Pourquoi lisez-vous ou non ?

Les bouquins et les maisons d'édition.
moniiique
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Message par moniiique »

- Pourquoi lisez-vous en général ?
Je lis parce que j'en ai besoin je crois. Parce que c'est à peu près le seul moyen pour moi de vivre un truc personnel, sans interaction extérieure, sans autre type de sollicitation que celui de mon imagination stimulée. Parce que quand je suis absorbée dans ma lecture, absolument rien ne peut me déranger, je suis tout simplement intégrée dans l'histoire que je découvre et dont je suis les rebondissements. Je lis aussi pour m'informer, beaucoup sur le net. Pour éprouver le plaisir simple de voir une idée clairement énoncée par des mots qui lui conviennent parfaitement. Pour apprendre des trucs et confronter mes idées avec celles qui sont éventuellement proposées, pour avoir accès à des mondes qui me sont étrangers a priori et que j'ai une chance peut-être d'approcher un peu et pourquoi pas de comprendre.
- Pourquoi lisez-vous ce que vous lisez (pourquoi tel type de livre plutôt qu'un autre) ? Y a-t-il eu une évolution, un changement, dans ce que vous lisiez étant plus jeune et ce que vous lisez actuellement ?
Je lis essentiellement des polar et des romans noirs. Ce sont de loin ceux qui me tiennent le plus en haleine et qui me font déconnecter complètement de la réalité. Ceux qui annihilent ma notion du temps parce que je me sens captivée par la complexité de leurs intrigues. Je lis aussi beaucoup d'auteurs contemporains qui font de simples romans. Je ne sais pas si leur style a un nom particulier, mais des auteurs comme Benacquista, Pennac ou Irving me touchent beaucoup dans leur traitement des personnages et de l'évolution de leurs vies. J'ai pris par exemple un plaisir infini à lire Saga de Benacquista, que je n'arrive pas à classer réellement. Je ne lis pas de SF ou d'Heroic Fantasy, mais une ancienne fermeture de ma part au genre a été remise en question par la lecture de Wang de Pierre Bordage que j'ai trouvé fabuleux. Je lis aussi Pratchett, mais c'est parce qu'il me fait hurler de rire, bien plus que pour l'univers, ouvertement parodique, des romans de science fiction et assimilés qu'on trouve dans Les Annales du Disque-Monde. J'aime beaucoup me marrer quand je lis, et outre Pratchett et son monde de malades, Westlake et John Kennedy Toole ont un certain talent pour me faire pouffer. Les livres de Desproges aussi sont tous des joyaux de l'humour, qui me font bien souvent éclater de rire en pleine lecture, ce que je trouve extrêmement plaisant. En dehors de tout ça, je me bouffe une quantité incalculable de forums, de blogs et autres trucs du net, qui me font soit rire, soit réfléchir, soit les deux.

Mes goûts se sont un peu élargis par rapports à ceux de mon enfance, mais la base reste la même. Des intrigues pour la majorité des livres, du suspense, des criminels et des mecs qui se plient en quatre pour les débusquer. Je lisais beaucoup de bibliothèque verte, Alice, Club des 5 etc... et aussi la collection Hitchcock pour enfants, dont j'avais l'entière collection. Les douze pendules de Théodule ont participé à m'inoculer le goût de l'enquête romancée.

- comment lisez-vous ?
Je lis partout où je le peux. File d'attente, transports en commun, salle d'attente, WC et le plus longuement dans mon lit. Je suis proprement incapable de m'endormir si je n'ai pas lu ne serait-ce que deux lignes. Même bourrée, couchée à 7 heures du matin, je lis quelques lignes que je relirai le lendemain pour une meilleure compréhension, mais je ne peux déroger à ce rituel. Je lis même quand je campe ou que je ne dors pas chez moi. Je ne lis qu'un livre à la fois et même s'il m'emmerde je vais au bout du livre. J'ai presque l'impression que je commettrais une faute d'estime vis à vis du livre, si j'en avais un autre en cours ou que je l'abandonnais en route... C'est très bizarre comme fonctionnement, mais c'est vraiment comme ça que je le ressens. Plus que tout, pendant les vacances, j'aime passer des heures d'affilée à dévorer tout ce qui me passe sous la main. Et je suis très malheureuse et même un peu angoissée quand je m'aperçois qu'à la fin du livre en cours je n'ai rien qui suive derrière. Quand j'oublie mon livre avant de prendre le métro aussi, c'est simplement insupportable. Je me ruine en livres, mais ma mère avec qui j'ai des goûts en commun s'en achète pas mal que je lui pique, et je fais des razzias à la bibliothèque quand mon compte en banque crie famine.
Constance Petersen
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Re: Pourquoi lisez-vous ou non ?

Message par Constance Petersen »

moniiique a écrit :Mes goûts se sont un peu élargis par rapports à ceux de mon enfance, mais la base reste la même. Des intrigues pour la majorité des livres, du suspense, des criminels et des mecs qui se plient en quatre pour les débusquer. Je lisais beaucoup de bibliothèque verte, Alice, Club des 5 etc... et aussi la collection Hitchcock pour enfants, dont j'avais l'entière collection. Les douze pendules de Théodule ont participé à m'inoculer le goût de l'enquête romancée.
Oh oui, moi aussi, j'ai lu tous les Hitchcock en bibliothèque verte, je me souviens des couvertures avec la silhouette d'Hitchcock dissimulé quelque part dans le dessin, c'était trop bien :D. Le club des cinq était un incontournable, mais j'aimais aussi les six Compagnons, Langelot, Larry J. Bash, Benett et Mortimer ou les Evadés du temps.


- Pourquoi lisez-vous en général ?

Je lis pour le plaisir, pour être touché, rire, trembler, ressentir quelque chose, pour apprendre, découvrir, élargir mon horizon. J'ai appris la vie dans les livres et dans les films et je continue encore aujourd'hui.

- Pourquoi lisez-vous ce que vous lisez (pourquoi tel type de livre plutôt qu'un autre) ? Y a-t-il eu une évolution, un changement, dans ce que vous lisiez étant plus jeune et ce que vous lisez actuellement ?

J'ai lu beaucoup de classiques lorsque j'étais au lycée ou étudiante, je faisais des listes et j'ai essayé beaucoup d'auteurs, de style ou de nationalité très différentes.
Depuis que je travaille, je suis moins disponible en temps de lecture et en fraîcheur d'esprit, et je lis davantage de littérature contemporaine. Je suis moins curieuse et je lis des choses qui sont susceptibles de me plaire, je prenais davantage de risques plus jeunes.

Je lis essentiellement des romans ou des nouvelles, j'ai du mal avec les essais, sauf peut-être les ouvrages historiques. A force, je me connais bien et je sais les thèmes susceptibles de m'intéresser. Mes copines me charrient d'ailleurs en disant que cela tourne un peu sur les mêmes trucs, du genre histoire d'amour sur fond de nazisme ou d'Angleterre victorienne. C'est un peu réducteur mais pas faux. J'aime beaucoup les polars aussi et les uchronies. Globalement pas mal de littérature anglo-saxonne ou scandinave.

Je ne fréquente plus les bibliothèques depuis que j'ai les moyens, car j'aime lire à mon rythme et ne pas attendre forcément les nouveautés. J'aime qu'on m'offre des livres ou que mes amis ou ma soeur me prêtent ceux qu'ils ont aimés. J'aime aussi beaucoup offrir des livres.

- comment lisez-vous ?

Je lis moins qu'avant, parce que je n'ai pas beaucoup de temps libre et que la lecture est concurrencée par la tv, les dvd, internet et les journaux. Mais je lis dans le métro, le WE, et surtout je me rattrape aux vacances. J'ai toujours de la lecture sur moi (livre ou journal).

(Constance, Farenheit 451).
Zünisch
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Re: Pourquoi lisez-vous ou non ?

Message par Zünisch »

- Pourquoi lisez-vous en général ?

Basiquement parce que j'aime ça. On m'a donné le goût de la lecture tôt et c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas. La lecture stimule l'imagination, fait ressentir une palette d'émotions et permet de souffler un peu. Mais aussi parce que ça m'occupe. Lire ça comble le vide dans un emploi du temps. Et enfin parce qu'on m'y "oblige" avec mes études. Mais j'ai la chance d'aimer ce qu'on m'oblige à lire. :)

- Pourquoi lisez-vous ce que vous lisez (pourquoi tel type de livre plutôt qu'un autre) ? Y a-t-il eu une évolution, un changement, dans ce que vous lisiez étant plus jeune et ce que vous lisez actuellement ?

J'ai forcément fait évoluer mes lectures avec mon âge et mon niveau d'études. ( Non parce que sinon ça craint. :lol: ) Mais je n'ai jamais renoncé aux saines lectures de mon enfance. ( Particulièrement quand je m'ennuie. :mrgreen: ) Ensuite, je n'ai pas de types de livres. J'ai certes une prédilection pour un genre plutôt qu'un autre ( espionnage, policier et compagnie ). Mais je ne restreins pas pour autant, surtout par curiosité. J'ai une grande famille aux goûts variés et je pioche allègrement dans la bibliothèque des uns et des autres. Il n'y a qu'un genre de livres qui est apparu de nul part l'année dernière: Les livre sur l'éthique et la sociologie médicale. Et j'y ai trouvé plus d'intérêt que prévu. 8)

- comment lisez-vous ?
Dans ma chambre, dans le plus grand silence la plupart du temps. Mais je me suis récemment trouvé une faculté d'abstraction pour pouvoir lire dans le bruit. Et pour les livres qui ne sont pas en rapport avec mes études, je n'en lis qu'en vacances. Car en période universitaire, je n'ai ni le temps, ni l'envie de me plonger dans un bouquin annexe à mes études. :?
yellowfaith
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Message par yellowfaith »

EDENCholola a écrit :Mh. Aurais-je l'honneur d'être la première à répondre ? Ou quelqu'un serait-il en train de poster en même temps que moi ? Telles sont mes questions. Bref.

Pourquoi je lis ?
Mh ... Je ne m'étais jamais posé la question. Mais je sais déjà que j'ai étée habituée à lire depuis que je suis toute petite. A chaque noels, anniversaires ou autres fêtes sujettes à des echanges de cadeaux, les livres pleuvent sur moi, à mon grand bonheur. J'ai toujours vécu dans une maison aux murs tapissés par les bibliothèques. Dès que je rentre dans la maison je tombe sur des livres. Donc je pense qu'il s'agit d'une part d'une histoire d'éducation, d'habitude. Quoi que j'aurais très bien pu être dégoutée par cette abondance de feuilles reliées. Sinon, je lis parce que cela me plait. Mais pourquoi cela me plait-il ? Parce que (pour faire original), cela me permet de me vider, de me changer les idées, de m'embarquer dans un autre monde, réél ou pas. Et puis j'aime la finesse des propos de certains auteurs, j'aime leur manière de s'exprimer. Ils trouvent souvent les mots justes, ils évitent les lourdeurs... Enfin la plupart.

Pourquoi je lis ce que je lis ?
A vrai dire, aucun style ne m'accroche plus qu'un autre. Si le titre me fait penser à quelque chose qui me plait ou m'intrigue, si l'image de la couverture est jolie, si quelqu'un a trouvé un livre plus "bizarre" qu'un autre, je le lis. Bon, il est vrai aussi que lorsque je lis un livre qui me plait énormément, je cherche à lire la totalité des livres du même auteur. Mais c'est tout ce qui limite mon choix...
En ce qui concerne ce que je lisais étant plus jeune, il n'y a pas vraiment eu de changement, bien qu'il est vrai étant petite fille j'aimais beaucoup les histoires un peu naives de jeunes demoiselles racontant tout leurs malheurs et qu'à présent j'ai un faible pour les histoires plutot glauques, portant sur la folie. Ce faible est présent grace à mon intrigue vis-à-vis de la folie, des maladies qui poussent à faires des actions non voulues, qui font perdre le controle.
Comment je lis ?
Je ne sais pas vraiment comment répondre à cette question, je ne sais pas quel sens elle prend donc j'y réfléchirais. Et je répondrais plus tard.
EDEN je t'aime, (sauf si tu es mon père déguisé en EDEN)
tu veux en parler ??
:D
Erual
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Re: Pourquoi lisez-vous ou non ?

Message par Erual »

- Pourquoi lisez-vous en général ?
- Pourquoi lisez-vous ce que vous lisez (pourquoi tel type de livre plutôt qu'un autre) ? Y a-t-il eu une évolution, un changement, dans ce que vous lisiez étant plus jeune et ce que vous lisez actuellement ?


J'ai toujours beaucoup aimé les livres sans forcément aimé les lire. C'est bizarre peut-être mais je peux passer des heures dans une librairie, ou une bibliothèque, à flâner dans les rayons, découvrir des nouveaux titres, des nouveaux auteurs, sentir aussi parfois l'odeur des livres... lire les résumés, les quelques premières pages. J'avais lu Milarepa d'E.E. Schmitt en faisant comme ça une fois en biblio, seule posée devant l'étagère. Et pourtant, j'en lis peu, ou du moins j'en lisais peu. Surtout ceux qu'on nous faisait lire à l'école, je n'sais pourquoi mais j'y mettais un espèce de blocage inconscient... alors que certains avaient l'air plutôt chouette.

Un des premiers bouquins qui m'a réellement touché quand j'étais petite, c'était le journal de Zlata, puis ensuite il y a eu le gone du chaaba d'Azouz Begag. En fait, c'est surtout depuis le lycée, depuis que mon intérêt pour la société se fait de plus en plus grand que je lis. Parce que ça me fait réfléchir sur la vie, sur les individus, et donc sur moi quelque part. Généralement, ça va du coté philo, psycho, ou témoignages. Mais ça dépend quand même beaucoup de ce que c'est, du sujet sur lequel ça porte, et si j'ai craqué dessus.

Pour résumer, j'ai toujours lu à peu près le même genre de livres, dont l'intérêt se portait sur la société, mais l'évolution se trouve sans doute dans la profondeur plus ou moins... ce qui est logique à vrai dire !
Et puis aussi, je lis un peu plus aujourd'hui.

Mais je lis pas non plus les trucs trop compliqué... genre les gros gros bouquins de philo que je comprends pas !

Oh mais j'ai failli oublier... je lis aussi très facilement juste pour la beauté de l'écriture. Là en ce moment par exemple, je lis un recueil de Pablo Neruda, Résidence sur la Terre. Parce que c'est le genre de textes qui ne font pas forcément réagir comme les précédents mais qui émeut un cœur tout simplement...


- Comment lisez-vous ?

Un peu partout, que ce soit dans ma chambre (mais c'est de plus en plus rare), dans le métro/bus, en bibliothèque (tout aussi rare à présent), et surtout surtout dans un parc, ou sur les quais de seine. Je crois qu'c'est l'endroit idéal. Sous le soleil, devant un bassin d'eau, concentré sur la réflexion, le sujet du bouquin.... waaaah!

Mon trip du moment, c'est de prendre mon vélo, et d'aller jusqu'aux quais de seine. Ensuite, je pose mon vélo, je me pose, et je bouquine. C'est trop bon.

Par contre, j'ai un soucis parce que je commence tout un tas de livres et vu qu'à chaque fois, d'autres encore m'attirent, j'ai du mal à les finir... C'est horrible comme situation, parce que je veux les finir, mais y a toujours un livre à coté que je veux aussi lire. Va falloir que je me force sérieusement à pas aller voir ailleurs sans en avoir fini avant.

C'est tout.
Daisy.Adair
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Re: Pourquoi lisez-vous ou non ?

Message par Daisy.Adair »

- Pourquoi lisez-vous en général ?

Dans le but de trouver ici ou là des réponses, des formulations, des images, des concepts (que je sais déjà d'avance non-durables puisque le work in progress fait son œuvre) en rapport avec ce qui m'intéresse : le paysage, le vide et plein, le clair-obscur, le monochrome, la fadeur chinoise, l'imagination poétique des éléments (eau, feu, air), l'altération du réel, l'esthétique sérielle, la musique dodécaphonique, la berceuse, les apparitions épisodiques des choses, l'éternel féminin, la phénoménologie, le point de vue…

- Pourquoi lisez-vous ce que vous lisez (pourquoi tel type de livre plutôt qu'un autre) ?

L'essai :

Il m'ouvre sur une succession de matières tangibles me permettant de re-construire ou ré-activer ma vision des choses. Par l'apport de son glossaire, son fil directeur sur une période ou thématique donnée, sa bibliographie, ou ses documentations, il élargit mon champ de réflexions en y apportant des indices supplémentaires. Il ne s'agit pas d'y trouver une thèse, une anti-thèse suivi d'une synthèse, encore moins de conclure un fait, mais de réunir par le biais de sa lecture des éléments (écrits, visuels, oraux…) à partir desquels j'oriente ou étends la suite de mon cheminement sur la toile. Je considère l'essai comme une fenêtre sur l'après.

Les livres Taschen :

Je m'en sers en partie comme répertoire d'œuvres plastiques ou cinématographiques. Plus abordable, moins jargonnant, moins analytique dans son propos, je vérifie ou découvre en son sein des artistes ou certains de leurs travaux, et par là, je certifie ou réactualise mes connaissances.

Les livres Que sais-je :

Je les lis en guise d'introduction à un domaine. Je note les concepts, auteurs et livres abordés pour ensuite filer en librairie (ou dans la bibliothèque de mon père, au choix) acheter les essais ou romans en question au travers desquels j'entrerai pleinement dans le vif du sujet. Je les considère comme des préambules, des degrés zéros balisant — un peu — l'étendue qu'ils présentent.

La nouvelle, le roman, la prose, la poésie, la pièce, la biographie, etc :

- Parce qu'après une discussion avec un autre, « Ça devrait m'intéresser »,
- Parce qu'on en a parlé dans un essai, un film, un manifeste, un colloque, etc,
- Par son titre, les complexes qu'il propose. La pensée de l'auteur influence évidemment le choix, sans pour autant que je la prenne pour argent comptant. C'est avant tout un thème particulier traité dans x texte qui fera que je me décide ou non à le lire. Ce n'est pas lire parce que « J'aime ou pas tout dans ce cornichon, mais parce que je réfléchis sur le signifiant de cette partie du cornichon ». C'est ce signifiant qui m'interpelle.

Le journal, le magazine :

Lorsqu'il traine chez mes patrons, je feuillette à l'occasion l'actualité universitaire, les pages cinéma, arts, littérature. Mais sans plus. Je ne suis abonné à rien.

Y a-t-il eu une évolution, un changement, dans ce que vous lisiez étant plus jeune et ce que vous lisez actuellement ?

Jusqu'au lycée je lisais des magazines de jeux-vidéos (ah, la grande période de Gameplay RPG), des mangas (surtout de Clamp), des bande-dessinées (Bourgeon, Tardi, Moebius), un peu d'héroïc-fantaisie (Jean-Louis Fetjaine, Marion Zimmer-Bradley…) de Stephen King. Je passais mon temps à feuilleter en bibliothèque ou sur le net les types de nains, elfes, dragons, et autres créatures mythologiques existantes. Le reste de ma lecture s'imposait en classe. Je lisais sans mettre de mots dessus. Je me disais « c'est beau, ce n'est pas réel, c'est magique, c'est poétique » (au choix) sans comprendre réellement ce que cela impliquait, comment cela fonctionnait, pourquoi cela m'intéressait. Les histoires mettant en scène des magiciens usant de sortilèges d'eau/de feu/d'air/flore, des femmes prophètes la plupart du temps surréalistes, des ermites reclus dans les bois, toutes ces histoires m'intriguaient.

C'était assez banal en fait : j'avais de l'intérêt pour l'Asie (Inde, Chine, Japon), la fantaisie, la nature, la magie élémentaire. La seule chose qui me paraissait légèrement différente : mon intérêt grandissant pour les rôles féminins. Je préférais les passages traitant de femmes plutôt que d'hommes.

Je me rappelle, en BD par exemple, lorsque j'ai découvert Adèle Blanc-Sec, Isabeau (cf Les passagers du vent), Sybille et Helen (cf Voyage à Tullum) ou encore lorsque Mademoiselle Jeanne apparaissait aux côtés de Gaston Lagaffe, l'histoire me paraissait prendre une tournure plus intéressante. Tantôt franche, ironique, râleuse, imposante ; tantôt excentrique ; tantôt symbolique, mystérieuse, séductrice, furtive ; ou tout cela mélangé. Je trouvais que ces femmes se moquaient chacune à leur manière du réel, qu'elles conduisaient vers un au-delà auquel apparemment les autres n'avaient pas accès sans elles. Refus ou rejet de leur réalité, comique de situation, prophéties, guides dans le désert, quelques imaginations ou in-habitudes se tramaient.

Dans les mangas, notamment chez les Clamp, même constat de mon intérêt pour le féminin avec Kaho Mizuki, Hinoto, Chii, ou encore Yuko. Et même si, rayon héroïc-fantaisie, Le seigneur des Anneaux reste un poncif, j'apprécie toujours autant les bois de la Lothlorien où y réside Galadriel munie de son miroir.

Puis vint la Fac. Dictionnaire des symboles etc en poche, je note ici et là ce que l'on écrit sur l'eau, le feu, le bois, le tarot divinatoire, une bulle, etc. J'apprends l'existence de la notion de l'éternel féminin, ça parle de Goethe, de transcendance, je me dis de fouiller ça dans le futur. En index, je lis entre autre les noms suivants : Gaston Bachelard, Carl Gustav Jung. Je prends note. En cours, je me découvre un intérêt pour les essais et les manifestes, Orlan et son Eros primordial, le surréaliste André Breton, Herman Hesse et son Siddharta, François Cheng et son vide et plein, on me conseille François Jullien et sa fadeur chinoise, vint le tour de Gilles A. Tiberghien et ses théories sur la nature. J'abandonne peu à peu les mangas, les bande-dessinées, ou encore les dossiers de Jay dans GameplayRPG. Je me surprends à lire de la poésie, des proses ou du théâtre (merci Bachelard). Rilke, Saint-John Perse ou encore Shelley ventilent ma petite tête grise. Et ainsi de suite pour au final lire des essais, romans, nouvelles, traitant de près ou de loin de paysage, d'imagination élémentaire, d'anima, ou encore de considérations taoïstes ou autres pensées venues d'orient.

Aujourd'hui, quel que soit le support (écrit, visuel…), je me complais à dénicher un complexe d'Ophélie par-là, de Prométhée par-ci, une Cassandre dans le coin ; j'apprécie lire De Luca pour qui la bosse d'un vieillard peut cacher des ailes d'anges ; je plonge joyeusement dans les monologues aquatiques de Woolf ; j'embraye briquet en poche avec George Sand sur L'Histoire d'un rêveur


- comment lisez-vous ?

En dent de scie. N'importe où. N'importe quand.
girlsdontcry
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Re: Pourquoi lisez-vous ou non ?

Message par girlsdontcry »

Je lis très peu parce que j'ai du mal à me concentrer, même si je lis bien.

Par plaisir je lis des bandes dessinées.

Sinon c'est essentielement des articles et livres pour les cours, mais je dois absolument avoir un stylo et noter un "résumé" à côté de chaque paragraphe, ou prendre des notes, sinon j'ai l'impression de tout oublier.

De temps en temps je lis des livres "scientifiques" aussi pour le plaisir, mais je fait aussi un résumé, et ça me prend beaucoup de temps. Je finis rarement un livre... Je le reprend quelques mois plus tard, etc.
Nomade
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Re: Pourquoi lisez-vous ou non ?

Message par Nomade »

Bon, j'ai presque totalement arrêté de lire depuis plusieurs années, alors qu'autrefois (avant l'école d'ingénieurs, en fait), je me tuais le dos toutes les semaines en revenant de la bibliothèque. La raison tient en un mot : Internet. Internet a ruiné toute ma concentration et m'a habitué à lire des textes courts, en plus de phagocyter mon temps libre, triple peine dont je n'ai jamais fait l'effort de m'affranchir. J'ai vaguement tenté en début d'année, et l'échec fracassant qui s'en est suivi (deux romans entamés, aucun terminé) m'a laissé pantois. Je compte retenter bientôt, peut-être en m'attaquant à des romans très abordables histoire de remettre le pied à l'étrier.

Mais quand j'étais plus jeune je lisais en permanence. Il me fallait toujours avoir les yeux occupés, et si je ne pouvais pas avoir un livre entre les mains, je lisais les étiquettes. C'était donc assez compulsif. :-P

- Pourquoi lisais-je en général ?

Pour m'évader dans un monde différent, que ce soit par son époque, par sa culture, par ses codes ou par son fonctionnement. Presque exclusivement des romans, donc, et presque exclusivement ne traitant pas du présent : préhistoire, Égypte antique, fantasy & co (beaucoup), science-fiction... Plus récemment, j'ai commencé à m'intéresser un peu aux intrigues qui se passaient au XXè siècle, mais plutôt dans des pays inconnus : Afrique du Sud, Japon, Chine, Etats-Unis, Brésil pour le dernier en date (que je n'ai pas terminé, d'ailleurs :erm: ). De toute manière, il fallait que je sois dépaysé : lire une histoire dans laquelle je pouvais me retrouver directement ne m'intéressait pas.

Lire vide la tête et permet de rêver et de réfléchir sur soi, d'envisager ses réactions face aux situations vécues par le héros. Je crois que c'est de cette façon que j'apprends à me connaître : en me confrontant à des exemples (même farfelus), et certainement pas en réfléchissant dans le vague sur des théories surgies ex-nihilo et peu ou mal illustrées (raison pour laquelle les essais ne m'ont jamais attiré, quand bien même j'ai beaucoup aimé la philo en terminale et en prépa). Cependant, l'intérêt principal de la lecture reste le plaisir et la détente, le fait de se couper du monde et des autres pendant un moment (ce qui fait que je ne pourrai jamais lire dans les transports en commun, l'isolement m'étant impossible dans ces conditions).
zombie_process
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Re: Pourquoi lisez-vous ou non ?

Message par zombie_process »

- Pourquoi lisez-vous en général ?
- Pourquoi lisez-vous ce que vous lisez (pourquoi tel type de livre plutôt qu'un autre) ?


J'aime lire pour apprendre de nouvelles choses, me confronter à de nouvelles idées, découvrir de nouveaux concepts. J'aime les livres qui m'amènent au-delà de ma propre imagination, qui défient les limites du convenable et du concevable. En matière de fiction, je privilégie l'originalité des intrigues, les univers déjantés et les satires sociales. Je suis très amatrice des mouvements biopunk, New Weird et Bizarro. Christopher Priest, China Mieville, Octavia Butler et Carlton Mellick III font partie des auteurs que j'apprécie le plus.

Il ne se passe une année sans que je relise Poèmes Barbares de Leconte de Lisles, que j'ai découvert lors du bac blanc de français. Je suis toujours fascinée par son imagerie.

En ce moment, je suis dans ma grande période féminisme (troisième vague, gender et queer studies, intersectionnalité) et je m'intéresse également aux oeuvres de Marx, Chomsky et Howard Zinn. Parce que j'ai l'impression d'être moins démunie face aux injustices lorsque je comprends pleinement les processus complexes qui les engendre.

Y a-t-il eu une évolution, un changement, dans ce que vous lisiez étant plus jeune et ce que vous lisez actuellement ?

Je lis beaucoup moins (mais j'ai aussi beaucoup plus de centres d'intérêt différents) et beaucoup moins de fictions qu'avant.

- comment lisez-vous ?

Je lis dans les salles d'attente, les transports en commun, à la terrasse d'un café, dans mon lit. Aucune préférence à ce niveau là.
Clair(e)
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Re: Pourquoi lisez-vous ou non ?

Message par Clair(e) »

Ce topic est très intéressant, j'en salue l'initiative... et je ne pouvais pas non plus ne pas répondre. Mais avant même de faire cela, je voulais saluer la jolie vision qu'a exposé Kliban, et qui résonne en moi : tout texte considéré comme un poème. C'est tellement vrai...

Aoki.Seiichiro : dès la mention de l'imagination poétique des éléments, je me suis dit que soit tu avais lu et apprécié Gaston Bachelard, soit je t'aurais immédiatement envoyé un MP pour te le recommander. Et de même, c'est très plaisant de voir que toi aussi, tu as fait un rapprochement entre Bachelard et C.G. Jung. J'adore ces auteurs ; leurs essais donnent vraiment de nouvelles clefs, c'est le parfait exemple de livres qui affûtent le regard et nourrissent la sensibilité.

- Pourquoi lisez-vous en général ?
C'est un besoin, une habitude, une conséquence naturelle de deux traits de caractère très marqués en moi : d'une part une curiosité, soif insatiable d'apprendre, de découvrir et de comprendre, et d'autre part une certaine propension à vivre dans/par/à travers l'imagination. Je ne sais pas si c'est un besoin vital ; sans doute pourrais-je survivre à un mois sans livres, si ces moteurs psychologiques sont comblés d'une autre manière. En pratique, cela ne risque pas vraiment de se réaliser ; j'ai une centaine de livres en attente, et je continue d'en acquérir, c'est une boulimie débordante. Ma bibliothèque est pleine, j'ai été obligé de faire quelque chose que je n'aime pas, placer des livres les uns devant les autres ; maintenant chaque recoin en est pratiquement plein, ils se sont donc accumulés en larges piles par terre devant la bibliothèque, dans une table basse, dans un autre coin de la pièce, sur la moitié de mon lit double. Vivement un plus grand appartement.

Je séparerais un peu artificiellement "fictions", essais et textes anciens. Par le terme réducteur de "fictions" je regrouperais tout ce qui est roman, poésie, littérature en général ; dans ce domaine-là, c'est le plaisir de lire, de découvrir, de ressentir avec les personnages, soit des émotions nouvelles et étranges (je pense à Tlön de J.L. Borges, ou encore There are more things), soit de redécouvrir des cheminements de pensée avec lesquels l'on est familiarisé, mais dans un style admirablement ciselé et poussant la réflexion plus loin, ou dans des directions autres (je pense à Mademoiselle de Maupin de Théophile Gautier ou par exemple à Là-bas de J.K. Huysmans, pour citer des livres que j'ai relus récemment), ou encore d'admirer le jeu des mots qui crée du Beau (la poésie en prose... St-John Perse, Aloysius Bertrand et le Gaspard de la Nuit, le Spleen de Paris de Baudelaire...). Dans ce type de textes, ma préférence va aux classiques ; j'ai lu très peu de livres qui m'aient plus après 1950 (le nom principal qui me vient à l'esprit comme un auteur contemporain que j'adore, serait Umberto Eco ; le couple érudition-humour est délicieux).

Pour ce qui est des essais, c'est différent, en ce sens que j'aime beaucoup justement les études récentes, prenant en compte les avancées récentes sur le sujet. Là aussi, il y a une dimension du ressenti, mais je parlerais plutôt de celle qui va combler ma curiosité maladive, et donner des faits, des pistes de réflexion intéressantes ou insoupçonnées, des clefs de lecture et de compréhension, nourrir la réflexion de sa voix intérieure et son propre système de pensée. Cela dépend également du sujet ; littérature, psychologie, philosophie, sciences, histoire, archéologie, linguistique principalement. J'ai donné des exemples épisodiques dans le dernier paragraphe, mais il y aurait dû en avoir beaucoup plus ; ici aussi, le choix nécessairement restrictif est donc difficile. Parmi les récemment (re)lus (pour faire une sélection arbitraire par chronologie), et dans le plus grand désordre, il y a Bachelard, il y a Clément Rosset, A. Adler, E. Berne, E. Hornung, Febvre, Pascal Boyer, Mircea Eliade, Nietzsche...

Parfois séparer comme je viens de le faire "fictions" et essais est malaisé, certains livres de philosophie en particulier se rapprochent bien plus de la poésie que d'autre chose (je pense à Je et Tu de Martin Buber ou encore au Gai Savoir de Nietzsche), et l'on trouve des réflexions profondes dans des œuvres de fiction (le supernaturalisme de J.K. Huysmans, ou encore, pour citer autre chose que j'ai relu récemment, certains cheminements spirituels dans les romans de G. Meyrink).

Textes anciens, de part mon amour des langues anciennes, et des anciennes civilisations ; également, nain sur les épaules de géants, une curiosité de retrouver parfois, avec d'autres mots, un état de réflexion qui était déjà extrêmement avancé il y a tant de siècles. Textes divers et variés en grec ancien selon ce que je picore dans la méthode de langue que j'utilise et des livres de versions (dernièrement donc, du Xénophon, Platon, Lucien de Samosate, Longus), textes sacrés et profanes de l'ancienne Égypte... ; je découvre dernièrement Guillaume d'Ockam, mais je bute encore sur son vocabulaire assez spécifique. Une autre période qui me plaît, c'est la fin du Moyen-Âge et sa transition à la Renaissance ; de façon un peu laxe, XIIIe-XVIIe ; période très riche...

- Pourquoi lisez-vous ce que vous lisez (pourquoi tel type de livre plutôt qu'un autre) ? Y a-t-il eu une évolution, un changement, dans ce que vous lisiez étant plus jeune et ce que vous lisez actuellement ?
Je crois que ma réponse précédente répond assez au pourquoi ; quant à l'évolution, elle est certaine, étant donné qu'auparavant il y avait J'aime lire, Roald Dahl ou encore le Petit Vampire d'A. Sommer-Bodenburg... Mon cheminement de lecture est marqué par tout un tas de découvertes signifiantes, généralement des livres me faisant découvrir des auteurs qui conquirent immédiatement une place parmi ceux que j'adore/préfère. Comme E.A. Poe, Umberto Eco, G. Meyrink, H.H. Ewers, Dostoïevsky, J.K. Huysmans.

Ce que je ne lis pas, qui me plaît généralement beaucoup moins : la plupart des livres de fiction après 1950 (date arbitraire), je déplore que trop d'auteurs cherchent à se conformer à un style particulièrement cliché dans une vue de consommation rapide et surtout jetable, en particulier dans ce que l'on sait marcher auprès du public : polar, fantastique, fantasy, S.F. ... Ce n'est pas le cas de tous, évidemment, mais cette profusion peut éclipser les joyaux potentiels du monde contemporain, et ainsi je ne les découvre pas. Je n'aime pas énormément en général fantasy et S.F. (j'ai apprécié pourtant par exemple les Reines Pourpres de J.L. Fetjaine, ou encore le début de la Fille de l'alchimiste de Kai Meyer ; pour la S.F., j'aime beaucoup H.P. Lovecraft et avec lui, un certain nombre de ses continuateurs, comme Robert Bloch).

Comme l'on ne peut pas tout lire, il y a également beaucoup d'auteurs dont je sais que j'aurai beaucoup de plaisir à les découvrir, mais que je ne connais pas encore ; certains des "trous" les plus importants dans ma culture livresque, parmi ceux que j'aimerais combler depuis trop longtemps déjà, s'appellent Tolstoï, Proust ou encore Balzac.

- Comment lisez-vous ?
Cela dépend de mon état d'esprit ; je lis en général assez lentement, ou plutôt, doucement, surtout si je veux apprécier un style ciselé ou un état de réflexion d'un personnage, le suivre dans son cheminement ; ou encore, pour les essais, si le style est difficile (certains philosophes ont cette fâcheuse habitude d'adopter un style vaporeux qu'il faut pré-traduire ; d'autres au contraire font le choix de la clarté, et leur texte ne devient difficile que lorsque la réflexion est difficile, ce qui n'est pas le cas des premiers). Je ferais donc un peu la même réponse que Kliban, m'arrêtant également aux moments signifiants, à des tournants. Oh, et souvent emmitouflé dans les couettes de mon lit. ^_^
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