Topic BD

Les bouquins et les maisons d'édition.
Blinded
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Re: Topic BD

Message par Blinded »

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:amour:
Avital.Ronell
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Re: Topic BD

Message par Avital.Ronell »

arf...je sais pas pourquoi , je n'arrive pas à mettre l'image, donc : Le combat ordinaire de Manu Larcenet en plusieurs tomes, c'est vraiment une super bande dessinée! :amour:
Dernière modification par Avital.Ronell le ven. juil. 16, 2010 7:58 pm, modifié 3 fois.
zphyr
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Re:

Message par zphyr »

Constance Petersen a écrit :Image

Je viens de finir la Guerre d'Alan, d'Emmanuel Guibert, et c'est top méga bien. Guibert y raconte la vie d'Alan Cope, son ami américain rencontré à la fin de sa vie : sa participation à la seconde guerre mondiale bien sûr (on pense un peu à Maus mais en beaucoup moins tragique), mais pas que, aussi sa volonté de rester en Europe, son ouverture aux autres et au monde, ses amis artistes, ses regrets, sa foi qui l'abandonnera finalement, son humour, la poésie, des séquoias, et même quelques notes gay friendly. Une belle histoire d'amitié, un beau portrait, original fort et très touchant.

(Constance, band of brothers).
'Tain j'avais pas vu le post de Constance (qui se fait rare. Constance où es-tu ?)
Je up parce que Emmanuel Guibert, c'est mon pote depuis les Arts-Décos ! J'ai rarement vu un mec autant bourré de talent, et un tel humaniste.
Je vous conseille encore plus que La guerre d'Allan, Le Photographe, un mixt photo-reportage et BD d'une rare qualité ! Un pur chef d'oeuvre !!
Oo'Oui'encore'
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Re: Topic BD

Message par Oo'Oui'encore' »

Merci pour le conseil, car ça a l'air d'être une bd de grande qualité, je vais vite essayer de le trouver :niais:
Constance Petersen
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Re: Re:

Message par Constance Petersen »

zphyr a écrit :'Tain j'avais pas vu le post de Constance (qui se fait rare. Constance où es-tu ?)
Je up parce que Emmanuel Guibert, c'est mon pote depuis les Arts-Décos ! J'ai rarement vu un mec autant bourré de talent, et un tel humaniste.
Je vous conseille encore plus que La guerre d'Allan, Le Photographe, un mixt photo-reportage et BD d'une rare qualité ! Un pur chef d'oeuvre !!
Pour le "bourré de talent et humaniste", cela ne m'étonne pas mon cher zphyr, c'est tout à fait l'impression que j'ai eu à la lecture, même si Paulette n'a pas aimé la Guerre d'Alan. Et le Photographe est en bonne place sur ma liste au Père Noël !

(Constance, un peu rare pour cause de trois semaines de vacances au Québec puis de retour super-chargé au boulot, mais je continue à vous lire :) ).
Paulette
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Re: Topic BD

Message par Paulette »

Nan, mais Paulette, elle n'aime pas 'la guerre d'Alan' (Personne n'est parfait !), mais elle a tous les photographes,
et les a même offerts, et elle a été verte quand Didier Lefèvre est décedé.

E. Guibert, on peut le retrouver , dans la revue XXI pour des inédits (comme Stassens que je surkiffe et qui est dans le numéro actuel), parfois.

Qui a lu :

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Trop cher en ce moment pour moi, mais me tente bien.
Daisy.Adair
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Re: Topic BD

Message par Daisy.Adair »

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Voyage à Tulum

scénario : Federico Fellini
dessin : Milo Manara

Une « bande-dessinée » sur laquelle je re-pose mes yeux chaque année, à la même période. J'ai grandi avec ce récit initiatique en attendant furieusement de revenir chaque été dans notre « maison de vacances perdue au fin fond de la forêt » afin de la relire, encore, m'en imprégner davantage. Habituellement, la bd reste sur place, mais l'été dernier je l'ai ramenée à Paris. Peut-être qu'inconsciemment, j'envisageais déjà de ne pas y aller cette année, huhu.

Qu'en dire ? Entre rêve et état de veille, Voyage à Tulum ne peut se mettre entre toutes les mains ni être expérimenté dans n'importe quel état d'esprit. S'immerger dans cette histoire tournée en boucle, c'est côtoyer la narration symbolique et nébuleuse d'un Jodorowsky, alliée aux étendues désertiques mexicaines et fantasmagoriques d'un Moebius. Afin de ne rien gâcher, je limiterai l'histoire à ceci : en pleine promotion de son nouveau projet de film, Snaporaz (alter-ego de Fellini aux traits de Marcello Mastroiani) participe malgré lui à une série de voyages mystérieux le remettant constamment à l'épreuve sur son film ou sur lui-même, le tout sur fond de psychologie jungienne et de mythologie maya.

Les planches de Manara ouvrent sur une succession de réalités qui s'altèrent jusqu'à, d'une certaine manière, couper l'herbe sous le pied des personnages, voire même couper le pied des personnages. Elles donnent une vigueur cinématique à l'ensemble, vigueur très plaisante lorsque le propos global consiste à s'absenter du réel, transformer le réel, pour s'élancer dans une multitude d'au-delà : plonger dans le bassin des studios Cinecitta fantasmés, gravir une tour de Babel fictive en plein Mexique, ou encore s'envoler « aussi légèrement que des cerfs-volants » dans le ciel.

Quelques mots de Manara suffiront à achever Voyage à Tulum (encensements inutiles mis de côté) :
« Fellini utilise la caméra simplement pour ce qu'elle est : un troisième œil, l'œil de l'illumination. Pour lui, le cinéma ouvre ce troisième œil, assiste à la transfiguration de l'univers et nous y fait participer. […] Ce qui compte c'est la révélation merveilleuse, l'émouvante mise à jour d'essences secrètes, l'ineffable transfiguration universelle qui unit tout : hommes, animaux, plantes, choses, en une glorieuse parade, animisme plein de douceur, adoration réciproque et panique […] Le moteur se mit à tourner et même l'avion qui semblait inamovible sous des tonnes de boue et d'eau, commença à vibrer et à s'élever. Quand l'histoire fut terminée, le moteur tournait à plein régime et nous volions joyeusement vers la lune ».

:amour:
Paulette
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Re: Topic BD

Message par Paulette »

(Manara a contribué à me rendre déviante. Je les volais en douce, et je n'ai jamais vraiment lu les bulles...)
Paulette
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Re: Topic BD

Message par Paulette »

J'ai exactement 7 minutes pour les derniers achats ... ça va etre de la chronique lourde

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Dans l’Italie des sixties, cinéma « giallo » et « fumetti neri » secouent le joug de la décence démocrate-chrétienne et élèvent le mauvais goût au rang d’art populaire. Usant au mieux du petit format et du noir et blanc économique des fascicules pour adultes, Roberto Raviola, alias Magnus, peuple ses bandes dessinées érotiques de personnages séduisants et malfaisants qui font passer pour de grands dadais stéroïdés les super-héros des « comics » américains.
La scientifique Frieda Boher est nécrophile. Cette émule lubrique du bon docteur Frankenstein se bricole un amant parfait avec des morceaux de cadavres "premier choix". C'est ainsi que naît sous son scalpel virtuose, le géant NECRON, qui se révèlera un cannibale d’une sentimentalité pathétique.
D’orgasmes séismiques en carnages homériques, la faiseuse de monstres et sa créature phallique, descendants dépravés de Mary Shelley, revisitent à grand fracas décors et thèmes de la littérature romantique.
Alors que triomphent le bon goût et la morale publique, il était temps de ressusciter ce réjouissant avatar du roman gothique et d’enseigner aux petits lecteurs que si la nécrophilie est, comme le dit la doctoresse Boher, un mal qui ne pardonne pas, elle permet au moins de passer des moments bien sympathiques.
Et mort au " politiquement correct " !
Des gros nib', des gros phallus aussi, de l'humour trash, de la détente et de la necropholie.
Série que je vais suivre. Assurément.

En anglais dans le texte, sortie que j'ai repérée dans la bibliothèque de quelqu'unes d'ici, qui ne m'avaient même pas prévenues (enfoirées)
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But his other books first appeared serialized in his Eightball comics series, while Wilson comes to us all at once, in a beautiful oversized package. Wilson tells a single, complete story (of the bitterly lonely man named in the title), but it does so in tiny bites. Each page is a stand-alone vignette, in the familiar newspaper comics rhythm of setup, setup, setup, punch line: like Garfield, say, if Jon were a foul-mouthed incipient felon (and drawn with the tenderly grotesque genius of Clowes). The gags are the sort that stick in your throat rather than go down easy, and together they add up to a life that's just barely open to the possibility of wresting oneself out of the repetitions of hostility and failure. It's an intriguing addition to the most thrilling career in comics. --Tom Nissley
Bédé que l'on peut lire "gag" par "gag" (avec certains qui sont jouissif de cynisme), et qui, une fois réunis, retracent la vie d'un misanthrope qui vous foutra le cafard. J'en dirais pas plus sur le scénario.
Mais je l'ai trouvé meilleur que "le rayon de la mort" traduit recémment.

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Julie Martin prend des photos dans le désert californien lorsqu'une explosion dans le ciel la recouvre d'une pellicule de métal en fusion. Incapable de s'en débarrasser, elle doit s'habituer à vivre avec cette seconde peau aux capacités particulières. Depuis, Julie est poursuivie par d'inquiétants individus. Et la seule personne capable de l'aider s'avère être une femme plus dangereuse encore !
Ne vous fiez pas à la couverture, c’est bien du noir et blanc dedanc, avec le bon coup de crayon de Terry Moore.
Qui ?
Oui Terry Moore. Le mec qui avait réalisé «strangers in paradise» que toute lesbienne/bi a dans sa bibliothèque. Il se frotte cette fois à la SF.
Le scénario est très classique pour l’instant, mais on retrouve une fois encore des personnages qu’il prend le temps de construire, un pincée d’humour et des relations complexes entre eux.
Difficile de savoir si ce sera la série de l’année, avec juste ce tome là, mais une lecture bien agréable (mais pour l’instant, pas de goudou en vue).

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Deuxième et dernier volet d’un road movie contemporain qui raconte l’escapade de Lulu, une mère de famille qui décide un beau jour de plaquer mari et enfants pour « faire la route », à la rencontre d’un autre destin et de sa vérité profonde.
La suite du voyage de lulu et son dénouement. Dans la lignée du tome 1. Histoire simple et sensible.

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Si la littérature n¹est pas avare de sagas familiales rurales, ce n¹est guère le cas en bande dessinée.
À travers la vie de braves gens, au fin fond d¹une petite région agricole de l¹Ontario, Jeff Lemire dépeint un tableau universel, celui des histoires de village et des secrets de famille.

Lester Papineau, un garçon d¹une dizaine d¹années, vit chez son oncle, un fermier, depuis la mort de sa maman survenue un an auparavant. Il s¹ennuie ferme, dessine des histoires naïves de super héros, est rêveur et mélancolique. Son seul ami est Jimmy Lebeuf. Ancien hockeyeur de talent, il tient la station-service qui fait aussi office d¹épicerie. Depuis le mauvais coup à la tête qu¹il a pris lors d¹un match, il semble ne plus avoir tous ses esprits ou, du moins est maintenant considéré comme différent. Mais est-ce l¹unique raison pour laquelle oncle Ken préfèrerait que Lester ne le fréquente pas ?
Vince et Lou Lebeuf sont les vedettes de l¹équipe de hockey. Liés comme les doigts d¹une main, tout leur réussit, jusqu¹au jour où le mariage de Lou avec la très jolie Beth Morgan les sépare. Pourquoi la vie de Vince ne devient plus que remords et regrets et solitude. Pourquoi 25 ans sans se voir ? Pourquoi, même quand vieillards, les deux frères habiteront à nouveau ensemble, suite à un dramatique accident de voiture, rien ne pourra les réconcilier ? Et pourquoi, Jimmy, leur petit-fils et petit-neveu ne vient-il que si rarement leur rendre visite ?
Infirmière à domicile, Anne Byrne-Quenneville côtoie les protagonistes des différents récits qui composent ce livre. Elle connaît tous les secrets qui les relient et les éloignent et les font souffrir. Pourtant, à quoi ça sert la famille, sinon à donner de l¹amour.
Celle-là, c’est du LOURD. Vraiment.
A (re)lire.
amélie-sens
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Re: Topic BD

Message par amélie-sens »

les rêveries d'Hélène Georges:
Avec ces « rêveries », l’auteur se met elle-même en scène dans sept histoires fantaisistes : capitaine des pirates travestie en homme, elle tombe amoureuse d’une naufragée qui a deviné son secret ; chef de guerre pendant la révolution mexicaine, elle résiste aux assauts de Pancho Villa et enlève la fille d’un aubergiste ; directrice d’une revue, elle se laisse séduire par une de ses danseuses ; patronne de casinos à Las Vegas, elle entretient une liaison avec son ennemie mortelle ; enfin, une princesse kurde l’enlève sans explications, elle abandonne toute résistance et accepte de la suivre, pour toujours.


Un récit se rapproche un peu plus du monde réel, de notre vie de tous les jours. Il raconte l’amour impossible qu’éprouve l’héroïne pour une mère au foyer encombrée de son compagnon et de son enfant et dont elle est l’hôte pour quelques jours. Sans en parler, les deux femmes s’éprennent l’une de l’autre tandis que les hommes (Hélène est venue avec son cousin) causent mégapixels, jeux vidéos et bricolage. Le portrait de l’homme moderne, obsédé par les accessoires et la performance, mais incapable de percevoir les liens sentimentaux qui se tissent autour de lui, est assez savoureux. Plus intéressant encore est l’attitude des deux femmes, chacune consciente de sa place ou de ses devoirs, qui n’oseront bouleverser l’équilibre de leurs vies et celui de leur entourage. Elles n’échangent d’ailleurs que des paroles plutôt triviales : bonjour, au revoir, j’ai mis du papier aluminium pour emballer la gâteaux. Par petites touches, frôlements, gestes ébauchés, les deux jeunes femmes se désirent, s’aiment chastement et se quittent chacune avec le regret de l’autre. Du Jane Austen, quoi, la raison triomphe des sentiments mais pas des remords.

Ces histoires, publiées précédemment dans le fanzine gay et lesbien Hercule et la toison d’or (mais redessinées pour l’occasion) sont donc des fantasmes. Sans chichis, sans prétention, sans tentation racoleuse particulière (on ne peut pas parler de récits érotiques), écrites et dessinées avec une très grande fraicheur, les nouvelles d’Hélène Georges nous parlent de ce que chacun de nous connait : l’esprit qui se laisse aller à inventer des histoires plaisantes à seule fin de délectation, la rêverie, donc. Et cela fonctionne impeccablement. On croise ici ou là d’agréables clins d’œils à d’autres dessinateurs : Hokusaï, Diego Rivera, peut-être aussi Hergé — pour la scène d’enlèvement. Le tout est servi par un trait élégant qui rappellera, si l’on doit comparer, Loustal ou encore Marjane Satrapi.
La lecture d’un tel ouvrage nous rappelle, au passage, les progrès faits par le public — nous — vis à vis de l’homosexualité : le livre ne maudit pas ses héroïnes, il ne nous mendie ni jugement, ni pitié, ni sentiment de culpabilité, ni sympathie forcée, ni rien de ce qu’on trouve dans de nombreux récits estampillés « gai et lesbien », il ne veut pas nous convaincre de ceci ou de cela, il existe sans s’excuser. Et lorsqu’Hélène est victime du machisme de Pancho Villa, qui la fait fusiller, elle toise fièrement le peloton, cigare au bec.

Sans complexes, sans provoc’, sans étalage, Les Rêveries d’Hélène Georges est un livre qui semble s’adresser à l’auteur seule, c’est à dire à tout le monde.
J'ai trouvé ça à peu près aussi mignon que mes propres rêveries, lol... :niais:
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