@ Katy Mini : Ce qui me donne l'impression que "ça sonne faux", et je dis bien que c'est une impression et non la réalité, n'a pas à voir avec le diapason. J'ai déjà eu à prendre en dictée des musiques Baroques au référent plus bas que le piano à 440 et ça ne m'a pas gêné. Il suffit de se dire que le point de départ est ici et non pas là (d'ailleurs moi-même je préfère m'accorder en 442).
Ce qui me donne cette impression, je pense que ça peut s'expliquer scientifiquement (mais je n'ai jamais été douée en acoustique), c'est la tenue du son. Sa nature, sa courbe sinusoïdale. Si je ne dis pas de bêtise c'est d'ailleurs pour cela qu'il y a autant d'ornementations dans la musique Baroque, parce-que sur un clavecin par exemple, le son n'a pas de tenue, il ne dure pas, alors il faut ornementer la note que l'on veut faire sonner pour qu'il y ait une constance/consistance.
(D'ailleurs ça me fait penser... peut être que ce sont les attaques répétées superposées aux notes "mourantes" qui me donnent aussi cette impression, puisque la fréquence d'une note n'est pas la même lors de son attaque que lors de sa tenue ?)
Je pense aussi que ce ressenti est dû à l'habitude de mon oreille et que si j'avais été directement baignée dans un univers Baroque, ce son ne m'aurait pas dérangé, au contraire.
@ Adyton : Je ne crois pas avoir propagé d'erreurs au sujet de Bach. Pour la petite histoire, il est allé en prison parce-qu'un jour il a croisé un de ses élèves dans la rue qu'il a salué et qui l'a totalement ignoré. Bach lui a juste mis une baffe. (Cette histoire est sponsorisée par le magasine
Potins Mondains. Je la tiens d'un compositeur/prof d'analyse qui a étudié la vie des compositeurs et pas seulement leur œuvre. Car il estimait qu'il était important de connaître le contexte de l'écriture des morceaux.)
Il y a quelque-chose qui me fait tiquer dans ce que tu as dit :
Adyton a écrit :Il y a pour moi une grande émotion qui se dégage d'une fugue bien écrite, les lignes qui se croisent demande un apprentissage pour l'écoute, on ne peut pas apprécier à la première écoute, mais l'effort en vaut la peine.
De ce que je comprends, ce que tu dis c'est qu'il est normal de ne pas aimer la première fois et qu'on ne peut aimer que lorsque l'on a appris à écouter ?
Pour ma part, si j'aime une musique c'est immédiat. Je ne me pose pas de questions, j'apprécie simplement la découverte. Si je n'aime pas, je me mets à analyser et à trouver tous les détails d'écriture qui ne me plaisent pas. (Si c'est quelque-chose qui ne me plaît pas dans un domaine artistique dont j'ignore la technique, mon esprit s'évade simplement et je pense à ce que j'ai à faire, ou alors je regarde les détails des fauteuils ou autres.)
L'apprentissage de la musique m'a permis de découvrir des musiciens/compositeurs que je ne connaissais pas, mais je ne me suis pas dit "il faut absolument que je dise que j'aime parce-que quand même, c'est untel et techniquement il fait ça, alors il faut que je me convainque que j'aime ça". Il y a eu de bonnes surprises, il y en a eu des mauvaises. Mais je n'ai pas travaillé que ce qui me plaisait. Et du Bach, j'en ai mangé à toutes les sauces : lu, écouté, joué, analysé, travaillé dessus en écriture (contrepoints et chorals), dirigé.
Donc après, ce n'est qu'une question de goûts personnels. Il y a des musiques que l'on n'aimait pas avant et qui nous plaisent plus tard, il y en a d'autres que l'on n'aime plus trop... Je pense qu'il s'agit plus d'une évolution personnelle que d'une éducation de l'oreille. C'est comme pour tout.