Prend le livre de Marina Castaneda: Comprendre l'homosexualité.
Il n'a rien de choquant pourtant toute une première partie dresse un portrait des causes possibles à partir d'études, le tout pour finir par un "on s'en fout". On s'en fout que ça soit inné ou acquis. On s'en fout qu'une cause X semble jouer un rôle plus important qu'une cause Y, etc. Car ce qui compte c'est de s'accepter comme on est.
J'ai bien précisé que je n'ai pas lu ce livre (hormis les têtes de chapitres et l'intro de la réorientation sexuelle, qui n'allait que dans le sens "regardez les témoignages, y'en a qui sont redevenus hétéros, c'est tout naturel").
Voilà où est le danger, pourquoi il y a un tabou et là où il aurait fallu mettre les formes.En effet des homos réagissent mal à l’idée du caractère acquis de leurs préférences sexuelles. Leurs parents aussi d’ailleurs qui se croient coupables d’avoir mal fait. C’est peut-être pour soutenir leurs parents que ces homosexuels défendent la thèse de l’inné. La réponse génétique a l’avantage d’être simple. Elle permet à ceux qui n’aiment pas se prendre la tête d’éviter de se poser des questions sur leur développement personnel. Homo ou hétéro que craint-on dans l’idée du caractère acquis ? Sans doute de perdre ses certitudes. L’idée qu’on aurait pu être différent réveille l’inquiétante perspective qu’on pourrait devenir quelqu’un d’autre. Et notre conscience de soi n’aime guère les jeux de miroir. Il y a des désirs qu’on a refoulés, homo ou hétéro et on n’a pas envie d’un retour du refoulé. Mais la principale raison est, je crois le jugement défavorable, quand ce n’est pas franchement hostile, qui continue d’être porté sur l’homosexualité. Et partant de là, le caractère acquis fait croire qu’il y a eu une malfaçon dans la construction de leur identité. "Revendiquer" le caractère inné est alors une façon de revendiquer dans leur construction l’absence de "faute", de "déviance" ou de "péché" au nom de quoi violence est faite à l’encontre des homos. Si l’homosexualité, comme cela le fut en d’autres cultures, n’était pas considérée de façon péjorative, peu importeraient aux personnes concernées le caractère acquis ou inné de son origine. Mais, dans mon livre, je montre que le caractère acquis de l’homosexualité n’implique pas un accident de parcours ou une déviation dans le développement. C’est acquis comme l’est par exemple le langage. Il y a différentes façons de s’exprimer aussi normales les unes que les autres. Bien sûr il existe des troubles du langage comme il y a des troubles du développement psycho-sexuel mais ils concernent autant les homos que les hétéros. Futurs homos ou hétéros nous passons tous par les mêmes stades de développement. Apprentissages, expériences, rencontres nous sont plus ou moins communes. Mais si l’on fait le même voyage, on en garde pas tous le même souvenir. Notre orientation sexuelle est la synthèse de ces souvenirs.
Le fait qu'il y ait un gène Noir, c'est une chose. Mais si la société était encore hostile à eux et qu'on aurait des possibiltiés de modifiations génétiques, ça aurait pu être un problème plus sérieux.
Aujourd'hui, y'a encore des homos qui sont tués dans plusieurs pays parce que c'est réprimé. On ne joue pas avec la bombe atomique juste parce qu'on sait la créer.
Enfin, à part les soucis éthiques, c'est aussi un problème d'accepation de soi qui est remis en cause comme il le signale. Et là non plus, y'a pas les formes. Et si ça ne va pas dans le sens de l'acceptation de l'homosexualité par la société, à quoi bon faire une étude?
Il faut avouer que l'interview avec le monsieur clarifie un peu ces premières impressions très négatives.