musique part avec et te transporte dans un monde fait d'urgences et de faiblesses. La musique illustre bien toute cette angoisse. Suite des réjouissances avec "Hunter". Dites-moi... Quand pour la dernière fois une mélodie vous a-t-elle autant hanté? "Nylon Rip" est un peu la chanson moyenne de l'opus. Bien que ça aurait été d'une efficacité déroutante dans un autre album, là, ça n'avait pas une immense valeur. Mais l'effort est franchement appréciable. "The Rip" est dans la même veine que "Hunter", mais elle se distingue par sa montée uptempo à partir du milieu de la chanson avec le synthé. Un titre absolument fabuleux, qui ne demande pas à l'auditeur d'être dans un état d'esprit particulier. Et là demeurre la nouvelle grande force de Portishead, il n'est plus nécessaire de se mettre en condition. Bien sûr, le groupe hante toujours les esprits, mais plus exactement pour les mêmes raisons. "Plastic" est extraterrestre dans son genre. Tout le long, il y a comme un bruit de bâton contre une planche en bois, donnant l'effet sonore d'un hélicoptère. Le rythme est un peu saccadé, mais la musicalité est impressionnante. Le refrain est lourd, ultra lourd (dans le bon sens), hyper profond. "We Carry On" est une sorte de marche tribale avec un son psyhchédélique. Il faut s'accrocher, comme le titre le suggère. Il peut paraître assez répétitif au début, mais patience, le bijou dévoilera sa beauté. Le son électronique en fond sonore disparaît, bien que toujours présent. C'est un peu comme si on te forçait à ne plus écouter ce qui est "inutile". Piste 8, "Machine Gun". J'ai beau l'avoir écouté 300 fois au moins, je ne m'en lasserai jamais. Je veux dire... *Poum Schak Ta ta ta ta ta ta ta ta* tout le long, ça devrait fatiguer. Mais pas du tout, c'est un peu le même effet que sur "We Carry On", sauf qu'on a pas envie d'oublier le son de cet Electric Drum qui tambourre dans la tronche. Et cette fin! Mon Dieu, cet arrangement au synthé, digne d'un film de Science Fiction ultra hopé. La fin n'est que pure merveille musicale, et se termine avec un gros son répété, style un énorme paquebot annonçant le départ.
Urgent et Grandiose, je vous le dit. Quand la musique rencontre l'Art...
Autres prétendants:
Alopecia de Why?
Arular de M.I.A.
Felt Mountain de Goldfrapp
Fever To Tell des Yeah Yeah Yeahs
Gorillaz de Gorillaz
In Rainbows de Radiohead
Le Fil de Camille
Medúlla de Björk
Oracular Spectacular de MGMT
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Et vous, quel est votre Top 3?


