Les mots du plaisir, l'érotisme ?

[Billy]

Dans le titre, trois mots forts. Et qui me posent problème. Je ne vais pas tourner autour du pot, je ne vais pas tarder à arrêter de tourner autour du pot, allez, j'arrête de tourner autour du pot. Je commence à avoir la tête qui tourne.
Y a t-il parmi vous des amateurs de littérature érotique, qu'elle soit adressée à un public masculin ou féminin ?
Et si oui, qu'en attendez-vous ?
Les récits doivent t-ils obligatoirement vous émoustiller ?
Ou savez-vous apprécier ces textes rapportant des faits érotiques sans vous attarder systématiquement sur l'érotisme de l'action ?

J'en viens à vous poser ces questions, car étant dans l'écriture d'une nouvelle érotique, je me disais "Bon jusque là, tout va bien, ce que tu as écrit te plait. Mais il va falloir faire passer des protagonistes à l'action, parce que planter le décor, ça va bien 5 minutes, mais ton/ta lecteur/lectrice risque de s'ennuyer et/ou s'impatienter."

En fait, je me demandais jusqu'ici "comment émoustiller ma lectrice (bon, il s'agit d'une nouvelle érotique lesbienne), comment rendre excitant ce que j'ai en tête?" Mais est-ce réellement le but d'un récit érotique ?

Edit : en terme de comparaison, on sait pourquoi on regarde un porno ou un film érotique. Rarement pour la qualité du scénar... Mais un livre ? C'est nettement différent, non ?

A vous, et merci !

[Nonobstant]

Je m'étais mis à la recherche d'une littérature érotique gay (masculine) il y a quelques temps - j'entends par là d'un minimum de qualité quoi, pas l'équivalent d'un film érotique de RTL9 .
Bah rudement difficile, quand on n'y connait rien.

La seule chose que j'avais dégoté c'était Eden, Eden, Eden de Pierre Guyotat et je ne m'en suis pas remis . Le bouquin ne comporte pas de point mais des slashs en guise de ponctuation, c'est bourré de néologismes imbuvables et c'est plus violent et déguelasse qu'érotique. Bref, j'ai tenté de comprendre et j'ai même lu jusqu'à 100 pages mais je n'ai pas plus tenu et je dois avouer que ça m'a bien refroidi.

Tout ça pour dire qu'une nouvelle - un roman érotique il me semble que cela doit certes émoustiller son lecteur mais pas que : il s'agit pas d'être excité à chaque fois qu'on ouvre une page, mais plutôt d'une alternance entre des passages où la tension monte progressivement et d'autres où l'on est plus au cœur de l'action, enfin voilà quoi. La temporalité me semble différente - un bouquin c'est plus lent. C'est juste une question de dosage - et alors le moment où tu "plantes le décors" peut ne pas sembler long, dès lors que tu fais monter la tension par quelques allusions ou éléments un peu graveleux

Enfin voilà je ne fais pas beaucoup avancer le schmilblick

[Régal Délice]

Il me semble que comme c'est un récit érotique, et pas pornographique, le décor est pratiquement plus important que l'action, et que c'est bien de frustrer dans un premier temps le lecteur tout en suggérant qu'il va se passer des choses ; je crois qu'il y a moyen de faire quelque chose de sympa avec tout ce qui est sensation (le toucher d'un tissu, le chaud, le froid, les parfums...). Mais j'avoue que je n'y connais rien...

[Billy]

Non, mais ça me conforte un peu dans mon idée que ça ne doit pas forcément être explicite au bout de 10 lignes. Et ne lisant pas de littérature érotique, (n'en n'ayant même jamais eu très envie pendant de longues années), je plonge un peu dans l'inconnu (sans jeu de mots, quoi que ! ).

C'est, je pense, commun à tous les écrivains en herbe, très difficile d'avancer sans avoir peur de gâcher ce a été écrit précédemment. Je suis satisfaite du début, mais je suis paralysée par la peur d'écrire de la merde. Alors du coup, je temporise...

[amélie-sens]

si je lisais une nouvelle érotique, je souhaiterais m'identifier aux personnages, les comprendre de "l'intérieur", me faudrait du psychologique pour que je puisse vibrer au physique, (en résumé si j'aime l'héroïne, je pourrai "m'abandonner" en même temps qu'elle à ses aventures...)(bon dsl, pas très claire ce matin )

[chromosomeX]

si je lisais une nouvelle érotique, je souhaiterais m'identifier aux personnages, les comprendre de "l'intérieur", me faudrait du psychologique pour que je puisse vibrer au physique, (en résumé si j'aime l'héroïne, je pourrai "m'abandonner" en même temps qu'elle à ses aventures...)(bon dsl, pas très claire ce matin )

Je plussoie. Je suis, de mon côté, une consommatrice assez fervente de ce genre de littérature (on trouve des nouvelles très sympathiques par là).

Et les nouvelles qui m'ont le plus plu étaient effectivement celles où un vrai scénar était derrière, où la scène érotique ne tombait pas comme un cheveu dans la soupe mais était une conclusion naturelle aux faits déroulés dans le récit.

Bon, ça c'est mon côté fleur bleue, mais j'ai aussi lu des textes qui allaient vite au coeur de l'action, mais c'était si réaliste et bien décrit, que ça marchait quand même !

[Eilraet]

Euh ... de mon côté ça n'est pas volontaire, mais ayant lu énormément de fanfictions (des textes écrits par des fans) Harry Potter je suis tombé sur pas mal de nouvelles érotiques. Ben très souvent je zappais complètement le passage, pour reprendre l'histoire en elle même, parce que dans beaucoup de cas "érotique" ça voulait dire placer un maximum de mots clefs possibles. Quand "prostate" apparaissait 3 fois dans le premier paragraphe c'est que l'auteur était un "habitué", soit parce qu'il avait lu plein d'autres nouvelles du genre, soit parce qu'il en avait écrit d'autres, et du coup ça donnait l'impression que ce passage était obligé, mais que ne sachant absolument pas comment s'en occuper l'auteur trouvait une manière élaborée de dire "ils baisent".

Les seules fois (j'en vois deux là tout de suite) où j'ai vraiment lu le passage intime c'était effectivement quand le récit allait au delà du cul, et que la scène érotique participait à l'histoire des personnages. Pour le coup la scène pourrait être très mal racontée, vu que l'imagination part un peu en live toute seule. D'ailleurs j'ai une préférence pour les descriptions types "tableau" où l'on met en place un décor et une ambiance, plutôt que les descriptions du type technique (insérer la pièce A dans l'emplacement B).

Pour les curieux les deux exemples que j'ai en tête sont :

Spoiler : :

- Luna qui après avoir donné des conseils à une Hermione un peu déprimée et pas sûre d'elle "dérape" un peu.
- Luna qui surprend Draco et Harry qui explosent un peu après avoir été avoir subi une tension qui a monté pendant toute la nouvelle, elle reste complètement hypnotisée par ce qu'elle voit. D'ailleurs de mémoire elle ne voit pas tout, elle ne fait qu'apercevoir ce qui se passe, parce qu'ils sont au fond d'un couloir et elle ne peut que deviner leurs ombres qui se détachent dans la lumière de la lune. Il va falloir que je la relise ^^

Quelle cochonne cette Luna n'empêche

[Régal Délice]

Je plussoie. Je suis, de mon côté, une consommatrice assez fervente de ce genre de littérature (on trouve des nouvelles très sympathiques par là).

Il est intéressant ce site, et il y a des conseils d'écriture de nouvelles érotiques qui sont très amusants vu qu'ils sont très ciblés, avec des exemples très drôles !
(par contre, euh, c'est nul, hein, d'un point de vue littéraire, je veux dire... mais je n'ai lu que le quart d'une des nouvelles... c'est peut-être insuffisant pour juger)

(en fait ça me donnerait presque envie d'en écrire)

[plumagique]

Alors, j'ai envie de te donner mon petit avis..

Je suis moi même dans l'écriture érotique.
J'ai publié un livre ( érotisme lesbien), et je suis sur mon nouveau roman...

Ce qui est le plus intéressant c'est de faire imaginer les choses. Donner des détails sans trop en donner. Laisser la fille se mettre à la place de l'héroïne. (dans mon cas)

Les mots ne sont que le reflet de notre imagination. Le lecteur se fait sa propre idée du "scénario". Même si c'est l'auteur qui écrit l'histoire, c'est le lecteur qui se met dans celle-ci ou non !!

Donc il n'y a pas question de mot dit "tabou". C'est le lecteur qui se censure et pas l'auteur.

Voilà c'est tout ce que je peux en dire !!!